Je vais vous faire la critique d'un film que je n'ai pas vu, comme ça vous éviterez d'aller le voir vous aussi.

ALIEN ROMULUS

Après Scott, Cameron, Fincher et Jeunet, on veut nous vendre du renouveau avec Fede Alvarez.
C'est qui celui-là ?
Ah oui ! Le gonze qui a fait DON'T BREATHE, un petit film d'horreur perrave, et le remake d'EVIL DEAD, qui n'était pas déshonorant mais loin d'être fabuleux.
Bref n'importe quel pingouin d'hollywood aurait fait l'affaire.

On nous fourgue du "retour aux sources", en situant l'intrigue entre ALIEN et ALIENS, sauf qu'il est impossible de nos jours de filmer quelque chose se rapprochant un tant soit peu des deux premiers Alien.
Tu peux accoucher d'une DA chiadée, avec des décors très détaillés et un look retro-futuriste bien pensé, tu ne parviendras pas à restituer l'ambiance "organique" et le côté "fonctionnel" de ces deux oeuvres.
Plus personne n'est capable de faire ça.

Le casting est fade. Que des inconnus pour moi.
Dans ALIEN tu avais du Tom Skeritt, du Yaphet Kotto, du Ian Holm, du John Hurt, du déjà très lourd à l'époque.
Idem pour ALIENS avec Lance Henriksen, Michael Biehn, Bill Paxton et une galerie de sales gueules.
Dans Romulus (c'est quoi ce titre au fait ?), on se retrouve avec des guignols sans aucune légitimité pour tourner dans une telle saga.
ALIEN c'est pas pour les djeunz acteurs. Tu peux coller une inconnue, comme l'était Sigourney Weaver à l'époque, mais autour il faut du costaud.

J'ai vu la BA. J'ai vu le film.
Un sentiment puissant qui m'indique immédiatement grâce à mon daubomètre que je n'aurai aucune surprise en matant Romulus.
J'ai même ouï-dire qu'il y avait une femme enceinte dedans. Je peux vous expliquer qu'à la fin, elle accouche d'une saloperie. Garanti.
Je peux aussi vous dire la pseudo-Ripley sera la seule à survivre et que le reste du cast périra dans l'indifférence générale.
J'ajoute que certaines séquences puent sérieusement le réchauffé pas très chaud, ce qui revient à ce que je disais, à savoir à quoi bon refaire en fatche ce qui existe en bien ?

Après les délires philosophico-pouet-pouet de papi Scott, voilà-t-y pas qu'on tente de relancer la franchise avec un réal de seconde zone, des acteurs interchangeables par n'importe quels autres du même genre et la promesse de flatter le fan de la première heure.

Pari perdu.
Sans voir le film.

5/20
(Certainement moins si j'allais le voir.)

Séance VOSTFR ce soir à 19h.
Que des bons voire très bons retours de partout.
Ce serait le meilleur depuis la trilogie clôturée en 1992.

Le film est vendu comme sans surprise de toute façon, un truc horrifique plus premier degré. J'irais le voir, je n'attends pas grand chose d'autre qu'un sympathique divertissement horrifique (j'avais bien aimé Covenant moi)

Moi aussi,du coup un peu déçu que Scott n'est pas poursuivi son petit délire misanthrope (ça et un certain désenchantement spirituel,c'est bien ce qui suinte de la direction qu'il avait fait prendre à l'histoire de son célèbre xenomorphe) malgré bien des défauts que je ne conteste pas , je trouvais ça mine de rien assez fascinant.

En plus y a Ian Holm dans le film

Pas de partout.
J'ai pas mal de potes qui l'ont vu et qui ont trouvé ça naze au-delà du raisonnable.

Beaucoup de scènes où "les frissons de la honte" se manifestent.
Essentiellement au niveau des dialogues et du fan service trop appuyé.

D'après eux le "vous avez toute ma sympathie" et "ne la touche pas sale pute !", ça ne passe pas du tout et ce ne sont que deux exemples.

Ils ont aussi pointé une fin à se cogner la tête contre les murs.
En gros celle d'ALIEN 4 en moins bien (faut le faire !) avec du PROMETHEUS dedans.

Link de Richard Franklin
Tiens, ben en fait, on dirait La Planète des Singes : Les Origines ! Plus sérieusement, le film s'apparente un peu à un thriller lorgnant quelque peu vers The Servant avant de tourner au Home Invasion, avec juste un orang-outan à la place de Dirk Bogarde puis en guise de boogeyman.
Alors ouais, dit comme ça, ça ne vend pas forcément un vrai film d'épouvante, et la musique de Goldsmith, rappel des origines circaciennes du singe-titre, n'y aide pas non plus. Ainsi, le film peine à faire frémir (d'autant que j'ai vu la version courte, apparemment bien édulcorée par rapport au director's cut de 2h), et sa mécanique scénaristique semble un peu usée, mais si on accepte son côté grotesque, ça reste un très bon divertissement. Richard Franklin se permet quelques belles trouvailles de mise en scène, et si Elisabeth Shue fait le job en Final Girl, si Terrence Stamp est marrant avec sa coupe de cheveux typiquement 80's, difficile de passer sous silence le travail des dresseur et l'interprétation de l'orang-outan. Parce que passé quelques effets animatroniques plutôt invisibles, ce qui fait la force du film, c'est la bonne tronche du primate, son regard un peu triste, un peu penaud, qui passe facilement ici pour de la psychopathie.

Lacombe Lucien de Louis Malle
Bon, évidemment, comme tous les films parlant de la collaboration, ça a fait scandale à sa sortie. Pourtant, Louis Malle fait preuve d'une certaine nuance, et j'oserai dire d'un certain réalisme, dans le portrait qu'il fait de cette France collaborationniste. Ainsi, à côté d'un peuple apathique et résigné, on a aussi bien du gestapiste exalté et dégueulasse que du simple opportuniste, du truand reconverti, du mec qui essaye juste de survivre. Le personnage même de Lucien synthétise toutes ces personnalités. Parce qu'en adolescent perdu qu'il est, il se cherche, veut être autre chose que ce garçon de ferme benêt, se veut marlou, gangster, flambeur, et c'est presque par défaut qu'il arrive in-fine à avoir le geste héroïque , le rôle auquel il aspirait au début. Malle parvient à nous le rendre attachant, ce môme perdu et imbécile, et parvient aussi, au-delà de la reconstitution de l'époque et d'une mise en image plutôt formelle, à créer des instants de beauté et de poésie, malgré l'horreur. En fait de portrait de personnage survivant parmi l'immondice de cette époque, ça m'a pas mal évoqué le Black Book de Verhoeven.

C'était donc très réussi Alien Romulus, c'est à la saga ce qu'était déjà l'excellent jeu Alien Isolation : un hommage bienvenu qui mêle autant d'éléments des opus précédents (en bien) que composantes originales.

Un plaisir d'avoir retrouvé les salles obscures urbaines de Besançon (adieu campagne de ces 6 dernières années) avec ce film en guise d'introduction à un retour en salle conséquent dans les années à venir.

Je savais que ça allait te plaire Moody.
Tu as toujours été un bon client pour des trucs de merde qui valent pas un kopeck.

C'est ta force.
Tu es encore un vrai fan de cinéma, peu importe sa qualité.

Vous vendez du rêve les gars : je fonce aller voir Alien : Romulus.
(ça ne pourra pas être pire que la somme de ce que j'ai déjà vu de la franchise Alien...)

Jackpot de Paul Feig (2024)

Après un long congé pour panser les plaies du fiasco Ghostbusters Paul Feig nous revient avec ce petit film d'action avec une sosie de la petite asiat de The Boys et John Cena qui doivent survivre à une espèce de loterie ou le gagnant est poursuivi 24 heures par des quidams qui peuvent gagner son butin si ils le butent . Bon c'est pas fou malgré deux trois scenes sympa (John Cena qui se bat en sautant attaché à une chaise) mais ça se laisse regarder. On a néanmoins perdu le sens du comique qui faisait rage dans l'hilarant Spy, à se demander si ça ne venait pas de la grosse McCarthy.

3.5/6 mais pas plus.

Et bien euh...merci ?

L'Autoroute de l'Enfer d'Ate de Jong
Ca des allures de gros bis de vidéoclub, mais c'est assez étonnant en terme d'ambition. Parce qu'en nous mixant le mythe d'Orphée et la Divine Comédie avec l'imagerie « Road trip dans le désert » façon Duel de Spielby, le film propose quelques idées joliment barrées, des touches d'humour sympa, et des visuels fantastico-horrifiques qui, si ils trahissent un budget limité, sont quand même bien cools. Tout ça pour dire: Oui, c'est des décors de désert qu'on a vu dans 15000 autres films, et son enfer pue un peu le carton-pâte et les maquillages de carnaval, mais j'aime bien quand même.
Ca aurait pu être complètement nanar, mais c'est suffisamment bien emballé, et ça respire suffisamment d'un certain amour du genre (il y a un côté Pulp / Roman de Gare à ce film) pour, malgré tout, emporter l'adhésion. Et puis c'est rigolo de se dire que c'est écrit par Brian Helgeland (qui devrait refaire un peu de fantastique, ça lui réussit assez) et de voir toute la famille Stiller (Ben, son père, sa sœur) dans des caméos.

Le Capitaine Volkogonov s'est Echappé de Natalia Merkoulova et Alexei Tchoupov
Bon, un film russe qui regarde en face la période des Grandes Purges staliniennes, avec la police politique se livrant à arrestations arbitraire, tortures et exécutions, c'est déjà suffisamment rare pour être signalé. Mais le présent film y ajoute un travail de reconstitution assez impressionnant, qui donne une ambiance toute particulière au film. En fait, on ne nous présenterai pas l'action comme se passant en 1938 qu'on pourrait croire à une dystopie rétro-futuriste, au croisement entre Brazil (pour le rétro-futurisme kafkaïen) et l'univers d'Enki Bilal (pour le look du personnage-titre, l'ambiance grise et brûmeuse chargée de tâches de couleurs violentes). Mais au-delà de ce visuel (et je me doit de mentionner que c'est visuellement très beau, avec quelques plans superbes. Pas de grand mouvement d'appareils ultra compliqué, mais une esthétique lêché) le film, immanquablement, est rattrapé par l'actualité et la Russie d'aujourd'hui. Difficile aussi de ne pas faire un parallèle entre le stalinisme et l'emprise actuelle de Poutine, entre la quête de rédemption de Volkogonov (Nom emprunté à un historien et général russe qui a contribuer à démanteler la propagande d'Etat avant la Glasnost) et au questionnements auxquels la population russe actuels ferait bien de se confronter. Quitte, pour cela, à jouer la carte de la foi religieuse, interdite sous Staline, mais instrumentalisé par Poutine aujourd'hui.

The Fall Guy de Drew Pearce (2024)

En voila un bon film d'action, qui plus est inspiré d'une série fondatrice pour tous les pimpants quinquagénaires de ce forum: L'homme qui tombe à pic avec le légendaire Lee Majors, icone masculiniste de nos samedis après-midi. Le film fait plutot honneur à cette série culte en reprenant un véhicule similaire et certaines cascades qui étaient déjà bien burnées à l'époque et aussi un caméo de Lee Fuckin' Majors et sa poule de l'époque en scène post-générique



il y a un tournage de film de SF/ action à la Jon Carter dans le film assez sympa, avec une star dégénérée dont Ryan Reynolds est la doublure cascade et sa meuf la réalisatrice dont c'est le tout premier projet. Les cascades sont cool on est gentiment épaté quelques fois, d'autant plus qu'elles ont été tournées en dur et on peut admirer leur making of durant le générique de fin, certaines sont vraiment impressionnantes notamment une bagnole partant en tonneau sur quelques dizaines de metres avec Reynolds à l'intérieur ou encore un vol plané assez impressionant. Beaucoup d’explosions aussi, on ne s'ennuie pas ça dépote et une OST sympa avec plusieurs versions du I was born for lovin you de KISS. Bon j'ai oui dire que le film avait floppé et c'est bien dommage, pour une fois qu'on a un blockbuster sympa. C'est ma bonne surprise de l'été.

5/6, méchamment cool

C'est pour ça que davantage qu'à Staline, on rapproche plutôt Poutine du Tsarisme.
Il y a beaucoup plus d'éléments qui montre qu'il voudrait rétablir une Russie des Tsars plutôt que l'URSS de Staline.

La plateforme de Galder Gaztelu-Urrutia (2019)

Postulat interessant mais traité de façon soporifique hormis le passage ou ils essaient de préserver la bouffe pour les étages inferieurs, l'idée de se retrouver en dessous du centième niveau est aussi assez flippante mais ce ne fut pas suffisant pour empecher mon esprit de divaguer vers un autre film surement plus cool:

des gens sont répartis sur une tour de 300 etages avec une grosse bassine qui descend tous les jours et reste 5 minutes par etage et ils doivent chier dedans y'a rien d'autre pour chier, passé le 50eme étage le truc dégouline ou déborde dans tous les sens. A la fin le héros descend au 300eme niveau, il est couvert de merde comme Schwartzy à la fin de Predator et il s'exclame "Le papier est le message!" pendant que ses codétenus font tomber leur papier cul comme des guirlandes dans la fosse en hommage.

5,5/6 pour ma version, 2,5 pour les hispaguouins.

LE COMTE DE MISSION MONTE ASSASSIN'S CRISTO IMPOSSIBLE CREED

Putain la daube !
C'est impressionnant de voir un film shooté comme une pub pour le roquefort se vanter de représenter l'immense Dumas.

TOUT est foireux.
Pierre Niney au secours. L'acteur bobo pédé qui vaut pas une part de pizza.
Les seconds rôles à la ramasse.
Les trahisons multiples et variées. Angèle je la préfère en combi moulante à la cérémonie de clôture des JO vu qu'elle n'existe pas dans le roman.
Et ce n'est qu'un exemple.

Non mais sérieux ?!
C'est pas possible de niquer le patrimoine littéraire français comme ça.
Il faut pendre les responsables. Les aristocrates on les pendra sa mère.

Un film horrible.
La pire merde en barre depuis longtemps.
Une horreur pélliculée qui insulte la FRANCE messieurs dames.

Je m'attendais presque à ce qu'Edmond me sorte un "wesh mec. Tu veux te fight ?"

La déchéance absolue du cinéma français.
Du vomi cinématographique à base de drone.

0/20

Moins convaincue pour ma part, la c'est plus de l'hommage,c'est carrément des coups de coude continuel:"t'a vu? ça c’était dans le premier film! et la! cette réplique? dans le deuxième! et le stremon final? t'aurai pas aimé Alien Résurrection par hasard?"

Et toujours des persos cons dont on ne pleurera jamais le sort (ca j'en peu plus,les protagonistes handicapé du bulbe) et des aliens jamais vraiment flippants (bon,à part peut-être le dernier,moche et dégueulasse mais un peut inquiétant) ni surtout magnifier,c'est pas parce qu'on le connait par cœur qu'il ne faut pas soigner ses expositions.

Coté bons points,la direction artistique tourné vers le low tech du premiers Alien de 1979,avec des écrans cathodiques,des boutons et voyants comme sur le Nostromo, la ou Prometheus nous présentait des vaisseaux antérieurs technologiquement plus modernes que ceux de 50 ans plus tard.

Le film fait pas mal penser au jeu Dead Space à plusieurs reprises ( inspiré lui mème de la saga Alien,certes,juste retour) et l'actrice principale aurait fait une Elie de Last of us très convenable.

A part ca,c'est surement mieux qu'un Alien versus predator,mais pas de quoi se relever la nuit pour autant. Amha évidemment.

Heureux gagnants de Maxime Govare et Romain Choay (2024)

Cool un film à sketchs, 5 histoires de gagnants du loto qui tournent mal. Et ça commence mal, comme une comédie française basique malgré la présence de Fabrice Eboue dans le premier sketch ou il se retrouve à prendre un flic en otage pour pouvoir déposer son ticket gagnant avant qu'il ne soit plus bon. Deuxieme sketch ballot aussi mais la conclusion cynique est sympathique et la le film prend son envol au 3eme sketch ou on suit 3 islamistes en train de préparer un attentat, avec un chef breton converti plus extremiste que les autres. Mais quand un des kamikazes se rend compte qu'il a gagné 40 millions au loto c'est la débandade et une âpre négociation pour convaincre le breton de ne pas tout faire péter (il a un double du détonateur des 2 autres car il leur fait pas confiance). Le sketch reprend le débat sur la destruction de l'Etoile Noire dans Star Wars, malgré la présence d'ouvriers et de femmes de ménage, ce qui est assez amusant dans un contexte d'islamaistes cherchant à justifier un attentat et la conclusion est bien sanglante pour enchainer sur un 4eme sketch ou le gagnant clamse dans sa maison de retraite sous le coup de l'émotion pour voir son lot partagé par 4 aide soignants et le directeur de l'établissment qui seront vite rattrapés par une malédiction type Destination finale ou ils crevent tous un par un. Et on retrouve Eboue pour le dernier sketch ou il purge son dernier jour de taule pour la prise d'otage quand les médias décident de donner son identité à la télé ce qui le met dans une situation délicate: prisonniers et matons se liguent pour le racketer avec supplément bastonnade.

Alors voila ça casse pas trois pattes à un canard mais c'est suffisament méchant dans les 3 derniers sketchs pour s’élever au dessus du tout venant de la comédie franèque, bonne surprise donc et des réals peut etre a suivre.

3.5/6 pour les 3 derniers sketchs

Freaked d'Alex Winter & Tom Stern
Je connaissais le film de réputation, et j'étais curieux de voir si c'était dans la même veine que les Bill and Ted (c'est à dire très très con). Mais autant les aventures des deux couillons avaient été des cartons au Box-Office et des films cultes sans avoir en fait de grand intérêt (hormis le fait que Keanu Reeves semble avoir pris le parti de mettre en pratique la morale de ceux-ci « Be excellent to each other»), autant le présent Freaked ne méritait vraiment pas d'être à ce point sacrifié par ses producteurs (sortie nationale aux States sur un parc de... 2 salles.)
Parce que c'est vachement bien, et que le film avait vraiment un potentiel culte, et Alex Winter avait de quoi, avec celui-ci, devenir un acteur de premier plan.
Mélant un humour débile et une foule de détails hilarant à la manière des films des ZAZ (mais sans la partie pastiche), avec un esprit sale gosse et satirique qui annonce clairement le travail de Matt Stone et Trey Parker (méga-gerbe façon Team America comprise), Freaked est souvent très drôle, au point que les trucs les moins marrants sont ceux où on se dit que Winter et Stern ont été trop loin dans leur délire. Et puis hormis le casting (MrT en femme à barbe ! Keanu même pas crédité pour son rôle d'homme-loup!), difficile de passer sous silence le boulot énormissime de Screaming Mad George sur les maquillages, tous absolument dingue et grotesque, évoquant pas mal dans l'esprit et l'esthétique des trucs qu'on pourrait retrouver dans les pages de Mad Magazine.
Bref, au-delà de la preuve ultime que les exécutifs de studios sont des connards qu'il constitue, Freaked mérite vraiment qu'on s'y intéresse.

Chang de Merian C. Cooper et Ernest B. Shoedsack
Dans la droite lignée du Nanook l'Esquimau de Flaherty, Cooper et Shoedsack réalise un film d'aventure exotique ou la limite entre le documentaire et la fiction est on-ne-peut plus trouble. Leur premier film, Grass, l'annonce cependant assez clairement : Oui, il dépeint une réalité incroyable (la migration d'une tribu d'éleveurs passant par un col à 4500 mètres d'altitude), mais sa construction scénaristique est maigre, et c'est cinématographiquement assez rudimentaire. Chang apprend de Nanook, en ce que les personnages, jouant tous grosso-modo leurs propres rôles, reconstituent leurs actions pour la caméra, mais fictionnalise à qui mieux-mieux en inventant aussi des choses. Alors oui, c'est assez amusant à voir, tant on voit les ficelles, on devine les plans « réels » saisis à la sauvette et intégrés dans la narration, tant cette vision presque colonialiste d'une jungle à apprivoiser à mal vieillie, et aussi dans ce que le film préfigure, dans ses thèmes ou au détour d'un plan (le mec qui se casse la gueule sur sa cage à poules, la place laissé au gibbon Bimbo), de l'Opus Magnum King-Kong que le duo fera ensuite.