C'est vrai qu'en film catastrophe, on est pas gâté niveau qualité ces dernières décennies.
Alors qu'on a une technologie de malade pour porter à l'écran des cataclysmes destructeurs.
Mais c'est toujours enrobé d'un scénario débile, de personnages ultra clichés etc.

Niveau film catastrophe relativement récent, y avait The Wave qui m'avait pas déplu.



Film norvégien de 2015, il n'évite pas les clichés (héros annonciateur de la catastrophe et que l'on ne croit pas, famille du protagoniste également prise dans la tourmente) mais assume totalement ceux-ci, ce qui fait qu'on se prend au jeu.
Ajoutez à ça des SFX tout à fait à la hauteur et on a un film très respectable dans le genre.

Ouais, c'est pour ça: J'ai bien aimé La Tour Infernale, c'est carré et tout, mais on a déjà toute la mécanique du film catastrophe de base, en juste moins consensuel que certains successeurs (on a quand même pas mal de morts innocents, ce qui est toujours bien, et le traditionnel sauvetage canin est remplacé par un sauvetage félin, ce qui a plu à la Poupette qui a daigné venir sur mes genoux durant le visionnage)

Justement.
Le sauvetage canin à la con n'existait pas encore. Il n'y a rien de remplacé quand on y pense.
On était en pleine invention.

Et les pompiers qui sauvent des chats, ça n'existe plus.
Si tu appelles un soldat du feu pour un matou dans un figuier, il va te répondre "Personne n'a jamais trouvé un squelette de chat dans un arbre".

Objectif : 500 Millions de Pierre Schoendoerffer
Après La 317ième Section, film hautement autobiographique et où il restait dans une veine quasi documentaire (et accessoirement toujours le meilleur film de guerre français), Schoendoeffer retrouve Bruno Cremer et son charisme de barge (clairement, ce mec aurait mérité une plus grosse carrière) pour s'attaquer au cinéma de genre (le film de casse) et accessoirement donner dans un registre autrement plus travaillé. Alors, les vieilles habitudes sont toujours là, les personnages sont tous d'anciens bidasses, ça causse guerres (Algérie, Indochine, Yémen, et même les ricains au Vietnam) tout du long, et on a du décor naturel et une caméra au plus près des persos, façon docu. Mais on a aussi un travail sur la lumière, tout du clair-obscur qui est vraiment intéressant, et qui très souvent dit aussi quelque chose du personnage de Cremer, de son état d'esprit. Parce que c'est aussi une des force du film, que de garder, tout en respectant à la lettre les fondamentaux du genre, cet intérêt pour ses personnages et leur profondeur, quand bien même ceux-ci sont en rupture de tout. Que ce soit celui de Cremer, soldat rebelle désabusé jusqu'à l'anarchisme, ou celui de Marisa Mell, aussi intrigante et mante religieuse que dans Danger: Diabolik, mais qui montre peu à peu sa fragilité.
Bref, c'est vraiment bien.

L'Esprit de la Ruche de Victor Erice
Premier film mettant en scène la toute pitite (et toute mignonne) Ana Torrent, et ça annonce pas mal Cria Cuervos dans cette idée d'une représentation de l'enfance, du rapport à la mort et à l'imaginaire durant cet age. S'y ajoute en plus une double dimension historique, car c'est un film historique, et qu'il se situe à un moment historique (un des derniers films produit sous l'époque franquiste), ainsi qu'un hommage au cinéma de genre ( le Frankenstein de James Whale est au centre du récit). Tout ça fait beaucoup de contenu, et c'est pas plus mal, parce que le film en lui-même se montre assez lent et sybilin, montrant surtout un monde dur, glacé, où les gamines sont laissées pour compte, forcées de se construire par elle-même, avec tout ce que cela compte d'erreurs, de fausses routes, et de passerelles vers la folie, ou juste un imaginaire autrement plus juste.

Johnny English Contre-Attaque de David Kerr
J'avais bien aimé le premier Johnny English, parce qu'au-delà du plaisir évident de retrouver Rowan Atkinson, le film avait comprit que ce qui faisait les meilleurs Bond, c'était la qualité du méchant de service, et vu que là, on avait John Malkovich qui s'éclatait à faire un accent français tout pourri, ça passait.
Malheureusement, le deuxième film était un peu en dessous, avec des gags éculés, et donc un méchant dont j'ai encore du mal à me souvenir (alors que c'est Dominic West). Malheureusement bis, ce troisième opus ne remonte pas trop (pas assez) le niveau. Ca parvient à être drôle, Atkinson fait le job (même si ça manque de plan où il fait sa tronche d'ahuri tentant de comprendre les catastrophes qu'il a engendrées), et le propos à base de « les espions de terrains sont dépassés à l'époque du tout numérique » est plutôt bien utilisé, mais ça manque un peu de fraîcheur, de folie. Et puis quitte à avoir Michael Gambon et Charles Dance en espions à la retraite le temps d'une scène, pourquoi ne pas les utiliser un peu plus? M'enfin, le fait qu'on ait un plan de ce film qui soit complètement copier-coller dans Mourir Peut Attendre, et qu'on ait Olga Kurylenko avec un rôle autrement plus fourni que dans Quantum of Solace me fait dire que la parodie du genre à encore de beaux jours devant elle...

Cosmopolis de David Cronenberg
Bon, je commence à comprendre les réserve de certains (la plupart) concernant le Cronenberg dernière période. Parce que j'avais beau savoir que ce Cosmopolis était particulier, je ne m'attendais pas à ça. Pas à ce point. Si le postulat est intéressant (un multimilliardaire voit le monde -et son monde- s'effondrer depuis l'arrière de sa limousine), Cronenberg ne respecte même pas l'idée d'unité de lieu (qui aurait été cool) en faisant sortir son personnage de sa bagnole, sans que ça n'apporte grand chose au récit, parce que celui-ci se résume toujours à la même chose : une suite de rencontre et d'échanges à base de baise, d'idées de baise, et de dialogues abscons sur la finance, le monde, la vie, tout ça tout ça. Et ça peine à être intéressant, ça manque de liant, et si on retient surtout que c'est filmé dans de longs plans-séquences où les acteurs peuvent étaler toute la palette de leur jeu ( et à ce niveau, franchement, rien à redire), hé ben un peu de mise en scène, de parti-pris de mise en scène, ça n'aurait pas été de refus. Si Cronenberg a déjà su adapté des bouquins inadaptables (Crash ou Le Festin Nu), là, il s'est un peu planté.

355 de Simon Kinberg
Bon, le bon point, c'est que durant une bonne partie du film, le postulat « film d'espionnage avec un cast féminin et multi-ethnique » se met plus au service du film lui-même que l'inverse. Il y a même de bonne chose au début, notamment dans l'idée du McGuffin que dans la présentation des différents personnages au fur et à mesure de leur possession du-dit McGuffin. Le problème, c'est que ça ne dure pas. Les situations, retournements de situation et répliques « plus cliché tu meurs » s'enchainent, c'est pas mal fichu ni mal filmé, mais c'est plutôt con-con, pas d'une cohérence folle, et la toute fin voulant à tout pris forcer une message féministe pas finaud et pas à sa place achève le truc. Ca se donne l'air de vouloir nous proposer une suite, mais vu le bide en salle (merci le Covid), je pense qu'on y échappera. Cela étant, ça m'a fait plaisir de revoir la ganache de Jason Flemyng.

Little Big Man d'Arthur Penn
CF le topic du western, histoire de faire vivre le forum.

Les Producteurs de Mel Brooks
Je n'avais jamais vu jusqu'ici cette grosse référence du cinéma de Mel Brooks, et c'est quand même vachement bien. Alors, en jouant les esprits chagrins, on trouvera que l'interprétation de la quasi-totalité du casting est hyper caricaturale, et que, si on est pas d'humeur, ça rend vite le film insupportable. Certes. Mais c'est parce que Brooks se repose entièrement sur ses acteurs (le seul effet de mise en scène étant la réaction en contre-champ) et si on se laisse emporté par l'ambiance de folie (pas si) douce qui préside à ce film, le délire est total, avec évidemment en point d'orgue la Premiere à Broadway. Le film ne s'interdit pas grand chose, tape sur tout le monde (c'est l'avantage de n'avoir que des caricatures), et dans le cadre restreint et analytique de « l'artiste juif qui se confronte immanquablement, dans son œuvre, à l'image hideuse du nazisme », Brooks est sans doute celui qui a le mieux digérer la chose.

Mary et la Fleur de la sorcière d'Hiromasa Yonebayashi
On a un topic animation japs, non?

EVIL DEAD RISE

Ca rise pas beaucoup. C'est mauvais.

On délocalise l'intrigue dans un immeuble vétuste pour remplacer la cabane et on fait un remake du remake à la sauce DEMONS 2 de Bava mais en moins bien.
Le Livre des Morts débarque dans un trou du parking souterrain après un tremblement de terre. Nawak.
Un jeune est là pour aller dans le trou choper cette saloperie ainsi que des disques remplis d'incantations. Comme il est un peu DJ, il les écoute sur sa platine, et c'est reparti pour un tour de possession dans une famille dont tout le monde se branle.

C'est gore mais ça n'ose pas planter l'aiguille dans l'oeil, ni trop râper la jambe, puis ça balance du vomi, des insectes, et de la morve numériques ainsi que beaucoup de sanquette. Des seaux de sanquette ne servant qu'à remplir un ascenseur et à mouiller les actrices.
On trouve quelques références aux films précédents pour faire plaisir aux fans, on cite SHINING, mais tout ça n'avance pas.
D'une durée très courte, le film se paye le luxe d'être long au démarrage avant de s'enliser dans un délire gore qui n'impressionnera que les puceaux du cinéma d'horreur.
C'est correctement filmé (décadrages, vue subjective, perspectives originales) sans qu'on puisse crier au génie et joué avec les pieds, le casting étant uniformément fatche.

Il manque ce qui manquait déjà au remake. De la folie.
Les créateurs de la saga EVIL DEAD étaient et resteront les seuls à pouvoir la mettre en images mais ça, on le savait déjà.

Vous pouvez passer tranquillement votre chemin.

8/20

RRR de S. S. Rajamouli (2022)

Bon j'ai pas pu le voir en entier comme ça dure 3 heures et que ma copine commençait à saigner des yeux et du nez mais c'est intense, fichtrement intense. On suit 2 gus impliqués dans une bromance patriotique contre l'occupant anglais ainsi qu'un flic qui essaie de les coffrer. Rien que la scène d'intro avec le flic est déjà légendaire puisqu'on le voit sauter un grillage pour aller tabasser des manifestants en surnombre a un poste de sécurité assiégé dans des zones tribales. Pour faire simple les scènes d'action feraient passer Michael Bay pour un réalisateur austère, tout péte et nos 2 zigotos rivalisent d'adresse et d'espièglerie quand ils ne dansent pas comme des damnés pour crasher des marriages ou ils ne sont pas invités. Le film emploie moults CGI, ça passe comme c'est complètement nawak. Maintenant hâte de voir la suite en espérant que madame ne soit pas trop traumatisé.

5/6, glorieusement nawak

Super Mario Bros de Aaron Horvath, Michael Jelenic (2023)

Je ne me souvenais plus l'avoir vu. Que dire? Que c'est ma meuf qui m'a forcé? Qu'au début on se dit que c'est pas si nul? Puis on sature? Ça a beau être fidèle au jeu vidéo il n'y avait pas matière a en tirer un film. Ça a beau être bien foutu ça reste stérile et niais et le perso de la petite étoile bleue nihiliste est un peu juste pour divertir les adultes.

2/6, un film calibré pour la tranche 3-6 ans pas plus

Le chat potté 2 de Joël Crawford (2022)

Influencé par les critiques positives et le besoin de trouver une référence permettant de rentrer gratis à la soirée furry du Moulin's Club je décidais de lancer ce film qui s'avéra finalement dans la moyenne des conneries pour les mioches, un peu plus beau certes, notamment certaines séquences de combat ou on ne sait plus si cest du dessin ou de la 3D mais passé ce tour de force l'histoire n'est guère passionnante et les gags poussifs.

3/6, pour la technique employée lors de certains combats

Les Convoyeurs Attendent de Benoit Mariage
Un film belge en N&B avec Poelvoorde qui joue un gros con arrogant, ça évoque fatalement C'est Arrivé Près de Chez Vous. Mais la comparaison s'arrête là. Parce que si on retrouve aussi le même goût pour l'absurde, et les tronches et paysages qui évoquent la misère post-industrielle, il n'y a ici que peu voire pas d'ironie, au profit d'un ton plus tragi-comique, et d'une vraie tendresse pour les personnages. De fait, ça respire pas la joie, et il y a des moment où on se demande si le film veut nous faire rire ou pleurer, reste qu'on s'attache pas mal à cet univers de gugusses pas bien malins, foncièrement maladroit dans leurs actes et leurs paroles, mais honnêtes, et vrais, humains en fait.

Adieu Ma Concubine de Chen Kaige
Bon, une fresque historique traçant un parallèle entre les émois intimes d'artistes et les changements de leur monde, avec en plus un chouilla d'engagement politique, pas étonnant que ça ait gagné la Palme d'Or. Et si en plus, les festivaliers, entre deux rots de champagne, ont pu apprécié le fait de découvrir un art vivant peu connu chez nous (l'Opéra de Pékin), c'est du bonus (c'est ça ou ils ronflent parce qu'ils ont trop forcé sur le-dit champagne, d'où la propension, certes années, à palmer des films d'auteurs soporifiques, mais passons...)
Heureusement, le film de Chen Kaige arrive à être autre chose que ça. Entre la formation dans la souffrance des chanteurs, qui rappellera celle qu'on trouve dans nombre de films de kung-fu, et le fond historico-politique qui peut être un peu obscur pour nous mais où on se retrouve vite, en passant par un style visuel certes assez opératique aussi mais efficace, ça se regarde sans déplaisir. On sent un peu les quasi-3h, mais si on prend en compte le fait qu'on est face à un film chinois qui montre la révolution culturelle comme un truc de fanatiques, qui évoque directement l'homosexualité de son personnage principal, et qu'en plus il y a Gong Li plus belle que jamais, hé ben on y va.

Le cratère de Kyle Patrick Alvarez (2023)

Production Walt Disney conseillée sur les bons conseils d'un pote et coupée au bout d'une heure mais si vous avez des enfants de 7-12 ans ça peut les intéresser.

3/6, ça peut dépanner.

LA REGRESSION DE ZOBIZOBA

Exceptionnel.

C'est l'histoire d'un communiste-anarchiste qui se met à regarder des films pour enfant.
Au début il fait semblant d'être enthousiaste puis il tombe sur un truc bourrin d'origine indienne.
RRR que ça s'appelle.

Dès qu'il se rend compte que ce n'est pas le remake d'une merde française avec Alain Chabat, il laisse tomber les films neuneu pour mioches et se recale l'intégrale des GUINEA PIG et des ILSA.

Ca fini dans une usine où Zob' balance des gamins dans le feu.

20/20

Je veux voir ce film!
Ca se visionne où?

En attendant de pouvoir poser les yeux sur ce chef d'oeuvre instantanée,

La Vérité d'Henri-George Clouzot
Film un peu méconnu dans la carrière de Clouzot, mais qui fut pourtant un succès à l'époque et marque sa rencontre avec Brigitte Bardot. En plus, c'est un film qu'on peut relier à un sous-genre assez peu couru en France: Le film de procès. Soit quelques bonnes raison de le voir. Alors, certes le rôle (une gamine délurée qui affole les mâles) est taillé sur mesure, mais c'est sans problème la meilleure interprétation de Bardot, sexy, naïve, touchante et énervante tout à la fois. En plus, Clouzot, comme d'habitude, y va de sa critique d'une société hypocrite, et si on atteint pas les sommets du Corbeau sur ce point, voir ces magistrats administrant des leçons de morale se faisant rembarrer est assez réjouissant. En plus, il y a un jeu sur le montage en flashback, et des ellipses concentrée en un échange de phrase qui est assez cool, et je n'ai pas parlé du reste du cast : Samy Frey, Charles Vanel, Paul Meurisse, et même Claude Berry avant qu'il ne devienne mogul du ciné français. Bref, le Clouzot Seal of Quality est toujours de rigueur.

Black Widow de Cate Shortland
L'avantage avec ce Black Widow, c'est qu'en consacrant aussi tardivement un film au personnage, on doit inclure celui-ci dans les intrigues déjà en cours du MCU, et faire autre chose qu'une Origin Story habituelle. Bon, le truc, c'est que c'est quand même un peu une Origin Story (parce que le background du personnage s'y prête, il faut avouer), et que du coup, le film fait vraiment pièce rapportée. Limite, Marvel a lancé la production pour faire plaisir à Scarlett... Une impression qui se renforce quand on considère la relative pauvreté du script, où les références au reste du MCU sont placée à la va-vite, où on se paye des personnages intéressants mais à peine caractérisés, et où d'un plan à l'autre, les SFX passe de super chiadés à moches et mal fichus. Tout ça pour nous mener à pas grand chose. Dommage pour Scarlett qui, part moment, semble se rappeler qu'elle sait être bonne actrice.

C'est ma copine qui me force la main moi je préférerais voir ça


Frank, un architecte, se réveille après avoir été évanoui et enfermé dans une cabine de toilettes. Mais les choses empirent puisqu’une démolition est imminente et s’il ne veut pas se faire exploser il va devoir trouver un moyen de sortir en moins d’une heure…

Quoique il a des notes pas terribles mais je sens que ça peut me faire marrer ce bon gros boche qui sue sang et eau pour sortir d'un chantier.

Mais j'ai réussi à la faire accrocher à la série télé Oz, on va peut être arriver à quelque chose.

(tirez)La Chasse de Thomas Vinterberg
Je dois dire que je suis un poil déçu. Parce qu'entre le titre et ce qui est mise en place en début de film, je m'attendais à ce que le film tourne, au bout d'un moment, au bon gros survival à base de chasse à l'homme, seul contre tous et tout le toutim. Cependant, si Vinterberg ne pousse pas le vice jusque là, le propos est le même. Il montre quand même la violence du jugement hâtif, de la mise au ban du monde, montre comment il n'y a guère que l'hypocrisie de la bonne morale et dejugement des autres qui empèche tout ce beau monde de tomber dans la sauvagerie. Ce qu'on perd en pur plaisir de film de genre, on le gagne en satire sociale, mais l'impact n'en est pas moindre. Et si le film ne présente pas de grosse originalité en terme de déroulé, il reste prenant, pertinent, et parce qu'il n'est pas à un paradoxe près, autant Mads Mikkelsen est génial en mec effacé qui peine à rendre les coups, autant on a du mal à croire qu'il puisse être ce gars-là tant il explose de charisme.Que ce soit dit : Mads, c'est le meilleur acteur du monde.

Diva de Jean-Jacques Beineix
Diva est souvent considéré comme le film inaugural de la pseudo-nouvelle Nouvelle Vague du cinéma français à l'aube des 80's, dont Beineix, Besson et Carax étaient les stars. Ce qu'on a appelé le « cinéma du look ». Et Diva est un film très looké, et est un film très années 80. On a donc quelques plans très recherchés, avec des mouvements de grue, du déco très composé, très visuel, et des éclairage bleutés, parce qu'on aimait bien ça dans les 80's. En fait, on dirait par moment un clip de l'époque. Bon, on a aussi des plans qui font plus quelconques, l'impression que tout ça tente de nous la jouer « film américain » tout en gardant un vrai côté franchouillard, et les scènes de rues nous montre un Paris d'il y a vraiment 40 ans. Tout ça au service d'une histoire qui la joue aussi un peu polar à l'américaine avec un côté franchouille, pas mauvais mais un peu cheap par moment. Un peu longuet aussi, même si ça se laisse regarder.
Et puis il y a le plaisir de voir ce défilé de tronches (et de voix) qu'on va bien connaître par la suite : Bohringer, Darmon, Pinon, Floersheim, et même Dominique Besnehard et Isabelle Mergault le temps de 3 répliques chacun.

Institute Benjamenta des Frères Quay (1995)

Dans la seconde moitié des années 90, les frangins Quay émergent dans la lumière grâce à deux films singuliers, avant de retomber tout aussi vite dans un certain anonymat. Il faut dire que les deux frères sont plutôt spécialistes en cinéma d'animation, d'autant plus qu'ils sont de grands fans de Jan Svankmajer.
Et ce premier film met bien en lumière ce fait. "Institute Benjamenta" est tourné dans un joli noir et blanc, quelque part entre Chris Marker et Guy Maddin, et s'il regorge de trouvaille visuelles bizarres et intrigantes, le scénario est bien trop nébuleux, les dialogues réduits au minimum syndical et le rythme anémique, et ce qui était une curiosité à l'époque a bien mal vieilli.
(1,5/6)

Raining in the Mountain de King Hu
Un Wu Xia Pian fait par le maître du genre, mais où ça Wuxiapianise pas beaucoup. Parce que malgré son postulat de départ sympa (une succession au sein d'un temple qui sert de prétexte à divers personnages pour y entrer et dérober un manuscrit), et la façon assez originale dont chacun est amené (on les découvrent, ainsi que leurs desseins, au gré de leurs arrivées, ce qui fait que le Heist Movie bouddhiste voit ses cartes sans cesse rebattues), ben ça se limite pas mal à une partie de cache-cache et de poker menteur entre les persos. Le ton est plutôt léger, le film usant pas mal de ce double-jeu pour montrer l'hypocrisie de ses personnages, mais c'est ça manque de corps et, hormis le dernier quart d'heure, de baston. Quand il y en a, on retrouve la patte de King Hu (Comme dans A Touch of Zen, c'est tout en sauts gracieux, coups millimétrés et froissements de tissu), mais ça traine un peu. Dommage, parce qu'il y avait matière à un truc super cool.

Overlord de Julius Avery
En bonne production JJ Abrams, il y a un côté « film de petit malin », qui tient pas mal ici au fait que le film présente les prémices d'un film de guerre sérieux pour tourné viré au fantastique horrifique. Le problème, c'est que la ruse est rentrée dans les mœurs depuis Une Nuit en Enfer, et qu'ici, elle sert à nous servir une histoire d'expériences occultes mené par les nazis qu'on a déjà vu mille fois, et pas dans les productions les plus glorieuses. Résultat, le film se trimballe des airs de série B dont il n'arrive jamais à se débarrasser, pas aidé par des personnages qui sont des clichés sur pattes, incarné par un casting pas très marquant (il y a juste le fils Russell, qui devient la nouvelle figure du « Mais dans quoi il jouait, déjà ? ») et des carences de production (le village normand fait un peu toc, et genre un môme français, en 1944, peut se trouver un gant de baseball?) difficilement pardonnables. On peut toujours se raccrocher à quelques effets chocs plutôt bien senti, mais c'est maigre. (et putain, j'aime les plans séquences, mais quand c'est pour nous les farcir de CGI baveux, non merci)