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 Z'avez maté quoi hier soir ? 
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Message Woo made Woo
Le syndicat du crime de John Woo (1986)
Moins abusé donc moins cool que des oeuvres comme The killer ou Hard-Boiled le film reste plaisant à suivre avec son histoire touchante et quand même quelques scènes d'action bien musclées dont un final dans un déluge de flammes et d'explosions. Chow Yun-Fat crève l'écran tel un jeune Jean-Paul Belmondo dès les premières minutes et son comparse à la ligne de cheveux en récession a une gueule de bon comparse.

5/6, oeuvre séminale

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Ça les gars c'est des astuces de vie que vous ne lirez qu'ici, jamais sur le Discord ou le Facebook qui ne sont après tout que des communautés Mad gentrifiées


Mer Avr 12, 2023 12:09 am
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Les Evadés de l'Espace, de Kinji Fukasaku
Film réalisé pour surfer sur le succès de La Guerre des Etoiles (il est même sorti avant l'opus lucasien au Japon), et rupture dans la filmo de Fukasaku qui avait passé toute la décennie à faire de films de yakuzas (il avait fait 10 ans auparavant un Bataille au-delà des Etoiles produit par la MGM qui, du peu que j'en ai vu, est d'un kitsch assez piteux).
Si l'influence de Star Wars est on-ne-peut plus transparente, on voit aussi celle des séries de Sentaï qui cartonnaient dans l'archipel. De fait, on a tout le long, dans le film, cet aspect un peu bricolé mais parfaitement assumé et avec le plus grand sérieux, et on ne peut nier qu'il y a un vrai charme dans tout ça (d'autant que les costumes des méchants Gavanas pètent quand même la classe. Pas de doute : c'est des maychants). Et puis c'est un putain de festival de décors en cartons, de tenues disco pas mettables, de maquettes visibles mais jolies, et d'explosion de ces mêmes maquettes en mode total destruction. Fukasaku retrouvant même, dans les scènes de baston, de cette énergie anar qui faisait le sel de ses Yakuza Eiga...

Le Grand Sommeil d'Howard the Hawk (pas the Duck)
En soutien à Vendetta, voir sur le topic Film Noir.

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Mer Avr 12, 2023 5:36 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Mona Lisa de Neil Jordan
Bon, le titre est ironique, parce qu'en fait de Joconde, on a une plongée dans l'Angleterre Tatcherienne... Mais au-delà de la misère sociale et de l'environnement gris-marron, on a le plaisir de retrouver Bob Hoskins dans un rôle de truand. Et comme dans The Long Good Friday, on sent le mec tout en tension, boule de colère toujours prête à éclater. D'autant que là, il fait face à un Robbie Coltrane toujours aussi bonhomme en bon pote, et à un Michael Caine plus mielleux et fielleux que jamais en truand/mac/maître-chanteur. Ca au service d'un pitch qui semble balisé et déjà vu et revu (Hoskins qui sort de taule et se retrouve mal dans un monde qui a trop changé, et qui s'amourache d'une pute qu'il veut aider et sortir de la rue) mais qui prend un tour quelque peu différent à de ce qu'on aurait pu attendre, pour trouver en fait, contenu dans une poignée de scènes, un bel équilibre entre les sentiments déçus du personnage d'Hoskins et le contrecoup de ce qui a fait par amour. Bref, un polar sensible. J'ai bien aimé.

Le Gouffre aux Chimères de Billy Wilder
De tout sa filmo (qui est quand même pas dégueu), c'est celui que Wilder préférait. Et on comprend pourquoi : Si Wilder était un maître pour faire des comédie, celle-ci était rarement uniquement légère. Il y a toujours, chez ce réal (comme chez d'autres éxilés ayant fui le nazisme, Lubitsch en tête) un fond de critique pour son monde, pour le cynisme et l'hypocrisie de celui-ci. Et si il a déjà fustigé le microcosme hollywoodien dans son précédent Sunset Boulevard, on peut en voir une extension dans ce portrait d'un journalisme spectacle, cette marchandisation, ce montage en épingle d'un fait-divers, et tout le barnum qui en découle. Kirk Douglas donne corps à ce journaleux pourri d'ambition, qui trouvera son maître (et un semblant de début de prise de conscience) dans un personnage de femme plus immorale encore que lui. Wilder rend cette folie palpable, montre le ridicule, l'absurde de cette situation, d'une société qui permet des choses comme ça, mais il ne juge pas, montre juste, simplement, la prise de conscience ou le retour de bâton toujours trop tardifs tombant sur ses personnages.
Dire que les choses n'ont pas évoluer pour le mieux depuis les années 50 serait un doux euphémisme...

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Sam Avr 15, 2023 2:06 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Session baston:


The Raid
de Gareth Evans
Petit revisionnage du film, le temps et l'enthousiasme provoqué par le film ayant passé. Hé ben même à froid, ça reste super cool. Alors, comme tout film de tape, on est toujours dans cette même impression d'une alternance une scène de dialogue- une scène de baston, mais même en prenant ç a en compte, et même si l'intrigue elle-même n'invente rien, c'est assez jouissif. Certaines bastons font vraiment mal, c'est varié et inventif dans les combats, et puis ça fait montre aussi d'un vrai savoir-faire en terme de mise en image avec quelques plans vraiment vraiment cools, en dehors de toute pseudo virtuosité facile. Bref, je suis assez chaud pour m'attaquer d'ici peu à The Raid 2 et à ses 2h30 de métrage.

War de Siddharth Anand
Un blockbuster indien vendu sur le face à face entre Tiger Shroff et Hrithik Roshan (alors, honnêtement, je connaissais pas Roshan, mais c'est grosso-modo le même genre que Shroff : superstar indienne beau gosse qui se la pète au-delà du possible, au brushing impec, au corps de bodybuilder et à l'acting un chouilla limité.) Un thriller d'espionnage qui nous sort toutes les vieilles ficelles du genre (la confrontation maître-élève, le vrai-faux traître, le civil trop impliqué, le tout sur fond de tour du monde en mode touristique et avec un gestion de la géographie plus qu'aléatoire) et qui lorgne très fort du côté des Mission: Impossible du scientologue en chef. Mais très franchement, hormis des CGI et une mise en scène pas toujours très heureux, hé ben ça tient pas trop mal la comparaison. Bon, après, il faut passer outre un gros problème : Le fait qu'en terme d'amitié entre gros musculeux filmée à coup de ralentis langoureux, ça fleure l'homoérotisme et le cryptogay tellement fort qu'à côté, 300 ressemble à un spot de La Manif pour Tous.

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Lun Avr 17, 2023 6:10 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
The Raid 2 est encore mieux, même si beaucoup lui reprochent d'avoir voulu essayer de péter plus haut que son cul niveau scénario ce qui n'est pas si évident. Il y a certes davantage de moyens, une réalisation davantage soignée et peut-être une écriture qui cherche à enrober de plus belle façon le genre "film de tape" mais pas pour autant de quoi laisser penser (et reprocher) au créateur d'avoir essayé de vendre un film à la Michael Mann non plus hein.

Niveau action, c'est simple, c'est une claque perpétuelle du premier visionnage à chaque depuis (jamais vu mieux) et à chaque baston du film.
Le duel dans la cuisine entre les deux pratiquants de chaque camp est ce qu'on a pas pu voir de mieux en duel jusqu'ici.

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Mar Avr 18, 2023 11:43 am
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
65 la Terre d'Avant, de Scott Beck

Ho vache ! Ce film semble sorti tout droit des placards de SyFy... Ce pauvre Adam Driver se débat pour tenter de sauver les meubles mais au final, rien n'y fait : un métrage complètement OSEF.
L'histoire est n'imp', les SFX moches, le twist invraisemblable dans son illustration, les dinosaures aux fraises et ça la fout mal. Le truc promettait des bestioles retorses, mais bon Dieu qu'elles sont hideuses.
Bref, ça démarrait plutôt pas mal mais ça s'enfonce très vite dans le néant absolu. A peine un peu d'action mais rien de bien folichon.

2/6

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Mer Avr 19, 2023 4:30 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Nude et salvaggio (prisonnières de la vallée des dinosaures en vf)

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ça faisait longtemps que je m'étais pas tapé un tel nanar et ça fait du bien.

On va faire court, c'est entre indiana jones, cannibal holocaust et mon curé chez les nudistes avec un acteur principal qui ressemble vaguement à Bruce Campbell et se prend pour Terence Hill.

C'est pas du beau teasing, ça? 8)

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Mer Avr 19, 2023 10:40 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
C'est du film comme ça qu'on veut!

Sinon, on a:
La Isla Minima d'Alberto Rodriguez
Polar campagnard espagnol qui, dans son ambiance, son style et ses thèmes, évoque par-ci Memories of Murder, par-là la première saison de True Detective. En termes de références, ça met la barre haut, et en fait un petit peu trop haut. Alors attention, c'est vachement bien, l'intrigue est pas mal, la relation entre les deux flics bien gérée, et il y a de super idées (le contexte post-Franco et ces paysages de marécage inédits au ciné, ces plans en plongée verticales, comme une sorte de point de vue divin jugeant tout ça, et participant au visuel travaillé du film). Mais il y a aussi quelques petits trucs qui apparaissent comme non résolus ou qui ne mène à rien, et qui font que le film ne tient pas tout à fait sa promesse. Pas tout à fait, mais ça reste plus que recommandable.

The Raid 2 de Gareth Evans
Je craignais un peu ce second opus, et ce grand écart qu'il fait vis-à-vis du premier. Là où le un était concis, avec une unité de lieu et de temps et une intrigue ultra basique simple prétexte à une succession de baston, voilà un deuxième film qui multiplie personnages et intrigues pour atteindre les 2h30 de métrage. Alors, certes, je l'ai vu en deux fois, mais cette longueur ne m'a jamais vraiment rebuté au final, et la variété des scènes de fight fait qu'on ne s'ennuie pas non plus. Et puis Gareth Evans filme toujours ça aussi bien, avec une caméra hyper mobile, tantôt englobant l'action, tantôt collant au plus prêt des combattants, et avec quelques plans impossibles qui font toujours plaisir. (gros gros kiff à ce niveau durant la scène de poursuite en bagnole, une des meilleures qu'on ait vu depuis des lustres)
Nan, le problème, à ce niveau-là, c'est le trop. Symptomatiquement, il y a la scène de baston dans la cour de la prison: Pivot narratif du film (vraie rencontre entre les deux persos principaux), on y trouve un plan-séquence virevoltant nous permettant de voir plusieurs actions simultanées de cette baston générale (ce qui est une bonne idée), alors qu'on est gêné par cette autre bonne idée visuelle et thématique qui consiste à uniformiser les combattants avec la boue (flic infiltré, prisonniers, gardiens, tous pareil).
Et puis, autre truc gênant : le grand maychant de l'histoire est un poil caricatural, et est joué par un sosie de Tarek Boudali...
Bref, Evans en aurait gardé sous le pied pour nous faire un The Raid 3 que ça n'aurait pas été de refus (si tant est qu'il nous ramène Hammer Girl pour l'occas...)

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Ven Avr 21, 2023 10:20 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Le fait de ne plus pouvoir dissocier les différentes catégories de personnage dans l'excellente scène de combat de boue permet justement une immersion renforcée. On se rappellera alors la difficulté que devait éprouver les soldats pendant des guerres crasseuses, à ne plus savoir où donner de la tête ni qui est à-côté : allié ou ennemi. Comme Maximus dans Gladiator qui, se jetant dans la bataille comme un forcené en début de métrage, retient son épée au dernier moment en identifiant l'adversaire comme étant en fait un collègue.

Le film reste une des plus belles claques reçues ces dernières années en tout cas, le film de tape ultime jusqu'ici avec au sommet le duel final en cuisine.

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Sam Avr 22, 2023 10:41 am
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Madnum
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Message Tue tous les insectes
THE RAID 2 ça tape cher mais pas plus que dans le premier.
C'est un peu la quintessence de l'esbrouffe qui ne sert pas à grand-chose, à part étaler la durée du métrage dans des proportions qui prennent la tête.

Coller une intrigue genre LE PARRAIN dans un truc aussi con, c'était une très mauvaise idée.
Non pas que le film est fatche, ça passe, simplement qu'il est trop long.
On arrive à se faire un peu chier alors qu'on assiste à un spectacle dantesque dans le domaine du tatannage qui fait mal.

Mauvais dosage.

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Ah, it's a question of methods. Everybody wants results but nobody wants to do what they have to do to get them done.


Sam Avr 22, 2023 2:43 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Donjons et dragons : l'honneur des voleurs de Jonathan Goldstein.

Hoooooo ! Mais quelle bonne surprise ! Vu en VO au ciné (assez rare pour le souligner) et je n'en attendais vraiment rien.
Au final, on a un film qui ne fait pas semblant et qui prend soin d'exploiter honnêtement le support d'origine. La photographie est soignée, les plans travaillés, les SFX corrects, les scènes d'actions généreuses, les acteurs font le café (Hugh Grant... :mrgreen: ), les péripéties très cohérentes et l'histoire simple sans être simpliste.
Il est aussi extrêmement plaisant d'avoir un humour "frais" tout au long du métrage, à l'opposé de la recette devenue fatigante des productions Marvel. Pas de blagounettes omniprésentes, de désamorçage des moments dramatique par une boutade ou de désacralisation systématique des icônes.... Ni de chansons des années 80' balancées en mode automatique pour meubler et faire "genre"....
Ce film D&D est drôle, inventif, surprenant et respectueux du JDR et des joueurs. Les lieux, factions, classes, sortilèges ou noms titillent doucement la fibre rôliste de l'initié mais sont utilisé intelligemment pour ne pas perdre le néophyte dans un déluge de références obscures.
Par contre, formule édulcorée tout de même, ne vous attendez pas à voir une goutte de sang malgré les nombreux combats. :roll:
Bref, une excellente surprise que je reverrais volontiers chez moi dans le confort de mon canapé.

5/6

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Mar Avr 25, 2023 2:04 pm
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Message Re: Tue tous les insectes
Clint a écrit:
THE RAID 2 ça tape cher mais pas plus que dans le premier.


Ah et bien sur le seul plan des échanges de coup, je préfère largement ceux de The Raid 2 au premier (qui reste le deuxième meilleur film en coup de tatanes quand même).

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Mar Avr 25, 2023 3:37 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Double séance "Mais qu'est-ce qu'il y avait d'autre à voir en 1976, quand tout le monde allait au ciné pour Les Dents de la Mer?"

Quand La Panthère Rose s'Emmèle de Blake Edwards
L'inconvénient, avec la saga des Panthère Rose, c'est que les titres (et parfois les pitchs) sont tellement interchangeables qu'on ne sait jamais ceux qu'on a déjà vu ou non. L'avantage, c'est que ça n'est pas très grave, parce que c'est assez constant d'un point de vue qualitatif, et qu'on risque donc peu d'être déçu, même à la revision. Le génie comique de Peter Sellers, entre gags hérité du burlesque muet, du cartoon, et french accent à crever, fait toujours mouche, parfaitement servi par la mise en scène simple et efficace d'Edwards. En plus, ça lorgne gentillement vers la kitscherie des James Bond de la même époque, et il y a un caméo d'Omar Sharif. Bref, si on est client (et je le suis), c'est du bonheur en barre.

Meurtre d'un Bookmaker Chinois de John Cassavetes
je ne connais pas trop le ciné de Cassavetes, et je sais surtout qu'il tournait en pur indépendant (Il a financer son premier film Shadows via un proto-financement participatif, où les gens lui envoyaient des chèques par courrier), et que son cinéma touche à l'intime, au plus près des personnages et de leurs sentiments (et à ce titre, j'ai très très envie de voir Husbands).
Cette approche est une des grande force du présent film. Parce que cette intrigue relativement simple de polar tient surtout à la situation kafkaïenne du personnage principal, et la façon dont celui-ci la vit. Ben Gazzara lui donne corps avec une acuité folle, donnant tout un tas de nuances à son jeu, et on est immergé à ses côtés. Et puis il y a l'environnement, et l'époque. Parce qu'on est dans le milieu des nuits interlopes de LA, que c'est les années 70, et qu'on a donc ce monde qui, sous le filmage de Cassavetes se montre dans tout son mauvais goût et son clinquant. Gazzara baigne là-dedans mais surnage de classe, de droiture, de bon sens. C'est, en tout cas, le sens que je trouve à la dernière scène: Le gars continue de mener sa barque, il est au-dessus de ça. Du moins le veut-il.

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Mer Avr 26, 2023 6:27 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Infinity Pool de Brandon Cronenberg (2023)

Après les intrigants et radicaux "Antiviral" et "Possessor", le fiston Cronenberg continue de tracer un sillon singulier. "Infinity Pool" est un film vicieux, qui s'emploie sans cesse à ne pas aller là où on l'attend. On pense d'abord a de l'horreur touristique, avec cet écrivain en mal d'inspiration en vacances au sein d'un complexe de luxe aux traditions loufoques et puis en fait, non. Notre écrivain rencontre un petit groupe d'autres touristes et s'offre une excursion interdite hors des limites du complexe, renverse un autochtone, fuient les lieux du crime... Le lendemain, la police frappe à sa porte de chambre et l'arrête. On lui explique que l'homicide, même par accident, est puni de la peine de mort et c'est que c'est aux enfants du défunt de se charger de la mise à mort. Mais comme il est un touriste fortuné, il a droit à un traitement de faveur : moyennant une certaine somme, un double de lui sera créé spécialement pour l'occasion et sera exécuté à sa place. Mais il doit assister à la mise à mort.

C'est ici que le film bascule : quelque chose s'éveille chez notre écrivain à la fois horrifié et fasciné d'observer sa propre mort. On y parle de la perte d'identité, sous tendue par cette question cruciale "qu'est ce qui prouve que c'est bien le double qui a été tué et l'original qui a survécu et pas l'inverse?" puisque le double possède tous les souvenirs de son modèle original, la question est vertigineuse et horrible. Et notre personnage principal découvre que ses nouveaux amis sont déjà au courant de cette pratique dont ils abusent à loisir. Sans la menace de la sanction, ces touristes friqués s'adonnent à tous les vices possibles et ne sont jamais punis, sombrant dans une décadence qui contamine peu à peu James.

Dommage que la seconde moitié privilégie la forme au fond, ne racontant rien de plus mais s'orientant plutôt du côté du trip infernal et psychédélique (cette scène de sexe sous filtres colorés), notre pauvre personnage principal étant entraîné dans une spirale de violence hédoniste. Reste qu'en ces temps où les prods horrifiques ont tendance à tous se ressembler, Infinity Pool confirme le talent du fils de Cronenberg et sa volonté de s'écarter du tout venant. Il faudrait juste qu'il apprenne à canaliser son trop plein d'idées.
(4,5/6)

La Conspiration du Caire (Boy From Heaven) de Tarik Saleh (2022)

Il est intéressant de voir les nombreuses similitudes entre "Les Nuits de Masshad" et "La Conspiration du Caire". Les deux films empruntent au cinéma américain ses codes pour aboutir à un film de genre (d'un côté le thriller, de l'autre le film d'espionnage). Les deux réalisateurs, d'origine arabe, sont exilés dans un pays scandinaves et sont persona non grata dans leur pays d'origine (encore que Tarik Saleh n'est pas né en Egypte mais est d'origine Égyptienne). Les deux films évoquent en filigrane le pouvoir religieux et politique. Et les deux films sont indéniablement remplis de qualité mais il leur manque le principal : une identité.
Ici, Tarik Saleh applique à la lettre les codes du film d'espionnage, donc un pauvre quidam (ici un fils de pêcheur accepter au sein d'une grande université religieuse) embarqué dans une guerre de pouvoir entre religion et politique. Lorsque le grand Imam de la mosquée meurt, le Président tente d'influencer le choix du nouveau chef religieux pour qu'il soit favorable au gouvernement. Et notre pauvre gamin qui n'a rien demandé se voit manipulé pour arriver à cette fin.

En transposant le film d'espionnage dans un cadre différent (et une culture différente), Tarik Saleh créé une forme de dépaysement qui fonctionne bien. Mais le film se met assez vite à ronronner et se révèle un peu trop prévisible, facile et superficiel. Les personnages manquent de complexité, sont parfois un peu cliché et on ne peut s'empêcher de penser que le réalisateur d'origine Égyptienne a bien appris sa leçon mais peine à s'émanciper, à renouveler le genre et à en proposer une vision personnelle. Il avait pourtant de la matière à exploiter, il y a beaucoup à dire sur cette société tiraillée entre deux pouvoirs, avec en filigrane les extrémistes qui tentent de s'imposer et qui pullulent sur le terreau de la corruption politique... mais comme chez Ali Abassi, "La Conspiration du Caire" peine à creuser dans cette direction et n'offre finalement aucune analyse de ces thématiques, et n'essaie même pas de les relier à l'actualité. C'est dommage parce que malgré ses qualités, l'ensemble reste un sympathique film d'espionnage dans un environnement inédit mais ne va pas plus loin et manque de consistance.
(4/6)


Jeu Avr 27, 2023 6:33 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Les Deux Visages du Docteur Jekyll de Terence Fisher
Un Hammer période Age d'Or, avec la Dream Team de la firme (Terence Fisher derrière la caméra, Christopher Lee devant), au service d'une relecture d'un autre grand classique du fantastique. Si ce n'est clairement pas à la hauteur d'autres titres de la Hammer, et si on peut décemment être déçu de constater que Christopher Lee n'est que second rôle (et qu'un tout jeune Oliver Reed, apparaissant le temps d'une scène, n'est même pas crédité), le film s'avère malgré tout intéressant et original. Parce que plutôt que de suivre le roman de Stevenson en faisant de Hyde un monstre hideux, on a ici un truc qui lorgne un peu vers Le Portrait de Dorian Gray avec un Hyde aussi charmeur que vicelard, trainant dans les bas-fonds londoniens, s'adonnant à toutes les turpitudes. On est cependant loin de l'horreur gothique, et loin du cocktail « sexe et sang » à l'ancienne de la firme, et cela s'avère trop sage, passé l'immoralité certaine du truc. Reste que techniquement, c'est joli, et que l'inconnu Paul Massie est vraiment bon en Jekyll/Hyde

Le Privé de Robert Altman
Let's go to the topic of the film noir!

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Dim Avr 30, 2023 3:52 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Les Prédateurs du Futur de Ruggero Deodato
Il faudra un jour que je me penche sur le début de carrière de Deodato, et la période où le cinéma italien produisait encore des trucs potables, parce que franchement, le réalisateur me semble pour l'instant n'être l'homme que d'un seul film. Et si The Barbarians est un nanar de référence à la débilité parfaitement assumé, ces Prédateurs du Futur n'ont pas grand chose à leur envier. Film Gloubi-Boulga qui nous mélange du Mad Max, de l'Indiana Jones avec un petit rien de SF et de film de guerre du Vietnam, c'est particulièrement con, incohérent dans ce que ça raconte à force de mélangé des trucs (On a donc l'Atlantide qui remonte à la surface au large de Miami, et les Atlantes sont des punks de post-apo bigarrés qui détruisent tout, se trimballent en motos et bagnoles tunées alors que leur île est un jungle sauvage), à ça tente de faire passer la pilules en multipliant les scènes de fusillades pétaradantes (où jamais, JAMAIS, on ne recharge ses armes).
Bref, c'est pas mal fichu en soi, Deodato restant quand même un cinéaste capable, mais ça aurait été tourné au jour le jour sans scénario aucun, ça aurait été la même chose.

La Tour Infernale de John Guillermin et Irwin Allen
Plus que le Jaws de Spielby, c'est ce film qui est le vrai prototype de la formule du blockbuster, et même du sur blockbuster actuel (ce qu'on appelle un Tentpole): Un film à très grand spectacle, reposant sur un concept simple et réduisable à une seule phrase, et au budget plus que somptuaire (d'où le terme de Tentpole : si le film se casse la gueule, le studio aussi, comme une tente sans son pilier). Bon, à l'époque, ils avaient été malins, et le film est une co-prod Fox/Warner.
Et concrètement, le spectacle tient encore la route. Bon, le scénar est basique, et on a eu assez de films catastrophes à sa suite pour connaître le déroulé du truc et ses passages obligés : Le gars qui sent venir la cata, le « Logistique Porn » où flics, pompiers, armées, cavaleries et j'en passe se serrent les coudes et envoient tout leurs matos, la force de cette cohésion face au connard individualistes qui, lui, mourra comme une merde (et là, on pousse même le moralisme jusqu'à faire mourir salement un couple adultère), et puis, et c'est le principal intérêt qui reste, les scènes de destruction. A ce niveau, c'est encore très fort, avec de belles séquences d'incendies, de forts belles maquette, et tout le toutim.
Avec ça, j'ai pas parlé du cast, mais concrètement, on sent que le truc est pensé pour que chacun ait sa place, sa part du gâteau. Bon, par contre, ça dure un peu 3h et on les sent un peu passé...

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Mer Mai 03, 2023 9:15 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Peter Pan & Wendy de David Lowery (2023)

Mais comment peut on faire un truc aussi moche en 2023? Et qu'est venu faire David Lowery dans cette galère?
Cette nouvelle adaptation du roman de James Matthew Barrie signée Disney n'est pas vraiment une transposition live du dessin animé de 1953 (même si on pourrait le croire au début). Très vite, le film prend des libertés, affichant une volonté de proposer un univers plus sombre et plus adulte et de replacer Wendy au centre de l'histoire. De belles promesses, de bonnes idées (par exemple faire du Capitaine Crochet un ancien enfant perdu) mais un résultat catastrophique.
Alors bien sûr, on a encore entendu les plus débiles en boucle sur le wokisme de Disney : en cause un Peter Pan incarné par un gamin avec des origines Hindi (qui n'en reste pas moins britanique, né en Angleterre), des filles au sein des enfants perdus et évidemment la diversité culturelle qui z toujours tendance à mettre en PLS le moindre demeuré. Alors que pourtant, les problèmes du long métrage sont autres et multiples.

Alors certes, l'acteur qui incarne Peter Pan est un midcast. Bon, non seulement le personnage est en retrait mais le pauvre gamin n'a aucun charisme. Mais il n'en a pas moins que le reste du cast, rien à sauver de ce côté là, ni même Jude Law en Capitaine Crochet façon alcoolique sur le retour et qui est possiblement le pire de tous.
L'écriture est elle aussi à la ramasse, rien n'est développé, tout est survolé, le film doit durer 1h30 à tout casser et souffre d'énormes problèmes de rythme, Clochette fait de la figuration, les deux frères de Wendy tout autant, les passages musicaux sont gênants... et les décors sont d'une laideur absolue : entre une Angleterre sur fond vert et un pays imaginaire qui ressemble à la côte Irlandaise en plein hiver, rien ne fait rêver dans ce film, qui semble tirailler entre une prod cheap de Disney Channel et la volonté de proposer une vision plus adulte qui aurait été bridée par Disney. Ça ne va pas mieux au pays de Mickey en ce moment.
(1/6)

Beau Is Afraid de Ari Aster (2023)

Je suis un grand fan de Ari Aster. J'ai adoré Hérédité et Midsommar. Mais là, je ne sais pas trop quoi penser. 2h59 (!!!) d'un trip tragi-comique et horrifique sur un débile profond angoissé dont les névroses déforment la réalité qu'il vit. C'est long, abscons, absurde, lourd et surtout ça ne raconte rien, c'est un long truc expérimental où Aster se croit malin et arty. Je n'ai jamais réussi à entrer dans le film, a apprécier les personnages, j'ai failli quitter la salle à un moment parce que je me faisais chier comme un rat mort et que je déteste les personnages qui ne font que subir tout le long du film, c'est un truc que je trouve insupportable. Je déteste aussi les métaphores pachydermiques de 3h. Et comme je ne suis pas un grand fan de Joaquim Phoenix, son interprétation d'un attardé mental ne m'a pas impressionné.
(1/6)


Jeu Mai 04, 2023 9:47 pm
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Message Ha ha!
DoctorBenway a écrit:
Beau Is Afraid de Ari Aster (2023)
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Ça les gars c'est des astuces de vie que vous ne lirez qu'ici, jamais sur le Discord ou le Facebook qui ne sont après tout que des communautés Mad gentrifiées


Ven Mai 05, 2023 1:11 am
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Glory d'Edward Zwick
Un film qui revient sur le premier bataillon noir de l'armée américaine, en plein durant la guerre de sécession, c'est intéressant pour qui veut se pencher un tant soit peu sur l'histoire US. Le problème, c'est que c'est réalisé par Edward Zwick, un réal qui, sans être mauvais, à tendance à édulcorer, à adoucir jusqu'à la fâdeur et la consensualité totale des sujets pourtant puissants et pouvant être porteurs de quelque chose (coup de projecteur sur un sujet, débat, dénonciation, toussa). Glory fait plutôt pas trop mal illusion : On sort pas mal du cliché des gentils nordistes qui veulent libérer les esclaves, on montre le dédain et le racisme latent, et c'est plutôt bien porté par son casting. Le problème, c'est que le film se montre trop simpliste dans sa représentation (les soldats du régiment qui sont réellement incarnés, on en compte 4, chacun étant un archétype sur patte), et que dans le dernier acte, on oublie toute mesure pour tomber l'élégie guerrière pleine d'héroïsme et de sacrifices, le tout sous de belles lumières et explosion et pas assez de sang et de tripe pour ce qui est, quand même, un beau massacre. Dommage et décevant, surtout si on prend en compte que ce son & lumière de 4 juillet, on le doit à la crème des chef-op vieille école, Freddie Francis.
Ah, et sinon, Denzel fait déjà du Denzel...

The Heroïc Trio de Johnnie To
Au début des années 90, alors que John Woo et Tsui Hark sont courtisés par Hollywood, Johnnie To n'est qu'un petit cinéaste parmi d'autre, et Heroïc Trio est pour lui une tentative de coup commercial. Si le film est donc un pur divertissement lorgnant du côté de ce que les américains faisaient à l'époque (Vu que c'est un film de superhéro(ïne)s avec un univers un peu rétro-futuriste, on pense pas mal au Batman le Défi de la même époque, et le final est une variation chtarbée de Terminator ), c'est aussi un pur produit de l'ex-colonie britannique, pour le meilleur comme pour le pire. Ainsi, on sent les carences de budget et un côté bricolé (les décors font un peu pitié, et certains sfx aussi), mais on voit aussi le savoir-faire de chacun et l'énergie folle qui s'en dégage. En 1h25 pleine comme un œuf, To nous développe plus d'arc narratif que 5 films Marvel et presque autant de scènes d'action. C'est frénétique, ça ne s'interdit rien (cannibalisme et meurtre de bébés compris), la suspension d'incrédulité fait des saltos au même rythme que les ruptures de ton, bref, c'est de la folie. J'avais pas vu ça depuis le Zu de Tsui Hark, ce qui me fait dire que j'ai encore tout un monde de films HK déglingos à découvrir.

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Sam Mai 06, 2023 11:51 am
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Madnum
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Localisation: Seeking Punks
Message Un scénar ça sert à rien
nosfé a écrit:
Deodato restant quand même un cinéaste capable, mais ça aurait été tourné au jour le jour sans scénario aucun, ça aurait été la même chose.


C'est pour ça que c'est bon !

Et sur LA TOUR INFERNALE, c'est pour moi le summum du film catastrophe.
Un casting de déglingo. Steve McQueen, Paul Newman, Faye Dunaway, Robert Vaughn, Fred Astaire, etc... La liste est longue.
En 1974, c'était du jamais vu.

Le film tient toujours la route et balance un 2012 et toutes autres merdes genre LE PIC DE DANTE aux oubliettes.

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Ah, it's a question of methods. Everybody wants results but nobody wants to do what they have to do to get them done.


Sam Mai 06, 2023 4:11 pm
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