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Le genre à la française: oui, tu auras peur
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vendetta
Buffalo Kasso
Inscription: Sam Juin 03, 2006 3:14 am Messages: 815 Localisation: J'essaie d'arrêter
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 Le genre à la française: oui, tu auras peur
 - Emboîtez-moi le pas, ma mie, et laissez-vous conquérir par les merveilles indicibles dont notre patrimoine regorge!- Je sais pas. Y aura du pop-corn?Après les succès démentiels (  ) du topic du western, du topic du film de guerre, sans oublier du topic consacré à l'animation et j'en passe, je vous propose un "nouveau" sujet de conversation: le cinoche de genre bien de chez nous. Bon, dans un premier temps, je suis plutôt partisan qu'on se cantonne au fantastique pur et dur, au propos surnaturel assumé. Après, je suis pas sectaire: si vous avez envie d'étendre le débat à d'autres trucs (du serial killer crapuleux, du gore, etc), je vais pas râler. Pareil pour l'aspect pays d'origine: tant qu'on est dans le francophone, ça me va: Belgique, Suisse, Canada (et même les pays d'Afrique, soyons fous). Allez, on se lance: La Main Du Diable. Maurice Tourneur. 1943. En 1957, Jacques Tourneur réalise un des plus grands films fantastiques de tous les temps: Night Of The Demon, aussi connu sous le titre français bien plus adéquat de Rendez-Vous Avec La Peur. Une des séquences les plus terrifiantes de ce chef d’œuvre se déroule dans un inquiétant manoir: alors que le protagoniste visite la demeure de son principal suspect, une main se pose sur la rambarde de la cage d'escalier, juste dans le dos du héros. Et c'est là qu'est tout le génie: le contre-champ immédiat de ce plan nous montre qu'il n'y a strictement rien derrière le héros. Avec une simple main, Tourneur nous fait perdre absolument tous nos repères. Il pourrait nous suffire ici de dire que cette rare maestria, Maurice Tourneur la déployait déjà quatorze ans plus tôt dans le titanesque La Main Du Diable.Mais cela ne serait pas rendre justice au film de Tourneur père. Cela serait négliger de mentionner cette compréhension absolue de l'art secret de l'utilisation des clairs-obscurs. Cela serait passer sous silence ce respect, cette déférence permanente (et ô combien rare) pour l'aspect fantastique de son sujet: pas de second degré, pas de distance. Cela serait oublier de souligner le travail extrêmement subtil dans l'écriture du script, se basant certes sur La Main Enchantée de Gérard De Nerval (classique des classiques des nouvelles fantastiques françaises) mais sachant surtout s'inspirer des ambiances tendues de huis-clos présentes dans L'Homme Qui A Vu Le Diable de Gaston Leroux ou encore La Combe De L'Homme Mort de Charles Nodier. Cela serait sous-estimer l'impact du jeu pénétrant de Pierre Fresnay (auquel ressemble d'ailleurs étrangement Dana Andrews, le premier rôle de... Rendez-Vous Avec La Peur) et surtout d'un Pierre Léon Palau magistral, utilisant avec métier son apparence d'employé de banque on ne peut plus banal et passant en un éclair du sourire le plus patelin à la menace directe à peine camouflée. Oui, Jacques Tourneur avait décidément de qui tenir.  - Pouvez-vous me répéter le mot de passe? - Fidelio. - Ah. Bon, bin, c'est correct. Vous pouvez vous asseoir.
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"lets just be friends" = I hate you, but I want to keep enough contact with you to tear you up inside with grotesquely detailed stories of all the guys I screw.
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Mar Fév 21, 2023 10:16 pm |
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CHARLTON HESTON
Leprechaun
Inscription: Sam Juin 10, 2006 8:20 pm Messages: 542
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 Made in France,mossieurs!
 Et le post-apo? Car on a quand même un exemple national qui n'a vraiment rien d’embarrassant et que je trouve tout à fait réussi et original. Malevil bien sur (non,je ne parlait évidemment pas du film avec l'instit' dans une carrière) petite perle de l'année 1981. Son apocalypse nucléaire qui touche un univers rurale,suivant un petit groupe de survivants pour la plupart miraculeusement présent dans la cave d'une ferme lorsque tout explose, réussi à peindre un cadre vraiment angoissant et assez dépaysant, l'imagerie des catastrophes étant souvent en milieux urbain. La, pas de buildings éventrer et d'autoroutes tordues,mais une campagne française,présenter rapidement au début comme tout à fait bucolique, qui devient un paysage semi-lunaire et cendreux, d'autant plus laid et désespérant qu'il était avenant"avant". Les survivants,mener par un solide Serrault particulièrement sobre,paysan et maire de sa commune disparue (le casting est d'ailleurs une des réussites du film, peu de fausses notes) vont passer par différents stades d'angoisses mais aussi d'espoirs (les radiations,la contamination de l'eau,notamment de pluie, le retour de la lumière du jour,la mise bas de l'unique vache survivante -un cheval à aussi survécu- les tentatives de planter ce qui reste de graines.)  Évidemment,au fur et à mesure qu'ils amélioreront leur situation, ils attireront d'autres survivants qui les mettrons pour certains en danger et rencontreront des gens (au moins un, Trintignant sans surprise tailler pour le rôle) pour qui l'apocalypse à été une aubaine et l'occasion d'assoir leur autorité sur les plus faibles. Le film est assez connu je pense,mais pour ceux qui ne l'aurait pas vu,ça vaut le coup d’œil je trouve.
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Jeu Fév 23, 2023 10:33 pm |
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vendetta
Buffalo Kasso
Inscription: Sam Juin 03, 2006 3:14 am Messages: 815 Localisation: J'essaie d'arrêter
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 De la merde, oui, mais de la merde de chez nous!
Merci pour cette première réponse, Charlton! Très bon choix, d'ailleurs! J'en avais entendu parler, mais je ne savais pas qu'il disposait d'un casting aussi solide. A défaut de mater le film (trouvable sur le net, j'imagine?), faudrait déjà que je tente le roman, que j'ai depuis un bon moment à la maison sans l'avoir encore ouvert. Cela nous permet de rebondir sur un autre aspect du dossier, à savoir la façon dont le cinoche français n'exploite pas (ou, quand elle le fait, très mal) son propre patrimoine de littérature fantastique. Il y a beaucoup d'autres œuvres qui, entre de bonnes mains, pourraient donner des films tout à fait remarquables. Tout ce vivier dont on ne fait rien, c'en est déprimant. Là-dessus, contribution du jour! Celle-ci ne revient pas sur un film aussi intéressant que les deux premiers cités dans les posts précédents. Ceci dit, il constitue un assez bon résumé de pas mal de problèmes rencontrés avec la production du cinoche de genre français.  (cette affiche ignoble, quand même) (je comprends que le gamin ait refusé qu'on voit sa gueule sur ce truc et se soit barré) La Nuée. Just Philippot. 2020. Le lien entre le mal et les insectes est une vieille rengaine. Belzébuth n'est-il pas appelé le seigneur des mouches? N'est-il pas lui-même représenté comme une mouche gigantesque dans le célèbre Dictionnaire Infernal de Jacques Collin De Plancy? Cette approche sera d'ailleurs suivie dans l'exécrable L'Exorciste 2, L'Hérétique dans lequel les invasions de sauterelles sont censées être un des outils (voire une des incarnations) du démon. N'oublions pas non plus que dans son Histoire Et Chronologie Du Necronomicon, Lovecraft précise que le nom original de cet ouvrage mythique (et, pour ceux qui en douteraient encore, totalement inventé) est Kitab Al Azif. Et il va plus loin: en arabe, Al Azif ferait référence au bruissement que produisent les insectes pendant la nuit, son qui serait en fait le hurlement des djinns, des démons du désert. Ces éléments auraient pu constituer autant de pistes pertinentes pour nourrir le scénario de La Nuée, pour complexifier son interprétation. Pour lui donner un réel cachet fantastique, en somme. Il n'en sera malheureusement rien. En effet, pour son premier long métrage, Philippot préfère se focaliser sur la manière très factuelle dont sa protagoniste agricultrice se saigne aux quatre veines (au sens propre) pour sauver son exploitation d'entomoculture, plus précisément d'élevage de sauterelles, même si vu ce qui en est fait, cela pourrait aussi bien être des libellules ou des coccinelles. S'ensuivent des sous-intrigues tantôt sur la lutte compliquée de son héroïne pour faire accepter sa production par les autres exploitants locaux, tantôt sur la honte de la fille aînée face aux choix professionnels de sa mère, le tout bien entendu sur fond de difficultés financières rencontrées par la famille (le fils cadet participera-t-il à son onéreux stage de football?). Bref, les potards sont mis à fond sur l'aspect social de la chose (à ce titre, le slogan présent sur l'affiche est très parlant). Souci: La Nuée échoue constamment à ne fût-ce que partiellement impliquer son spectateur. L'angoisse matérielle? L'exploitation est bien trop impeccable pour générer le moindre sentiment de malaise pour le spectateur: la campagne est verte, il fait beau, on a limite envie de passer un w-e en RB&B dans la propriété. On est bien loin de la ferme cauchemardesque du recommandable Isolation, autre film s'attardant sur l'horreur du travail d'agriculteur (c'est froid, c'est sale, ça pue, ça hurle, ça vous prend tout et ne vous donne rien) qui avait au moins pour lui de réellement assumer son propos fantastique, contrairement à cette décevante Nuée. Le dégoût - bien naturel - provoqué par les sauterelles? Très franchement, certaines séquences de Fort Boyard sont plus flippantes que ce qui nous est proposé ici. Quant à l'aspect "genre" de La Nuée, il est particulièrement anecdotique: personnages-fonctions et scénario téléphoné (on vous garantit que rien ne vous surprendra ici) sont hélas au rendez-vous. Ne parlons même pas des effets spéciaux peu réussis (le budget avait ses limites, on s'en rend très vite compte). Finalement, le truc le plus fantastique dans tout ça, c'est que cette croûte ait pu remporter deux prix au festival du film de Gérardmer.  Cette chèvre a à peu près autant de chance de survivre jusqu'à la fin du film que vous de passer un bon moment devant ce truc.
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"lets just be friends" = I hate you, but I want to keep enough contact with you to tear you up inside with grotesquely detailed stories of all the guys I screw.
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Ven Fév 24, 2023 12:06 pm |
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vendetta
Buffalo Kasso
Inscription: Sam Juin 03, 2006 3:14 am Messages: 815 Localisation: J'essaie d'arrêter
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 Re: Le genre à la française: oui, tu auras peur
Jusqu'à présent sur ce topic, on a eu deux films intéressants pour un navet. Totalement inacceptable: il faut respecter la parité. Par conséquent... Derrière Les Murs. Julien Lacombe & Pascal Sid. 2011. Le pré-générique, louchant vaguement vers celui du chef d'oeuvre de Clayton Les Innocents, crée une sorte d'embryon de projet d'espoir. Aurait-on un film de genre réussi en France? L'attente insensée retombe aussi vite qu'elle est venue: malgré quelques plans assez chiadés (techniquement, il n'y aura d'ailleurs pas grand chose de négatif à dire de tout le film, c'est déjà ça), c'est mou, prévisible et fastidieux. On se résigne une fois encore à devoir avaler une nouvelle couleuvre lorsque soudain, votre cerveau vous envoie un signal impensable. Après vérification, il ne vous avait pas trompé: oui, les mots suivants sont bien discrètement glissés sur une feuille couverte de charabias: "Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn". Un coup d'oeil supplémentaire vous fait même découvrir les noms de Nyarlathotep et de Yog-Sothoth. Puis cela se précise: au-delà de la référence évidente à Shining, plus subtile à la Chute de la Maison Usher, c'est carrément à la nouvelle de Lovecraft Les Rats Dans Les Murs que le film fait allusion. Je rappelle pour mémoire que l'on se trouve dans un film français avec Laetitia Casta. Puis l'instant magique s'éteint: le rythme de plus en plus languissant, des erreurs de raccords assez gênantes, une interprétation aléatoire (Casta est beaucoup trop juste pour porter ce genre de projet sur ses épaules) et un scénario qui jette l'éponge après 40 minutes pour aller boire un verre nous remettent brutalement les pieds sur terre.  Sous cette baignoire, l'horreur suprême: encore un navet français. Cache-toi, Laetitia, cache-toi! (et fais pêter les boobs, si possible)
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Ven Mar 24, 2023 11:32 am |
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DoctorBenway
Leprechaun
Inscription: Jeu Oct 08, 2020 6:52 pm Messages: 783
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 Re: Le genre à la française: oui, tu auras peur
J'attends impatiemment que vous rematiez "Promenons nous dans les bois" 
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Ven Mar 24, 2023 5:59 pm |
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Moody
Moi je..
Inscription: Sam Juin 03, 2006 9:41 pm Messages: 1957
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 Re: Le genre à la française: oui, tu auras peur
Vu au ciné à sa sortie, et revu il y a une dizaine d'années...quelle idée.
_________________ Have you ever retired a human by mistake ?
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Ven Mar 24, 2023 6:01 pm |
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vendetta
Buffalo Kasso
Inscription: Sam Juin 03, 2006 3:14 am Messages: 815 Localisation: J'essaie d'arrêter
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 Ceci dit, je l'ai pas encore vu
DoctorBenway a écrit: J'attends impatiemment que vous rematiez "Promenons nous dans les bois"  
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Ven Mar 24, 2023 7:12 pm |
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vendetta
Buffalo Kasso
Inscription: Sam Juin 03, 2006 3:14 am Messages: 815 Localisation: J'essaie d'arrêter
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 Re: Le genre à la française: oui, tu auras peur
Retour à la qualité. Que dis-je? La qualité? Retour au chef d'oeuvre. Judex. Georges Franju. 1963. C'en est presque indécent de voir à quel point ça plane loin au-dessus de ce que le cinoche français actuel est capable de nous donner. On évolue carrément dans une autre galaxie en fait, tant Franju dépasse toutes nos attentes en terme de visuel. Évidemment, à ce titre, la scène bien connue du bal est une débauche vertigineuse de talent et de savoir-faire: alternant onirisme, surréalisme et fantasmagorie (en contemplant la foule de danseurs inexpressifs, aux mouvements mécaniques, que Judex traverse lentement, on ne peut s'empêcher de fugitivement penser à la version de Coctau de La Belle Et La Bête), le passage se pose là en modèle de cadrage (vous n'êtes pas près d'oublier cette première apparition de Judex) et reste un sommet absolu en terme de création d'atmosphère, avec le soutien non négligeable de la somptueuse partition de Maurice Jarre. Toute remarquable qu'elle puisse être, cette réussite esthétique est loin d'être le seul défi brillamment relevé par Franju et son équipe. En effet, la démarche, pourtant ultra casse-gueule, de rendre hommage à tout un pan du cinéma français, à savoir l'oeuvre de Feuillade (le Judex original, c'est lui!) et l'esprit serial qui l'habitait, est menée avec maestria de bout en bout du film. Ainsi, non content de filmer son remake (quel vilain mot pour une si belle oeuvre) dans un noir et blanc velouté, Franju va même jusqu'à y réintroduire les panneaux explicatifs typiques de l'époque du muet (enfin des petits cartons qu'on peut considérer avec bienveillance!). De la même manière, quitte à se la jouer serial, ce Judex version 1963 assume complètement le style scénaristique propre au genre: à nous les 10 000 rebondissements souvent complètement imprévisibles et/ou hallucinants, au risque d'ailleurs de nous faire sortir du récit tant les coïncidences se font parfois un peu grosses. L'équipe à l'écriture (dans laquelle figure le célèbre Francis Lacassin) renoue ainsi avec le style de Souvestre et Allain, les créateurs du sinistre Fantômas (ça n'est pas un hasard si on voit un des personnages de Judex lire avec passion une aventure de ce terrible maître du crime). Comment s'étonner dès lors de la cruauté saisissante que l'on retrouve lors de certains passages: par exemple, l'indifférence absolue avec laquelle un groupe de criminels balance - en plein jour! - une victime inconsciente au-dessus d'un pont laisse pantois. On le voit, le film de Franju ne manque pas de qualités. Et pourtant, on n'en a pas encore cité la principale: l'incroyable prestation de Francine Bergé, qui vole la vedette à absolument tout le monde, y compris au couple de protagonistes, plutôt fâlots. C'est simple: elle compose là une des plus grandes garces de l'histoire du cinéma. Jouant avec un métier incroyable sur son physique hors du commun - c'est une femme magnifique -, elle parvient à dessiner tantôt une attitude de dignité compassée (sa jeune gouvernante sage du début), tantôt une silhouette obscure dont il n'émane que danger et malice. Et que dire de son visage? Qu'il s'agisse d'une menace glacée, d'un mépris moqueur ou d'un sourire carrément démoniaque, il reste toujours fascinant dans ce qu'il promet sans encore montrer. Nous la voyons en tenue de nonne, nous la voyons en justaucorps noir digne de la légendaire Musidora, mais nous la voyons surtout pour ce qu'elle est indubitablement: la véritablement héroïne de ce film. Et même si elle perd sa dernière lutte contre la sculpturale Sylva Koscina, son incroyable interprétation nous remet inmanquablement en mémoire cette sombre citation du grand maître Robert Aickman, dans son exceptionnel récit Ringing The Changes. "At heart, women are creatures of darkness all the time." Vous n'êtes pas prêts pour ce que j'ai à vous montrer.
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Mer Avr 05, 2023 3:29 pm |
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Blue Boy
Critters
Inscription: Mer Avr 14, 2021 9:15 am Messages: 261
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 Re: Le genre à la française: oui, tu auras peur
J'ai vu le film Vermines et je suis plutôt partagé. Je lui reconnais des qualités avec ses araignées géantes, et le lieu ou cela se passe, une tour HLM, mais je trouve que l'on ai un peu sur sa faim. Il a de bonnes idées et de bons moments avec ces araignées, mais le problème c'est les personnages. Tant qu'ils ne sont pas confronté au danger ca passe mais a partir du moment, ou ils doivent survivre, je sens que cela sonne faux dans leurs réactions et leurs comportements.
Je vis dans une cité, et je n'ai pas cru à la manière de réagir des jeunes, malgré quelques scènes de flippes bien faite. Je trouve le film surestimé et je lui préfère Sting avec une araignée extraterrestre qui s'introduit dans le quotidien d'un petit immeuble, et va y semer le trouble. Ce film m'a beaucoup plus plu et si les personnages sont caricatures sur pattes avec des problemes de la vie vu et revu, ils restent néamoins attachant, voir amusant comme le dératiseur. Le film m'a beaucoup fait penser à Evil Dead Rises ou Criiters 3, ou un immeuble isolé est la proie de monstres voraces et belliqueux.
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Jeu Mai 16, 2024 12:47 pm |
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nosfé
Gremlins
Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm Messages: 816
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 Re: Le genre à la française: oui, tu auras peur
Baby Blood d'Alain Robak (1990)  Un des rares cas de cinéma gore français qui, si il apparaît à l'époque des Delicatessen et autres productions hexagonales iconoclastes (l'effet Production Canal+), appartient lui à une tendance plus indépendante et presque artisanale propre au genre. Donc oui, le film souffre d'un budget qu'on devine ridicule, d'une interprétation pas toujours heureuse, et d'un combo écriture/réalisation/effets qui sentent tous bon l'artisanat. Mais on est pas dans l'amateurisme non plus, ça ne tombe jamais dans le gonzo rigolard, et on trouve même quelques idées de plans bien cools. On pense pas mal au Rage de Cronenberg et à Braindead de Jackson, et si on y est certes pas au niveau qualitatif (et malgré de beaux efforts, au niveau gore), Baby Blood peut compter sur un beau capital sympathie pour ne pas avoir rougir de la comparaison. D'autant qu'en plus du physique « généreux » d'Emmanuelle Escourrou, on a des petits jeunes plein d'avenir qui passent faire coucou: Alain Chabat, Jean-Yves Lafesse, Jacques Audiard... Bref, c'est sympa!
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Dim Juil 07, 2024 5:02 pm |
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vendetta
Buffalo Kasso
Inscription: Sam Juin 03, 2006 3:14 am Messages: 815 Localisation: J'essaie d'arrêter
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 Re: Le genre à la française: oui, tu auras peur
Les Affamés. Robin Aubert. 2017. Bon, qu’on se rassure tout de suite, on n’est pas là pour causer du film du même nom avec Louane, sorti en 2018. On n’est pas contre les expérimentations cinématographiques, mais bon, à un moment, faut quand même tracer la ligne. Non, on va plutôt s’engager ici sur une toute autre voie que celle de la comédie générationnelle française (ce dernier créneau étant aussi connu sous la dénomination technique « mais c’est quoi cette merde ? »). Une voie très différente, donc, à savoir le film d’horreur canadien. A l’instar de ce que disait Philippe Geluck du cinéma inuit il y a quelques décennies, on connaît mal les films de genre québécois. En fait, à part le plutôt réussi 5150 Rue Des Ormes, qui gagnera d’ailleurs le Prix du Public lors de l’édition 2010 du festival du film fantastique de Gérardmer, il n’y a pas vraiment grand-chose qui vient à l’esprit dans le domaine. C’est donc la curiosité qui prédomine lorsqu’on se lance dans la vision des Affamés (qui, coïncidence, a également gagné le Prix du Public à Gérardmer, en 2018). Et clairement, c’est pas fou-fou, hein. Déjà, le sempiternel sujet des zombies est devenu au-delà du lassant. Une fois encore (la fois de trop ?), le spectateur se voit servir la même soupe tiède et sans sel, comme une litanie de passages obligés à caser les uns après les autres tant bien que mal sous peine de se voir retirer son label « AOC ». D’autre part, le budget est clairement un point délicat : en font foi des maquillages approximatifs et des lieux de tournage répétitifs (une parcelle forestière de moins d’un hectare pour les ¾ du film avec un dénouement dans une carrière abandonnée sous-louée à l’équipe de production d’un sentaï type Bioman). Après, tout n’est pas à jeter non plus. Il y a des idées chargées de potentiel, même si on peut regretter qu’elles n’accouchent pas de quoi que ce soit de probant au final : ainsi, la manière dont les « affamés » accumulent des objets (des chaises surtout) jusqu’à en faire de gigantesques monticules qu’ils observent immobiles ne laisse pas de nous intriguer. Les personnages, bien que parfois brossés à traits grossiers, sont relativement crédibles et attachants et sont servis par des acteurs non dénués de talent. Mais le véritable point positif du film, c’est son humour. Tantôt incongru : ne citons que le simplet qui passe son temps à faire sursauter tout le monde – un passe-temps on ne peut plus recommandable en période d’apocalypse zombie – et son hilarant sort final. Tantôt plus direct : les vannes à répétitions du protagoniste sur les médecins contribuent au moins autant à poser le personnage qu’à détendre l’atmosphère. Bref, si c’est très loin d’être le meilleur film de zombie que vous pourrez voir, ça vaut tout de même bien mieux que ce que le cinoche hexagonal a pu nous balancer sur le sujet (souvenez-vous de Mutants et pleurez/riez).  Plutôt intense, la partie de chaises musicales pour l'anniversaire de la petite.
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Mer Déc 11, 2024 3:18 pm |
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