Synopsis : Quand son père disparaît, Blake hérite de la vieille ferme familiale en Oregon. Alors que son couple bat de l'aile, Blake convainc sa femme Charlotte de changer d'air et d'aller vivre dans la maison de l'Oregon avec leur fille Ginger. Lorsque Blake, Charlotte et leur fille arrivent près de la ferme, ils sont attaqués, en pleine nuit, par un animal invisible. Ils parviennent à se barricader dans la maison, mais au fil de la nuit, Blake commence à se métamorphoser.



Après le Nosferatu de Robert Eggers qui est le premier succès de ce dernier, et deuxième remake du Nosferatu de Murnau, c'est autour du Wolf Man d'arriver sur nos écrans, avec un Leigh Whannel auréolé du succès de Invisible Man, et qui a la tache de concrétiser un nouveau Dark Universe, après le plantage des décevants la Momie avec Tom Cruise, et Dracula Untold.

Et ça n'a pas l'air d’être gagné, puisque le film a l'air de décevoir le public, qui se sent trompé sur la marchandise, reprochant au film, un manque criant de Loup Garou, un comble pour un film qui s'appelle Wolf Man.

Reste à savoir si il sera pire que le Wolfman de Joe Johnston, qui reste un film avec une excellente direction artistique, mais d'un ennui profond.

Par contre une chose est sure, il ne peut pas être pire que le Werewolves de Steven C. Miller qui est un des plus mauvais film de loup garous que j'ai vu, n'en déplaise à Franck Grillo qui commence à être habitué aux productions fauchées. Ce dernier film ne rehaussera pas sa carrière, mais il peut remercier James Gunn de l'avoir pris pour Superman.

La bande annonce me semble quand même assez claire sur les intentions du réalisateur : dans la lignée de Invisible Man, on va avoir un drame mâtiné d'horreur avec cette fois un père de famille qui se voit transformé en monstre et qui devient une menace pour sa famille.

Mais les retours ne sont pas géniaux, je ne sais pas ce qu'il en est dans le film mais c'est justement le fait que ca prenne tout le film pour se transformer, mais ne l'ayant pas encore vu, j'attends de voir le film pour me faire un jugement.

Film de Loup Garou, pas ouf, ou il manque autant de victime que de Loup Garou. Le film prend le parti de la lente montée en puissance avec le personnage principal, qui se détache progressivement de son humanité.

On a de bonnes idées comme la vision personnalisé du Loup Garou, qui entend et perçoit son monde, différemment, ce qui offrent des moments sensitives intéressants. Mais cela ne suffit pas pour remplir un film ou les attaques de Loup Garou sont rares, et la prestation des acteurs n'aident pas à faire oublier l'impression qu'il ne passe rien.

Le personnage principal, joué par l'acteur Christoffer Abbott, est à l'image de Wolf Man, ennuyeux et soporifique, dès qu'il apparait à l’écran, la scéne devient vite inintéressante, sa longue et lente transformation, me laisse de glace, tant l'effet dramatique censé le voir se transformer tombe à plat; pas aidé par le jeu de l'acteur. Les autres acteurs ont pas l'air de savoir ce qu’ils font, perdu dans un décor isolé.

Pour un nouveau monsterverse, version low cost, avec un Leigh Whannell qui a débroussaillé le chemin avec Invisible Man, le retour à la réalité revient brusquement. Il doit tout recommencer après ce Wolf Man, trop ambitieux pour ce qu'il avait.

J'ai bien aimé. Comme pour Invisible Man, Leigh Whannell replace la figure du loup garou dans un contexte plus réaliste et domestique, ici celui d'un père aimant, qui craint pour la sécurité de sa fille et qui devient petit à petit ce qu'il craignait le plus : une menace pour sa famille.
J'aime beaucoup l'écriture de Whannell, sa façon de poser les enjeux, de façon simple mais subtile. J'ai aussi beaucoup aimé son introduction qui met tout de suite dans l'ambiance avec ces Montagnes embrumées, cette légende sur le randonneur...il y a une grosse symbolique du retour à l'instinct primaire, du passé enfoui qui rattrape le personnage principal et de la peur de devenir le traumatisme d'enfance.
Il y a des idées de mise en scène assez maligne, quand le film adopte le point de vue du père qui se transforme, pour nous montrer la façon dont il perçoit son environnement. Le maquillage est plutôt de bonne facture, avec une créature et une transformation qui se veut monstrueuse façon La Mouche.

Après, je trouve que le film est moins percutant dans sa seconde partie. Déjà parce que le personnage de la mère manque de développement donc sa relation avec sa fille est inintéressant et on peine vraiment à s'inquiéter de leur sort (même si dans le fond, c'est plutot celui du père qui intéresse le scénariste). L'identité du premier loup garou n'est pas vraiment une surprise et n'a pas beaucoup de conséquences sur le reste du film et je persiste à croire qu'il y avait plus de choses à creuser de ce côté là. Le final aussi manque d'impact : on comprends bien que le père cherche à se faire abattre mais sa mort manque d'impact émotionnel et l'ultime scène, si elle est logique et ferme la boucle sur un hommage au père disparu donne l'impression que le cinéaste ne savait pas trop comment terminer son film.

C'est un peu le problème de ce film, qui dans sa dimension métaphorique est brillant (dans sa première partie) mais qui se révèle un peu limité quand il va sur le terrain du pur film de monstre (dans sa seconde partie). Reste que le talent de Leigh Whannell est toujours bien là, même si le film se révèle un peu moins bon que son précédent.

4/6