Voir les messages sans réponses | Voir les sujets actifs Nous sommes le Sam Avr 27, 2024 10:15 pm



Répondre au sujet  [ 1273 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 59, 60, 61, 62, 63, 64  Suivante
 Z'avez maté quoi hier soir ? 
Auteur Message
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm
Messages: 691
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
100 Dollars Pour un Shérif d'Henry Hattaway
Cf topic western

La Corde d'Alfred Hitchcock
Encore un Hitch qui manquait à ma liste, d'autant plus que celui-ci a sa petite réputation du fait de son procédé, vu que c'est une film en plans-séquences. Et autant Hitchcock n'est pas du genre à faire de la merde, autant pour le coup, l'idée n'est pas très heureuse. Parce que le film, adapté d'une pièce de théâtre, a déjà cette unité de lieu et de temps, et que vu qu'on passe très vite d'un personnage à l'autre, cette construction en plan séquence n'apporte rien. Pire, les quelques coupe franches et raccords assumés (il y en a 2-3 grossièrement cachés) n'offrent eux non plus pas grand chose, là où justement, offrir un contre-champ après un long plan peut générer quelque chose de signifiant.
Bref, si l'intrigue est cool, si on a bien des effets dont Hitchcock sait si bien user (l'enseigne lumineuse qui emplit l'appartement d'une lumière verte, qu'il réutilisera dans Vertigo, l'emploi des MacGuffin), si on a Jimmy Stewart (qui nous balance, au détour d'une réplique, le postulat des The Purge) et si John Dall fait très bien le connard imbuvable, hé ben je suis resté un peu sur ma fin, me demandant si Hitchcock n'aurait pas mieux fait de filmer ça plus classiquement...

_________________
Image


Dim Fév 18, 2024 4:11 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Jeu Oct 08, 2020 6:52 pm
Messages: 671
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
John Wick 2 de Chad Stahelski (2017)

John Wick, le premier tueur à gage mannequin chez Celio le jour et chez Hugo Boss la nuit, est de retour. Pourquoi? D'abord parce qu'il n'en a pas encore fini avec cette histoire de chien et de voiture (je vous avoue que je me rappelais plus très bien les tenants et les aboutissants de cette histoire parce que je ne garde aucun souvenir du 1er film). Bon, il est pas si venère que ça puisque après avoir buté tous les sbires, il finit par prendre un verre avec le boss (Peter Stormare, toujours présent pour jouer les gangster à peu de frais) Ensuite parce qu'un concurrent italien (Santino d'Antonio... la prochaine fois appelez le Giovani Margarita, ce sera moins cliché) lui a cramé sa baraque. Putain, on peut même plus se la couler douce tranquille, merde!!! Il avait pourtant dit qu'il en avait marre ce bon vieux Jonathan.
Oui mais voilà, son camarade bouffeur de pizza vient lui rendre visite pour lui parler d'une obscur histoire de médaillon et de contrat. J'avais pas tout capté au départ. Parce que les scénaristes ont des idées plus ou moins sympas (mais toujours à la limite du ridicule... qu'ils franchissent parfois) mais qu'ils ne savent pas trop quoi en faire parce que ça leur est venu en écrivant le script. La plupart du temps ils les garde parce qu'ils se disent que ça a l'air cool mais ils oublient le truc en cours de route. Par exemple, l'hôtel Continental et ses succursales à travers le monde; Les règles (à géométrie variable) qui régissent la profession; les boutiques pour s'approvisionner en armes et en gadgets (et en tenues aussi, parce que c'est important d'être classe quand vous butez quelqu'un)... Il y a tout un univers qui n'attend que d'être développé. Mais non, John Wick n'a pas d'autres ambitions que d'être un defouloir sans identité.

Bref, visiblement (si j'ai bien compris), John Wick doit rendre la pareille à son pote qui lui a rendu service dans le passé (parce qu'un tueur à gage à bien entendu besoin parfois que quelqu'un fasse le boulot à sa place alors que c'est précisément sa fonction). Et Johnny au départ, il lui dit "non, j'ai plus envie, j'ai la migraine ce soir, je suis en ménopause, je fais plus ce genre de chose". Mais le rital, il le prend pas super bien. Tellement qu'il balance une roquette sur la baraque de John. Mais le but c'était pas de le tuer, tu vois, c'était juste de marquer son mécontentement (bon, de façon un peu violente, j'admets). Et ça marche. Notre personnage principal va voir son boss (un type planqué derrière un bureau dont on se demande par quel miracle il a autant d'autorité sur une armée de tueur) et il va se plaindre. Mais le mec lui dit "ouais, c'est un peu extrême mais tu connais Mario le pizzaiolo, il est comme ça. Et puis il y a des règles : tu dois honorer ta dette... sinon ça lui donne le droit d'exploser ta baraque (ouè, ils sont comme ça, ils doivent avoir du sang Corse)". Alors bon gré mal gré, John retourne voir son pote bouffeur de spaghetti et lui demande ce qu'il veut. Et ce dernier lui explique qu'il veut buter sa soeur pour prendre sa place au siège de la mafia italienne. Parce qu'il a beau être Italien Aldo le Mafioso, il a quand même une petite bite (encore un coup du wokisme).

John accepte, passe faire du shopping et se rend en Italie. C'est joli l'Italie, y'a pas à dire, les néons, les lumières, les monuments... c'est classe. Il y a des concerts qui passent super bien à l'écran. On pourra leur reprocher leur scénario con comme la lune mais en terme de mise en scène et d'esthétique, au moins ça se tient pas trop mal, ils ont fait des efforts.
Donc notre Johnny se faufile comme une ombre, observe sa proie dans l'ombre et débarque dans ses quartiers privés avant d'apparaître derrière elle. Parce que, oui, c'est une particularité propre à la profession : on ne fait pas de coup en douce, on assume ses basses œuvres, on explique bien pourquoi on est venu et qui nous a envoyé, on a un sens de l'honneur chez les tueurs à gages (enfin, un sens de l'honneur fluctuant, on va le voir après). Mais John n'a même pas besoin de bouger le petit doigt, l'Italienne a plus de couilles que son frère et préfère se faire hara-kiri (comme on dit dans le sud de l'Italie). Mais attention, en Italie, on le sens de la dramaturgie : elle se tranche les veines dans sa piscine et on meure dans une mare rouge écarlate, Mario Bava style, so gothic (on serait dans les 60's, elle serait morte dans sa baignoire après avoir pris des barbituriques avec de l'alcool).

John se dit qu'au moins, il n'a pas eu à se salir les mains et son joli costume Armani et décide de repartir... par la sortie principale, à la vue de tous, alors qu'il avait tout fait pour ne pas se faire remarquer à l'aller (non, parce que, autant il peut être très doué parfois, autant d'autres fois on se demande si il réfléchit deux minutes ce con). Et évidemment, en repartant, il croise un mec dont les parents ont trop regardé Les Chevaliers du Zodiaques avant sa naissance et l'ont appelé Cassian (j'apprends maintenant que le vrai nom de l'acteur c'est Common, ce qui est encore plus naze). Bon, il a plutôt un look de danseur de zouk ou de salsa (c'est la même chose, des danses qui ne sont ni plus ni moins que des prétextes pour pécho de la donzelle : qui a vraiment envie de trémousser son cul dans une salle sombre et surchauffé à 22h le vendredi soir au Cubana Café, 47 rue Vavin, dans le 6e arrondissement? Je vous attend), juste un peu mieux sapés (des fashions victimes je vous dit). Comme les deux se connaissent (c'est comme un village dans le Pas de Calais, tout le monde à déjà couché ensemble), Cassian n'est pas dupe et se doute bien que John n'est pas venu pour jouer aux petits chevaux. Alors, en bons cow boys modernes, ils s'observent à distance pendant plusieurs secondes avant de se sauter à la gorge en public. Sauf qu'il n'est pas tout seul et que tout le service de sécurité se joint à eux, dont une tueuse muette (parce que c'est inclusif : Marvel n'a rien inventé, prends ça dans ta gueule Écho). Donc comme d'hab, John se tabasse dans les rues de Rome, il se fait rentrer dedans avec une voiture mais il se relève direct, même pas mal, c'est qu'il en a vu d'autres le lascar. Donc on a droit à de la stomb et du gunfight un peu longuet au bout d'un moment, jusqu'à ce que les deux mâles virils traversent la fenêtre d'un hôtel qui se trouve être la filiale Italienne du Continental (oui, parce que c'est une franchise en fait, genre le Hilton... enfin je suis pas trop calé moi en hôtel, je suis pauvre et je connais que les Formule 1 et je peux vous dire que ça ressemble pas à ce qu'on voit dans le film) et vous connaissez tous la règle : on ne se bat pas dans l'hôtel. Alors John et Cassian en profitent pour aller boire un coup, en bons gentlemen : c'est pas parce qu'on vient d'essayer de s'entretuer qu'on ne peut pas tailler le bout de gras au bar, on est pas des bêtes. Finalement, ils se quittent bons amis, en se promettant de continuer leur baston une autre fois. Tout cette séquence s'achève par un coup de fil de Gino le micro pénis qui annonce à John qu'il a lancé un contrat sur sa tête pour faire croire qu'il veut venger sa soeur (quand je vous disais que l'honneur des tueurs à gage est à géométrie variable). Par contre, il est un peu radin l'italien : 7 millions d'euros, c'est pas beaucoup de nos jours, on gagne plus en jouant à l'Euromillions (et ça demande moins d'efforts). Mais ça suffit pour que la moitié des serials killers du monde se lancent aux trousses de John Wick (dont la réputation ne sert à rien). Ensuite c'est un peu confus parce que John se voit proposer une sortie secrète par le dirigeant de l'hôtel, sortie qui le mène donc directement aux USA (peut être le fameux "tunnel sous Océan Boulevard" que chante Lana Del Rey et qui mène direct à Rome donc mais je suis pas super calé en géo...) où il se fight à nouveau avec tout ce qui croise son chemin, offrant parfois quelques scènes de meurtre sympa (le crayon dans l'oreille, ça fait toujours son petit effet, et pas que chez les ORL).

Bon, quand même, au bout d'un moment, il est sur les rotules, John. Et il demande son aide à un clochard qui fait partie d'un mystérieux réseau de SDF de la mort, guidés par le roi des clochards qui n'est autre que Morpheus (en fait, ils sont peut être encore dans la Matrice). Pourquoi le type ne le tue pas alors qu'il bute les deux poursuivants de John? Ne me posez pas trop de questions, j'en sais pas plus que vous.
Alors on ne sait pas trop qui est ce personnage et quelle est sa fonction, on sait juste qu'il élève des pigeons (et des clodos donc) et que John a tenté de l'assassiner il y a longtemps mais qu'il ne lui en tient pas rigueur. Ah il a aussi un joli peignoir en soie bleu qui contraste beaucoup avec son manteau dégueulasse (en fait, c'est juste pour se donner un style). Mais sinon, on en saura pas plus et de toute façon, les scénaristes s'en foutent, il est juste là au même titre que les autres : donner un semblant d'épaisseur au scénario et faire allonger l'intrigue. Donc John demande de l'aide à son pote SDF qui lui file un flingue avec 7 balles (parce que le contrat sur sa tête est de 7 millions) et l'emmène direct vers l'objet de sa colère... soit le Toto Cotugno mafieux qui a oublié sa dignité dans sa pizzéria (oui, je commence à être à cours de référence à l'Italie, je fais ce que je peux). Et c'est ici que commence le combat final, dans un musée (?) : John démonte tout le monde avec une seule arme et se retrouve à traquer Gigi L'amoroso dans une gallerie de miroir. Alors, c'est très classe en terme de mise en scène mais comme d'hab, au bout d'un moment, les gunfight c'est un peu saoulant. Il finit par se retrouver en face à face avec la tueuse muette de Rome (qui à de faux air de Emma Watson mais sans voix donc) qui ne fait pas le poids et tient deux minutes (comme moi au lit en somme).

Pendant ce temps, notre Leonardo DiCaprio de la gâchette s'est réfugié à l'hôtel Continental pour venir pleurer vers le Big Boss (qui l'avait prévenu que c'était une mauvaise idée et que John le prendrait mal qu'il essaie de l'enculer sans son consentement) : à ce niveau ce n'est plus une petite quéquette, c'est de la castration chimique, on lui a retiré les couilles et on a même oublié de lui poser un vagin à la place. Quand John débarque, le gars est en train de dîner et en gros, il lui dit que maintenant il va rester enfermé ici pour sauver son cul (ce qui est aussi l'endroit où il a rangé son sens de l'honneur). Qu'à cela ne tienne, John, antisocial, perd son sang froid et abat froidement l'amateur de gnocchis, en violation de toutes les règles du Continental.
Et donc le Big Boss, qui aime John comme un fils mais qui ne peut pas faire d'exception, lui annonce qu'il révoque son accès au club et que le haut conseil a doublé la prime posée par Santino. Dans le troisième film, ce sera donc John contre le monde (c'était pas sa guerre) et il devra se débrouiller seul. Mission impossible? Pfff, vous connaissez pas John. Sachant qu'il y a eu un 4e film, on peut aisément deviner comment ça se termine. Et puis bon, c'est pas comme si jusque là on avait vraiment opposé des adversaires sérieux à notre tueur retraité.

John Wick 2 c'est en gros, une louche de Kill Bill (mais sans la qualité d'écriture de Tarantino et sans le fun) et une cuillère à soupe de James Bond, le tout coupé au soda (bien américain le soda, c'est important). Celui ci est quand même meilleur que le premier, il y a des idées sympas, un travail sur l'esthétique, la mise en scene est plutôt propre, que ce soit les gunfights, les poursuites en voiture ou les stombs, tout est assez lisible. Mais globalement, ça reste assez fainéant alors qu'il y a des tas de trucs qui pourraient être exploités mieux que ça et qui pourrait permettre de développer un univers intéressant.
(3/6)


Lun Fév 19, 2024 8:09 pm
Profil
Critters
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Mer Oct 21, 2020 3:34 pm
Messages: 353
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
John Wick j'ai maté le premier, et ça passe pas.

40 ans de cinéma d'action m'ont gavé du better bigger louder.

Remarque, pour les marveleries c'est la même et il ne m'a fallu que 10 ans.

Écoeurement total.

_________________
No matter how cleverly you sneak up on a mirror, your reflection always looks you straight in the eye.


Mar Fév 20, 2024 4:10 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm
Messages: 691
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Six Minutes pour Mourir de Michael Tuchner
Un petit film sympa avec quelques surprises. On commence par un bonne demi-heure de course-poursuite en bagnole, ce qui, le perso principal étant joué par Barry Newman, donne un petit rien de Vanishing Point qui fait plaisir. Ensuite, le film se rappelle qu'il est adapté d'un bouquin d'Alistair McLean, et on passe direct (via une explication du plan du héros qui est un poil WTF)sur une intrigue lorgnant vers l'espionnage à base de chasse à un trésor sous-marin (du Alistair McLean quoi). Et là, surprise bonus : Mais oui, cet homme de main du méchant de service, c'est bien Ben Kingsley, tout jeune et avec des cheveux ! (seul rôle ciné du bonhomme pendant 10 ans, avant qu'il revienne pour pécho tranquilou un Oscar avec Ghandhi)
Bon, sinon, c'est pas fou mais sympa, ouais.

Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux de Destin Daniel Cretton (oui, c'est un nom à coucher dehors)
Marvel continue l'exploitation systématique de son catalogue, et après le «Black and Proud» opportuniste de Black Panther, il est temps de faire du pied au vaste marché chinois, pardon, de « rendre un juste hommage à cette culture pan-asiatique trop longuement délaissée». Bon, je fais un peu la langue de pute, parce que oui, Marvel s'approprie pas trop mal le bestiaire mythologique chinois (ainsi que l'esthétique des bastons câblées de Hero ou Tigre & Dragon ) rattrape par une jolie pirouette le coup du Mandarin d'Iron Man 3 (Qui reste pour moi une des meilleures trouvailles scénaristique du MCU : Mise en abîme de tous ces gugusses qui se déguisent pour agir, tout ça), et nous change un peu de l'orgie technologique des autres films pour un climax plus orientés héroïc Fantasy. Même, là où je pourrais regretter qu'on nous sorte encore une Origin Story où le perso principal à encore un truc à régler avec son père, ENCORE, hé ben pour une fois il a un peu l'âge de le faire.
Bref, rien de bien nouveau chez Marvel, rien de bien nouveau de manière générale, ça se laisse regarder si on passe sur le gap qualitatif des SFX entre une scène et une autre, et sur le fait qu'en très peu de scènes, Tony Leung, Ben Kingsley ou Michelle Yeoh explosent tout le reste du casting en terme de charisme.

_________________
Image


Mar Fév 20, 2024 6:59 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm
Messages: 691
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Miss Potter de Chris Noonan
Alors non, ce n'est pas un spin-off consacré à la maman d'Harry et comment elle a pu ne pas céder aux charmes d'Alan Rickman. Nan, c'est un biopic consacré à l'autrice de contes pour enfants Beatrix Potter, créatrice de Pierre Lapin. Et c'est pas mal. Bon, comme 90% des biopics d'artistes, ça nous joue la carte du « Personnage iconoclaste trop libre pour son époque », mais vu que l'époque en question c'est l'Angleterre victorienne finissante (et donc une société où la pudibonderie et l'importance de l'étiquette aurait de quoi donner des rêves humide au premier taliban venu), ça passe. De fait, même le fait que l'univers même de la miss Potter ait des relents passéistes (les costumes des animaux, la campagne préservée) passe mieux aussi. On regrettera juste que le film ne laisse pas plus de place aux incursions de ces mêmes animaux dans le monde réel, alors qu'il nous fait bien comprendre le refuge qu'ils constituent pour l'héroïne. Bon, Sinon, Ewan Mc Gregor porte bien la moustache, et ce n'est pas avec ce film que Renée Zellweger va sortir des Bridget Jones: Elle joue encore une anglaise trentenaire, célibataire et un peu délurée.

Le Bon et Les Méchants de Claude Lelouch
Lelouch ayant tourné un film par an pendant un bon demi-siècle, j'aurais du mal à prétendre tout connaître. Mais du faible pourcentage que j'en ai vu, c'est un de mes préférés. Justement peut-être parce qu'on y retrouve pas certains des trucs lelouchiens. A la place, on a cette idée bienvenue de traité en creux les prémices et les zones d'ombre d'une des plus fameuse affaires de banditisme à la française (le Gang des Tractions Avant, pour ne pas le citer, et qui n'a pas forcément été traité comme il le faudrait par le cinéma), avec quelques bonnes idées : faire ça sur le mode quasi-unique de « une scène= un plan-séquence », filmer le tout dans un sépia pas si déconnant que ça, et servir le tout par un casting bien senti (Dutronc en héros charmeur, normal, Villeret en bon pôte, re-normal, Cremer en ordure, Kalfon en re-ordure, re-re-normal, et Marlène Jobert et Brigitte Fossey pour les dames). Alors ça reste un peu anecdotique parmi tous les films sur cette époque, mais c'est foncièrement sympa, et le film a son petit charme à lui. Qui fait qu'on regrette franchement qu'il n'ait pas eu de suite directe, consacré vraiment au gang en lui-même.

_________________
Image


Jeu Fév 22, 2024 7:27 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Jeu Oct 08, 2020 6:52 pm
Messages: 671
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Pauvres Creatures (Poor Things) de Yorgos Lanthimos (2024)

Je ne sais pas trop quoi en penser. Périple philosophique à la Candide dans lequel une pauvre créature naïve fait l'expérience du monde et des hommes. Beaucoup de sexe (le film tourne essentiellement autour de la découverte du plaisir), Lanthimos expérimente pas mal dans l'esthétique (que ce soit le noir et blanc expressioniste des début ou les décors en cartons pâte plus tard), c'est un peu long dans sa première partie, assez drôle parfois et ça vaut beaucoup pour la performance de ses acteurs (Emma Stone en tête mais aussi Dafoe ou Ruffalo)... Mais au final, un peu comme pour La Favorite, pas sûr que j'en retienne grand chose ou que je le revoie. Au final, le propos est un peu confus et j'ai quand même l'impression que Lanthimos a perdu de sa cruauté et de son mordant depuis qu'il est passé chez Hollywood. S'il reste subversif en surface, on est quand même loin de "Canine" ou "Killing of a Sacred Deer".
(3,5/6)

Sans Jamais Nous Connaître (All of Us Strangers) de Andrew Haigh (2024)

C'est marrant un film qui parle d'assumer ce que l'on est mais qui ne s'assume pas lui même. L'idée de départ est pourtant plutôt intéressante : Adam vit seul dans une grande tour et fait la rencontre de son mystérieux et attirant voisin. Une relation se noue et en même temps, Adam retourne dans la maison de son enfance, où il retrouve ses parents, pourtant morts dans un accident il y a des années. "All of us Strangers" évoque des thèmes forts et poignant, c'est l'histoire d'un jeune homme terriblement seul, qui se trouve la capacité de dialoguer avec des proches défunts puis qui doit apprendre à s'en séparer pour vivre dans le monde réel, pour vivre sa propre vie.
On évolue donc dans le registre du drame matiné de fantastique. Sauf que le film ne semble jamais vouloir entrer complètement dans ce dernier registre. Les retrouvailles d'Adam avec ses parents tombent comme un cheveux sur la soupe et on ne saura jamais depuis combien de temps il possède cette capacité? Au vu de ses conversations, il semble que ce soit quelque chose de totalement nouveau mais alors on ne voit pas trop le rapport entre sa rencontre avec Henry et ce postulat fantastique. D'ailleurs, Adam ne semble jamais surpris de retrouver ses défunts parents et on aura jamais d'explications sur la nature du phénomène : est ce que c'est réel? Où est ce que c'est juste l'imagination du personnage, une sorte de lieu qui n'existe que dans sa tête? Parce que Adam étant écrivain, cette idée que l'imagination puisse créer un monde tangible est une piste qui aurait pu être légitime... Mais le film donne constamment l'impression d'éprouver une espèce de dédain pour cet aspect fantastique.
Alors ok, les conversations de Adam avec ses parents sur son homosexualité sont assez intéressantes dans ce qu'elles évoquent ce qu'on a appelé "La Solitude Gay", à savoir la façon dont le rapport de la société à l'homosexualité affecte la vie des jeunes LGBT dès leur enfance et les conséquences que ça laisse sur leur vie adulte mais on a du mal à voir le rapport avec la mort de ses parents.
De la même façon, la rencontre entre Adam et Henry est un peu soudaine et aurait mérité plus de développement. Surtout qu'avec sa dégaine (c'est quoi cette moustache et ces fringues dégueu?), j'étais persuadé que Henry était aussi une construction de l'esprit de Adam. Je ne suis déjà pas un grand fan de Paul Mescal (désolé, "Aftersun" c'était chiant comme un album de Bénabar) mais jamais je ne suis parvenu à croire en son personnage, ni dans celui incarné par Andrew Scott (que je n'ai jamais aimé non plus, je l'ai toujours trouvé très...froid, je lui trouve un manque de chaleur et de sympathie) et donc encore moins en leur relation.
Il y a d'autres éléments assez étrange et inexpliqués comme l'immeuble dans lequel les deux protagonistes vivent qui est totalement vide. Et la scène finale ruine encore un peu plus le film.
En fait, j'ai plutôt eu l'impression de voir deux intrigues qui ne parviennent jamais à cohabiter : une "romance" gay entre deux êtres solitaires et un drame fantastique, mais l'une intéresse beaucoup plus le réalisateur, pas la meilleure malheureusement.
(2/6)


Ven Fév 23, 2024 9:34 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:31 pm
Messages: 558
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
DoctorBenway a écrit:
Pauvres Creatures (Poor Things) de Yorgos Lanthimos (2024)

Beaucoup de sexe


Ouais mais alors....est-ce qu'il y a de la fouffe au moins ? :mrgreen:

_________________
Image


Sam Fév 24, 2024 5:55 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Jeu Oct 08, 2020 6:52 pm
Messages: 671
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Oui.


Sam Fév 24, 2024 8:09 pm
Profil
Gremlins
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Dim Juil 28, 2019 5:25 am
Messages: 1253
Localisation: Montargis
Message Zobi la mouche
La mouche de David Cronenberg (1986)

Heureuses années 80 ou les blockbusters d'horreur étaient signés par des Friedkin ou ici Cronenberg! On enfilait sa salopette en jean's et quelques badges et autres pin's et on partait voir Jeff Fuckin' Goldblum s'arracher les oreilles et les ongles ou cracher un espèce de lait qui fait fondre les chairs. Car c'est bien un film de Cronenberg, y'a au moins 30 minutes de monologue sur la chair, comprendre la chair, la nouvelle chair, chair, chair, chair et Goldblum prend cher c'est foutrement gorasse avec des effets en dur! Tous les effets spéciaux déchirent et le talent du réal fait le reste en rendant spectaculaire un gars qui monte des escaliers avec une grognasse dans les bras. Le gars c'est Jeff Goldblum quand meme! Demande à un réal contemporain de rendre spectaculaire Jeff Goldblum qui grimpe des escaliers! Et ça baise! C'est un film de Cronenberg donc peu importe le budget les producteurs sont attachés dans une cave tapissés d'écrans diffusant la filmographie du maitre avec injection quotidienne de la drogue du viol, prêchant l’avènement de la nouvelle chair quand on les sort de là.

6/6, longue vie à la nouvelle chair!

_________________
Ça les gars c'est des astuces de vie que vous ne lirez qu'ici, jamais sur le Discord ou le Facebook qui ne sont après tout que des communautés Mad gentrifiées


Dim Fév 25, 2024 2:48 pm
Profil Site Internet
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm
Messages: 691
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Wrong Cops de Quentin Dupieux
Bon, c'est du Dupieux. Et c'est limite si je pourrais faire un encart à copier-coller pour chroniquer chacun des films du bonhomme. Un truc comme ça:
Une mise en scène gentillement soignée, quelques idées de scénario, de mise en image et de montage qui fonctionnent bien, et des acteurs qui semble bien s'amuser à jouer des personnages tous cons et/ou odieux, le tout au service d'un truc complètement absurde, qui ne va nulle part et l'assume pleinement, mais qui se laisse suivre avec un demi-sourire ou un rire nerveux tant on s'attend à tout et n'importe quoi.
Voilà. On pourra ajouter pour le présent opus le rôle d'Eric Judor qui, en musicien électronique raté, pourrait passer pour une auto-caricature de l'alter-ego Mr Oizo de Dupieux, ce qui est assez amusant aussi.

L'Attaque des Donuts Tueurs de Scott Wheeler
De base, je suis plutôt client des comédies horrifiques, les films se faisant beaucoup pardonné de part leur ton parodique et leur esprit de dérision. Par contre, quand c'est nul, c'est nul. Et là, c'est nul. On ne voit guère d'effort ni en terme de scénario (le film cite ouvertement Gremlins, mais jamais on a les donuts ouvrant à quelque chose de plus ample comme les créatures de Joe Dante quand elles plongent dans la piscine. Non, on aura pas d'invasion d'une usine de pâtisserie pour créer une armée de beignets, ni de beignet géant marchant sur la ville, rien), ni en terme de mise en scène (C'est filmé plâtement, et mal joué par des acteurs qui se débattent au hasard contre des donuts volants en CGI ou de piteuses marionnettes), ni en terme de montage (c'est désespéremment mou, avce des scènes de remplissage à base de dialogue dont on se fout. Okay, c'est bien de donner un arc narratif à son héros, mais là, oui, on s'en tape) et le film ne cherche jamais à cacher et encore moins à transcender un budget qu'on devine ridicule. Bref, un gros Z jamais drôle qui se réfugie dans un humour pipi-caca sans pour autant ne rien avoir d'irrévérencieux.

_________________
Image


Dim Fév 25, 2024 3:50 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm
Messages: 691
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Double programme "Films Politiques Gauchiasse!"

L'Affaire Matteotti de Forestano Vancini
Y a pas: En matière de films politiques, ils savent faire, les ritals! Bon, il faut aussi dire qu'ils ont de quoi faire, notamment là avec Mateotti, ce député socialiste enlevé et assassiné sur ordre de Mussolini. Le film est très didactique, remontant le fil des événements, montrant bien le rôle de chacun, et laissant ainsi voir comment ce meurtre, qui aurait pu amener à la chute des fascistes, les a poussé à se renforcer en un régime totalitaire, les atermoiements des oppositions servant le Duce et ses chemises noires. En terme de cinématographie, c'est certes un peu juste, mais on a une belle reconstitution qui se prolonge dans la colorimétrie tirant vers le sépia, et puis le casting fait le boulot, avec le caméo de Franco Nero en Matteotti, Damiano Damiani (réalisateur « rouge » si il en est) qui fait l'acteur aussi, Vittorio de Sica, et surtout Mario Adorf, bluffant en Mussolini loin de la caricature.

Adults in the Room de Costa-Gavras
Comme à son habitude, Costa-Gavras fait un film très politique et aux résonances très contemporaines. Adaptation du bouquin du ministre grec Yanis Varoufakis racontant ses négociations avec l'Eurogroupe autour des modalités de remboursement de la dette grecque, voilà un métrage qui, comme souvent avec Gavras, nous fout la rage, tant on voit combien ces politicards sont dans le déni, refuse d'admettre leurs fautes et le mal qu'ils font, se mûrent dans leurs choix arbitraire en dépit du bon sens et des opinions populaires. Le film arrive en plus a montré très limpidement les tenants et aboutissants plutôt tordues de cette dette grecque (et du pourquoi de son impossible remboursement) ainsi que les jeux de pouvoir pas très fins auxquels chacun se livre, ce qui renforce plus encore l'iniquité et le cynisme manifeste de ces gugusses. Bref, il y a eu un coup de moins bien le temps de quelques films, Costa-Gavras n'a rien perdu de sa hargne et de son talent. Une hargne qu'il nous faudra avoir quand, immanquablement, un encravaté quelconque viendra nous reparler «d'austérité».

_________________
Image


Mer Fév 28, 2024 6:04 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm
Messages: 691
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Le Monde, La Chair et Le Diable de Ranald MacDougall
Voilà un film que je voulais voir depuis un petit bout de temps, post-apo lorgnant vers ce sous-genre à part entière qui est « Le Dernier Homme sur Terre ». Et le film contient bien ce qu'on peut attendre du genre : La découverte toujours aussi saisissante d'un monde vidé de toute vie, la rencontre pas toujours heureuse avec d'autres survivants (ici résumée avec une réplique « et alors nous serons une société » dont le ton en dit long sur ce que cela suppose), et le fond de pacifisme qui ne peut que ressortir d'une telle desolation. Mais il part aussi vers une voie aussi surprenante que bien vue. Le personnage principal étant joué par Harry Belafonte (agréablement surpris par la perstation de celui-ci, malgré un perso dont les réactions semble parfois étrange) se pose face aux autres survivants la question de la couleur de peau. Et les vieux réflexes ségrégationnistes (d'un bord comme de l'autre) restent d'autant plus vif chez des personnes aux abois. Bref, un film qui raconte plus que ce que l'on aurait pu en attendre, c'est toujours bon à prendre.

Hell Driver de Patrick Lussier
Remettons le film dans son contexte : 2011, Nicolas Cage est en voie de Stevenseagalisation: Il tourne à la chaîne des films direct-to-video aux pitchs et aux titres interchangeables, et il me manquerai plus que les budgets se réduisent au point où ils soient contraints de faire produire ça en Moldavie pour achever le processus. Aussi, faisons preuve d'indulgence... Et ben voilà, comme ça, ça passe !
Il faut dire que Patrick Lussier est un vrai réal de Bis, et il n'essaye pas (ou si il essaye, c'est raté) de faire passer son film pour autre chose que pour ça : un pur produit d'exploitation bas du front, qui a pour lui de se payer ce qui est, à son niveau, un casting de luxe (en plus de Cage, on a Amber Heard, William Fichtner en mode «J'imite Robert Patrick dans Terminator 2 mais en plus cool», et David Morse qui passe faire coucou). Ainsi, à ne pas péter plus haut que son cul, le film assume son scénario Kamoulox, ses CGI Windows 95, son gore et ses plans nichons d'une totale gratuité. C'est con, plutôt beauf et pas original pour un sou, et le film est plus drôle malgré lui que quand il essaye de faire de l'humour. Et si il est difficile de dire si Nick Cage s'amuse dans son rôle, moi, je me suis bien amusé à le regarder !

_________________
Image


Ven Mar 01, 2024 6:49 pm
Profil
n00b
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Mer Avr 14, 2021 9:15 am
Messages: 27
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Virus de John Bruno
C'est pas mal, en fait, cette petite resucée d'Alien/Aliens sur un bateau, et qui évoque pas mal Un Cri dans l'Océan (Qui a copié sur qui?). On a même un petit côté cyberpunk avec cet ordinateur central qui semble tout droit sorti de Tetsuo 2. Bon, passé les ponts avec d'autres films, c'est aussi, quand même, une grosse série B avec du gore gentillet, une foire aux animatroniques (un poil patauds) et de jolis maquettes qui font bien plaiz (et je passe sur le monstre final dont les CGI ont plutôt bien vieillis), et puis un cast qui cabotine gentillement aussi, Jamis Lee encore en mode Final Girl, mon pote Donnie Sutherland encore en vieille crapule, et William Baldwin qui, si il n'est pas le plus mauvais de la fratrie, reste quand même la principale source d'inspiration de Jaden Smith en terme d'acting (sourcils froncés exprimant l'inquiétude, et c'est tout).
Bon, ceci dit, je préfère un poil le Stephen Sommers, plus fun et décontracté.[/quote]


Dim Mar 03, 2024 6:04 pm
Profil
n00b
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Mer Avr 14, 2021 9:15 am
Messages: 27
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Virus de John Bruno
C'est pas mal, en fait, cette petite resucée d'Alien/Aliens sur un bateau, et qui évoque pas mal Un Cri dans l'Océan (Qui a copié sur qui?). On a même un petit côté cyberpunk avec cet ordinateur central qui semble tout droit sorti de Tetsuo 2. Bon, passé les ponts avec d'autres films, c'est aussi, quand même, une grosse série B avec du gore gentillet, une foire aux animatroniques (un poil patauds) et de jolis maquettes qui font bien plaiz (et je passe sur le monstre final dont les CGI ont plutôt bien vieillis), et puis un cast qui cabotine gentillement aussi, Jamis Lee encore en mode Final Girl, mon pote Donnie Sutherland encore en vieille crapule, et William Baldwin qui, si il n'est pas le plus mauvais de la fratrie, reste quand même la principale source d'inspiration de Jaden Smith en terme d'acting (sourcils froncés exprimant l'inquiétude, et c'est tout).
Bon, ceci dit, je préfère un poil le Stephen Sommers, plus fun et décontracté.[/quote]


Depuis le temps que ce film que j'adore tout comme Un cri dans l'océan et le vaisseau de l'angoisse dont il partage beaucoup de similitude, a savoir un groupe de pirates ou de pilleurs montent dans un navire complétement désert pour se l'accaparer afin d'en tirer un gros magot, avant de se rendre compte qu'au sein de son antre le navire n'est pas si vide et qu'une menace rode, tuant un à un, les malheureux qui ont cru à la chance de leurs vies.

Ce film a été lynché de partout, et pourtant ca a été une des meilleurs séance que j'ai eu, je l'ai revu plusieurs fois et je ne regrette pas de l'a découvert. Un de mes beaux plaisirs.


Dim Mar 03, 2024 6:05 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm
Messages: 691
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
La Belle Verte de Coline Serreau
C'est a classer parmi ces films un peu étranges, voire carrément ovniesque, qui sont un peu oubliés. Alors qu'en fait, c'est vraiment sympa. Alors oui, quand je dis oublié, j'ai bien vu quelques bouts de scène qui traînent à longueur d'internet parce que leur contenu a quelque chose de toujours aussi pertinent. Pertinent, le film de Serreau l'est, plus peut-être encore qu'à l'époque de sa production, aujourd'hui que l'urgence climatique est une réalité et le retour à la terre un acte social qui tend à devenir courant. Ca a forcément un fond hippie baba-cool pas toujours très heureux, et on repassera pour la dimension SF, mais Serreau, en nous faisant une sorte de conte philosophique voltairien, ne rate pas sa cible, pointe les absurdités et les cruautés de notre société, y sème un chaos aussi libérateur que burlesque. Du coup, le film garde une certaine légèreté sans perdre de vue son propos. Bref, c'est à redécouvrir, d'autant que le cast est pléthorique.

La Vie des Autres de Florian Henckel von Donnersmarck
Revisionnage, parce que la première fois, c'était en mode chopé en cours de diffusion TV. Et c'est quand même pas mal. La force du film reste quand même son sujet et l'époque représentée. Il y a bien des facilités (l'agent intègre et dur de dur - la preuve, il boutonne son col jusqu'en haut – qui doute et prend fait et cause pour ceux qui devraient être ses victimes, c'est un schéma mille fois vu) mais ça fonctionne, parce que c'est porté par un environnement ex-RDA très bien reconstitué où le manichéisme et la paranoïa font lois, et parce l'interprétation est à la hauteur. Alors oui, le personnage principal s'en sort un peu trop à bon compte vu comme le système qui nous est présenté est impitoyable, mais la tout fin est réellement touchante.

_________________
Image


Lun Mar 04, 2024 7:33 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:31 pm
Messages: 558
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Dune : part 2 de Dennis Villeneuve

Je me fendrai d'un topic dédié pour l'occasion.
En l'état, une très belle adaptation et réinterprétation du chef d’œuvre littéraire. La proposition de Villeneuve tient la route et on sent que rien n'est laissé au hasard : la musique lancinante, la photographie, la direction artistique, le jeu d'acteur. Rien que le passage sur Giedi Prime est hypnotique au niveau visuel et rarement vu au niveau partie pris cinématographique depuis belle lurette.
Une montée en puissance par rapport au premier, quelques écueils et une belle fin ouverte.

5/6

_________________
Image


Mar Mar 05, 2024 12:08 pm
Profil
n00b
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Mer Avr 14, 2021 9:15 am
Messages: 27
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Veneciafrenia de Álex de la Iglesia

Un groupe de jeunes touristes espagnol se rend à Venise en Croisière, cela n'est pas aux gouts des Vénitiens, qui ne tolèrent pas ce nouveau type de tourisme et veulent retrouver la Venise d'antan. Naturellement le groupe d'espagnol, ne va pas aider en se montrant grossier, irrespectueux vis a vis de ces habitants, mais dans l'ombre, certaines personnes veillent à ce qu'il ait leur juste châtiments.

Veneciafrenia est un film ou pour la première fois, je ne ressens plus la folie, et le commentaire acide du réalisateur que l'on avait dans ses films précédents, à coté des Sorcières de Zugarramurdi ou de El Bar, les personnages espagnols apparaissent fades et ont du mal à sortir du lot. C'est du coté des méchants et en particulier de Rigoletto, que je retrouve une alter égo du réalisateur, vénitien déguisé en bouffon, il est la vraie force de ce film, à partir du moment ou il disparait le film retombe dans ses travers de film d’enquête peu passionnante. Il faut voir Rigoletto égorgé une touriste sous les yeux du public qui l'applaudit, pour voir ce qu'aurait pu être le film.

Une autre menace apparait mais elle est tellement mal amené et pas très bien exploité que même vers la fin, je n'ai pas compris leur objectif, et offre même une fin abrupt.


Mer Mar 06, 2024 7:38 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Jeu Oct 08, 2020 6:52 pm
Messages: 671
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Je l'ai vu passé en Albanie et je ne m'étais même pas rendu compte que c'était du Alex de la Iglesia, on dirait juste un énième DTV horrifique.


Jeu Mar 07, 2024 4:39 pm
Profil
Leprechaun
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm
Messages: 691
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
L'Evadée d'Arthur Ripley
cf topic des films aussi noir et sans sucre que mon café (Nan, je mens, un sucre pour moi)

On l'Appelle Jeeg Robot de Gabriele Mainetti
Rétrospectivement, ça annonce pas mal Freaks Out : Même environnement purement romain (Sauf que là où filmer les ruines du forum ou la Via Appia paraissait une facilité, on a ici une Rome populaire et bétonné qui fait bien moins décor ciné), même amour pour les marginaux, monstres et autres laissé pour compte. A quoi il faut ajouter une vision moins manichéiste du monde. Parce que si Mainetti peine un peu à se démarquer des autres films mettent en scène des super-héros amateurs ou débutants, c'est parce qu'il a au moins cette honnêteté : Un mec qui se retrouve un beau jour avec des super-pouvoirs les utilisera plus sûrement pour son propre compte, à son propre crédit, que pour aider les autres. Cette découverte de ses pouvoirs conjuguée à une ouverture au monde (et à l'amûûr), c'est là le vrai coeur du film, et encore une fois, on a un peu de Del Toro dans cette dimension de grand enfant (enfin, d'ado) du personnage principal. Un perso auquel Claudio Santamaria (qui joue donc l'homme-bête de Freaks Out) donne ses airs d'ours mal léché, tandis qu'en face, Luca Marinelli est autrement plus crédible en wannabe Scarface/joker qu'il ne l'était en Diabolik dans le film des Manetti.

_________________
Image


Ven Mar 08, 2024 6:27 pm
Profil
n00b
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Mer Avr 14, 2021 9:15 am
Messages: 27
Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
A Docteur Benway,

C'est bien Alex de la Iglexia mais en petite forme, a croire que Dario Argento des années 2000 est passé par là et a déteint sur Alex de la Iglexia.

Mais on dit que sa série 30 coins qui en est à la saison 2 est vraiment pas mal, j'attends de voir en francais, pour me faire une opinion, en attentant, je regarde la série From Dusk Till Dawn et elle m'a l'air plus prometteur que les dernieres participations de Robert Rodriguez au film Star Wars.


Ven Mar 08, 2024 9:20 pm
Profil
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Répondre au sujet   [ 1273 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 59, 60, 61, 62, 63, 64  Suivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 9 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group.
Designed by STSoftware for PTF.
Traduction par: phpBB-fr.com