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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Etant donné que c'est réalisé par les auteurs de New Kids Turbo/New Kids Nitro, je veux bien te croire quant au panard de l'humour lourdingue non-sensique.
autre ambiance:
Mourir d'Aimer d'André Cayatte Bon, l'histoire d'une prof de lycée qui entame une relation avec un de ses élèves, en y mettant un rien de mauvais esprit, on pense forcément à Brigitte et Manu... Mais le film d'André Cayatte s'inspire surtout (bien qu'il s'en dédouane via un très ironique carton introductif) d'un fait divers qui a marqué la France du tournant 60/70. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la position de Cayatte vis-à-vis de cette histoire est limpide. Car si il nous dépeint avec tendresse et pudeur cette relation scandaleuse, il ne nous épargne rien de la violence confinant au sadisme déployé pour s'interposer entre les deux amants. Et d'expliciter textuellement son propos : Si cet amour est né dans la parenthèse enchantée de mai 68, Le vieil ordre bourgeois, le conservatisme et la bien-pensance hypocrite a eu vite fait de reprendre les rennes. Bref, de quoi me dire que la filmo de cet enragé de Cayatte mérite d'être approfondie, tandis que celle d'Annie Girardot trouve, avec ce film, avec ce rôle tragique et touchant, son plus bel opus.
Zoltan, le Chien Sanglant de Dracula d'Albert Band 1978. A force de trop de films l'ayant cuisiné à toutes les sauces, le vampire ne fait plus peur à personne. Par contre, le succès de Les Dents de la Mer a ouvert les vannes du genre « films d'attaques animales». Alors, peut-être qu'un chien-vampire, serviteur historique de Dracula, revenant d'entre les morts pour se chercher un nouveau maître (Descendant du comte, émigré au States et s'appelant donc Michael Drake, ou Drac)... Bon, le film est grosso-merdo aussi naze que son idée. Le début fait à peine illusion (Nan, mais l'Armée Rouge qui recherche le tombeau de Dracula, ça pose aussi les bases à quelque chose de cool, non?) et la suite n'essaye même pas (la famille Drake part en camping, c'est pratique, ça les isole, ça limite les décors, la figuration, tout). Reggie Nalder finit par être comique à faire les gros yeux en donnant des ordres à son chien, les chiens peinent à créer une réelle menace (même affublés de canines en plastique, même avec des aboiements doublé de cris de singes, de rugissements et d'autres bruitages), et l'ensemble, sans être parfaitement honteux, ne s'élève pour autant pas au-dessus du tout-venant de la série B limite Z. En résumé : Mouais, bof, nan.
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Lun Déc 16, 2024 6:20 pm
nosfé
Gremlins
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Sabotage de David Ayer David Ayer, son truc, c'est l'esprit bidasse. L'amitié viril qui sent la sueur et la bière tiède, les concours de pets en chambrée et les blagues de cul. Quiconque a vu son film suivant (Fury) aura compris que c'est ça qui l'intéresse, et pas le théâtre des opération de la seconde guerre mondiale. Reprenant en cours de route un film en préproduction (Sabotage s'appelait à l'époque Ten, et devait avoir Bruce Willis en lead), Ayer en met partout, de son esprit bidasse. Ainsi, tous les personnages sont des gros durs « badass » qui jurent comme des charetiers, et c'est à peu près tout ce qui les caractérisent. Entre ça et un attrait particulier pour les fluides corporels (pipi, caca, sang, tripes, trucs divers suintant de cadavres en décomposition), on ne sait plus trop si Ayer tire partie infantilement d'une classification « R Rated » ou si il exprime quelque paraphilie toute personnelle... Bon, sinon, ça raconte l'histoire d'agent de la DEA ripoux qui se font zigouiller l'un après l'autre, et peut-être que c'est l'un d'eux qui les menace façon Dix Petits Nègres, mais on s'en fout un peu. Et on passe aussi sur la réal d'Ayer qui tente 2-3 petits trucs mais peine encore pour spatialiser correctement ses personnages. Reste qu'on a Schwarzenegger qui est là, fait le job, que les saillies gore pré-cités font, en fait, assez plaisir et que tant qu'à être indulgent, la course-poursuite finale est pas trop mal. Mais ça reste quand même moyen et très con comme film.
Detective Dee : Le Mystère de la Flamme Fantôme de Tsui Hark S'inspirant très librement (il n'en garde guère que le nom et à peu-près le contexte historique) du personnage du Juge Ti, lui-même inspiré de Di Renjie, figure historique authentique, Tsui Hark nous offre un film en forme de menu best-of. Film historique, enquête policière matinée de fantastique, film de baston, le tout servit par la mise en scène toujours aussi dynamique du maître hongkongais et aussi, malheureusement, boosté par des effets spéciaux numérique qui évoque un peu trop des cinématique de jeu vidéo... C'est foisonnant, parfois limite trop, mais ça dit beaucoup en terme d'Histoire de la Chine, et sans doute aussi de la Chine actuelle (Et si ce juge Dee n'était pas un autoportrait de Tsui Hark lui-même, opposé politiquement au pouvoir en place mais jouant son jeu pour mieux le raisonner, le changer de l'intérieur?) Bref, c'est perfectible mais c'est bien.
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Ven Déc 20, 2024 2:39 pm
Jeorth
Leprechaun
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Godzilla : King of the Monsters de Mickael Dougherty et Godzilla vs Kong d'Adam Wingard.
Même si j'affectionne plus particulièrement le deuxième, avec son enrobage synthwave/neon upgradé pour GxK : New Empire, les 2 films ont des qualités qui font plaisir. Sans développer plus que je ne l'avais fait lors de leur sortie, ce qu'il faut retenir c'est que le studio Legendary a réussi la prouesse de faire un Monsterverse cohérent, respectueux du matériau d'origine avec de nombreux clins d'oeil aux fans. De tous les films sorties jusqu'à présent, il n'y en a pas un seul sacrifié sur l'autel du pognon facile. Ils ont tous leur petite "touche", les réals' exprime leur point de vue, leur angle d'approche de Godzilla... Ce terreau fertile et les 70 ans de notre Monstre préféré ont été du pain béni pour les amateurs, après un Shin Godzilla savoureux. Godzilla Minus One et les court-métrages d'animation ont remis une pièce dans la machine, et j'ai hâte de voir la prochaine itération dont le tournage a été annoncé le 1er novembre 2024, avec Takashi Yamazaki à la réalisation.
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Lun Déc 23, 2024 12:24 pm
Blue Boy
Critters
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Suite à la critique de Nosfé, concernant Sabotage, je tenais à faire part de ma déception concernant ce film. Avoir Schwarzenegger, Sam Worthington, Joe Manganiello ( Deathstroke), Josh Holloway ( Lost), et faire un film mou, ou les meurtres s'enchainent et ou il ne se passe rien a part la scéne d'ouverture qui est génial mais qui ne sera plus jamais égalé jusqu’à la fin du long métrage.
Les acteurs sont badass mais vu qu'il ne se passe rien, c'est un peu vain de les présenter vu qu'ils vont servir de viande à découper.
Je vous recommande de regarder Tax Collector du même réalisateur, qui est un bien meilleur film que ce Sabotage:
Lun Déc 23, 2024 2:11 pm
nosfé
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Ouais, j'ai même pas mentionné le reste du cast tellement ils ne servent à rien.
Rogue de M. J. Bassett En fait, c'est un peu malgré moi que je suis la carrière de M. J. Bassett. Parce que, depuis 25 ans que le bonhomme grenouille dans le milieu du direct-to-video, il a quand même enquillé les projets qui, à mes yeux du moins, bénéficiaient d'un gros capital sympathie. Ce qui fait que, de La Tranchée au présent Rogue, bah j'ai vu la quasi totalité de sa filmo. Du coup, je ne suis guère surpris de découvrir un film plutôt pas mal fait, composant au mieux avec un budget pas forcément faramineux, mais ne cassant pas non plus trois pattes à un canard. Mixant film de commando et film d'attaque animale, Rogue respecte les règles de chacun des genres sans non plus les transcender, s'offre quelques incohérences et la plupart des clichés scénaristiques du genre, ainsi que des effets spéciaux pas toujours très heureux. Rien d'honteux, cependant, ça reste un petit divertissement sans prétention où on a la surprise, en plus, de trouver que Megan Fox n'est pas si ridicule que ça en barbouzette. Bref, j'en attendais tellement peu qu'en fait, j'ai trouvé ça pas vilain.
Week-end Sauvage de William Fruet Je m'étonne assez que le mouvement MeToo n'ait pas donné naissance à un gros revival du genre Rape and Revenge. Parce qu'en matière de « la peur change de camp », c'est quand même assez parlant. Frilosité de producteur, sans doute. Cela étant, Death Week-End (Produit par Ivan Reitman, bien loin de Ghostbusters!), si il s'amorce bien comme un Rape and Revenge (Tous les hommes, petit copain plein au as, loubards vengeurs, rednecks alcoolisés, tous ne voit la femme que comme un bout de viande), tourne surtout, dans sa majeure partie, en une sorte de home-invasion, où les-dits loubards vont martyriser le petit copain et la dame, offrant tout à la fois un démontage en règle de la masculinité (dès lors qu'il s'agit de faire autre chose que picoler, péter des trucs ou jouer les grandes gueules, il n'y a plus personne) et un drôle de bout de critique sociale et de rapport de classe (les loubards voyant bien que le petit copain considère la demoiselle au même niveau que sa baraque : une possession, un objet de déco). Alors bon, ça reste un petit film d'exploitation, sans trop de prétention, finalement pas si racoleur que ça, mais du coup un peu déceptif, tant la partie Revenge traine à venir (comme souvent) Ouais, le Rape and Revenge aurait bien besoin d'un revival bien énervé (avec castrations et tout le toutim)
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Mar Déc 24, 2024 12:47 pm
nosfé
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy Je ne savais plus trop si je l'avais déjà vu, confondant ce film avec Les Demoiselles de Rochefort. Mais en fait non, et c'est assez différent. D'une part parce que, plus qu'une comédie musicale, c'est un film chanté, sans numéro dansé, et dont les chansons sont en fait simplement les dialogues, en prose. Du coup, c'est moins accrocheur que Les Demoiselles..., d'autant que la musique de Michel Legrand est moins orientée « pop ». Cela étant, les films partage le même soin apporté par Demy à ses décors et costumes, et à l'importance de la couleur pour celui-ci. Ainsi, Les Parapluies... pourraient être vu à la seule aune de sa colorimétrie, de la façon dont chaque couleur reflète l'évolution des personnages: Le rose étant le Féminin, et plus particulièrement Geneviève/Deneuve, le bleu clair le personnage de Guy le brun étant son obligation militaire, le bleu foncé étant Cassard, le vert la maternité, le rôle de mère, l'orange étant Madeleine, le rouge la passion amoureuse, le blanc la neutralité, etc etc. C'est le B-A Ba de la lecture de film, d'une certaine façon, mais c'est présentement plutôt bien fait et amusant quand on a saisit le truc.
Casino de Martin Scorsese Scorsese retrouve Nicholas Pileggi, co-scénariste de Les Affranchis, ainsi que les fidèles De Niro et Pesci, et l'habituelle galerie de tronches de mafiosi (je retiens pas leurs noms, mais on les reconnaît immanquablement). Du coup, bien que l'histoire ne soit pas la même, bien que le décor ne soit pas le même, hé ben on a parfois l'impression d'être devant Les Affranchis 2. D'autant que, comme d'habitude chez Marty, et donc comme dans The Goodfellas, on a un rythme soutenu imprimé par une mise en scène travaillée et un montage au cordeau, soutenu par une BO aux petits oignons (qui d'autre que Scorsese pour truffer sa soundtrack avec du Bach, des Stones et la BO du Mépris de Godard?). Donc oui, c'est vachement bien, et on sent à peine les quasi 3 heures de métrage. Mais il y a comme un petit truc en moins. Peut-être est-ce de voir De Niro joué un personnage autrement plus faible que ce que sa persona d'acteur implique, ce qui fait que ça marche un chouïa moins bien? Peut-être est-ce cette dimension de redite, jusque dans la morale finale, qui fait perdre des points au film? Cela étant, ça reste un très bon Scorsese, et donc un excellent film de gangsters, doublé une fois de plus d'une fable pas très reluisante sur l'Amérique elle-même.
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Ven Déc 27, 2024 3:59 pm
Jeorth
Leprechaun
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Smile 2 de Parker Finn L'archétype de la suite qui n'apporte rien. Le film est bien trop long, dilue le propos et s'offre un rythme poussif. Passé une intro "choc", le ventre mou s'installe durablement. Le premier Smile créait une ambiance crasseuse et une plongée dans la folie angoissante, avec un final et une créature épouvantable. Smile 2 est une variation qui n'apporte rien de plus et peine à lier les scènes (efficaces) de cauchemars. Les motivations de l'entité sont expliquées indirectement au cours du film, mais la montée en tension ou les twists ne surprennent plus, ce qui amoindrit la fin. Point notable : la mise en scène et la photographie sont soignées, ce qui est appréciable. Le contexte lumière, strass et paillettes n'était peut-être pas le meilleur choix.
3/6
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Lun Déc 30, 2024 4:47 pm
nosfé
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Dante 01 de Marc Caro Le seul long-métrage de Caro en solo est clairement décevant. Alors oui, on ne pourra pas dire que ça ne ressemble pas à du Marc Caro : Des personnages avec la boule à zéro et des implants métalliques dans un univers sombre et oppressant, c'est un truc qu'il traine depuis ses premiers courts co-réalisé avec Jean-Pierre Jeunet, et on pense autant au Bunker de la Dernière Rafale qu'à Alien Resurrection. En plus, Caro réunit le plus beau casting de gueules depuis belle lurette (Pinon, Levanthal, Hadji-Lazaro, Collette, Bettenfeld). Donc non, là, rien à dire. Le problème est plus au niveau de ce que ça raconte. Parce qu'une prison dans l'espace chambouler la l'arrivée d'un nouveau détenu, c'est déjà un caneva pas très original, mais si on y mèle du mystère mystérieux à base de psychédélisme pouet-pouet (ce qui fait qu'on se confronte à l'obligatoire et casse-gueule référence à 2001...) et d'appel du pied à la spiritualité à coups de noms lourds de sens (Perséphone, Charon, Lazare, les gardiens CR et BR, ou Cerbère ; si vous avez pas compris les références, il faut arrêter de regarder TPMP...) on se retrouve avec quelque chose qui draine (traine) au final beaucoup trop de thèmes, d'images et d'influences pour ne pas en faire grand chose. Dommage, parce que l'envie, clairement, état là, et parce que l'imaginaire de Marc Caro mérite sa place sur nos écrans.
Guerre et Paix de Sergueï Bondartchouk Pour adapter un truc aussi monumental que le roman-fleuve de Tolsoï, Bondartchouk tape lui aussi dans le monumental : Plus de 8 heures de film, divisé en quatre parties, le plus gros budget de toute l'histoire du cinéma soviétique, des milliers de figurants. Le tout pour donner vie à des séquences impressionnantes, gigantesques, qu'il s'agissent des bals de l'aristocratie saint-péterbourgeoise, des scènes de batailles ou de l'incendie de Moscou. La bonne nouvelle étant que le réalisateur donne corps à ce vertige de moyens et de personnages, et ne s'appuie pas uniquement dessus, le doublant un vrai gros travail de réalisation. Ainsi, si il multiplie les long travellings langoureux, les panoramiques, les caméras sur tyrolienne et même les vues d'avion pour souligner l'ampleur de ses scènes, il y ajoute toute la panoplie des expérimentations de Tziga Vertov pour donner corps à ces bouleversements et à ceux qu'ils provoquent chez les personnages : effets de montage, flous, surimpressions, images composées, ralentis, N&B... Le film prend ainsi, par moment, une dimension presque psychédélique, et illustre assez bien ce que doit être « l'Âme Russe » (soit, grosso-modo, une sorte de joyeuse tristesse fataliste, puisqu'on est tous destiner à souffrir et souffrir encore avant de mourir. Ou une idée comme ça). Alors bien sûr, on sent quand même passé les 8 heures, mais je vois mal où et comment Bondartchouk aurait pu couper, et ça se pose sans problème parmi les plus belle séquence de guerre du cinéma. Et je m'en voudrais de ne pas mentionner Lioudmila Savelieva et ses grand yeux bleus, qui en terme de femme-enfant n'a rien à envier à une Audrey Hepbrun, laquelle jouait le même rôle de Natacha dans la version « digest » ( 3h 30 de film, une bagatelle) de King Vidor.
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Lun Déc 30, 2024 7:02 pm
nosfé
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
3615 code Père Noël de René Manzor J'ai une certaine sympathie pour le travail de Manzor, et le présent film est conforme à tous les avis que j'avais pu lire et entendre à son propos, tant positifs que négatifs. Oui, comme pour ses autres films (en vrai, je n'ai vu que Dédales, mais même chose : les avis divergent sur son œuvre), Manzor oscille entre ambition et too-much, virtuosité et effet raté, vraie sensibilité et ridicule achevé. 3615 code Père Nöel pâtit ainsi un peu trop de sa patine années 80, d'un côté clip ou pub de cette époque, avec toute la facticité que cela sous-entend. Facticité qui s'étend à un scénario un peu limite, et une caractérisation des personnage, doublé d'une interprétation manquant pas mal de finesse. Mais là où tout ça n'est en fait pas si grave, c'est dans cette dimension de conte pour enfant qu'a le film. Centralisé sur son jeune héros (cette scène d'introduction pompant Rambo 3 et Commando, sur une musique plagiant Eye of the Tiger!), montrant cette enfance fantasmatique toute en jeu et imagination, le film se dédouane ainsi de ses ratés, et nous fait voir ceux-ci avec la même tendresse que celle qu'on peut avoir pour un jeu trop naïf. D'autant que ces mêmes ratés correspond, par moment, à de vraies envies de cinéma (décors travaillés, lumière expressionniste, effets de caméras, Manzor fait un vrai travail de réalisation. C'est un conte, je vous dit) Pas étonnant donc que ce soit après avoir vu ce film que Spielberg l'ait choisi pour réaliser des épisodes des Aventures du Jeune Indiana Jones : Ce même rapport à l'enfance (et La pièce secrète du môme avec son pont de singe encombré de jouet m'a pas mal évoqué Hook aussi...)
Detective Dee 2 : La Légende du Dragon des Mers de Tsui Hark Se positionnant en Préquelle du premier Detective Dee, cette suite semble en fait une toute autre aventure, reprenant les mêmes personnages mais sans vraiment poser les éléments qui feront leurs relations dans le 1. Principalement parce qu'on a pas le temps ! Si il a deux heures de métrage devant lui, Hark ne s'embarrasse pas ni de poser ce qu'on aura par la suite (en un sens, c'est peut-être mieux, vu que c'est un peu la maladie de n'importe quelle préquelle), ni de son contexte historique, pour y préférer une intrigue touffue ponctué d'un nombre impressionnant de combat d'une inventivité folle. Le problème, c'est que justement, Hark en fait un peu trop, et que le film ayant été tourné en 3D (ah tiens, on ne fait plus de film en 3D, pourtant on nous disait que c'était une évolution majeure...), il multiplie se faisant les effet de profondeur et de jaillissement. Alors oui, c'est souvent impressionnant, on ne s'ennuie pas, et en plus, les effets numériques sont moins laid que dans le premier, mais ça perd un peu en cohérence, et puis on perd Andy Lau dans le rôle titre (et on note d'ailleurs un changement dans les capacités d'enquèteur de Dee, qui est ici plus dans la déduction que dans l'analyse)
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Ven Jan 03, 2025 12:25 pm
Jeorth
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Renfield de Chris McKay
Mal aimé par la critique, j'ai trouvé ce Reinfield plutôt divertissant. Court, pas prise de tête, gore, grotesque, histoire originale simple et directe, fendard et Nicolas Cage magistral en Dracula. Le parti-pris des SFX est cool, la photographie agréable, la musique sympa avec des clins d'oeil au Beastie Boys et c'est rythmé sans temps mort... Les acteurs font le taff' avec peut-être en bémol Awkwafina. Elle est certainement meilleur en actrice de doublage qu'à l'écran, car on ne la sent jamais vraiment à l'aise. Pour une prétendue comique, on aurait pu croire que le sujet serait du pain bénie pour elle. Mais face aux deux Nicolas (Hoult et Cage), elle se fait complètement écraser. A se demander pourquoi on la "force" autant dans les dernières productions cinématographiques. Bref, j'ai passé un bon moment. 5/6 Au regard de sa non prétention, de son histoire déjantée et de son statut assumé de Bisserie.
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Dim Jan 05, 2025 2:12 pm
nosfé
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Critters de Stephen Herek(tion) Si le film s'inspire apparemment d'un vrai cas de rencontre du troisième type (impliquant des petits gugusses gris à grandes oreilles. Non, ce n'était pas Nicolas Sarkozy), on peut difficilement le voir autrement que comme une tentative de surfer sur le succès de Gremlins. Mais ce premier opus m'a aussi fait penser au premier Leprechaun : L'intrigue est de la même manière circonscise à une ferme isolé, avec un même humour décalé. Sauf que Critters est plus amusant (les clin d'oeils à E.T. Et Ghostbusters), plus riche en action, et plus riche tout court (même si on sent que ce n'est pas une superproduction) Bref, une péloche gentiment horrifique typique des 80's, sans autre prétention que de divertir. C'est déjà ça.
Samurai Cop d'Amir Shervan Ce qui fait un bon nanar, c'est la sérendipité. Ce n'est pas exprès qu'on choisit des acteurs qui jouent mal, ni qu'on leur donne à débiter des dialogues imbéciles. Ce n'est pas exprès que, même en investissant un genre aussi codifié que le Buddy Cops Movie, on réduit son scénario à une accumulation de clichés du genre, ni qu'on y ajoute, pour faire bon mesure, un truc aussi sûrement ringard que l'exploitation à l'ouest (bien qu'occidentale, hahaha) de l'amalgame de clichés karaté/ninja/kung-fu/samouraï. Ce n'est pas exprès qu'on filme le tout dans le désordre le plus complet, rendant le montage impossible, abscons, atteignant un nombre record de faux-raccords. Tout ça vient d'une combinaison de hasard, de manque de moyen et de savoir-faire, de naïveté et de persévérance à faire malgré tout un film qui tient du miracle. Un nanar du calibre de Samurai Cop est un miracle. Et si c'est fait exprès de mettre dans le décor de mettre un truc aussi horrible que cette improbable tête de lion en peluche, si c'est fait exprès que d'utiliser la galerie d'expressions faciales outrées de Mark Frazer en guise de plans de coupe, alors c'est qu'en plus, il y a du génie !
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Lun Jan 06, 2025 7:11 pm
CHARLTON HESTON
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Down on the farm!
Critters,je l'avait beaucoup aimer à sa sorti et je l'avait vu plusieurs fois,plus encore que Gremlins (mais plus trop de souvenir de sa séquelle par contre)
Maintenant je redoute un peu de le revisionner, je retenterai la chose,mais ces pac-man poilus et dentus reste de bons souvenirs des 80's.
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Lun Jan 06, 2025 8:06 pm
Jeorth
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Ouaip. Critters c'était le film SF gentiment gore, cool, irrévérencieux et sexy (la transformation du chasseur... ) qui a bien nourri la génération X. J'avais été le voir 2 fois à sa sortie au ciné, c'était jouissif pour un gamin de 12 ans... J'ai encore l'Ecran Fantastique et le Mad Movies de l'époque dans un coin du grenier de mes parents je crois....
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Mar Jan 07, 2025 10:50 am
nosfé
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Je voulais enchainer avec Critters 2, mais c'est pas dispo sur mon netflix albanais. Mais je me ferai surement les autres (le 3 avec DiCaprio, quand même)
Biggles de John Hough Biggles, c'est à l'origine un personnage de roman-feuilleton, une sorte d'équivalent britannique de Fantômas en terme de popularité. Et on peut être un peu surpris en découvrant cette adaptation ciné. Parce que certes, Biggles y apparaît comme dans l'oeuvre originale, as de la Royal Air Force accompagné de ses fidèles compagnons durant la première guerre mondiale, mais il nous est introduit via un argument SF de voyage temporel assez surprenant. Alors oui, ça fonctionne, le film est efficace, rythmé et plein d'humour, mais cette intrégration au forceps des années 80 le dessert particulièrement. Si le côté serial des aventures de Biggles garde leur charme une fois portée à l'écran, la laideur du Zeitgeist 80's et la BO insupportable date horriblement le film. Pas de quoi toutefois gâché le plaisir de découvrir un truc inconnu chez nous, ni l'émotion de voir le grand Peter Cushing dans son dernier rôle à l'écran.
The Fabelmans de Steven Spielberg Autobiographie à peine déguisée de Spielberg lui-même, The Fabelmans nous sert un récit mille fois vu (l'initiation à son art d'un petit prodige), et ne nous épargne aucun des passages obligés (l'opposition des proches, les mises en garde, les doutes et abandons et les éclairs de génie), mais il le fait bien. Il n'est pas nécessaire d'avoir été soit même un cinéaste en herbe pour être touché par ce parcours, les échecs comme les trouvailles de tournage, par ce pouvoir de l'image et de la création qui s'éveille. Tout ça est bel et bien fait, et la science du récit de Tonton Spielby fait toujours merveilles. (la manière dont il sépare la mère du noyau familial par des détails, c'est de la masterclass. Et puis je me dois de mentionner que pour une fois, on ne nous incruste pas les événements historiques obligatoires histoire de précisement dater les choses. ) Alors, même si Spielberg a toujours été assez dissert sur son enfance et son éducation au cinéma, on pourra toujours se poser la question de ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est Sammy et ce qui Spielby, mais la réponse est dans les « films dans le film », le film de vacances et celui de promo : Ce sont des mensonges qui disent la vérité. Mais au-delà de ça, là où Spielberg se livre plus que de commune via ce film, c'est quant à sa judéité, se donnant au passage comme figure tutélaire, plus que le caméo final (qui prend des airs de pirouette) un oncle en forme d'incarnation du Juif Errant.
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Jeu Jan 09, 2025 6:22 pm
DoctorBenway
Leprechaun
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Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Casino Royal de Martin Campbell (2006)
Qui dit changement d'acteur dit changement de cycle. Daniel Craig débarque et avec lui son lot de nouveautés. La séquence d'introduction en noir et blanc donne le ton, ou du moins un repère temporel. Nous voici dans le passé, à une époque où Bond n'est pas encore 007, où il est encore un débutant, un chien fou, qui a du mal à respecter les ordres et qui fait des erreurs. Un Bond plus brut aussi. Il faut dire que le physique de Craig se démarque de ses prédécesseurs, il aurait presque une tronche à jouer un mercenaire Russe.
La longue séquence de course poursuite qui suit sert de seconde note d'intention : avec sa mise en scène chorégraphié qui utilise le moindre élément de décor avec intelligence, il y a aussi une volonté d'en mettre plein la vue mais pas dans le gros n'importe quoi du cycle précédent ("Die Another Day" c'était le summum du nawak).
Ce nouveau Bond est aussi débarrassé de certains oripeaux comme ses gadgets. On a une version plus sobre, recentré sur l'essentiel. Même s'il reste encore quelques éléments traditionnels qui d'ailleurs ne fonctionnent plus vraiment et mériteraient d'être retirés : le costard de rigueur, la belle bagnole, son côté séducteur, la James Bond girl... Est ce que la saga ne gagnerait pas à se débarrasser de ces vieilles habitudes un peu ridicules dont on peut voir ici qu'elle n' a pas besoin. Dieu merci, pour une fois Eva Green donne un peu plus de corps et d'intérêt à la femme qui séduit notre agent secret à chaque film, celle ci ne se réduisant plus à une simple potiche qu'il se tapera à la fin.
Autre nouvelle tête : le danois Mads Mikelsen dans le rôle du vilain. Et il s'intègre parfaitement à ce nouveau désir de sobriété avec son allure froide et sa presque absence d'expression. Un nouveau départ prometteur et une petite cure de rafraîchissement convaincante.
(4/6)
Jeu Jan 09, 2025 6:54 pm
ZobiZoba
Wookie
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Le sublime et le grotesque
Jeorth a écrit:
Renfield de Chris McKay
Mal aimé par la critique, j'ai trouvé ce Reinfield plutôt divertissant. Court, pas prise de tête, gore, grotesque, histoire originale simple et directe, fendard et Nicolas Cage magistral en Dracula. Le parti-pris des SFX est cool, la photographie agréable, la musique sympa avec des clins d'oeil au Beastie Boys et c'est rythmé sans temps mort... Les acteurs font le taff' avec peut-être en bémol Awkwafina. Elle est certainement meilleur en actrice de doublage qu'à l'écran, car on ne la sent jamais vraiment à l'aise. Pour une prétendue comique, on aurait pu croire que le sujet serait du pain bénie pour elle. Mais face aux deux Nicolas (Hoult et Cage), elle se fait complètement écraser. A se demander pourquoi on la "force" autant dans les dernières productions cinématographiques. Bref, j'ai passé un bon moment. 5/6 Au regard de sa non prétention, de son histoire déjantée et de son statut assumé de Bisserie.
Oui c'était assez sympa ça fait un moment un que l'affiche m'interpellait mais que les critiques me disaient 3/6. Et bien ça en vaut un peu plus! J'aime bien Awkwafina, je l'avais déjà remarqué dans un film naze avec John Cena mais la je trouve que le role de petit flic casse-couilles lui va très bien. J'ai craint un moment que les bastons soient trop génériques mais y'a des petites trouvailles rigolo-gore qui viennent un peu relever la sauce avec les petite répliques qui vont bien ("est-ce que je viens de te voir couper les deux bras d'un mec avec un coup de plateau?" "oui c'est surement l'adrénaline") et puis il y a... Nicolas Cage! Ha on en a vu des films et des séries avec des vampires qui déclament des jugements cyniques sur l'humanité mais quand c'est Nicolas Cage qui s'y colle c'est beaucoup plus cool! Meme quand il rale sur la bidoche de seconde zone que lui ramène Renfield c'est grandiose.
Entre 4 et 5/6, parce qu'il faut que j'arrete de tout surnoter mais c'était quand meme un chouette divertissement
_________________ Ça les gars c'est des astuces de vie que vous ne lirez qu'ici, jamais sur le Discord ou le Facebook qui ne sont après tout que des communautés Mad gentrifiées
Sam Jan 11, 2025 6:54 pm
Jeorth
Leprechaun
Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:31 pm Messages: 712
Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
The Stuff de Larry Cohen
Le film des années 80' que je n'avais jamais pu voir à l'époque, mais dont les photos du Mad Movies et le synopsis m'avait fait frémir plus d'une fois. Pensez-vous : une étrange substance sortie du sol, délicieuse au point d'être commercialisée, possédait les consommateurs à la manière des profanateurs de sépultures ! L'affiche était folle, le fantasme réel. Autant vous dire que ma déconvenue fut grande à la vision de ce film d'un autre âge. J'ai souffert tout du long : les acteurs jouent comme des manches, les personnages sont complètement surréalistes ("Moe" et son pote black karatéka) , la réal' syncopée et brouillonne, les scènes sans queue ni tête et l'histoire sans aucun sens. Passé l'idée de cette pâte de marshmallow invasive, on a l'impression que plus personne ne savait quoi en faire. On a un gloubiboulga mêlant FBI, espionnage industriel, capitalisme, grande distribution et soldats anti-communistes... Tout le monde est en roue libre totale. Les enchainements sont improbables, ridicules, et on souffre devant ce gâchis qui aurait pu donner un sacré film à la Cronenberg. Quelques SFX sympa réhaussent le truc (les giclées de Stuff aggressif comme son pote le Blob, les "possédés" se révélant comme des coquilles vides) mais ça ne suffit pas. Tout est trop mauvais pour rendre l'ambiance vraiment angoissante ou horrifique. Une grosse déception.
2/6
_________________
Sam Jan 11, 2025 7:10 pm
Jean Keud
Critters
Inscription: Mer Oct 21, 2020 3:34 pm Messages: 405
Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Il s'était fait déboîter dans mad movies à l'époque.
Quel dommage, Larry Cohen était capable de sacrées fulgurances, voir son "meurtres sous contrôle"
_________________ No matter how cleverly you sneak up on a mirror, your reflection always looks you straight in the eye.
Sam Jan 11, 2025 7:28 pm
CHARLTON HESTON
Leprechaun
Inscription: Sam Juin 10, 2006 8:20 pm Messages: 588
les affiches de nos jours sont vraiment pourris!
Oh pinaise,écho du passé,j'avais aussi fantasmer sur cette affiche et jamais pu le voir en fait, bon,mème si le film est nul,encore un exemple qu'il faut prendre ses affiches au sérieux, ça peut vraiment marquer et faire beaucoup dans l'envi de voir votre bouzin.
_________________ In Gun We Trust
Sam Jan 11, 2025 8:49 pm
Jeorth
Leprechaun
Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:31 pm Messages: 712
Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Bein oui. L'époque où les plus belles affiches pouvaient cacher les plus mauvais nanars.
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