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 Z'avez maté quoi hier soir ? 
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Leprechaun
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Message Et un joyeux!
Ultime Violence de Sergio Grieco
Un poliziottesco relativement classique, et qui pousse bien les potards du genre en terme de méchant très méchant, avec meurtres gratuits, torture, viol et tout le toutim. En soi, c'est pas mal sans pour autant atteindre les sommets du genre, le film valant surtout pour la composition (vaguement inspiré du gangster Renato Vellanzasca) d'un Helmut Berger on fire, dans un rôle de psychopathe grimaçant aux antipodes de ses rôles chez Visconti, pour Marisa Mell, et pour un Richard Harrison à mi-chemin entre des rôles dans le péplum ou le Spaghetti (où il était encore concerné) et ses nanars ninjas tournés à l'arrache à Hong-Kong (où il n'en a plus rien à foutre, et vu les films, il a bien raison). Bref, c'est sympatoche.

Le Plaisir de Max Ophüls
Bien que faisant partie des grands grands nom du vieux cinéma céfran, au milieu des Carné, Renoir et consorts, hé ben je n'avais encore jamais vu de film d'Ophüls. Et je retrouve un peu de ce que Tonton Tatave en disait dans son Voyage à Tavers le Cinéma Français : Ce qui marque, c'est notamment ces grands mouvemenst de caméra englobant toute la scène, tout le décor, rare dans le cinéma de l'époque (limite, on se dirait dans du proto DePalma ou Argento!). Ca, et le travail de reconstitution de l'époque 19ième, vraiment bien fait, tant dans les costumes, les décors que l'attitude des gens. Parce que Le Plaisir est l'adaptation de trois nouvelles de Maupassant, ayant toutes, ben, l'idée du plaisir, du bonheur au centre de leurs intrigues. Et si le segment central, La Maison Tellier, domine, tant par sa durée que par son casting (Gabin, Darrieux, Brasseur), ma préférence va au premier segment, Le Masque, qui tend vers le grotesque et presque le fantastique, mais qui est aussi foncièrement touchant, sans la douce ironie des deux autres.

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Dim Déc 24, 2023 6:27 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
The Fast and the Furious de John Ireland
Hé ben non, ce n'est pas le premier opus des aventures de Baboulinet, mais bien une des toutes premières prod Roger Corman à laquelle Rob Cohen avait piqué son titre. Alors, rien à voir avec les histoire de «Famille», de kéké tuning et de viol de la suspension d'incrédulité ici, mais la cavale d'un mec et de son otage qui profite d'une course automobile pour se planquer. On retrouve par contre toutes les târes des productions fauchées du maître, avec des carences de budget (et d'acting) assez évidente (hormis des stockshots pour la partie course, la majorité des bagnoles employées, dont la Jag au centre de l'intrigue, ont été louées le plus normalement du monde) et pas mal de remplissage. Mais si l'évolution de la relation entre les deux persos principaux est assez classique, elle est suffisamment bien écrite, et servie par quelques répliques sympas pour maintenir l'intérêt jusqu'à la course finale, pas honteuse non plus.

Jigarthanda Double X de Karthik Subbaraj
Je n'y vais pas au hasard quand je m'essaye à un film dans l'incroyable foisonnement du cinéma indien. Je me base sur quelques avis (en l'occurrence ceux des amis Maniak, Seri Zed et Sanjuro) à l'enthousiasme parfois débordant. Mais force est de constater qu'encore une fois, cette enthousiasme est légitime. Parce que bon sang, quel film !
Sur une intrigue déjà complexe de rivalité tant politique que de notoriété ciné qui s'étend dans le milieu du banditisme, chez des flics ripoux et avec du braconnage en plus, le film nous raconte en fait complètement autre chose, parlant certes au final du soft power cinéma et lançant un boulet rouge à la corruption, mais le faisant via des chemins détournés, nous racontant surtout la relation de deux mecs foncièrement ennemis, mais pris par le même rêve : Un rêve de cinéma, de célébrité, sous les figure tutélaires de Clint Eastwood et de Satyajit Ray (d'ailleurs: Deuxième meilleure utilisation du thème Sixty Seconds to What?, juste après Leone). En résulte une putain d'ode au pouvoir du cinéma, à sa capacité à engendrer des héros pas si fictionnels que ça, à sa capacité à rendre le monde plus beau, meilleur. A ce niveau, on peut penser à d'autres films mettant en scène des réalisateur amateur (et c'est d'ailleurs un des rares défaut du film : On ne voit pas trop comment ils pourraient décemment tiré quelque chose d'un filmage pareil!) , on pense évidemment au 800 Balles de De la Iglesia, on peut aussi penser à Once Upon a Time In Hollywood , même si le propos est foncièrement différent. Et si le film prend par moment des airs picaresques, il n'oublie jamais d'être épique (Comme d'hab, on a une palanquée de plans iconiques et dingues, une lumière superbe et tout) et aussi touchant (cette scène du pardon de l'éléphant, ça aurait pu être ridicule, c'est juste sublime), avec une dimension réflexive, presque méta, notamment dans l'utilisation, certes facile mais toujours à bon escient, de l'amalgame caméra/arme/oeil. Bref, comme c'était déjà le cas pour d'autres films indiens, ça pourrait être trop (2h50), ça en fait clairement trop, mais c'est aussi tellement bon !

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Mer Déc 27, 2023 12:16 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Matewan de John Sayles
Film revenant sur un fait historique marquant et peu connu chez nous (la grève des mineurs de la ville de Matewan, en 1920, qui finit par une fusillade entre les mineurs et les nervis employés par la compagnie exploitante) et qui éclaire pas mal sur la situation sociale dans les US des années 20. Evidemment, vu le sujet et la construction (le film commence avec l'arrivée d'un mec acquis aux idéaux socialistes), on ne peut pas ne pas penser à Germinal. Et le film de Sayles d'être desservi par cette comparaison, tant les mecs de la Compagnie sont tous des ordures intégrales sans la moindre nuance (mais ça rend le gunfight final d'autant plus jouissifs). Mais le film, dans le même temps, montre la naïveté de l'idéal syndicaliste-collectiviste-non-violent, face à une population qui est intrinséquement divisée, et combien il faut plus que de la bonne volonté pour changer les choses. Mais ça reste un bon film (il y aurait matière à en faire pas mal des comme ça, entre le Massacre de Ludlow ou les Henry Ford et autres pourris qui appelaient à tirer à vue dès la moindre suspicion de mouvement social...), et qu'il soit sorti en plein dans l'ère Reagan nous incite à croire que John Sayles a dû en chier pour monter son budget...

Loulou de Georg Wilhelm Pabst
Encore un incontournable que j'avais jamais vu. Et le film laisse à voir le pourquoi de son destin particulier : Boudé à sa sortie, tombant sous le coup de la censure, mais redécouvert et devenu culte dans les années 50. Boudé et censuré à sa sortie, parce que le film dresse un sacré portrait de la société de l'époque, et de son héroïne : Un monde de faux-culs et de cyniques, au sein duquel évolue une Loulou mi-danseuse mi-pute, presque innocente et infantile, trimballée par des mecs qui veulent soit la vendre soit la prendre (même son père, qui se la joue proxénète, et même le personnage de la comtesse, assez explicitement lesbienne). Bref, le pognon et le cul régissent tout, et Pabst de ne jamais pour autant faire la morale, au contraire. Parce que c'est en ça que le film a dû séduire dans les 50's : Certes, ça reste un film muet, mais l'ensemble fait par moment preuve d'une incroyable modernité. Modernité au niveau moral, donc, mais aussi cinématographique. Le rythme est assez soutenu, on a de loin en loin des plans d'une composition folle (celui avec le flingue du mari en amorce, ou celui du dernière acte qui a été copié par Fritz Lang pour l'ouverture de M le Maudit), et puis il y a Louise Brooks. Pabst l'iconise au possible, oui, mais il y a en plus par moment dans son jeu, dans sa gestuelle un naturel, une légèreté, une spontanéité qui contraste avec les afféteries du jeu muet des autres acteurs.

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Ven Déc 29, 2023 6:09 pm
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Message Con comme la lune
Jeorth a écrit:
Rebel Moon de Zack Snyder


Et puis, franchement, en 2023, les Méchants trey Méchants et les Gentils trey Gentils.....

2/6



Ya l'affiche du film pas loin de mon Aldi avec une phrase d'accroche genre "ici pas de héros que des rebelles" mdr
Bah j'étais intrigué et cest tout ce que je craignais en voyant le nom du real capable de tout mais souvent du pire.
Decidement apres Sucker Punch! Des que ce Snyder veut filmer plein de gonzesses dans un contexte original cest la merde!
0/6, pub mensongère


(Si vous voyez Kissoon faire un post facebook genre "pourquoi j'ai le courage et la sensibilité d aimer ce film plein de gonzesses" faites moi signe SVP, pour le LOL)

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Ça les gars c'est des astuces de vie que vous ne lirez qu'ici, jamais sur le Discord ou le Facebook qui ne sont après tout que des communautés Mad gentrifiées


Dim Déc 31, 2023 8:43 am
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Message Un dernier post avant l'apéro
Les Vedettes de Jonathan Barré
Le Palmashow continue de tracer son sillon ciné, avec toujours les mêmes personnages de gentils cons. C'est gentillement drôle, on retrouve un peu de leur goût pour la parodie, et beaucoup de leur goût pour le ridicule, et si la critique du monde de la TV est assez balisée, elle vise quand même plutôt juste. Bref, c'est sympa, et malgré les efforts en ce sens, la chanson de Juste Dan ne m'est pas trop rentrée en tête.

The Paleface de Buster Keaton
Petit film d'une vingtaine de minute qu'on pourrait résumer à « Buster Keaton chez les indiens ». Alors on est loin des chefs d'oeuvres Le Mécano de la Général ou Sherlock Junior, et le film n'est pas exempt de clichés quand aux peaux rouges, joué par des mecs à la tronche passée au cirage, vivant dans des tipis et partant sur le sentier de la guerre avec arcs, flèches et concert de « WooWooWoo ». Sauf que. Sauf qu'un carton nous dit dès le début du film qu'ils sont pacifiques, et ce qui les mène à ce sentier de la guerre, c'est la rapacité d'une compagnie d'extraction de pétrole prête à tout pour les exproprier et les déporter. Et Buster (malgré lui, puisqu'il reste un anti-héro) de prendre fait et cause pour la tribu. Rien que pour ça, rien que pour ce portrait en avance de près de 50 ans (on pense très fort à Little Big Man en voyant le film) sur le reste d'un cinéma qui n'aura de cesse de faire de ces amérindiens des sauvages sanguinaires, ça vaut le coup d'oeil. Ca, et les habituelles cabrioles impossibles de Buster.

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Dim Déc 31, 2023 7:36 pm
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Message Re: Con comme la lune
ZobiZoba a écrit:
Jeorth a écrit:
Rebel Moon de Zack Snyder


Et puis, franchement, en 2023, les Méchants trey Méchants et les Gentils trey Gentils.....

2/6



Ya l'affiche du film pas loin de mon Aldi avec une phrase d'accroche genre "ici pas de héros que des rebelles" mdr
Bah j'étais intrigué et cest tout ce que je craignais en voyant le nom du real capable de tout mais souvent du pire.
Decidement apres Sucker Punch! Des que ce Snyder veut filmer plein de gonzesses dans un contexte original cest la merde!
0/6, pub mensongère


(Si vous voyez Kissoon faire un post facebook genre "pourquoi j'ai le courage et la sensibilité d aimer ce film plein de gonzesses" faites moi signe SVP, pour le LOL)


En plus j'ai lu récemment que la version Netflix était "saccagée" et qu'il fallait attendre le director's cut super hardcore avec le développement des persos, des viols en gros plans et des geysers de sang.
Désolé mais moi je n'en peux plus de ces films avec des DLC qui te promettent la Lune (rebelle).
C'était passé nickel avec la Justice League, là on parle de Netflix quand même, comme s'il n'y avait pas moyen de faire un film cohérent en 2h.
Ça ne passe plus M. Snyder, soyons honnête : vous êtes un bon "retranscripteur" des œuvres d'autres personnes mais dès qu'on sort des clous vous chiez dans la colle.
Le director's cut ne fera pas passer Rebel Moon de daube à œuvre majeure...
:roll:

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Lun Jan 01, 2024 2:18 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Mission Impossible : Dead Reckoning Part 1 de Christopher McQuarrie

Franchement pas fou. Je n'ai pas retrouvé l'effet "Wahou" des précédents, faute à un gros manque de rythme, une histoire alambiquée et pas mal de passages téléphonés...
Certaines poursuites par exemple tirent en longueur (Rome, l'aéroport...), certains combats complètement anti-climatiques comme celui entre Ilsa et Gabriel sur le pont. Le film dure quand même 2h45 !!! Et ce n'est que la première partie !!! Pourtant, il y a facilement 1/3 du métrage qui aurait pu sauter sans problème si on avait choisi de faire plus "Cut" dans l'action et redynamiser l'ensemble.
J'ai regardé ma montre à plusieurs reprises, c'est dire.
Ensuite, le personnage de Grace, introduite au chausse-pied comme recrue potentielle de Mission Impossible est tout simplement insupportable. Son personnage est complètement con, met en péril l'équipe presque tout le temps en dépit du bon sens. Putain ! Face à la menace mondiale qui se dessine, c'était une balle dans la tête et t'arrêtes tes conneries !
Puis, l'histoire sur fond de techno-thriller et d'IA rebelle aurait pu être bien meilleure si elle avait été moins alambiquée et écrite par quelqu'un qui maîtrise un peu plus le sujet.
En l'état, on a une "Entité" quasi-divine qui joue aux échecs en 4 dimensions avec l'aide de sbires triés sur le volet. Comment et surtout pourquoi ces personnages vouent un culte à une IA qui vient d'émerger, c'est une bonne question jamais survolée par quiconque. TGCM. Idem pour les tirades sur le fait que l'intelligence artificielle prédit les actions des protagonistes et que, du coup, il faut agir de manière imprévisible... La réalisation à l'écran est vraiment bof. Surtout quand Gabriel tente d'éliminer un de ses sbires pour la simple raison qu'il le trahira car Hunt l'a épargné... Alors que s'il le trahit...c'est parce-que justement il a cherché à s'en débarrasser. :roll:
Autre point WTF et facepalm, c'est le gimmick de la chasse au schmilblick, sorte de clé de contrôle, que tout le monde se vole et revole en se faisant les poches comme les manouches du RER B. Une fois c'est rigolo, 2 fois ok, mais..... 6 ou 7 fois bordel ! Le truc peut potentiellement accorder le contrôle de tout l'espace numérique mondiale mais les gars se le foutent dans la poche de leur futal comme un vulgaire briquet. :roll: Genre un trou dans la poche et le machin se paume dans la nature.
Dernier détail qui fâche : malgré les torgnoles, les accidents, les passages la tête la première dans des vitres, les coups de coude, de couteau ou plaie par balles, il n'y a quasiment pas un pet' de sang ni une seul égratignures, ni même un chemisier un peu sali. Grace qui rampe dans un wagon de charbon en ressort toute fraîche sans une trace de suie sur le visage. Paris qui se fait planter le bide arrive à s'agiter sans mettre la moindre goutte d'hémoglobine sur la moquette du train.
C'est dommage, parce-que forcément tout fait "faux" et très artificiel. Les épreuves que subissent les persos ne laissent aucune conséquence visuelle, comme si rien à l'écran n'était réel.
Point positif de la situation, forcer l'équipe de MI à travailler "à l'ancienne" car obligé d'abandonner le numérique à cause du piratage de leurs systèmes.
Tom Cruise accuse son âge mais dans l'action chapeau l'artiste, même si certains travelling et plans de caméra un peu grossiers sont là pour biiiien rappeler à tout le monde que les cascades c'est bibi qui les fait.
Bref, pas pressé de voir la deuxième partie qui ne sortira qu'en mai 2025 (!!!!!!).
Déçu.

3/6

PS : on me dit dans l'oreillette que Hayley Atwell, l'actrice qui joue le rôle de Grace, "aurait été" en couple avec Tom Cruise pendant le tournage du film... Rumeurs démenties, mais ceci expliquerait peut-être la mise en avant incompréhensible du personnage. :|

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Mar Jan 02, 2024 3:16 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Augustin a écrit:
The Killer

On était en droit de s’attendre à ce que Fincher nous ponde son Samouraï ou son Solitaire mais là j'ai surtout pensé au Piégée de Soderbergh, ce qui n'est pas honteux, juste petit.

Tellement petit que je suis limite content qu'il ne sorte pas en salle.

Honnêtement si ça n'avait pas été un projet de longue date j'y aurais vu une commande permettant à Fincher de se racheter auprès de son bienfaiteur Netflix (l'excellente série Mindhunter ayant été annulée après deux saison et le génial Mank n'ayant probablement pas tapé le top 10 comme le fait actuellement The Killer).

Ça quand même plaisir de revoir Fassbender dans un truc à peu prêt regardable (ce sabotage de carrière :roll:), même si le truc en question est plus proche d'une partie d'Hitman avec les Smiths en fond sonore qu'à un vrai film de Fincher.

La BD est mieux/6


Voilà exactement.

Un Fincher rachitique et mineur. Dans l'intro, je me suis demandé qui avait remplacé Fincher par une boite de tranxène. Fassbender est en mode pilote automatique et fait ce qu'il sait faire de mieux : jouer les mecs calmes et taiseux. L'intrigue se résume à voir le personnage principal voyager pour buter des gens sur un titre des Smiths. C'est très emmerdant en fait, ça traine la savate tout le long, Fassbender récite des platitudes en voix off. Alors ok, le côté froid et désincarné, je comprends mais t'as l'impression de voir un petit film indé filmé avec un iPhone. C'est plat, sans grandes ambitions. Un Fincher de la flemme.
On dirait un John Wick réalisé par Jim Jarmusch, deux trucs qui ne vont pas ensemble. Le meilleur moment du film c'est la rencontre avec Tilda Swinton et sa vanne du chasseur et de l'ours, seul truc dont je me rappellerai.
(2,5/6)


Mar Jan 02, 2024 5:08 pm
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Message critiques jeu de pistes!
Bubble Bath de Gyorgy Kovasznai
Cf topic animation

L'Assassinat de Jesse James Par le Lâche Robert Ford de Andrew Dominik
CF Topic Western

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Mer Jan 03, 2024 5:48 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Le Chat Potté 2, La Dernière Quête de Joel Crawford
voir topic animation

Stretch de Joe Carnahan
J'ai toujours de la sympathie pour Carnahan, même si, film après film, il ne semble toujours pas avoir transformer l'essai. Il continue donc à faire de petits actioners coolos, dans la lignée de son Smoking Aces, lesquels sans en avoir l'air, se pose tranquillement au-dessus du tout venant (Mise à Prix, justement, ou son Agence Tout Risques vieillissent largement mieux que 90% de la prod du même genre). Et Stretch est de ceux-là. Sorte de mélange entre After Hours et un Hypertension en moins puéril, voilà un film bien sympa, qui joue avec des personnages trashouilles et cons sans tomber dans le trash ou le con lui-même, mais s'amusant justement de ça pour nous représenter une faune los angelienne tarée. Bref, c'est sympa, drôle, ça parvient à ne pas être ni répétitif ni téléphoné malgré une intrigue mince, et puis le cast est cool, entre Patrick Wilson et Chris Pine qui s'éclate, et plein de caméos en mode autoparodies savoureuses. Et puis c'est toujours joliment réalisé. Bref, Carnahan mériterait largement mieux que de voir ses films devenir des DTV...

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Ven Jan 05, 2024 3:20 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Querelle de Rainer Werner Fassbinder
Même si on connaît sa réputation, le dernier film de Fassbinder est un peu déroutant. Et combien il joue sur une idée: le grotesque. Grotesque dans son esthétique, parce que le tout revendique son irréalité et ses très sympa décors studios (là où Fassbinder, bien que venant du théâtre, ait toujours eu un visuel plutôt réaliste), décors et éclairages expressionnistes qui se permettent en plus d'en faire des tonnes dans la thématique sexuelle (ces tourelles en forme de teub...), au centre du récit. Parce que là aussi, on est dans le grotesque. Il y aurait eu moyen sans doute de faire quelque chose de plus fin avec ces histoires de marins en plein trouble sexuels, dans cette relation d'amour-haine entre frangins, dans ces rapports de manipulation, de domination et ces jeux où l'attirance gay prend le pas sur toute autre considération. Mais non, ça prend le parti d'en faire des caisses, de ne parler que de ça, crûment, que le reste ne soit du sous-texte plutôt que l'inverse. De fait, entre le visuel devenu depuis cliché (on se demande comment Jean-Paul Gautier aurait pu vendre des parfums pour hommes sans ce film) et cette crûdité revendiquée, le film semble être une caricature de cinéma queer. D'autant qu'en plus, c'est pas toujours super bien joué (on sent combien certains acteurs ne sont pas très à l'aise)

Kamikaze de Didier Grousset
Bon, avant qu'il n'enchaîne les Taken et Transporteur aussi interchangeables que minables, le Groluc Besson en mode juste scénariste et producteur, c'était ce drôle de film. Le pitch de base est vraiment sympa et intriguant (un savant qui crée un rayon qui remonte le flux TV pour zigouiller en direct le gonze qui est face caméra: C'est ça qui nous aurait fallu à l'heure de la téléréalité!), le développement qui en est donné un peu moins: On se retrouve avec d'un côté une enquête bof-bof, et de l'autre, ben, un mec antisocial devant sa télé. Le tout avec des facilités un peu trop voyantes, dommage. Et puis ce qui n'aide pas, c'est le cast. Galabru, si quand il fait le fou, c'est moyen, quand il râle ça marche assez (même si c'est pas top), Bohringer en flic et Lavanant en secrétaire d'Etat qui se tournent autour en mode dragouille, c'est juste pas possible. Ils ne sont pas mauvais, les trois, juste pas à leur place. Et puis la non-fin, ils auraient pu trouvé mieux. L'idée est là, mais bon...

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Dim Jan 07, 2024 12:42 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Leo de Lokesh Kanagaraj
Gros blockbuster indien en forme de repompe de A History of Violence. Si on est pas, pour une fois, face à un Massala ou un gros actionner décérébré, on a pas guère droit, non plus, à la réflexion sur le rapport société / violence du Cronenberg. Que le bon père de famille bute de sang-froid et se bastonne comme une brutasse, ça ne semble choquer personne, et on passe sur la dimension autodéfense, même pas appuyé par une (pourtant coutumière) sous-intrigue à base de flic ripoux. Mais si le discours du film est faiblard, le reste est quand même bien puissant. Entre la scène d'intro avec la hyène (malheureusement sous-exploitée par la suite) et la course-poursuite qui ouvre le dernier acte toute en plan-séquence, CGI et viol des lois de la physique, Leo offre son lot de séquences marquantes, avec des bastons bien chorégraphiés et filmés. Même l'obligatoire scène musicale est impressionnante de part son ampleur. Bref, c'est peut-être mon regard occidental qui me fait regretter que le film ne soit pas autre chose et n'en dise pas plus sur cette Inde qu'il dépeint (L'intrigue se passe dans la région himalayenne de l'Himachal Pradesh, peu vu au cinéma, et le fait que les gros méchants arborent croix et noms chrétiens interroge aussi), mais en tant que pur divertissement, c'est juste au top.

Mandingo de Richard Fleischer
Dans la petite vidéo préface du DVD, Jean-Baptiste Thoret présente le film comme une sorte d'anti-Autant en Emporte le Vent. Et c'est vraiment ça, en fait. Parce qu'autant le film de Fleming nous présente un sud esclavagiste disneyen, où les riches propriétaires sont une sorte de noblesse belle et propre sur elle, et où les noirs sont mi-invisibilisés, mi-réduits à des esclaves-et-heureux-de-l'être, autant Fleischer nous montre des propriétés sombres et pourrissantes, peuplés de vieilles familles qui gèrent absolument tout avec le même rapport de violence et de pognon que leurs esclaves, et des esclaves qui sont, ben, des esclaves, des personnes à qui on refuse toute humanité, qu'on maltraite, qu'on viole, qu'on tue. A ce niveau, Mandigo est une vraie claque, allant plus loin encore que 12 Years a Slave dans sa description de ces rapports humains viciés, car personne, même parmi les esclaves, ne peut sembler être dans le juste, avoir raison (hormis peut-être Cicéron lors de sa harangue avant son exécution. Et oui, les esclaves ont des noms évoquant l'histoire européenne, ce qui donne quelques ironies, comme avec Agamemnon, nom donné au plus servile des esclaves, ou Lucrèce Borgia, véritable nourrice pour cette famille de maîtres qui, eux, couchent et se trahissent à qui mieux-mieux). Bref, un gros morceau de la filmo de Fleischer (qui n'en manque pourtant pas), et à classer, tant au niveau qualitatif qu'en terme de misanthropie, aux côtés de Soleil Vert ou de l'Etrangleur de Boston (D'autant que, comme dans ce dernier, la réal s'offre quelques trouvailles bien senties)

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Mar Jan 09, 2024 7:37 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Sin City: J'ai Tué pour Elle de Robert Rodriguez & Frank Miller
Le premier Sin City était une franche réussite, mais de la même manière que pour le Watchmen de Snyder : Avec un storyboard pareil, difficile de se planter. Cette suite (tardive, si on se rappelle que des opus 2 et 3 avait été annoncé dans la continuité du premier) n'est malheureusement pas au niveau. Passons sur les changements de casting pour voir le film lui-même. L'ensemble est autrement plus bancal, la construction moins équilibrée, et on retrouve les târes habituels de Rodriguez qui gâche le postulat esthétique hérité de la BD : Pour un plan utilisant joliment le noir et blanc, on retrouve juste après le montage aux fraises d'une scène filmée n'importe comment, à laquelle on rajoute un truc à la cool et du gore facile pour faire passer la pilule. Le tout racommodé à coup de voix-off plombante, dans laquelle on sent un vrai écart qualitatif en terme d'écriture (Miller rend très bien le style Film Noir, là, il le singe plus qu'autre chose). Bref, moins abouti (le maquillage de Marv, c'est la version Wish du premier), ne se reposant guère que sur l'aura du film original et sur son casting (Eva Green donne de sa personne, et ça reste la principale attraction du film...), la preuve une fois encore que Rodriguez doit être cornaquer par un mec concerné par ce qu'il fait.

Red Dog de Kriv Stenders
Petit film australien revenant sur l'histoire de Red Dog, un chien errant mascotte de la ville de Dampier, perdue dans le nord-ouest australien, et véritable figure nationale. Si le film prend quelques libertés avec la vérité, le plus gros de la légende de ce brave toutou est là, et le film dépeint ça avec une bonne humeur communicative. Mieux, il évite l'écueil du côté « film pour gosse avec des zanimaux cromignons » (il faut dire que les potes du red Dog sont pour 90% des ouvriers abreuvés de bière), et prend un gros avantage sur ces-dits films en filmant son interprète canin comme un vrai acteur, sans tomber dans l'anthropomorphisme. La performance du chien, d'ailleurs, est assez bluffante. Bref, c'est très sympa.

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Jeu Jan 11, 2024 7:29 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Le Criminel d'Orson Welles
Si c'est, selon Ourson Welsch lui-même, l'opus le plus mineur de sa filmo (fait uniquement pour prouvé à la RKO qu'il savait bouclé un tournage dans les temps et le budget imparti), hé ben c'est pas mal. Le sujet est cool (la chasse à un nazi réfugié sous une fausse identité aux States), et si sur ce sujet et dans cette époque de l'immédiat après-guerre, on est pas au niveau de Les Assassins sont Parmi Nous, il y a une petite vibe Film Noir et un petit jeu de dupe parano plutôt bien géré. Alors, c'est sûr qu'on ne retrouve que très peu l'inventivité de Welles en terme de mise en scène, c'est le plus souvent juste fonctionnel, mais ça se regarde sans déplaisir, et hormis Welles lui-même (qui fait trop jeune pour son rôle), on a Edgar J. Robinson en lead, ce qui est toujours bien.

Charley le Borgne de Don Chaffey
CF topic western

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Sam Jan 13, 2024 3:46 pm
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n00b
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Get out c'est le film d'horreur qui ne se concrétise jamais dans les faits, a part une ou deux scènes, et c'est pas celle que l'on croit.

Par contre que le personnage arrive a se mettre de la mousse du fauteuil alors qu'il est attaché, et sans que cela se voit est complétement impossible du fait de sa position attaché.

Au mieux le film peut faire ressentir un malaise, au pire il part dans un comique involontaire, et qui détruit tout ce qui a été construit derrière.


Lun Jan 15, 2024 10:02 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Get Out, c'est un peu le reproche que je lui fait : un épisode de la quatrième dimension trop étiré et qui s’essouffle vite.
Sans compter l'écart entre les prémices inquiétantes et la mise en image un peu...rigolol sur certains points.

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Mar Jan 16, 2024 12:01 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Ouais c'est cela, il y avait une fin qui aurait pu sauver cela en partie, c'est celle ou le héros fini en prison pour les meurtres commis. Pour montrer qu'il passe d'un racisme de gauche, ou les personnages l'enviaient parce qu'il est noir, à celui qu'il a toujours connu. L'apparition de son pote qui bute les flics venus l’arrêter, et qui sort mais c'est quoi ce bordel, comme si tout cela avait une grosse blague.

D’ailleurs, ces défauts entre la gestion bancale de l'horreur désamorcé par l'humour se retrouvera encore plus criant dans Us, avec une famille que je n'ai jamais senti en danger, d'ailleurs le mal était déjà fait puisque la mère et le fils ont été changé avec leurs doubles.

Quand à Nope, c'est encore pire.


Mar Jan 16, 2024 3:02 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Une Affaire Privée de Guillaume Nicloux
Film suivant Le Poulpe dans la filmo de Nicloux, et on a parfois l'impression d'un Poulpe bis. Parce que le privé incarné par Lhermitte a pas mal de celui-ci, notamment dans sa façon d'être opiniâtre tout en ayant l'air de complètement s'en foutre, et dans des échanges de dialogues souvent croustillants. Mais il est aussi pas mal dans une espèce de relecture moderne du privé typique de film noir, à trimballer sa profonde solitude, toujours en imper, au milieu d'une enquête qui le dépasse, et quand bien même il s'envoie l'habituelle femme fatale du genre. Et si l'enquête elle-même n'est pas si tortueuse que ça, Nicloux sauve le truc via son montage, jouant avec le dictaphone de son héros pour intégrer des flashbacks, et via une image granuleuse, très contrastée, qui donne un je-ne-sais-quoi de poisseux. Et puis il y a toute cette galerie d'acteurs qui passe ne-serait-ce que pour un caméo: Cotillard, Nahon, Le Bihan (dans un rôle de gros con), Cornillac, Darroussin, Arestup, Diefenthal (en travelo), Bettenfeld...

Tentacoli d'Ovidio G. Assonitis
Parmi les wagons de films qui ont cherché à surfer (hihihi) sur le succès des Dents de la Mer, il fallait qu'il y en ai un avec un gros poulpe. Et c'est Assonitis, producteur margoulin si il en est (c'est à lui qu'on doit aussi le fameux Piranha 2 commencé par Cameron) qui s'y colle. Et c'est quand même bien naze. Le gros du film est constitué de remplissage à base de «Et si c'était ces forages sous-marins qui étaient à l'origine de ça ? » et de «L'événement du week-end, c'est cette course de bateau pour les mioches. Ce serait dommage qu'il arrive quelque chose ». Un remplissage assuré notamment par un casting 3 étoiles et 3ième age, chacun dans leur propre style: Henry Fonda fait son taf consciencieusement, Shelley Winters cabotine dan son rôle de Tata Gâteau, et John Huston oscille entre réciter sans effort des dialogues creux et y aller avec beaucoup plus d'entrain pour balancer une petite réplique bien sentie.
Mais c'est pire au niveau des rares scènes d'attaques: 3 plans avec un poulpe attaquant mollement une maquette, 1 tentacule en plastique, et c'est pire quand ils font un effort, comme avec la scène finale où, idée bien cool, on envoie deux orques dressées pour se bastonner avec l'octopode. Mais à l'image, on a deux petites cétacés en plastique qui martyrisent un pauvre poulpe qui n'a rien demander.
Bref, c'est un peu très nul, et comme d'hab, Stelvio Cipriani recycle d'anciennes compos pour la BO

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Mar Jan 16, 2024 6:44 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
EO de Jerzy Skolimowski
Si on pense immanquablement à Au Hasard Balthazar (dans le genre «portrait de l'humanité au travers des yeux d'un âne») j'ai quand même préféré EO au film de Bresson. Parce que si celui-ci se permet encore des passages 100% êtres humains (desquels, pour ainsi dire, on s'en fout), pour le reste, Skolimowski travaille vraiment sur une idée de perception et de sensation pouvant se rapprocher de celle du Cadichon vedette. Il en résulte des passages assez expérimentaux, vraiment à part, et une ambiance mi-planante mi-angoissante qui fait beaucoup pour le film. Et c'est soutenu par une mise en scène assez dingue, pleine d'idées visuelles fortes, et donc un portrait de l'humanité pas bien reluisant où les salauds et les gros cons sont légions (La preuve: Il y a des supporters de foot), et où même les gens sympas et gentils ont d'irrépressibles défauts. Surprenant, mais vraiment bien, bien qu'un chouilla déprimant aussi...

Colonel Blimp de Michael Powell & Emeric Pressburger
Il serait temps que je me remette au niveau sur la filmo des « Archers » (du nom de leur société de prod). Parce qu'en voyant ce Colonel Blimp, je comprends combien le culte qui les entoure est mérité. Déjà, comme dans Le Voyeur ou Une Question de Vie ou de Mort, c'est visuellement superbe. Le technicolor est impec, et la qualité des éclairages, décors (ça sent certes le décor studio, mais c'est tellement beau qu'en s'en fout) et même des maquillage (effets de vieillissement vraiment réussis pour l'époque, et au passage, prestation énorme de l'acteur principal Roger Livesey) se ressent à tout moment. Et cinématographiquement parlant, c'est la même chose: entre le travelling introduisant le flashback, les montages explicitant les ellipses et l'effet Rashomon dans le dernier tiers, Powell et Pressburger maitrise parfaitement leur récit. Parce que oui, au niveau de ce que ça raconte, c'est aussi fort : Le film peut faire penser à Forrest Gump, à la différence qu'en lieu et place d'un gentil naïf, on a un militaire très sûr de sa valeur et de son empire britannique qui, ne serait-ce son humour anglais, pourrait vite paraître antipathique. Mais, et sans que cela semble forcer, sans que cela le révolutionne, et par petites touches qui le dessinent dans son entier, on devine aussi la profonde humanité de cet homme, sa sensibilité, sa sincérité malgré son statut et ses convictions. Qu'un film produit dans le Londres de 1943 montre ainsi une belle amitié entre un anglais et un allemand, et qui plus est un vieil officier anglais (ce qu'était Churchill lui-même, qui a parait-il détesté le film) qui voit combien il est dépassé par le monde qui se dessine, ça s'apparente à un miracle ou à une provocation, et montre combien Powell et Pressburger sont des très grands.
Faut que je mate Les Chaussons Rouges et Le Narcisse Noir. Très vite.

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Jeu Jan 18, 2024 7:01 pm
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Message Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
La Couleur de l'Argent (The Color of Money) de Martin Scorsese (1986)

Il y a des films dans la filmo de Scorsese qui ont été des flops complets à leur sortie et qui ont été réhabilités avec le temps... et il y en a dont c'est le contraire. C'est le cas de "La Couleur de l'Argent", succès commercial et critique à sa sortie mais oublié depuis, jamais cité quand on parle du réalisateur et qui reçoit même un accueil tiedasse de la part des fans du cinéaste. Et pourtant, c'est pour moi le plus sous-estimé de ses films.
Suite de "L'Arnaqueur" sorti au début des années 60, Paul Newman y reprend son rôle de Eddie Felson, vieux playboy, ancien champion de billard déchu et arnaqueur à la petite semaine, et fait face à un tout jeune Tom Cruise, jeune loup flambeur et tête à claque (les mauvaises langues diront qu'il n'a pas du avoir à trop à se forcer). Une opposition de génération qui s'opère sur deux niveaux, avec une fille qui vient jouer les troubles fêtes au milieu du duo mentor/élève, aussi trouble que son rôle dans ce business.
La mise en scène de Scorsese sublime un pitch pourtant pas ouf au départ, le cinéaste filme le billard comme un sport de combat, rappelant la façon dont il filmait les combats de boxe dans Ragging Bull. Et bien évidemment, l'opposition de caractère entre ses deux acteurs principaux fait aussi tout l'intérêt et le dynamisme du long métrage.
On pourra rétorquer que le scénario est un peu facile et cousu de fil blanc, avec l'inévitable rédemption de l'escroc qui tombe sur plus fort que lui (Forest Whitaker dans l'un de ses premiers rôles) et réalise alors qu'il s'est bercé d'illusions, qu'il est bel et bien un vieux crouton dépassé; après avoir pensé à tout abandonner, le voilà qui reprend goût à sa passion, la vraie, la pure, délestée de toute magouille. Mais le karma se chargera de lui donner une leçon quand, pensant avoir vaincu son jeune protégé en tournoi, ce dernier lui révèle qu'il a freiné pour empocher des paris : il faut croire que la jeunesse a eu un bon professeur. Mais dans le fond, tout est limpide, tous les différents éléments s'emboîtent parfaitement bien et alors que le script ne faisait pas forcément envie au départ, les deux heures du film sont une bonne surprise, une sorte de classique revisité, peut être sans beaucoup de prises de risque mais avec plein de réussite.
La Couleur de l'Argent est donc un film en apparence plus simple que les précédents (encore que...) mais je le trouve nettement meilleur que La Valse des Pantins, After Hours ou même Taxi Driver (que je trouve tous trois moyens et largement surestimés). Non, on ne m'enlevera pas de l'idée que ce film mérite mieux qu'un dédain poli et un accueil timoré. Elle est là la vraie pépite sous-estimée de Scorsese.


Ven Jan 19, 2024 6:51 pm
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