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 Z'avez maté quoi hier soir ? 
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Critters
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Rest Stop de John Shiban (2005)

Après la fin de X Files, je me suis intéréssé à la carrière de chaque réalisateur qui avait travaillé sur la série, James Wong et Glen Morgan, avec Destination Finale, et The One, Rob Bowman et X Files le film, le règne du feu, et Eleckra, David Nutter, avec Comportement troublant etc....

Hormis Vince Gilligan, peu ont eu une grande carrière et John Shiban en fait partie, il n'a pourtant réalisé l'un des survival horror avec Rest Stop.

un couple de jeune part pour Hollywood, et se retrouve coincé dans un Resto Route, traqué par un conducteur d'un Pick Up et incapable de s'enfuir du Resto Route, condamné à finir comme les précédente victime de cet endroit.

Rest Stop est massacre à la tronçonneuse ou la colline a des yeux dans un épisode de la quatrième dimension, la grande qualité de ce film, est qu'il a pas la prétention d'apporter quelque chose en plus au genre, et d'aller à l'essentiel avec une histoire qui commence aux quart de tour.

Très vite, c'est l'angoisse chez les personnages, et nous finissons par suivre un des personnage, féminin, dans une descente aux enfer, ou chaque moment d'horreur dépasse le suivant.

Jamais le personnage, n'a l'air d'avoir un coup d'avance, restant vulnérable, il pèsera sur lui, une menace constante personnifié par le psychopathe à la Buick.

la tension ne retombe que pour, laisser une pause, servant à préparer la prochaine épreuve pour le personnage féminin. Le coté isolé, et sinistre de ce rest stop contribuant beaucoup a un environnement anxiogène, qui parcourt tout le film.

Deux éléments contribuent à cela, le mystère sur la nature du Rest Stop, auquel aucune réponse ne sera donnée, et l'impuissance du personnage face à sa situation, et ses tentatives de s'en sortir.

Si le jeu de l'actrice n'est pas au top, les mésaventures que le personnage doit subir, nous la rend sypathique, chaque tableau de l'horreur ( la famille dans la caravane, le sort de son copain, l'homme du pick up...), nous fait craindre pour celle ci, jamais elle nous apparait autrement que vulnérable.

La caractérisation du personnage par l'action, nous apprend beaucoup plus sur celle ci, que des dialogues qui nous donne le strict minimum.

Pareil pour l'homme du pick up, toujours dans l'ombre, plus une silhouette qu'un homme, le mystère sur ses motivations, apporte de l’intérêt à l'intrigue, même si le réalisateur ne cherche pas appuyé sur le spectral, on ressent très bien la singularité de l'endroit, comme un mauvais rêve éveillé ou des spectres passent, et fait douter de la réalité des événements.

En conclusion, Rest Stop, malgré sa confidentialité mérite d'etre découvert, John Shiban a offert un très bon film d'horreur, il est dommage qu'il n'ait pas continué dans cette voie là.


Ven Fév 21, 2025 10:50 am
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Gremlins
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
La Dialectique peut-elle casser des briques ? De Tu Kuang-chi, René Vienet & Gérard Cohen
Après Lili La Tigresse (premier film de Woody Allen) et avant La Classe Américaine de Michel Hazanavicius, il y a eu le présent film.
Alors, détourner un film de kung-fu pour y caser des dialogues situationnistes, plein de réflexions cyniques sur la politique et plus particulièrement l'état de l'idéal révolutionnaire dans l'après mai 68, en soi, ça aurait pu être marrant. La tatane comme extension de la lutte idéologique, ce genre d'idée. Le problème, c'est que le film est beaucoup moins drôle que son projet. Déjà, un tel détournement enlève toute dramatisation (et presque toute narration) au film, ce qui fait qu'on s'intéresse moyen à ce qui peut bien se passer durant ces quelques 80 minutes. Ensuite, les dialogues ainsi intégrés, hormis quelques saillies sous la ceinture et quelques amusants apartés en voice-over, tournent vite en rond.
Pire, alors que, lorsque j'ai découvert Guy Debord et le situationnisme, j'avais peu ou prou compris en quoi cela consistait, j'ai eu l'impression d'être perdu en sortant de ce film : C'est quoi, en fait, le situationnisme ? Hormis un truc de post soixante-huitards aigris et déçus des divers mouvements, qui pencheraient bien vers l'anarchisme mais sont trop accrochés à leurs intellectualisme forcené pour franchir le pas de l'action concrète ? La plupart des insultes lancés au sein du film me semble ainsi valoir, aussi, pour leurs auteurs...
Bref, à voir par curiosité, mais c'est bien le tout.

La Forteresse Noire de Michael Mann
C'est un film maudit, un film rare, mais c'est aussi un film que j'aime bien, alors j'ai sauté sur l'opportunité de le revoir.
Certes, je comprend que Michael Mann le désavoue. Je vois le scénario plein de trous, avec des évolutions de personnages foireuses, des ellipses incongrues, des trucs qui demeureront inexpliqués. Je vois les raccords étranges qui laisse imaginer des plans, des scènes entières manquantes, je vois ce monstre qui, d'un plan à l'autre, passe d'impressionnant à risible. Et j'entends la musique de Tangerine Dream qui, bien souvent, évoque un truc Bontempi ronge-crâne qui parasite le film au lieu de servir à poser son ambiance.
Oui, mais je vois aussi cette ambiance, cette atmosphère étrange qui plâne sur tout le film. The Keep, malgré ses défauts, malgré qu'on ne puisse en voir que la moitié (Mann aurait prévu un premier montage de plus de 3h!) est un de ces films habités, hantés. Presque au même niveau que L'Exorciste. Et bon sang, ces plans incroyables, ces compositions esthétique dingues ! Mann soigne toujours le look de ses films, mais on voit ici qu'il a pris le temps de donner corps à sa dimension fantastique, quand dans le polar il est limité par le réel.
Bref, j'aime beaucoup La Forteresse Noire, malgré ses défauts. Parce que je devine, derrière ceux-ci, le film que ça aurait pu être, et ce film-là est génial.

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Sam Fév 22, 2025 3:01 pm
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Leprechaun
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
La forteresse noir est sans doute un loupé de Mann, d'autant plus frustrant que le résultat reste fascinant, car oui, tu a raison la séduction de l'ambiance surnage, on arrive à voir ce que ca aurait pu donner,le squelette est la et solide,mais au niveau de la chair ça à déconné alors que ca aurait pu être grandiose,avec un Molasar qui à bien plus de gueule (quant il est filmé avec précaution,ce qui est pas toujours le cas) que dans le bouquin dont il est issu (qui est sympa sans plus, le film est mieux malgré tout)

On sent que le film était plus ambitieux oui, imparfait mais pas méprisable, on reste rêveur de ce que ça aurait pu être.

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Mer Fév 26, 2025 6:33 pm
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Madnum
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Message L'excusite du Génie
Pour The KEEP comme pour bien d'autres oeuvres, je m'arrête au produit fini sans extrapoler sur ce que ça aurait pu être.

THE KEEP c'est pas terrible.
Le 13ème GUERRIER c'est moisi pour citer un autre fantasme de cinéphile.

Des films maudits qui n'ont pas d'excuse.
Il y a tant d'exemples de métrages accouchés dans la douleur et qui ont donné du lourd, de l'impérissable.

C'est foiré c'est foiré.
Que tu t'appelles Mann ou Mct n'y change rien.

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Ah, it's a question of methods. Everybody wants results but nobody wants to do what they have to do to get them done.


Ven Fév 28, 2025 10:26 pm
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Leprechaun
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Message Bon sinon,oui,la c'est loupé.
Ah,mais fantasmer,imaginer un meilleur sort à un projet que l'on trouve intéressant et qui dans l’échec,conserve quelques beaux restes à l’écran,ben oui,perso ça titille un peu l'imagination je trouve.

Il y a des gros foirages indiscutables qui n’amène que quolibets et rires gras et puis il y en à d'autres qui débouche plutôt sur des regrets,la on est dans ce dernier cas de figure je trouve, c’était pas merdique des le départ,ou mème en court,mais ça à échoué et le résultat,amha bien sur, permet quand mème de rêvasser.

D’ailleurs,à l'inverse, ça me fait penser, je n'ai plus cet exemplaire,mais je me souvient d'un vieux numéro de Mad,ou il y avait une interview du monteur je crois,de Predator qui racontait certaines des nombreuses difficultés du tournage du film et à quel point il avait été plus ou moins sauvé dans la cabine de montage, ça m'avait pas mal marqué cet aspect.

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Sam Mar 01, 2025 12:50 am
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Critters
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
J'ai lu la tour dans mon enfance et les soldats allemands me paraissaient tués par des ténébres, de manière abstraite, le fait de ne pas connaitre les motivation et la nature de celle ci, la rendait terrifiante surtout du point de vue d'un des chefs allemands, qui est un gradé avec un vécu et une expérience de soldats


Sam Mar 01, 2025 7:08 pm
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Gremlins
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Je suis assez d'accord pour Le 13ième Guerrier: Le bouquin de Crichton est super, et en le superposant aux images du film, on devine combien celui-ci aurait pu être meilleur. Et j'ai bien envie de lire le roman de F. Paul Wilson...

Bon, sinon, vu durant cette semaine sans box internet à la maison:

Terreur sur le Britannic de Richard Lester
Vu le sujet (Des bombes dissimulées sur un navire de croisière), l'époque de production et le casting 4 étoiles (Omar Sharif, Richard Harris, David Hemmings, Anthony Hopkins, Ian Holm), on a de quoi s'attendre à un film catastrophe tant en vogue à l'époque. Et il y a un peu de ça, oui, notamment dans les bouts de portraits des quidams que l'on suit tout le film, représentant la masse des victimes potentielles. Mais en fait, on s'oriente plus vers un film à suspense, avec ce qu'il faut de petits moments de tensions et de rebondissements.
Alors, sans être mauvais, c'est quand même relativement commun, et si l'ensemble fonctionne bien, ça n'est pas non plus exceptionnel. Et puis hormis Richard Harris qui semble bien s'amuser dans son rôle de vieux briscard rigolard, Hé ben on serait en droit de trouver ça un peu monotone. Bref, c'est divertissant, mais sans plus, quoi.

Her de Spike Jonze
On l'a vu surtout avec Max et les Maximonstres, derrière son côté décalé et foufou, Spike Jonze est aussi un gars qui sait exprimer une vraie sensibilité, et une mélancolie qui transpire le vécu. Et on retrouve ça avec Her. Parce que passé l'argument science-fictionnel (de moins en moins, vu le développement de l'IA. Encore un film qui va passer bien vite de fiction à documentaire...), C'est un une sorte de drame romantique autour d'un amour impossible, une sorte de relation épistolaire où la distance serait la matérialité de l'un et l'artificialité de l'autre. C'est aussi un film sur une certaine époque, la notre, où l'hyperconnectivité et la sophistication technologique permet surtout de mettre en lumière la difficulté, la complexité, et parfois la fausseté des rapports humains, poussant chacun à y préférer une virtualité plus simple, plus confortable.
En fait, passé ça, le vrai tour de force de Jonze reste de nous émouvoir avec une histoire qui aurait pu paraître scabreuse, de nous faire nous attacher à ce Theodore (Joaquin Phoenix impeccable, comme d'hab) qui autrement traité, aurait pu être un de ces « Incels » insupportablement cons.
Bref, une vraie finesse d'écriture et de réalisation pour un film subtil.
(et puis bon, la voix de Scarlett, Rhhhhaa...)

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Mar Mar 04, 2025 6:33 pm
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Critters
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Heart Eyes ( 2025)

Petit slasher intéressant qui aurait pu etre un très bon slasher, si je n'avais pas l'impression que l'on a introduit une histoire d'amour au forceps, qui s’intègrent mal à l'intrigue autour d'un tueur qui tue des tourtereaux lors de la saint valentin .

Les interventions du tueur sont fun, et offrent des morts inventives, qui sort le film des slasher lambda, d'hommage que tout la tension et le suspense, soient sacrifiés aux profit d'une romance, sur deux personnages certes sympa mais dont on aurait voulu, plus de victimes. Le tueur se focalisant malheureusement trop sur eux, ce qui diminue le body count.

La fin est assez décevante avec la révélation du tueur et de ses motivations, qui sont aussi ridicules que des tueurs de SCREAM 6, et ne mérite pas qu'on s'y attarde.

En definitive, Heart Eyes, est un bon petit film d'horreur, il lui manquait juste quelque chose pour etre un super film d'horreur, peut etre plus de suspens, en terme de violence et surtout de gore, le film est généreux.

Je salue Jordana Brewster qui est toujours aussi magnifique, j'aimerai la voir dans d'autres films que la saga Fast and Furious, elle est l'un des bons points du film.

3/6


Mer Mar 05, 2025 1:53 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Wings de William Wellman
Wellman ayant lui-même été pilote durant la première guerre mondiale, on pourrait penser que cette histoire prenant pour cadre l'escadrille Lafayette allait être un truc sage, et qu'il se contenterait de simplement illustrer ce film à dimension autobiographique. Sauf que non. Déjà, parce que le film autobio que Wild Bill (comme on le surnommait) sera C'est la Guerre, et ensuite parce que niveau illustration, le bonhomme se montre plus cinéaste que pilote en reconversion ! Je le savais en lançant le film : Wings contient quelques uns des plans les plus dingues du cinéma muet, tant par la technicité de certains que pour la portée symboliques d'autres. Mais aussi parce que, parmi ces plans, on en trouve aussi des tout simples qui, par l'idée, la façon de poser la caméra, de jouer avec la profondeur de champs, sont d'une modernité déconcertante. Alors oui, en terme de représentation de la Première Guerre Mondiale, on est dans le gentillet, et le scénario, avec son histoire d'amitié virile chamboulée par un triangle amoureux, est élimé au possible. Mais Les Ailes est un sacré morceau de cinoche qui vaut le coup d'oeil, et me pousse à me pencher sur ce que Wellman a bien pu tourner d'autre...

Double Vision de Chen Kuo Fu
Souvenir d'une belle surprise lors d'une séance durant le festival de Gérardmer, une année où le reste de la sélection était pas filochonne. Et à la revoyure, c'est en effet vraiment pas mal. Le plus intéressant étant la façon dont le film joue, tout du long, avec la dualité : Dualité des mots, le film jouant sans cesse avec la barrière de la langue, dualité du sens de ceux-ci, dualité des personnages, le rôle officiel et la part de privé, dualité de la religion, tissu social, folklore, mais aussi source de dérive, dualité de la vérité, selon qu'on est rationnel ou ouvert au surnaturel. Du coup, on accepte pleinement de voir ce qui commence comme un film de serail-killer tourner au fantastique pur et dur, et on se laisse embarquer d'autant mieux que ce qui nous est montrer, de l'environnement taïwanais à l'utilisation du taoïsme, semble inédit de notre point de vue occidental. Et si le principal ressort émotionnel m'a moins touché cette fois-ci qu'il y a 20 ans, hé ben je reste quand même très fan de ce film dont les autres qualités, notamment en terme de mise en scène (cette scène de massacre !) m'ont plus encore séduit.
Il y a des défauts, certes (le duo de flics un peu cliché, quand même) mais pour qui veut se changer un peu du tout-venant du ciné de genre asiatique, c'est tout à fait recommandable.

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Jeu Mar 06, 2025 6:31 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
The Witch de Robert Eggers

J'arrive après le guerre. Le film mérite en effet la pluie d'éloges qui s'est déversée...
La photographie est adaptée au thème (lumière naturelle, couleurs désaturées, clair-obscur...), les acteurs sont bons (débiter du "vieil anglais" avec aisance et conviction, c'est pas donné à tout le monde) et même les plus jeunes sont très convaincant.
La musique est discrète car on est sur l'enrobage d'ambiance plus qu'autre chose.
L'histoire est simple mais la mise en forme et les évènements s'enchainent tranquillement, vicieusement, avec quelques scènes "chocs" qui amènent au dénouement glaçant.

Et cerise sur le pompon, le réalisateur à le bon goût de nous proposer 1h32 de film sans gras.

Au final, je pense que le succès du truc repose sur le côté film "à l'ancienne" tant dans la durée que dans le fait de présenter les choses de manière réaliste, à l'instar d'un Amytiville.
Loin des films de possession/sorcellerie très démonstratifs à base de jump-scare et de gore (Style The Conjuring), The Witch est un retour aux sources de l'effroi lancinant et sans artifice.
Efficace.

5/6

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Dim Mar 09, 2025 10:50 am
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Need for Speed de Scott Waugh
Les adaptations ciné de jeux vidéos, c'est rarement la panacée. Alors quand en plus le support est un jeu de bagnoles, soit le truc avec le moins de narratif (en attendant l'adaptation ciné d'un jeu de foot...), l'attente n'est pas très très élevée...
Du coup, Need For Speed n'est pas une grosse déception. Ca n'apporte rien au genre, on pourrait faire un jeu à boire en comptant chaque poncif que le scénario, ses enjeux, ses personnages amènent à l'écran (et il y aurait de quoi faire un coma éthylique), et c'est parfaitement oubliable (d'ailleurs, j'avais complètement oublié que j'avais le DVD).
Mais, malgré tout, on retient que le film ne trompe pas sur la marchandise, enchaîne les séquences motorisée sans trop de temps mort, et que les-dites séquences motorisés ont pour elle de préférer la cascade et l'effet physique au peinturlurage à coup de CGI. Normal, Scott Waugh est cascadeur à la base. Si on ajoute à ça quelques plans qui, en plus de l'esthétique, sont pensés pour mettre en avant cette « réalité » de l'effet, et le film y gagne une vraie sympathie. Faute de révolutionner le genre.

Evid Dead Trap de Toshiharu Ikeda
Je dois bien avouer que pendant un temps, je me suis fait avoir par ce titre anglophone, croyant avoir à faire à une bisserie opportuniste qui chercherait à surfer sur l'aura des films de Sam Raimi. Mais la belle réputation que se paye le film parmi les amateurs de cinéma déviants (comprendre: les pôtes des Artiste Fous) m'a convaincu. Et c'est en effet assez fou. Rares sont les métrages qui nous cueillent ainsi avec du snuff movie en plein écran dès les cinq premières minutes ! Et la suite, mêlant allègrement slasher, intrigue de thriller horrifique et une inventivité au niveau des pièges qui annoncent pas mal les Saw, n'est guère en reste. En plus, c'est plutôt joliment éclairé et filmé.
Alors certes, on a un bon coup de mou en deuxième partie de métrage qui amène à une résolution plutôt téléphonée, mais c'est avant un final aussi WTF que pétaradant qui nous confirme que le film ose à peu près tout, sans complexe aucun. Ce qui nous amène à un autre parallèle : Plus que les films et genre déjà cités, entre son gore, ces deux scènes de fesses bien racoleuses et son époque de production, Evil Dead Trap évoque un pendant japonais des films des Catégorie 3 qui commençait à faire florès à Hong-Kong. Et d'être au niveau des meilleurs du genre.

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Dim Mar 09, 2025 12:14 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
3H10 pour Yuma de James Mangold
Les éléments de départ sont on-ne-peut plus classique : Un petit fermier aux prises avec un riche propriétaire terrier, un bandit de grand chemin à l'aura déjà mythique, et un Wild West qui vit ses derniers feux face à l'avancée du train et de la civilisation.Mais le développement prend heureusement des chemins plus originaux, et on sent à ce niveau la patte d'Elmore Leonard, auteur du roman original, et qui a bien souvent travaillé comme ça : investir un genre et ses codes mais faire un pas-de-côté.
Du coup, on a un western qui, si il est classqique tant dans le fond que dans la forme, propose quand même quelque chose de pas trop redondant par rapport à ce qu'on a déjà vu mille fois. Et en offrant, au travers du périple de nos personnages, le portrait d'une Amérique en mutation. Bref, c'est bien fait, bien mené, et Christian Bale et Russell Crowe sont tout deux excellents. Bien sympa, quoi.

Le Conformiste de Bernardo Bertolucci
Avant son gigantesque 1900, Bertolucci avait déjà ausculté le Basculement de l'Italie dans le fascisme au travers de ce film. Mais de par son personnage principal, Le Conformiste m'évoque pas mal Lacombe Lucien, de Louis Malle. Car dans les deux cas, c'est le portrait d'un mec prenant le parti du pire non par conviction, mais par opportunisme, conformisme, simple paresse de l'esprit. Mais le personnage de Trintignant est plus flou, ambigu, car il comprend ce avec quoi il joue, en est conscient, et en est tiraillé. Mais moins pour des questions moins morales que purement égoïstes.
Et si ce portrait d'un personnage foncièrement lâche et détestable fonctionne, c'est non seulement parce qu'il est finement écrit, et que Jean-Louis Trintignant lui donne corps avec ce mélange de froideur et de fragilité qu'il incarne si bien, mais aussi parce que Bertolucci (et son chef-op attitré, Vittorio Storaro) mettent ça en scène avec un sacré savoir-faire, opposant le vide inhumain, géométrique, absurde, oppressant des architectures fasciste (futurisme, art-déco, bauhaus, un peu de tout ça) à une vie parisienne grouillante mais chaleureuse.
(D'ailleurs, je remarque que le giallo Jour Maléfique, de Luigi Bazzoni, à propos duquel j'avais déjà relevé le travail de Storaro, reprend quelques plans du Conformiste quasi tels-quels)

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Mer Mar 12, 2025 7:15 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Un Talent en Or Massif de Tom Gormican
Si on peut se chagriner de la trajectoire de Nicolas Cage, force est de constater que, parmi les quelques célébrités qui jouent sur ce qu'il y a d'ironie dans l'affection qu'on leur porte, hé ben il est celui qui s'en sort le mieux. Ainsi, au lieu d'enchaîner les Direct To Video avec quelques bons films surnageant, Cage alterne maintenant entre DTV, films plus ambitieux où il se souvient qu'il est bon acteur, et pur Nick Cage Porn, film valant surtout pour (si ce n'est construit autour de) son surjeu.
A ce niveau-là, The Unbearable Weight of Massive Talent franchit un palier en tapant carrément dans la mise en abîme et l'autofiction. Malheureusement, le film est un peu trop timide, un peu trop sage, et ne va pas au bout de son concept. Limite, on aurait eu à la place de Cage un personnage d'acteur sur le retour inventé de toute pièce que ça n'aurait rien changer. Et la réalisation, impersonnelle, n'arrange rien. Certes, Cage et Pedro Pascal, impeccable dans son rôle de grand gosse, font le job, mais je ne peut m'empêcher de penser que le film aurait gagné à jouer plus encore sur la mise en abîme et à adopter la structure bancale du scénario sur lequel les deux compères planchent : Pur film intime sur Nick et son amitié naissante dans sa première partie, avant de vriller vers le film d'espionnage et l'action dans la seconde. Et puis ça aurait peut-être laisser la place à ce qui manque le plus dans un film tout à la gloire de Nicolas Mothafuckin' Cage : Une scène où celui-ci pète les plombs, surjoue avec les potards sur le 11, hurle et se déchaîne comme un beau diable. Parce que c'est pour ça qu'on l'aime.

I, Robot d'Alex Proyas
Du souvenir que j'avais de l'époque de sortie, I, Robot était un film qui tentait de nous faire de la SF intelligente à la Matrix sans en avoir les jambes, fagocité qui plus est par le Will Smith Show.
20 ans après et avec le recul, l'impression est confirmée. Sans être vraiment mauvais, le scénario accumule les poncifs et éléments clichés, et ne parvient jamais ne serait-ce qu'à effleurer la profondeur philosophique auquel son sujet pourrait lui faire prétendre. Les effets spéciaux ont globalement pas trop trop mal vieillis (sauf la scène de l'autoroute, dégueulasse), et Proyas se permet quelques plans plutôt sympas sans non plus transcender son matériau. En fait, ce qui gène le plus in-fine, plus que Will Smith (certes il retombe vite dans son attitude cool/j'm'la pète/vanneur, mais il n'est pas non plus trop mauvais), c'est l'abus des placement produits, qui en plus participe à dater le film (poutain, les Audis partout...)

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Sam Mar 15, 2025 6:28 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Hum,I robot,je me souvient d'une grosse déception venant de Proyas (il à quand même sorti un jour le superbe Dark city,merde!) avec un résultat ripoliné de partout et impersonnel au possible,notamment niveau direction artistique (et le look d'ahuri des robots parfait pour des mémes) et un Will Smith cadrant jamais vraiment à l'univers (avec ses fichus Nike"vintage"qui annonce vite le festival placement produit,effectivement)

Et en passant,pour The Witch d'Eggers,pour moi c'est son meilleur film,en tout cas pour ceux que j'ai vu,la fin est vraiment réussi et fait son effet.

Une réussite.

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Sam Mar 15, 2025 7:43 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Mickey 17, critique dans le topic idoine. (spoiler : c'était bof)

Sinon, j'ai vu la bande annonce du Blanche Neige maudit. En 1mn t'as du damage control à la pelle.
Genre : "Miroir magique sur le mur, qui est la plus belle ?". Gros plan sur la tronche de Rachel Zegler "Heu.... Quelqu'un qui, heu... a une grande beauté INTERIEURE !" :mrgreen:
(Ce malaise.)

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Mer Mar 19, 2025 10:17 am
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
La Scoumoune de José Giovanni
José Giovanni adapte son roman L'Excommunié (et fait de fait un remake de Un Nommé La Rocca, déjà adapté de ce bouquin, et déjà avec Belmondo dans le rôle-titre), et... Ben on est chez Giovanni ! On a donc un histoire de truands, pleine d'amitié virile, de sens de l'honneur mais de trahisons faciles aussi, et le passage par la case prison est détaillé quand les autres films du genre se contentent d'une ellipse. On sent aussi l'envie de faire un film en forme d'épopée, peut-être sous l'influence du Parrain, sorti peu de temps avant, à ainsi représenter le parcours de nos bandits sur plusieurs décennies. Bon, si l'ambition est à ce niveau-là, on est clairement pas au niveau, et si La Scoumoune est un film gangster efficace et sans temps-mort, il n'offre pas non plus de grand moment qui le sortirait du tout-venant des films « Série Noire » hexagonaux. Même si on a le plaisir de voir un beau casting de tronches comme on les aime dans les seconds rôles, et même si, comme d'hab, Claudia Cardinale est belle à se damner.

The Rage de Dmitriy Dyachenko.
C'est assez paradoxal que, malgré sa réputation proverbial, les Grands Méchants Loups soient aussi peu représenté dans le genre du « film d'attaque animale ». Aussi, le présent film russe, avec ses loups enragés dans une Sibérie glacée, avait de quoi attisé ma curiosité (Ouais, festival de rimes en «é».)
Malheureusement, c'est pas bien fameux. Le film accumule en effet quelques unes des târes scénaristique du genre : exposition à rallonge, personnages clichés (on a les habituels «mec qui ne veut pas être là mais qui gère», «chasseur/trappeur/spécialiste », «lâche de service»), et évidemment ces bons hommes qui vont à chaque fois faire les pires choix possibles et affronter des bestioles qui, histoire d'assurer un certaine équilibre, ont également un comportement et des réactions sont aussi crédibles que des promesses électorales pour quiconque à vu le moindre documentaire animalier. Et niveau crédibilité, ça n'est guère aidé par l'incarnation donnée aux-dites bestioles, des GCI qui semblent empirer au fur à mesure que le métrage avance. Et histoire de parfaire le tableau, il y a la morale. Ce que j'aime, dans un film d'attaque animale, c'est de voir la nature se rebeller, l'humain ramener à l'état de proie. Rien de ça ici, et je ne peux m'empêcher de corréler ça avec la nationalité du film (russe, donc) et son année de production (2023). Parce qu'on nous sert une morale bien rigoriste où finalement, les gens biens, droits et courageux s'en sortent, avec l'idée de respect aux ainés en mode « Ecoute ton vieux con de père quand il te dit d'arrêter de jouer sur ta console sinon tu finiras junkie.» (je caricature à peine)
Bref, pour le ride radical à base de village isolé aux prise avec une meute de loups (on en voit maxi une demi-douzaine) que nous vendait l'affiche, on repassera.

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Mer Mar 19, 2025 5:49 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton

Film bordélique. De très bonnes idées comme le retour aux séquences en stop-motion, le Lore préservé et l'humour loufoque.
Les acteurs font vraiment un bon taff' et ça se voit qu'ils apprécient tous de participer à la résurrection d'un film culte.
L'ambiance musicale, les SFX et la photographie sont top !
Cependant, côté histoire, Beetlejuice Beetlejuice se sabote en essayant d'en dérouler pas moins de 4 avec peu de brio.
Au final, on assiste à un gloubiboulga de scénettes dont la montée en tension est expédiée au profit d'une résolution rapide, faute d'avoir 4h devant soi.
Résultat : tout est survolé, les personnages peu approfondis et on reste sur sa faim.

Tim Burton aurait mieux fait de construire un parc d'attraction, car son film en est la parfaite maquette.
On picore les références à droite à gauche, c'est joli, c'est respectueux des fans mais sorti de l'effet Wouhaou, il n'y a pas grand chose d'autre.
Dommage.

4/6


Suitable Flesh de Joe Lynch

Ce qui est dommage quand on a un peu de culture littéraire et cinématographique, c'est qu'au bout de 15mn, Suitable Flesh a déjà tout donné.
Arkham, trouble de la personnalité, convulsions, Necronomicon... Forcément, on pense très fort à La chose sur le seuil de Lovecraft (dont le film est l'adaptation) et on se doute de comment finira l'histoire. Et qui sera le dindon de la farce.
J'aurais aimé être surpris davantage mais force est de constater que l'emballage vintage à la manière d'un Dagon, ne fonctionne pas.
La photographie est bof, les acteurs pas fous et on a l'impression de regarder un épisode d'Hollywood Night.
Malgré 2-3 passages bien craspec et du plan nichons, le film traîne en longueur en raison de l'abus d'un gimmick qui, passé l'effet de surprise, devient pénible. 1h30 qui en paraissent le double, c'est le signe que le réal' a mal géré son affaire....
Et la fin est telle qu'on pouvait l'imaginer.
Bref, Suitable Flesh est un épisode moyen de la Twilight Zone, bien trop long, qui grille toute ses cartouches trop rapidement et n'offre plus grand chose à part de l'ennui.

2/6

Ce qui est rigolo quand on jette un œil aux critiques d'IMDB, c'est qu'apparemment les scènes érotico-cheesy ont fortement déplu aux spectateurs américains. :mrgreen:

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Jeu Mar 20, 2025 9:50 am
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
TheElectricState des freres Russo; est un film moyen qui divertira pendant le temps de sa diffusion, et sera vite oublié ensuite. Le film a quelque bonnes idées, et de bons effets spéciaux mais cela n'en fait pas un bon film, l'histoire est trop connu et trop prévisible.

Passé une exposition qui fait penser à Fallout, le film plonge dans l'histoire d'une jeune fille incarné par Milly Bobby Brown, qui part à la recherche de son frere. L'histoire est une sorte de Road Movie, et Chris Pratt joue un Han Solo sur la route.

A partir de là, on a un duo qui va apprendre à se connaitre, tout en affrontant les obstacles qui parsemeront leur route. Le film ne fait plus que dérouler un narratif ou rien ne surprend hormis les effets spéciaux. A la fin, on est bien content que cela se termine, et rien ne vient nous marqué pendant ses deux heures de films.

Maintenant je peux penser que les Freres Russo, à la différence d'un Sam Raimi, n'ont pas le talent, de réalisateurs, ce sont juste des yes men. Et le film nous le montre bien


Sam Mar 22, 2025 9:08 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Kuroneko de Kaneto Shindo
On connait surtout Kaneto Shindo pour son superbe Onibaba, et sur bien des points, Kuroneko ressemble à une variation de celui-ci : Mêmes personnages d'une mère et sa belle-fille (avec d'ailleurs Nobuko Otowa, propre femme de Shindo, dans les deux films), aux prises de la même façon avec des samouraïs qui n'ont pas grand chose d'honorables... Et les films d'être les œuvres d'un même réalisateur, avec la même ambiance fantastique servie par un un noir et blanc puissant, et un même travail sur le montage, les sons, la musique, qui rendent palpable tout ce que ce monde qui nous est dépeint peut avoir d'étrange, d'inquiétant, de dérangeant ( ces plans très cut, abstraits, servant plus à traduire des images mentales qu'autre chose). Mais là où Onibaba ne faisait que flirter avec le fantastique, Kuroneko y plonge pleinement, d'entrée de jeu, mettant en scène des Yurei, esprit vengeur japonais, fantômes qui, ici comme très souvent, prennent la forme de femmes voilant leurs visages mais aussi de chats. Comme dans House, mais aussi comme dans la dernière partie des Contes de la Lune Vague Après la Pluie de Mizoguchi (pour lequel Shindo a scénarisé quelques films), film auquel on est forcé de penser tant par son esthétique que par l'élégance de sa mise en scène. Parce que Shindo, conscient sans doute qu'il fait un film de genre, compose des plans superbes, avec des effets simple mais d'une efficacité redoutable, qui ne manque pas d'évoquer (aussi) le meilleur du cinéma gothique italien de la même époque. Et si on y ajoute une vraie dimension dramatique à son récit, et la dimension féministe qu'une lecture actuelle ne manquera d'y ajouter, on a tout simplement un vrai grand film qui marque l'esprit et la rétine.

Théâtre de Sang de Douglas Hickox
Juste après l'âpre La Cible Hurlante, Douglas Hickox a fait le grand écart avec ce Theater of Blood.
Parce que derrière ce titre grandiloquent se cache ce qui est surtout une comédie horrifique, une pochade qui pourrait sembler être symptomatique de la déliquescence du cinéma de genre durant les années 70. Tous les éléments en sont là : Un scénario qui convoque les grands classiques (ici, Shakespeare), un acteur-star à la lisière entre l'exploitation de sa Persona et l'autocaricature (Vincent Price, qui semble quand même plutôt s'amuser), et une violence qui, si elle lorgne vers le granguignolesque dans les intentions, est en fait bien sage (trop sage) à l'écran. Mais malgré ce constat pas bien glorieux, Théâtre de Sang reste plutôt sympa. C'est pas très réussi, mais ça a son petit charme de film d'exploitation fauché mais pas trop mal fait, avec une ambiance grisâtre, pouilleuse (la bande de clodos, véritable zombies), et un discours pas dégueu sur le rapport artistes/critiques, le rapport aux grands classiques (qui, tout sacralisés qu'ils sont, ont leur côté bis et racoleur). Et puis il y a Diana Rigg...

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Dim Mar 23, 2025 2:22 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Dans les Yeux d'Enzo de Simon Curtis
Un film sur les liens entre un gentil toutou (pour plaire à Madame) et un pilote de course (pour me plaire à moi) : en terme de ciblage public, The Art of Racing in the Rain a tout bon. Le problème, c'est que c'est à peu près tout. Parce que bon, le chien narrateur, on l'a déjà vu dans d'autres films du genre , et si pour une fois on y va mollo sur l'anthropomorphisme, c'est pas non plus toujours finaud. Et puis le côté vroum-vroum n'est lui qu'une toile de fond. Là-dessus se pose donc un déroulé de petit mélo des familles, avec la vie qui passe, ses joies ses drames, tout ça tout ça. C'est pas nul, mais c'est déjà-vu, téléphoné, sans grande surprise. Et ce n'est pas la réalisation qui nous enlèvera l'impression de regarder un téléfilm...
Cela étant, je conçois que c'est le genre de film fait pour être gentil, confortable, une belle histoire avec un beau message, et que c'est ça que le public cible de ce genre de production attend. Un public cible qui est donc plus Madame que moi...

Love and Other Cults de Eiji Uchida
Un peu bancal, ce film. Nous contant le parcours d'une ado qui, après avoir été larguée pendant sept ans dans une secte par une mère perchée, passe par la marginalité, la prostitution et j'en passe (Bref : sujet lourd) le film fait le choix de la comédie, tantôt noire, tantôt dramatique, sans pouvoir toujours bien gérer ni ses ruptures de ton ni les propres choix scénaristiques. Parce qu'en plus, il fait le choix de s'attacher au narrateur énamouré de la demoiselle, et au parcours de celui-ci et de sa bande de petites frappes en lien avec des yakuzas locaux. Alors oui, ça commence à faire beaucoup de trucs à raconter, mais du coup, Kemonomichi (pour son titre original) prend une dimension de film choral, et développe une thématique: Celle de l'adolescence à la marge. Ainsi, plus que seule Ai, c'est l'ensemble de personnages qui se cherchent, pour eux-mêmes ou au travers d'une famille de substitution, font des choix plus ou moins heureux, plus ou moins imbéciles. Il en découle une pointe d'absurdité, mais aussi une vraie tendresse. Du coup, absurdité+tendresse+yakuzas ridicules+ du cul, hé ben le film évoque une sorte de Takashi Miike en plus sage.
Bref, bancal et trop sage, certes, mais touchant quand même.

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Jeu Mar 27, 2025 6:53 pm
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