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 Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed 
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Critters

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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
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(cette fois, ce sont le bon titre et la bonne jaquette :mrgreen: )

Bon, je n'ai pas grand chose à en dire mais j'ai bien aimé, plus que Pour quelques dollars de plus et il était une fois dans l'ouest en tout cas. Le gros avantage de ce film, c'est le fait qu'il soit moins long (1H40 contre plus de 2H pour les autres). Du coup, il y a moins de passages qui traînent en longueur et le film apparaît plus dynamique.


Dim Sep 26, 2021 4:58 am
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Critters

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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Après les Sergio Leone, je poursuis ma découverte des westerns avec un coffret John Wayne. Je commence donc par :

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Le film est centré sur la quête de Debbie, une jeune blanche enlevée par des Comanches. L'oncle de celle-ci, Ethan, joué par John Wayne, part à sa recherche avec plusieurs de ses compagnons puis avec un seul d'entre eux, le frère adoptif de Debbie, Martin, qui a également du sang indien dans les veines.
Le film n'est pas sans défauts : on se perd un peu sur sa chronologie, assez vague et on n'apprend que vers la fin qu'il s'est quand même passé 5 ans. Certains personnages (et je ne pense pas qu'à Ethan, pour lequel c'est volontaire) agissent de façon très conne. L'ambiance biblique est relou jusqu'au bout, avec la chansonnette finale.

Mais les qualités l'emportent assez nettement sur les défauts. Le plus gros atout du film, pour moi, ce sont les paysages que traversent les 2 cowboys à la recherche de Debbie. Ils sont tous splendides, variés et John Ford les met bien en valeur, notamment avec de nombreux plans larges :
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Si le ton est dans l'ensemble dur avec des événements tragiques, il y a aussi une amourette sympathique et le mariage donne lieu à une bagarre très drôle.
A l'opposé d'un Ethan qui agit fréquemment en connard raciste (les bisons), Martin est un personnage attachant qui s'oppose fréquemment à son mentor, notamment lors des premières retrouvailles avec Debbie qui constituent peut-être le moment le plus fort du film, et parvient même à le faire évoluer sur la fin. Leur relation est complexe et très réussie. Elle fait aussi beaucoup pour l'intérêt du film.


Sam Oct 16, 2021 5:04 am
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Critters
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
- La prisonnière du desert
-La flèche brisée
-Les 2 cavaliers

Best trilogie ever sur le theme des amérindiens et age d'or du western. :idea:

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Sam Oct 16, 2021 10:14 am
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Les 2 derniers ne sont pas dans le coffret que j'ai acheté. Il y a aussi Chisum, Rio bravo, Les voleurs de train, Le fils du désert et Les cordes de la potence.

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Sam Oct 16, 2021 10:35 am
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
C'est normal, John Wayne ne joue pas dans ces films.

Mais on y perd pas au change, James Stewart est très bon dans les 2.

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Sam Oct 16, 2021 10:54 am
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Merci pour ces précisions. Mes connaissances sur le genre et ses acteurs sont assez limitées.


Sam Oct 16, 2021 10:56 am
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Message A voir et revoir.
Ah oui,la Prisonnière du désert c'est un des plus beaux joyaux du western, plastiquement superbe oui ( une longue liste de scènes pouvant faire des posters sublimes) et humainement inspirer,par ailleurs une des meilleurs interprétation de John Wayne, habitant un personnage et non un héros,vraiment pas facile,très dur et haineux, jusqu'au final inquiétant,mais solide et déterminé.

Des touches d'humour parfois déconcertantes dans un récit tout de mème bien noir qui ose pas mal de chose pour l'époque (mème hors champ,le coup des yeux de l'indien enterrer fait son effet) mais finalement s'intégrant plutôt bien,comme des périodes de respirations dans une quête qui effectivement est difficile à situer dans sa durée, est-ce un défaut,je ne pense pas, mais ca tombe effectivement un peu comme une surprise.

Un film qui hante longtemps aprés l'avoir vu,je trouve.

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Sam Oct 16, 2021 2:36 pm
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Oui, l'indien enterré, les bisons et la tentative de meurtre de la nièce, ça montre bien à quel point Ethan est un connard borné. Mais paradoxalement, c'est aussi à ce moment qu'on le voit évoluer un peu quand il déshérite sa nièce au profit de son neveu adoptif avec lequel il a voyagé pendant des années et qui a pourtant du sang indien dans les veines. Jusqu'à la très belle conclusion lorsqu'il porte sa nièce dans ses bras. Ca n'est pas un changement à 100% (qui n'aurait pas été crédible) mais c'est une humanisation appréciable.

Le défaut de l'absence de chronologie, pour moi, c'est que je me suis un peu perdu, qu'il est difficile de savoir quand arrivent les tournants comme la décision de Laurie (excellent personnage au demeurant : j'aime bien le premier passage avec Martin quand elle lui fait du rentre-dedans) de renoncer à quelqu'un qui est absent et ne lui écrit plus.


Sam Oct 16, 2021 3:50 pm
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
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Après (ou plutôt avant vu les dates de sortie du film) la prisonnière, le désert a eu un fils. Il s'agit donc d'un autre western de Ford avec John Wayne et on y retrouve des qualités similaires, d'autres différentes, quelques défauts en moins et aussi hélas un défaut présent dans la prisonnière et qui rend le film imbuvable par moments.

Le film se divise en 2 parties : on suit d'abord un trio de voleurs mené par Bob (John Wayne) avec un Indien (d'après les dialogues, mais il ressemble plus à un Mexicain) et un jeune homme qui va s'attaquer à une banque avant de s'enfuir dans le désert. Le trio n'est pas bien méchant, parle avec politesse aux dames et les deux adultes interdisent au Kid d'utiliser une arme à feu, eux-mêmes se contentant d'ailleurs de tirer en l'air. Le shérif qui les poursuit est lui-même assez débonnaire ; s'il blesse Kid, il ne cherche pas à les tuer mais plutôt à les capturer. Et les deux adultes n'hésitent pas à se sacrifier et à laisser le peu d'eau qu'ils possèdent à leur jeune camarade blessé.
Comme dans la prisonnière, le film nous présente (et dès l'introduction) des décors superbes et, même si on est à peu près tout le temps dans le désert, cela ne cesse pas, avec notamment une scène de tempête mémorable.

Mais le titre (ou les titres, français comme anglais) ne prend son sens qu'au milieu du film, lorsque les bandits rencontrent une jeune femme sur le poijnt d'accoucher, sans son mari décédé. Malgré leur absence totale de compétence en la matière, ils vont l'aider et permettre au bébé de rester en vie, sa mère confiant le nourrisson à ses 3 parents.
C'est alors que la série devient intéressante, parfois drôle et souvent touchante avec ces 3 gaillards qui vont, avec beaucoup de maladresse, tout faire pour sauver le bébé et se sacrifier successivement pour cela, un peu à la manière des chevaliers de bronze traversant les maisons du zodiaque pour sauver Athéna. :mrgreen: Il y a de très beaux moments lors de la mort de 2 des 3 bandits ou lorsque Bob les entend l'encourager à continuer malgré son état. A d'autres moments, l'humour fonctionne très bien, lors de la conclusion, dans les dialogues du shériff ou lorsqu'une amie de celui-ci accueille ses adjoints en promettant de leur mettre le grapin dessus.

Mais hélas, il y a aussi un très gros défaut, qui, dans cette deuxième partie, rend pas mal de passages insupportables avec des bondieuseries assénées à la truelle, que ce soit la Bible qui s'ouvre par hasard à la bonne page (enfin, bonne... Elle aurait mieux fait de leur dire d'attendre le shériff dans le chariot plutôt que de faire le trajet à pieds vers Jérusalem), la référence aux rois mages, l'âne qui sort littéralement de nulle part, le psaume, Bob qui arrive dans la New Jérusalem pile le soir de Noël... Je ne crois pas avoir vu quelque chose d'aussi lourd depuis Narnia - et accessoirement, je ne suis pas convaincu que le suicide de Pedro soit un geste très chrétien.

C'est dommage parce que Le fils du désert a des qualités évidentes. Mais si tous les films de Ford et/ou de Wayne doivent avoir cette caractéristique, je ne crois pas que je vais aller bien plus loin que le coffret que j'ai acheté.


Lun Oct 18, 2021 8:47 pm
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Leprechaun
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Ouais, j'ai un vague souvenir de ce Fils du Désert, et le côté simili biblique du récit avec le bondieuseries en sus m'avait bien gavés alors que pour le reste, ça reste tout à fait recommandable.
Et oui, La Prisonnière du Désert, quand on le voit, on comprend pourquoi il est souvent classé comme classique des classiques: C'est beau à tomber et beaucoup moins manichéen que l'idée qu'on a des westerns de cette époque.

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Mer Oct 20, 2021 6:37 pm
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Critters

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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
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Cette fois-ci, le film est de Howard Hawks, et pas de John Ford. Du coup, pas de paysages somptueux (il faut dire que l'action se déroule en ville) mais surtout pas de religion, ce qui fait plaisir après les deux films du désert.
Cette fois-ci, John Wayne est John T. Chance, le shériff de la ville de Rio Bravo. Il a arrêté pour meurtre Joe Burdette, le frère d'un riche propriétaire terrien qui, même s'il ne l'estime guère, est déterminé à le sauver avant que John ne le livre à la justice fédérale. D'après Wiki, le film est une réponse à "Le train sifflera trois fois" (que je n'ai pas vu), dont John Wayne n'aurait guère apprécié la morale. Ici, on a affaire à un shériff relativement solitaire, avec des alliés rares mais, après quelques épreuves, fidèles et efficaces et qui est bien déterminé à accomplir son devoir malgré une importante infériorité numérique - qui ne se voit pas toujours trop. Je n'ai pas compris pourquoi les méchants, qui doivent être une cinquantaine, ne lancent jamais d'attaque d'envergure qui aurait écrasé leurs ennemis sous le nombre - ou ne font pas tout simplement exploser la prison, puisqu'il y a de la dynamite dans le coin. Peur d'attirer l'attention des autorités fédérales ? Mais avec ce qu'ils font, ça devrait déjà être suffisant.

Bref, ça n'est pas non plus un défaut majeur et le film est très réussi, notamment grâce à ses personnages et à la solidité de la relation qui existe entre eux - malgré quelques tensions et remises en question qui les humanisent, seul le shériff étant assez proche de la perfection. Il y a aussi beaucoup d'humour, grâce au vieil adjoint boiteux au doigt souvent trop proche de la gâchette et quelques jolies pauses qui permettent de réduire temporairement la tension (la scène de chant, juste avant l'assaut final) et à Feathers (superbe AngieDickinson) qui a des échanges savoureux avec un John Chance qui ne sait pas trop comment s'y prendre avec cette dame au fort caractère. En bref, on a un film qui ne réinvente pas la poudure mais qui, grâce à son casting, est très réussi.


Ven Oct 22, 2021 5:09 am
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Critters
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
L'œuvre de Howard Hawks en général et Rio bravo en particulier sont des sources d'inspiration majeures pour John Carpenter.

Pour moi dans le top 5 des meilleurs westerns jamais tournés, un modèle de narration par l'image dès la première scène qui sculpte le décor et les persos au burin.

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Ven Oct 22, 2021 10:24 am
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Critters

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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
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Peut-être le plus divertissant des 4 films déjà regardés, à défaut d'être objectivement le meilleur. En fait, son atout est de ne pas avoir les défauts des 3 autres : pas trop de religiosité sans intérêt (les lectures de la Bible par un Billy the kid en voie de rédemption se justifient, le discours lors de l'enterrement de Tunstall est plus casse-pieds, en revanche), des décors beaux et variés (mais filmés de façon moins somptueuses que par John Ford) et des ennemis réussis, qui ne se contentent pas d'attendre et de faire quelques coups ponctuels pendant la majorité du film.

Le film raconte des faits historiques réels, que je connaissais déjà à peu près pour avoir lu un manga sur Billy the kid. Le célèbre bandit y est en effet impliqué pour avoir été un employé de Tunstall et avoir voulu le venger, ce qui conduira à la fusillade de la fin du film. Le film édulcore quand même certains aspects de la vie de Chisum : il y fait preuve de respect envers les indiens mais a beau jeu de le faire après leur avoir piqué une bonne partie de leur bétail pour s'enrichir (d'après wiki). John Wayne campe ici un personnage vieillissant (et un peu bedonnant), protégeant les gens normaux et les pauvres contre Lawrence Murphy, un riche rival sans scrupules. S'il n'hésite pas à recourir aux poings et aux armes, il se laisse cependant tempérer par Tunstall, son voisin et ami. De ce fait, et même s'il a le rôle titre, il n'est pas totalement la vedette du film.

Le film lui-même a l'avantage de commencer par un très bon générique (hélas non sous-titré dans mon dvd ; mais on retrouve les paroles traduites sur wikipedia) :

Il a surtout un bon rythme, avec des scènes d'action tout au long du film, la dernière séquence étant la plus intense et la plus réussie. Du coup, les pauses, pas forcément très intéressantes (l'histoire d'amour) n'ennuient pas et permettent une certaine respiration dans le déroulement de l'intrigue, sans rendre toutefois les personnages vraiment attachants, en dehors de Tunstall et de l'avocat et de sa femme. Cela permet de pondre un bon divertissement.


Dim Oct 24, 2021 4:08 am
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Critters

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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Et je finis avec 2 films qui sont loin d'être les meilleurs (surtout le premier) :

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Dans le premier, John Wayne accompagne avec quelques amis une jeune (et jolie) veuve qui veut récupérer un magot volé par son mari pour le rendre à ses propriétaires et prouver ainsi à leur fils que son père était un honnête homme (vu que c'est sa décision à elle, le raisonnement est assez bancal mais bon...). Mais ses ex-complices ne l'entendent pas de cette oreille et vont suivre Lane et sa bande de loin, jusqu'à ce qu'ils trouvent le trésor. On a aussi un homme mystérieux qui les suit et qui intervient de temps à autres.
Et, mis à part quelques disputes et marivaudages sans réelles conséquences, c'est à peu près tout. Pendant les 2/3 du film, on se contente de suivre ces bandes pendant qu'elles cheminent vers le trésor, sans tension ni enjeux. Les paysages défilent et, s'ils sont jolis, le réalisateur n'a pas le talent de John Ford pour les magnifier. Du coup, c'est franchement chiant et on attend avec impatience les gunfights qui apportent un peu d'action mais ne sont pas non plus folichonnes, les méchants n'étant absolument pas développés et étant juste bons à se faire tirer comme des lapins et les gentils s'en sortant juste avec une égratignure.
Reste le twist final, inattendu et qui m'a fait éclater de rire ; mais ça ne suffit pas à sauver ce film.

Les cordes de la potence est meilleur, sans être un chef d'oeuvre non plus. Il y a davantage de tension, autour des fils du marshall Cahill qui ont participé à un braquage de banque (lequel a occasionné 2 morts) et dont le silence sur les vrais coupables risque d'entraîner la mort d'innocents. Il y a bien des défauts, avec notamment un des fils beaucoup trop jeune ou un Wayne trop habile aux pistolets. mais en contrepartie, c'est intéressant de le voir faillible dans sa relation avec ses fils qu'il a négligés au profit de son travail. Et le méchant est assez menaçant pour être un antagoniste valable.


Mer Nov 03, 2021 4:58 am
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Buffalo Kasso
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
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La Ballade De Buster Scruggs. Joel & Ethan Coen. 2018.

Tous les avatars que le Western a pu emprunter (comédie musicale, ode naturaliste, drame impitoyable sur la condition humaine, entre autres) sont salués ici avec chaleur et respect par un duo dont l'inestimable apport au cinéma n'a pas fini d'être décrypté (mais en a-t-on seulement commencé à en comprendre la portée?).
Aucune distance. Aucune "déconstruction" (beau mot élaboré qui cache bien mal son réel sens de "destruction").
Même pas un hommage, ce dernier terme impliquant trop souvent qu'il y a quelque chose de terminé vers lequel on revient.
Non, juste une célébration de ce qui fait la grandeur de la vie.
A ce titre, Buster Scruggs s'intègre tout naturellement dans une filmographie que tout spectateur honnête est obligé de qualifier de fabuleuse.

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Ven Jan 07, 2022 2:04 pm
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Leprechaun
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Sartana, Pistolet pour Cent Croix de Lucky Moore (ou Carlo Croccolo, forcément, ça sonne moins ricain)
Bon, j'y suis allé au pif, parce que j'espérais tombé sur un des deux premiers Sartana, avec l'iconique Gianni Garko. Mais au final, je suis tombé sur un des nombreux sous-produits à titre et héros interchangeables (dans certains pays, c'est un Django), et c'est Tony Kendall (le Kommissar X des Krimis du même nom) qui enfile la défroque de Sartana. Enfin, de loin, parce que le film ne reprend rien des éléments de base du personnage. Donc, on a un western spaghetti plus que lambda, au scénario pas bien épais et à la réal fonctionnelle, qui outre des touches d'humour lourdingue (le cowboy bègue...) et des fusillades de cour de récré, ne s'offre comme seule folie que le déshabillage à coup de fouet de la demoiselle en détresse de service.
Bref, rien de bien intéressant.

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Dim Fév 27, 2022 12:32 pm
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Critters

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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Après John Wayne, j'entame un coffret Kirk Douglas avec ce film :

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Brendan O'Malley va escorter un troupeau du Mexique au Texas. Seul petit problème : c'est un meurtrier, qui doit être jugé au Texas et il va être accompagné dans l'escorte du troupeau par le shérif Stribling, qui a bien l'intention de le capturer mort ou vif. Participeront aussi à l'aventure Breckenridge, le propriétaire du troupeau, et surtout Belle, la femme de ce dernier (et amour de jeunesse d'O'Malley) et Missy, leur fille.

Le film se laisse voir, les moments qui se contentent de faire vivre les personnages sont plutôt réussis (j'aime bien les chansons des Mexicains) ; mais il ne se passe pas grand chose en ce qui concerne l'action pendant une bonne partie du film - qui est long (1H48). Il fonctionne surtout grâce aux relations tendues entre ses personnages, masculins et féminins, et à leurs évolutions. On a aussi un moment très fort et (volontairement) assez malsain autour de Breckenridge et de son passé dans les armées sudistes. Je dirais que c'est le moment émotionnellement le plus important du film, plus que les autres intrigues qui, sans être mauvaises, avancent de façon assez plan-plan, malgré l'annonce-surprise peu avant la fin - annonce-surprise dont on s'étonne d'ailleurs qu'elle soit une surprise totale pour le héros :

Spoiler

comment se fait-il qu'O'Malley n'ait même pas envisagé que Missy ait pu être sa fille alors qu'il avait eu une aventure avec Belle à ce moment-là ? La révélation le prend complètement au dépourvu, comme si c'était absolument inenvisageable.


Parmi les personnages, je retiens surtout les deux héroïnes et leur détermination à faire leurs choix dans un monde violent. Les réflexions que Belle fait à O'Malley sur son incapacité à évoluer ou à admettre qu'elle a changé et la volonté de Missy d'être une femme et plus une petite fille en font des personnages assez forts. Mais le film manque quand même de tension, notamment parce que Stribling est un peu fade, même s'il a quelques moemnts sympathiques - la faute en revenant, d'après les documentaires du dvd, à Douglas qui, en post-prod, a fait quelques montages lui permettant de ne pas partager la vedette.


Sam Oct 08, 2022 7:46 pm
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Buffalo Kasso
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Message Continuons à alimenter ce beau topic
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The Power Of The Dog. Jane Campion. 2021.

Tout d'abord, ne nous laissons pas aveugler par la longue litanie des nominations et des récompenses aux différents festivals de cinéma ou des associations de critiques et focalisons-nous sans a priori sur le film à proprement parler.
Bref, faisons abstraction, comme dirait Gumball.
Bon, à un point de vue technique, c'est maîtrisé. Honnêtement.
Que cela soit le cadrage, la photo, la somptueuse composition des plans ou encore la musique, il n'y a pas grand chose à dire.
La qualité est là, c'est indiscutable.
En ce qui concerne la prestation des acteurs, une fois encore, on est dans la catégorie platinum. Cumberbatch, surtout, montre qu'il en a sous le capot quand il ne tourne pas dans des marvelleries et qu'il se sort les doigts du cul (si j'ose dire vu le sujet du film).
Quant à la mise en scène, Campion prouve qu'elle a la main sûre: on pense tout particulièrement à la façon dont elle utilise la dimension sonore pour illustrer la lutte territoriale entre Dunst et Cumberbatch. Même si on pense inévitablement au célèbre "Dueling Banjos" de Deliverance, Campion parvient à s'affranchir de cette référence écrasante, donne son propre cachet à la séquence en question et nous met dans sa poche sur ce coup-là.
On pourrait éventuellement commencer à chipoter sur l'implication du spectateur: certes, on est avec les personnages et les conditions de vie sonnent assez vrai, néanmoins on ne gobe jamais une seule seconde qu'on se trouve dans le Montana tant la totalité des paysages hurle Nouvelle Zélande en permanence (on se surprend même à guetter l'apparition d'un groupe de hobbits, on sait jamais). Mais bon, c'est assez accessoire au final.
Faisons abstraction, on avait dit.

Ok, où est le problème alors? Car oui, il y en a un, et massif, avec ça.
Il tient à la manière dont Campion manie la symbolique dans son récit.
Franchement, on se croirait dans un sketch ou une parodie tant les allusions à l'homosexualité des deux personnages principaux sombrent dans l'exagération et la caricature. Certain qu'il existe sur youtube un résumé du film monté sur du Village People.
Campion a la main lourde et donne constamment l'impression d'avoir pris le faux film de cow-boys gay de South Park comme un défi personnel, comme un sommet du genre à dépasser (il ne manque plus qu'une scène où ils mangent du pudding et on est bon).
Bref, elle tombe tête la première dans le piège qu'Ang Lee avait à l'époque su éviter avec son célèbre Brokeback Mountain: nous donner parfois l'envie de sourire au lieu de nous émouvoir. Et niveau adhésion au récit, ça ne pardonne pas.
Un peu dommage, car le scénario est assez retors et méritait davantage de subtilité.

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- T'as jamais pensé à te laisser pousser la moustache, ptit gars?

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Ven Mar 03, 2023 8:21 pm
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Message Re: Westerns: colt fumant, saloons et tumbleweed
Little Big Man d'Arthur Penn

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Revisionnage du standard absolu du western façon « Nouvel Hollywood », avec donc un regard critique sur l'Amérique et sa mythologie. A ce niveau, et dans le style spécifique de la « fausse biographie picaresque », on est à cent coudés au-dessus du surrestimé Forrest Gump.
Parce que justement, là où le film de Zemeckis est sans en avoir l'air un truc limite propagandiste (Même un neuneu peut devenir toutes les incarnations du héros américain, du champion de foot au self-made man, en passant par le soldat, et même quand il est outsider et marginal, il est un héros célébré par la TV), le film de Penn, lui, offre un regard distancié et ironique sur tout ça. Les personnages historique que Jack Crabb croise sont des caricatures (loin des figures statufiés de Gump), et Crabb lui-même, si il incarne aussi des figures archétypales du western (le bonimenteur, le pistolero, le colon, la tunique bleue, le trappeur) le fait toujours avec une dimension parodique. Même la figure du sage indien, à la fin, est gentillement désacralisée. (alors que l'honnêteté avec laquelle sont représentés ces indiens est, elle, plutôt prégnante)
Au final, Little Big Man se pose dans la continuité des westerns italiens, non pas juste par qu'il verse dans la comédie, mais parce qu'il prend l'Ouest, ses figures, son imaginaire, pour ce qu'ils sont : Une mythologie. Cette compréhension de ce que ce « roman national » a de fictionnel, est fictionnel, c'est ce qui manque peut-être à Forrest Gump (et à la très grande majorité des guignols qui parlent de « roman national »)

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Sam Mai 13, 2023 2:13 pm
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Madnum
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Localisation: Seeking Punks
Message Sacrilège
Aussi incroyable que cela puisse paraître, je ne suis pas fan des westerns de John Ford et pas du tout de John Wayne.
J'ai toujours trouvé un américanisme bas du front dans les oeuvres de ces gars. Un petit côté hypocrite dans la façon d'aborder les choses.
Trop américain.

Leone les a tous enterré.

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Ah, it's a question of methods. Everybody wants results but nobody wants to do what they have to do to get them done.


Sam Mai 13, 2023 6:17 pm
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