Il m'a semblé que pas mal de personnes broyaient du noir sur l'horloge. La faute à une vie qui ne tient pas toujours ses promesses.

Mais quelles promesses au fait ?

Je propose à qui le voudra, de livrer quelques indices sur la vie dont il rêve. Histoire de mesurer ensemble le long chemin qu'ils nous restent à parcourir jusqu'à la joie de l'accomplissement.

Preum's. Pour être honnête, je crois que devenir adulte, c'est renoncer à ses rêves d'enfant. La résignation. Je réalise que je ne serai jamais dessinateur pour Marvel et que je ne vivrai jamais à NY. Bon, tant pis.

Mais je rêve encore.

Et ma vie de rêve serait d'avoir un métier en rapport avec le cinéma. Un truc solitaire et pas trop compliqué, comme projectionniste par exemple. (Promis j'insèrerai pas de plans furtifs de bite dans les dessin-animés de vos enfants)
Dans le genre, j'aurais bien aimé tenir un video club mais je crains que ce biz ne soit moribond, la faute au net et aux téléchargements pas forcément illégaux.
Le rêve supprême serait d'avoir mon cinéma. Pas une grosse enseigne de merde mais un petit cinoche un peu glauque avec des vieilles affiches. Un truc qui aurait la mention " Approuvé par Tarantino " et où je ferai ma programmation personnelle. Avec des marathons, des soirées à thème. Et oui, je vous ferai rentrer à l'oeil.
Pour la ville où crécher, j'avoue que je sèche. On va dire que Montpeul me va très bien.

Dans ma vie de rêve, j'aurais le temps de prendre soin de mon corps, juste pour être beau tout nu et aussi de faire un sport de combat. J'aurais peut-être une copine qui comme moi, ne voudrait pas d'enfant. Une fille marrante qui se prendrait pas pour ma mère.
Et puis j'aimerais bien voyager, partir sur un coup de tête, n'importe où. Au bout du monde. Un peu à l'aventure. Avoir un bel album de photos à feuilleter dans mes vieux jours séniles.
Je voudrais un chat qui se lèche les couilles. Et merde, quitte à rêver, je voudrais aussi une Chevrolet Camaro 69.

Bon et vous ?

Moi ?

Ben à une époque, j'aurais dit que seul écrire et réaliser des films compterait.

Or, je n'ai plus la niaque. Le pire c'est que je ne suis même pas démotivé suite à 15 années de galère auprès des boites de prod ou un truc dans le genre. Non, j'ai simplement l'impression que l'énergie ahurissante à mettre dans cette entreprise, ainsi que le temps, ne sera jamais compensée par la satisfaction de faire un film.

Je vivote toujours dans le "milieu", mais à l'heure actuelle, je me contenterai bien d'être payé à mater des films, écrire des articles et des bouquins, pénard dans mon coin.

C'est étrange. P'tet que la mentalité pathétique du secteur a eu raison de moi. J'en sais rien.
Puis j'ai cette sensation atroce que le temps passe trop vite, qu'il est impossible de faire tout ce que je veux en une journée, du coup je n'ai pas le temp ni la motiv de développer mes synopsis, mes dossiers, etc.

Malgré tout je me force en ce moment à bosser sur des projets divers, à "collaborer" avec des gens histoire de garder la main et gagner un peu de sous.

L'idéal à l'heure actuelle ce serait de trouver une place dans une boite sur Paris, pour pouvoir me rapprocher de ma meuf et de mes potes, et pouvoir développer des projets avec eux. Y a que ça qui me motive à l'heure actuelle.


Je savais que je m'engageais dans une course de fond avec ça, mais j'ai l'impression de faire du surplace, sans trop savoir pourquoi.


Mais bon, j'ai bossé comme un enculé pendant 6 mois pour avoir de quoi vivre une année sans trop bosser, donc j'espère pouvoir enfin envoyer un peu du lourd et développer du concret.

J'ai souvent l'impression qu'un rêve c'est un truc qui n'est pas destiné à être réalisé. C'est plus un truc qui aide à encaisser la vie réelle, une évasion, un machin qui se vend donc bien.

Parce qu'aller à la réalisation d'un de ces rêves à priori innatégnable c'est se confronter à la réalité : soit on est pas en mesure de le réaliser, soit les coulisses sont suffisament noires pour t'ôter tout le fun d'obtenir ce qui te faisait tripper.

Genre, comme dit nicco, dans les métiers de l'artistique. La norme, là-dedans, c'est la "passion", le genre de trucs qui fait que des légions de mecs prêts à bosser comme des enculés pour trois rondelles succèdent à d'autres quand ils sont usés. Ce qui n'empèche pas d'être désabusé et d'avoir toujours envie... Mécanisme bizzare.

Finalement, malgrès mes rêves, je me dis que l'essentiel c'est déja de se faire un peu plaisir au quotidien. Ca à beau avoir l'air raisonnable, c'est de plus en plus fou de nos jours.

Puni >> en parlant de ça, je suis au seuil de la résignation mais c'est mal.
Si on a vraiment envie de faire un truc on devrait y mettre tous les moyens qu'on a et ne pas se laisser bouffer par un engrenage classique, c'est trop "triste".
Enfin, j'y réfléchis.
De mon côté il s'agirait bien évidemment d'une activité artistique.
Vous connaissez tous la première qui a foiré et qui était certainement une mauvaise voie.
La seconde (première dans mon coeur en fait) eût été le cinéma.
Game over, trop vieux pour les études.
Techniquement je peux encore et je vais écrire des trucs à faire entre potes, mais bon, on se doute bien dans cet état de fait que ça restera de l'amateurisme pur et simple.
Enfin, certains à force d'investissements à tous les niveaux on bien du réussir seuls, mais parlez moi d'une utopie.
Nikkaud, t'as le pied dedans alors franchement si t'aimes ça te décourage pas, j'imagine que c'ets pas un milieu ou on sort gagnant dès ses premières armes.
Bon après c'est sûr que c'est facile à dire, j'imagine certainement pas la difficulté de surnager là dedans concrètement.
Pis cette sensation de surplace est unanimement reconnue par toute personne bossant dans un milieu artistique, ça ne signifie pas la mort.

A part ça il me reste la musique pour lequel tout le groupe est motivé mais la difficulté à percer là-dedans n'est pas moindre non plus.
On continue, on verra bien.

Et puis sinon pour en revenir à un boulot casse-gueule mais moins, il s'agit d'ouvrir son propre commerce mais il semble difficilement aberrant de trouver quelque chose qui soit à la fois viable et passionnel.


Le truc bien plaisant mais qui semble malheureusement mort avec la domination croissante des multiplexes de mes couilles.

A propos du métier de projectionniste, qui m'intéressait à une époque "par défaut", ça marche comment pour rentrer là-dedans, en fait ?

Bon et comme autres expectations y'a bien évidemment le grand classique, à savoir trouver une donzelle ouverte et peu commune aux intérêts si possible similaires.

Edit :


Potentiellement, souvent.
Mais théoriquement, cette maniére de penser est justement une des choses qui fait qu'on accomplit pas ses rêves.
La motivation ne fait pas tout mais il faut qu'elle outrepasse ces barrières qu'on se fixe, du genre de celle dont tu parles et que le bon sens commun aime à rappeler, pour pouvoir se détacher de "ceux qui rêvent" et "ceux font".


Grand bien t'en fasse, sérieusement.
Parfois j'aimerai réussir à ne pas autant me casser la tête et à plus profiter de ce qui est à ma portée.

Je ne sais pas si je suis capable de risquer de réellement envisager un rêve, mais ne serais-ce que taffer dans un milieu qui m'intéresse un peu serait un début.

Et sentimentalement, retrouver la première année que j'avais eu avec mon ex (avec qui les deux suivantes ont été plus galère) est tout ce que je demande.
Si on était resté sur ce rythme, on serait probablement marié actuellement.

Les rêves et la vie rêvée sont des choses que j'essaie de matérialiser le moins possible, plus ça reste abstrait chez moi et moins je suis dégouté que la réalité n'y ressemble pas.


Oui mais non.
En fait, très souvent je me rend compte que ça me plait de ne pas être content, d'être aigri. Ca donne l'impression d'être vivant, dans un sens.

(post deleted, j'y disais à moitié nimp' en fait)

Bah non, c'était plutot vrai ce que tu disais, enfin bon.

Pour rester sur cette notion de résignation abordée par Puni, c'est quand meme à éviter. Ou alors à faire de manière sélective (genre : je me fous de mon boulot, de toute facon ca sera juste alimentaire donc rien à branler que la moitié de ma vie soit un déplaisir total). Parce que si on adopte une résignation totale, on perd le plus gros de sa personalité et son humanité, ce qui nous rabaisse au meme niveau que les cons heureux.
Je crois que c'est loin d'etre un défaut de bouder un peu le bonheur qui est à notre portée, ca nous rend plus coupant et donc plus intéressant.
(je ne sais pas si je me fais comprendre avec ce que je dis là, ca parait confus, à la relecture)
Tout ca pour dire que ne pas etre content constitue une certaine forme de bonheur (certes plus subtile) non négligeable je trouve.

J'avais déjà parlé de ca avec une amie et ca avait débouché sur un syllogisme paradoxal :
- etre idiot rend heureux
- donc logiquement, etre malin rend malheureux et aigri
- or, etre aigri peut d'une certaine manière rendre heureux
- donc etre malin rend con

(de toute facon y a pas de trous dans le gruyère)

La majorité des cinémas ne forment plus sur le tas et exigent une qualification. Il y a le CAP opérateur projectionniste qui se prépare en deux ans, si je dis pas de connerie, et qui est validé par un stage. Ensuite, faut être prêt à bouger pour bosser car les offres sont assez aléatoires au niveau national.

Je reviendrai plus tard sur deux trois choses qui ont été dites.

Euh... Comment dire.. Pour ne parler que de motivation, la mienne peut avoir un effet exagéré sur mon comportement, si tu veux. Donc cette manière de penser est aussi une façon de me tempérer, afin de garder l'esprit libre pour un quotidien que je tente quand même de faire coincider avec mes rêves initiaux. D'ou la suite :



En fait, ne pas se casser la tête avec ses rêves est aussi de la survie au quotidien, une façon de modérér ses ardeurs, ses attentes, de pas trop être déçu ni pêcher par excès d'entousiasme. Je tente moi aussi de faire ce que j'aime, je suis sacrément têtu malgrès tout.

la vie révée d'un singe...

De l'argent,des salopes,des grosse caisse,des salopes,du pognons,de la weed.

Le rêve de tout Gangsta.

Un cauchemar quand il realisera que les trois quarts de fruits seront pourries avant qu'il puisse les bouffer (à moins de tout bouffer en une semaine)

J'imaginerais bien :

Etre projectionniste dans un ciné pas trop "plastique", écrire de romans et scenari à côté, gagner suffisamment pour vivre et me faire plaisir, avoir un appart au centre ville, être marié a Scarlett Johansson, être bassiste d'un groupe pop-rock.

Merde, moi aussi, on fait comment ? tu la prends 1 week-end sur 2 ?

Ouai en attendant je squatterai Charlize Theron.

J'ai l'impression que même si un rêve se réalise, tout est fait pr qu'une autre partie de ta vie parte plus ou moins en couille. La réalisation de mon projet, c'était qd même 1 rêve depuis 1 moment. Idem qd je suis parti avec mon p'tit sac à dos pour un trip à pied d'une 20aine de jour, pas l'aventure de fou, mais juste un peu qd même. Bref, moi je veux bien de ma vie actuelle, à condition que, comme je le redoute malheureusement, ma vie de couple ne parte pas (entièrement de ma faute) dans tous les sens. Je déconne complètement, et je n'assume pas. Mais je n'arrive pas à me reprendre. Pour l'instant, je donne le change, mais viendra un jour où on me ramassera à la p'tite cuillère... Donc ma vie actuelle, oui, si elle ne me mène pas dans l'impasse où j'ai l'impression de m'engouffrer...