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 Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...) 
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Buffalo Kasso
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
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Si Tu Tends L'Oreille. Yoshifumi Kondo. 1995.

Dans la prestigieuse histoire du studio Ghibli, le long métrage d'animation Si Tu Tends L'Oreille tient une place toute particulière et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, parce que c'est le premier Ghibli pour lequel a été utilisée la technique d'animation par ordinateur.
Ensuite, parce qu'il s'agit du premier film du studio dont le réalisateur est une autre personne que le célèbre duo Miyazaki / Takahata.
Alors, certes, Je Peux Entendre L'Océan (dont le réalisateur était Tomomi Mochizuki) précède Si Tu Tends L'Oreille de deux années, mais il s'agit d'un téléfilm et non d'un film. (OUI, la nuance compte, OUI).
Autre point capital: l'identité de ce réalisateur. En effet, Yoshifumi Kondo n'était pas n'importe qui: animateur-clé sur des dessins animés nous ayant bercé tels que Tom Sawyer ou Sherlock Holmes, ayant tenu des rôles importants sur la quasi-totalité de films précédents du studio, Kondo était à l'époque considéré comme rien moins que le successeur potentiel de Miyazaki en tant que figure de proue de la maison Ghibli. Imaginez le statut... et la pression qui va avec.
Enfin, Si Tu Tends L'Oreille restera pour toujours le premier et unique long métrage d'animation dirigé par Kondo: malheureusement, ce dernier décédera trois ans plus tard, avant d'avoir pu accoucher de tous les projets qu'il portait certainement encore en lui. Devant un départ aussi prématuré, difficile de ne pas penser à Satoshi Kon, autre maître de l'animation qui nous a quitté bien trop tôt.

Voilà pour le contexte. Et à tous points de vue, Si Tu Tends L'Oreille est à la hauteur de celui-ci.
Au niveau technique, déjà: Kondo a passé des nuits blanches à apprivoiser les ordinateurs avec lesquels son équipe va travailler, ce qui lui permet de tirer le maximum des nouvelles possibilités d'animation offertes par ce procédé. De la même manière, Kondo intègre avec brio dans son film l'univers pictural "Iblard", une création du peintre Naohisa Inoue, et s'en sert avec intelligence pour souligner le contraste entre d'une part la réalité urbaine très concrète dans laquelle les protagonistes évoluent et d'autre part le monde très coloré sorti de l'imagination de la jeune héroïne Shizuku.

La technique est au rendez-vous, donc, mais c'est surtout au niveau du contenu que le film de kondo reste dans la mémoire du spectateur.
En effet, le réalisateur aborde résolument le genre de la romance adolescente et par-là même suit le sillon déjà tracé par Je Peux Entendre L'Océan, sorti deux années auparavant.
Cependant, dans cet exercice délicat, Si Tu Tends L'Oreille se montre plus intéressant que son prédécesseur.
Plus complet, plus subtil, plus convaincant, plus émouvant, Si Tu Tends L'Oreille atteint un meilleur équilibre entre contemplation, description authentique d'une atmosphère estudiantine plus lointaine qu'on veut bien l'admettre et avancée de l'intrigue.
Ajoutons tout de même que cela ne retire rien aux qualités déjà remarquables du film de Mochizuki, dont la moindre n'est pas d'avoir précisément balisé le terrain pour le projet de Kondo.
Toujours est-il que ce dernier relève le défi du genre et nous offre une relation amoureuse très crédible entre les jeunes gens Shizuku et Seiji, tout en l'infusant constamment de la thématique de l'accomplissement.
Sans jamais alourdir son récit, Kondo montre des personnages qui tantôt ont trouvé leur place et, partant, une certaine forme de sérénité (le papa de Shizuku, le grand-père de Seiji) et tantôt sont prêts à se remettre en question pour avancer vers leurs objectifs (la maman de Shizuku qui a repris ses études, Seiji qui bien que tout dévoué à son ambition de devenir luthier n'oublie pas non plus d'écouter ce qui lui dit son coeur).
Et, bien sûr, il y a Shizuku, à la croisée des chemins, partagée entre ambition littéraire et incontournables obligations scolaires
Subtil, Kondo ne juge jamais ses personnages et leur laisse à tous une porte de sortie potentiellement heureuse et épanouissante.
Il se montre ainsi tout à fait digne des espérances qui étaient placées en lui.

A la vision de Si Tu Tends L'Oreille, une question se précise: la veine la moins connue, la moins renommée de Ghibli serait-elle la plus riche?
Il n'est pas interdit de le penser.


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Maman, connais-tu le syndrome de Diogène?

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Dim Juil 03, 2022 2:23 am
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
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Il y a du bon et du mauvais, dans ce film - les deux aspects recoupant d'ailleurs souvent (mais pas toujours) ceux du premier opus. Dans les mauvais côtés, on a toujours trop de chansons, surtout au début où on en a 4 qui se succèdent avec de très courtes interruptions. La plupart ne sont d'ailleurs pas marquantes, à l'exception de Show yourself, qui est le Let it go de cette suite - en moins entêtant quand même, ouf !
Le deuxième point faible, c'est toujours Olaf, sidekick relou, très présent et pas drôle - exactement comme dans le premier film. Il était particulièrement pénible pendant le voyage en chariot.
Point faible inhérent au scénario du film, cette fois-ci, le retcon, qui remet en cause certains éléments du premier film : ça n'est pas vraiment contradictoire, mais il y avait peut-être moyen de faire autre chose.

Mais il y a aussi du bon : d'abord, le film est beau, très beau même ; et superbe par moments, principalement quand Elsa utilise ses pouvoirs ; mention spéciale pour la très réussie scène de domptage du cheval aquatique :

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Ensuite, les relations entre les personnages sont toujours excellentes et touchantes : la relation sororale toujours forte entre Elsa et Anna comme l'amour que Kristoff éprouve pour Anna, sa maladresse le rendant touchant. L'histoire aussi est très bonne : pas de véritable méchant cette fois-ci, sauf dans le passé ; mais une bonne progression qui fait que, hormis au début, durant les chansons et lors des scènes avec Olaf - ce qui fait quand même des exceptions notables -, on ne s'ennuie pas au visionnage.

4/6


Dim Juil 10, 2022 5:40 pm
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Le Tableau de Jean-François Laguionie
Ben c'était sympa. Ca commence comme une fable plutôt bien pensée (bien qu'un peu naïve) sur le racisme et la discrimination pour devenir une réflexion sur la création (tant dans la difficulté de celle-ci que sur le côté quasi-divin qu'elle octroie) et même l'intertextualité via le passage d'un tableau à un autre.
Esthétiquement, vu le sujet, ça se doit d'être joli, et même si on perd parfois de la texture des personnages peints, ça reste séduisant, et on sent autant l'influence de Paul Grimault (il y a une vibe Le Roi et l'Oiseau dans la première partie du film) que celle de grand noms de la peinture (Chagall, Matisse, toussa toussa)
Bref, il y a des trucs qui ne marchent pas, des trous de cohérence (c'est qui/quoi cette faucheuse qui poursuit sans raison les personnages?), mais c'est mignon, et si ça peut intéresser des mômes à la peinture...

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Jeu Juil 14, 2022 8:56 pm
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Buffalo Kasso
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
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The House. Emma De Swaef & Marc James Roels ; Niki Lindroth Von Bahr ; Paloma Baeza. 2022.

Il est vraiment sorti de nulle part, celui-là. On l'a absolument pas vu arriver.
Mais il fait beaucoup de bien. En effet, ça fait un petit moment qu'on se dit que Netflix est en train de délaisser le terrain du fantastique bien fait réalisé par des connaisseurs amoureux du genre pour mieux privilégier les projets respectant à la lettre le cahier des charges orienté wokistan.
Bon, il reste évidemment Mike Flanagan qui tient tout seul la baraque, on est bien d'accord, mais c'est un peu l'arbre qui cache la forêt.
Et puis débarque The House, film qui nous cueille dans notre angle mort.
Jugez plutôt: non seulement c'est une œuvre en stop-motion (une technique exigeante dont il est délicat de tirer le meilleur parti) mais en plus, il s'agit d'un film à sketches, catégorie ultra casse-gueule qu'on n'avait plus vraiment vu mise en avant depuis un sale bail.
Le tout dans un projet résolument orienté fantastique, dans la plus diverse acception que ce terme peut endosser. Voilà qui se pose là en terme de dossier improbable et audacieux.
Grand jeu, donc.

Et bien, parfois, le risque paie: ça marche. Bon, ça ne fait pas sauter la banque, mais le croupier va clairement devoir cracher une belle somme au bassinet.
Chacun aura bien évidemment son segment préféré selon sa propre sensibilité et son rapport au genre abordé.
En effet, chacun des trois "sketches" a son atmosphère, son approche, ses inspirations cinématographiques ou littéraires.
Ceci dit, l'équipe derrière The House a également compris que si soigner chacune des histoires est la condition nécessaire pour que le film reste ne fût-ce que partiellement dans la mémoire du spectateur, c'est en reliant les différents segments par un fil rouge, un socle commun que l'on obtient la condition suffisante pour aboutir à une œuvre complète.
Bref, l'équipe du film veut clairement que The House représente davantage que la somme de ses parties.

Revenons sur les trois différents sketches.
Le premier - sans doute le plus réussi - est également le plus "classique".
Une famille modeste investit une gigantesque maison qu'un étrange "mécène" leur a gratuitement confié. Très vite, les choses prennent un tour inquiétant.
"Classique", disions-nous. En effet: le segment met en scène certains clichés du fantastique.
Le pacte conclu à minuit dans une sombre forêt, les jeunes enfants qui comprennent la menace surnaturelle avant que leurs parents n'en prennent la pleine mesure, l'antagoniste démoniaque.
Du déjà vu, certes, mais abordé avec un sérieux, une foi presque, assez rafraîchissant. Pas de rire intempestif pour désamorcer la tension. On est juste dans un conte dont le dénouement reste incertain jusqu'au bout.
Niveau référence, si on se surprend à penser au magnifique Compagnie Des Loups de Jordan (chef d’œuvre qu'on ne présente plus), c'est davantage vers la littérature qu'on se tourne irrésistiblement. Le nom flamand/hollandais de l'antagoniste renvoie ainsi aux anciens contes d'horreur de la Nouvelle Angleterre dont Hawthorne est un des plus illustres héraut.
L'école belge du fantastique est également constamment en embuscade.

Le second "sketch" envisage un tout autre chemin et illustre le cauchemar économique et social qui peut s'attacher au secteur immobilier moderne. Bien que ne lâchant jamais un propos actuel, ce second segment nous prend une nouvelle fois à revers de par son inspiration avouée de la célèbre Métamorphose de Kafka. Les rats, les cafards et autres vermines s'agitent devant nos yeux étonnés et nous plongent dans une autre version de l'enfer.

Enfin, la troisième histoire se montre peut-être plus insaisissable, plus impalpable que les deux précédentes. Mais malgré son ton globalement pessimiste (le combat est déjà joué, il n'y a plus rien à faire si ce n'est accepter l'inévitable), il nous laisse sur une note d'espoir et de renaissance.
Bref, après Hill House et Bly Manor (et en attendant la Maison Usher), Netflix affirme ici une nouvelle fois à toute la concurrence que le secteur de la Maison Hantée est sa chasse privée. Et au vu de The House, on ne peut qu'abonder dans leur sens.


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Et donc, je dois juste hypothéquer l'âme de tous les membres de ma famille pour obtenir cette maison? Mais... Mais... C'est UNE AFFAIRE EN OR!

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Jeu Sep 22, 2022 11:01 pm
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Critters

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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
La bande annonce du film Mario :

Ca s'annonce très sympathique. Le passage avec Bowser est particulièrement réussi.


Sam Oct 08, 2022 9:11 am
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Buffalo Kasso
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
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Kiki La Petite Sorcière. Hayao Miyazaki. 1989.

On a souvent tendance à considérer que le style, la « signature » caractérisant le studio Ghibli est le sentiment d’émerveillement, de magie, que ses films suscitent presque immanquablement chez ses spectateurs. Le cinquième long-métrage d’Hayao Miyazaki n’y fait pas exception : comment s’attendre à autre chose de la part d’une histoire de sorcière ?
Pourtant, ce qui prévaut surtout une fois achevée la vision de Kiki, c’est un indéfinissable sentiment de nostalgie. Pas tellement pour un endroit particulier (la ville de Koriko nous propulse certes vers une douceur de vivre en partie méditerranéenne, mais elle est composée de trop d'éléments très différents les uns des autres pour réellement correspondre à une cité bien définie), ni pour une époque (là encore, il est difficile de donner à Kiki un contexte temporel bien précis).
L'origine de ce sentiment est plutôt à rechercher en nous-mêmes: à la vision de Kiki, on retrouve quelque chose qu'on a égaré sans pour autant le perdre. Oh, pas l'innocence (ne soyons pas ridiculement grandiloquents, on n'est pas chez les inrocks) ni même notre jeunesse (allez, on peut faire mieux que ça, on n'est pas au Cercle). Non, plutôt quelque chose comme... notre énergie. Notre manière de considérer les obstacles comme des défis plutôt que comme des murs. Et notre confiance aussi. Surtout elle, peut-être.

Il y a de la nostalgie dans Kiki, donc, mais certainement pas du passéisme.
Un exemple entre mille: sans jamais surjouer la notion d’ « empowerment » féminin (carte que nombre de productions récentes jouent à fond les ballons pour mieux tenter de faire oublier leur très manifeste médiocrité artistique, sans même mentionner leur indigence scénaristique), Miyazaki met en scène un personnage féminin d’autant plus complexe qu’il est en maturation. Kiki s'accomplira ainsi, non en écrasant un opposant mais plutôt en se remettant en question et en acceptant que ce qui lui fait si peur est aussi sa plus grande force.
Très beau film.


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Une sorcière en plein songe d'une nuit d'été...

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Jeu Fév 02, 2023 12:29 am
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Ghoulies
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Mes avis détaillés sur les derniers films d'animation que j'ai vu au cinéma:

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Le Chat Potté 2

Absolument REMARQUABLE :D .

Pourtant vous savez à la base, je ne suis pas un grand féru de la saga Shrek: j'aime bien le premier opus de l'ogre vert mais sans plus (parfois drôle mais rarement hilarant) et j'ai détesté Shrek 2 que j'ai trouvé affligeant et ennuyeux à mourir, l'unique personnage inédit que j'ai sincèrement apprécié étant le chat potté.

J'ai vu environ il y a de cela deux semaines sur Netflix le premier film du Chat Potté que j'ai trouvé ma foi assez bon et plaisant: il est dénué du cynisme un peu énervant des films de Shrek, l'humour fonctionne bien et le flash back nous narrant le passé de notre aventurier félin est très intéressant.

Mais alors là le Chat Potté 2 la dernière quête...

Il atomise totalement les "doigts dans le museau" le premier volet.

Déjà d'une part la direction artistique est véritablement éblouissante: on sent que Spider-Man into the Spider Verse est passé par là et a influencé les studios Dreamworks, l'animation est d'une fluidité époustouflante et nous en met plein les yeux et le character design est magnifique.

Quant aux scènes d'action, elles sont d'une efficacité à couper le souffle: rien que la scène de combat d'introduction du film où notre valeureux héros combat un golem me rappela avec bonheur le duel titanesque dans la banque ayant opposé Spider-Man au docteur Octopus dans Spider-Man 2 de Sam Raimi ! :D

Après, ce que je trouve intéressant, c'est que ce long métrage va bien au delà du simple "divertissement".

Le Chat potté est un héros intrépide qui se rit du danger et qui ne craint pas la Mort (du moins au début du récit)... mais on se rend compte qu'il a déjà perdu ses 8 vies précédentes, et pour des raisons totalement stupides.

C'est un chat qui a brûlé la chandelle par les deux bouts, et, au fil de sa quête, il réalise qu'il ne peut plus courir de risques inconsidérés car sinon, ce serait la fin définitive pour lui. On le voit frémir face à certains dangers qu'il ne peut anticiper, ce qui l'humanise beaucoup.

Pour les autres personnages, Kitty l'élue de son coeur demeure fidèle à elle même: indépendante, fière, mais néanmoins courageuse et sensible.

Périto le petit chien plein d'entrain qui est le sidekick comique se révèle étonnamment bien écrit: il est extrêmement attachant, croque la vie à pleines dents et sa bonne humeur communicative le rend attendrissant et il n'est jamais lourd. Et son passé (dont je ne révélerai rien) le rend très touchant. Ce n'est aucunement un boulet et il fait vraiment avancer l'histoire.

Pour les antagonistes Jack Horner est un excellent méchant: intelligent, cruel, rusé et réfléchi, sachant s'adapter en fonction de la situation... Et il se moque éperdument de causer des dommages "collatéraux", du moment qu'il parvient à ses fins. C'est rafraîchissant de voir un bad Guy assumer ce qu'il est sans cacher sa vraie nature. Ce n'est pas que je n'aime pas les antagonistes ambigus, mais voir une vraie crapule sans foi ni loi de temps en temps, c'est bien aussi.

Mais le personnage le plus marquant du long métrage est indéniablement... LE LOUP.

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Mon dieu, LE LOUP...
Cela faisait bien bien longtemps que je n'ai plus vu un méchant aussi terrifiant (oui, il m'a réellement fait peur) dans un film d'animation occidental.
Il est extrêmement rusé, intelligent, plein d'assurance, surpuissant, déterminé, imprévisible et sinistre à souhait.

Il constitue la nemesis ULTIME du chat potté, tant il surclasse totalement le félin aventurier aussi bien au niveau de la force que de la vitesse.

Et son sifflement lugubre annonçant chacune de ses venues est glaçant et totalement inoubliable.

Je pense que la dernière fois que j'ai vu un méchant aussi effrayant dans un film d'animation américain, c'était l'épouvantable et cauchemardesque Hellhound dans Charlie mon héros de Don Bluth et encore il n'apparaissait que quelques secondes, alors qu'ici, le Loup est nettement plus présent, sans jamais être envahissant.

Le Chat Potté 2 est une magistrale réussite: il est audacieux, épique, palpitant, drôle, effrayant, émouvant et passionnant de bout en bout.

En bref, son succès critique comme public sont amplement mérités.

Je le conseille vivement ! :D


Sam Mar 04, 2023 12:52 pm
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
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Suzume

Réalisation: Makoto Shinkai

Bien que le dernier long métrage en date de Makoto Shinkai sorte officiellement au cinéma en France le 12 avril prochain, j'ai pu acheter et réserver ma place pour l'avant première qui eut lieu à UGC Normandie à Paris le 27 février dernier. :)

Je vais pour ma part juste faire part de mon ressenti au sujet de ce film et ne pas faire de spoilers.

Déjà techniquement parlant, Suzume est une réussite éblouissante: le character design est absolument magnifique les personnages étant à la fois beaux et expressifs et l'animation est d'une fluidité sidérante qui nous a cloué sur nos sièges, je trouve que Shinkai s'est encore surpassé dans ce registre. A ce titre, dans certaines scènes axées sur Suzume, la gestuelle de notre héroïne est d'un réalisme saisissant. :)

En ce qui concerne les décors, ils sont tout simplement somptueux et extrêmement détaillés et constituent un émerveillement perpétuel pour les yeux :D .


Au sujet des qualités du film, je dirai que l'un des atouts majeurs de celui-ci, c'est son humour. En effet, Suzume, est, et de loin, le film le plus drôle de Shinkai ! :D Le récit regorge de gags visuels, de quiproquos et de répliques comiques qui nous ont valu à Yakou et moi ainsi qu'à d'innombrables spectateurs beaucoup de crises de fou rire ! :lol:

A ce titre, Serizawa, le meilleur ami de Sôta, l'un des protagonistes du film est tout bonnement impayable ! :lol:

Quant aux personnages principaux, Suzumé est une héroïne absolument formidable :D . Bien qu'elle soit parfois gaffeuse et maladroite, c'est également une jeune fille intelligente, douce, drôle, sensible, déterminée et qui peut se montrer très courageuse.
Pour ma part, je me suis immédiatement attaché à elle, elle est réellement adorable et très touchante.

Sôta, le beau ténébreux quant à lui ressemble de prime abord à un playboy classique, mais il s'avère très marrant à beaucoup de moments et dévoile ainsi certaines fêlures l'humanisant énormément...

Au sujet du récit, je sais que certains spectateurs avaient reproché aux Enfants du Temps de trop ressembler à Your Name.

Je trouve pour ma part que Suzume parvient à très bien se démarquer de ses illustres prédécesseurs: il est un peu plus sombre, plus spectaculaire (les scènes d'action ou catastrophe nous en mettent plein la vue), mais est également bien plus drôle.
Mais le film sait se montrer aussi à de nombreux moments extrêmement émouvant, voire bouleversant, on éprouve beaucoup d'empathie envers Suzume et Sôta face aux épreuves qu'ils doivent surmonter au cours de leur périple.

Pour ma part, j'ai été absolument enchanté par Suzume: le film m'a passionné, ému, fait rire, vibrer et rêver...

Personnellement, je le considère comme un nouveau chef d'oeuvre de Makoto Shinkai et il s'est montré à la hauteur des espoirs que j'ai placé en lui. :D.

C'est pour le moment, mon film d'animation coup de coeur de l'année ! :D

Je vous le recommande vivement ! :D Quand il sera à l'affiche, foncez le voir, c'est le genre de film à découvrir ABSOLUMENT au cinéma sur écran géant ! :D

Sinon pour cette avant première, au même titre que City Hunter Nicky Larson Private Eyes de Kenji Kodama et Belle de Mamoru Hosoda, le public a été très respectueux au cours de la projection et fit un tonnerre d'applaudissements à la fin ! :D

Mr Shinkai d'ailleurs a pris le temps de répondre aux questions du public et on le sentait ému et touché par l'engouement que son dernier film a suscité auprès des spectateurs... :D


Sam Mar 04, 2023 12:54 pm
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Yeah!

Ton retour sur Le Chat Potté 2, Cool Attitude, rejoint ceux que j'ai déjà lus ici et là.
Et du coup, me voilà bien intrigué: alors que l'univers de Shrek me laisse complètement froid, la curiosité me pousse de plus en plus à le tenter, ce fameux Chat Potté.

Super nouvelle pour Suzume, sinon! Moi qui n'ai même pas encore vu Les Enfants Du Temps, voilà que j'ai deux super films supplémentaires à découvrir. Va vraiment falloir que je trouve un moyen pour élargir mon agenda.

Bon, sur ce, contribution du jour:

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How To Train Your Dragon: The Hidden World. Dean DeBlois. 2019.

Pas besoin d'être un cinéphile averti pour connaître le fameux dicton: "plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film". Et c'est très précisément là-dessus que se tient un reproche récurrent envers ce dernier épisode de la franchise "Dragons", à savoir que l'adversaire des protagonistes est un décalque du méchant déjà pas vraiment remarquable du deuxième opus, décalque peu mémorable qui plus est.
Si cet argument est, avouons-le, loin d'être infondé, s'en tenir là serait cependant regarder par le petit bout de la lorgnette. Il convient d'aller un peu plus loin dans l'analyse de la situation.
Car la réelle histoire racontée non seulement par ce troisième film, mais bien par toute la saga à laquelle ce Hidden World appartient n'est pas tant l'opposition du duo Harold / Croqmou avec là un dragon géant, ici un dresseur de dragons hostile ou là encore un néo-esclavagiste de dragons mais bien plutôt la lente maturation d'un homme à travers mille et une épreuves.

Ainsi, le réel adversaire du premier opus est avant tout la peur de l'autre - l'opposition apparemment irréconciliable entre hommes et dragons - doublée de la terreur (ressentie par Harold) de ne jamais parvenir à s'intégrer dans la communauté (ce qui, à tout prendre, n'est jamais qu'une manière différente de dénommer la peur de l'autre). C'est en comprenant et, mieux, en montrant, au mépris de sa vie, que cette première crainte ne fait que détruire ceux qui y adhérent que Harold surmonte sa propre hantise de solitude et trouve sa place dans le monde.

Le deuxième épisode approfondissait les enjeux en confrontant le héro à la gestion de la séparation, pour le meilleur (les retrouvailles avec sa maman) ou pour le pire (la perte impossible de la figure paternelle de Stoick).
C'est en endossant le manteau non seulement du deuil mais encore des responsabilités que celui-ci lui remet que Harold transcendera une fois encore l'adversité.

Que pouvait donc nous raconter ce troisième et dernier opus?
Comment boucler la boucle?
Quelle crainte pourrait-on considérer comme plus insurmontable que la peur des autres ou de la mort?
La réponse est aussi simple qu'évidente: la peur de soi-même. La peur de devoir accepter l'échec. La peur du changement. La peur de la vie, tout simplement.
C'est en admettant qu'il y a certaines choses contre lesquelles on ne peut pas gagner que Harold achève son long chemin vers l'âge adulte.
Alors que la version dévoyée de lui-même cherche à l'entraîner à sa perte tout en lui arrachant symboliquement ses ailes, Harold plonge le visage serein. Il a fait son choix. Par son renoncement altruiste à tout ce qu'il était, par cet acte de foi, il s'accomplit définitivement. Et le dernier lien avec cette vie d'avant est rompu lorsqu'il dénoue la sangle de sa jambe artificielle: cela signifie certes son salut mais aussi la perte de sa relation privilégiée avec Croqmou.
La séparation de nos deux héros se fera d'ailleurs en miroir parfait de leur premier contact, la main et le visage s'éloignant l'un de l'autre.
Redevenu uniquement à lui-même, Harold peut alors se donner à nouveau à quelqu'un d'autre: la belle Astrid.
Oui, la boucle est bouclée... mais les histoires continuent toujours un peu plus loin.
On se fait donc un petit plaisir devant un aperçu de la vie d'après: Harold a enfin trouvé quelque chose qu'il cherchait depuis le début. Quelque chose qui est le dernier mot prononcé au cours de cette saga: la paix.


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Sam Mar 04, 2023 2:09 pm
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Mary et la Fleur de la sorcière d'Hiromasa Yonebayashi

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un film fait par le studio Ponoc, crée par d'anciens de chez Ghibli, et ça sent. Parce que passé le postulat de départ assez habituel (une gamine délaissée découvre un monde imaginaire et secret, soit le point de départ de 90% des trucs fantasy pour mômes), on pense beaucoup à Kiki, à Chihiro, au Château Ambulant, et j'en passe (notamment Harry Potter, parce qu'on cause université de sorciers. Mais là, Harry et ses postes sont sous acides) Pas les références les plus abordables donc, mais le film tient le niveau, et si c'est assez balisé dans son déroulé, c'est sympa, attachant, mignon, et réussi visuellement. On se pose juste la question de la perception par un public enfantin de certaines idées particulièrement perchées et psychédéliques qui, si elles s'appuyent sur des couleurs criardes, sont quand même assez tordues. Mais bon, les mômes sont bien moins dans l'analyse, normalement...

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Jeu Mai 18, 2023 11:02 am
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
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Magical Doremi est une série de magical girls des années 90-2000, racontant l'histoire de petites filles devenues apprenties-sorcières. On y trouvait de nombreux moments délirants mais aussi d'autres plus durs, axés sur certains thèmes de société, des passages touchants et des personnages et des situations évoluant au fil de ses 4 saisons . De quoi marquer ceux qui l'ont vue, qu'ils aient été enfants ou même adultes (je l'ai découverte à l'occasion de sa diffusion sur France 5, alors que je n'étais pas loin de la trentaine).

Je suis donc content d'avoir enfin pu regarder Magical Doremi - à la recherche des apprenties sorcières, même si ça n'est pas vraiment (mais un peu quand même) un film de Magical Doremi mais un hommage à cette série, qui a marqué les trois héroïnes du film dans leur enfance.

Celles-ci sont maintenant 3 femmes adultes, connaissant des difficultés dans leur vie amoureuse et/ou professionnelle. Leur amour de la série va les réunir et les pousser à devenir amies et les parallèles qu'elles vont trouver entre les situations qu'elles vivent et les thèmes du dessin animé vont les aider à changer, non sans difficultés.

C'est un très beau film. J'aurais aimé retrouvé les personnages de la série mais ce film nous en fait bien retrouver l'ambiance et les thèmes, avec des moments touchants et durs parfois (la dispute entre Mire et Reika), d'autres plus poétiques (le magical stage, la fin), et pas mal de moments drôles ou entraînants autour des 3 héroïnes et des personnages plus ou moins sympathiques qu'elles fréquentent. Le tout avec des références régulières mais pas envahissantes à la série, qui sont là quand il le faut, de façon implicite (il y a régulièrement des reprises des musiques, qui sont un des points forts de Magical Doremi) ou explicite, quand Mire, Sora et Reika vont voir des lieux emblématiques qui ont inspiré le dessin animé ou que les héroïnes de celui-ci ont visité.

Du côté de l'édition, on a droit à un joli coffret, et surtout, pour l'édition collector, à un livret intéressant avec notamment des interviews des réalisateurs, de la productrice et de la scénariste. En revanche, ne pas avoir sous-titré les (maigres) bonus vidéos est quand même une faute assez grossière de la part d'Alltheanime.


Dim Juin 11, 2023 4:42 pm
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Leprechaun
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Belle de Mamoru Hosoda
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Le film part avec de gros handicaps : Déjà, c'est un animé où ça chante. Pire, ça nous vend encore une histoire de personnage effacé s'épanouissant via la chanson. Et circonstance aggravante, c'est la crispante Louane qui fait la VF. Ensuite, ça se pose comme une relecture de La Belle et la Bête, soit un truc déjà usé jusqu'à la corde.
Heureusement, c'est aussi tout autre chose. Heureusement, Belle évoque aussi internet et l'imaginaire (traitant ceux-ci comme d'authentiques univers parallèles) et évoque les émois adolescents, soit des thèmes que l'animation japonaise en général et Hosoda en particulier abordent avec beaucoup plus de talent et de justesse que la quasi-totalité des productions occidentales.
De fait, Belle est au final réellement pertinent dans son évocation de La Belle et la Bête. Parce que c'est ça, la vie virtuelle et les réseaux sociaux (représenté ici comme une ville flottante, certes aérienne et bigarrée, mais aussi foncièrement oppressante dans sa multitude) : les monstres ne sont pas forcément monstres, les belles pas forcément belles, et ce voile d'apparence peut être autant piège que catharsis, ouverture à la vie autant que travail de deuil ou pulsion de mort.

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Jeu Juin 15, 2023 6:44 pm
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Buffalo Kasso
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
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Drifting Home / Les Murs Vagabonds. Hiroyasu Ishida. 2022.

La citation est très connue, même si son auteur l'est sans doute moins:
"Dieu, donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux et la sagesse d'en connaître la différence".
Reinhold Niebuhr

Avec son deuxième long métrage d'animation, Ishida illustre cette célèbre prière avec une acuité rare pour quelqu'un d'aussi jeune (il n'a que 34 ans).
Par là même, il confirme toutes les promesses qu'il avait déjà esquissées dans son coup d'essai / coup de maître qu'était l'extraordinaire surprise Penguin Highway / Le Mystère Des Pingouins, sorti quatre années auparavant.

Commençons par un léger caveat (qui sera d'ailleurs le seul): niveau character design, c'est un poil générique.
Pour le reste, Ishida frappe fort. Narrativement, c'est audacieux, ambitieux et d'une redoutable maturité.
Et c'est bien le minimum nécessaire quand on se penche sur les thématiques déployées au cours du récit: existentialisme, quête d'appartenance, métempsychose, passage à l'âge adulte.
Oui, carrément. Ces sujets au potentiel déjà très riche se voient encore nuancés par l'animisme tout oriental qui offre un cadre, un canevas à toute l'intrigue.
Et aussi, et surtout, Ishida nous parle avec une immense délicatesse d'une notion plus que jamais essentielle à notre équilibre mental: le lâcher prise.
Mais loin d'assimiler celui-ci à une forme d'abandon aussi confortable que coupable, il nous martèle que ce qu'on choisit de "lâcher" est précisément ce qui nous définit. Corollaire: si le lâcher prise est capital pour notre psyché, il est tout aussi vital que nous nous battions de toutes nos forces pour ce à quoi nous ne renonçons pas. Mais alors, comment faire la différence?
Comment distinguer ce qui nous cloue au sol de ce qui nous permet d'aller de l'avant? On en revient à la grande question ouvrant le présent propos.
Ishida ne nous impose aucune réponse mais nous donne néanmoins un indice: il faut avant tout écouter notre humanité. Et comprendre lorsque celle-ci nous murmure ce qui fait que nous sommes qui nous sommes.

En bref, avec Penguin Highway, Ishida nous avait fait une version tout public du fascinant Annihilationde Garland.
Ici, il maintient l'effort en nous proposant un mix vertigineux - et pourtant toujours aussi accessible - entre d'une part des films du studio Pixar tels qu'Inside Out ou encore Là-Haut et d'autre part les questionnements hantant les œuvres de Charlie Kaufman.
Et Ishida conclut sa réflexion en nous rassurant: ces entités, dont nous ne percevons que vaguement l'existence ou les intentions, non seulement sont aussi fascinées par nous que nous par elles mais, mieux encore, comprennent à quel point nous sommes perdus.
Et veulent par-dessus tout nous aider.

De par cette profession de foi, Ishida redonne tout son sens à une notion terriblement galvaudée ces derniers temps: la bienveillance.
Raison de plus pour suivre avec grande attention les prochains projets du Studio Colorido.


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La quête d'un bon film via le moteur de recherche Netflix: une allégorie.

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Dim Juil 09, 2023 11:53 pm
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Critters

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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Attention, il y a des spoils.


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J'ai vu le dernier Miyazaki hier. Ca n'est pas le meilleur Miyzaki, la faute notamment à une première partie assez longue et dans laquelle il ne se passe pas grand chose ; on a aussi des difficultés à savoir où on va :
au début, je me suis demandé si Mahito était devenu muet suite au trauma de la mort de sa mère ou s'il fait la gueule à sa belle-mère. Les buts du héron net sa véritable nature n'étaient pas très clairs non plus. Difficile aussi de comprendre les motivations de Mahito quand il se blesse avec une pierre.
Sur un plan moral, son père qui se remarie rapidement après la mort de sa femme, et avec sa belle-soeur en plus, ça m'a aussi fait bizarre.
J'ai lâché le film pendant un bon moment à cause de ça, même si ça restait graphiquement superbe, notamment lors des scènes d'incendie ou de transformation du héron.
La deuxième partie du film est heureusement beaucoup plus réussie et intense, même si on ne sait pas toujours où on va (mais certaines choses s'éclaircissent progressivement, au moins) : il y a de l'action et des scènes superbes, de bonnes évolutions des personnages et de leurs relations et une fin qui est certes abrupte mais me semble quand même claire : la famille est maintenant heureuse et soudée.


Ven Nov 10, 2023 5:47 am
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Et on reste auprès du Senseï:

Princesse Mononoké d'Hayao Miyazaki (1997)
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Le film avec lequel j'avais découvert Miyazaki, il y a maintenant 25 ans de ça, et je retrouve ce qui m'a surpris et séduit à l'époque. Comme dans ses autres films, on a une imagination débordante, nourrie de shintoïsme, un don pour dépeindre en un rien des personnages profonds, hyper attachants, et sans aucun manichéisme. Le tout servi par un dessin superbe et une animation qui n'a pas trop subi les outrages du temps. Mais ce qui m'avait marqué, et reste encore à ce revisionnage, c'est le ton sombre, pessimiste du film. Rétrspectivement, je trouvais que Nausicaa et son ambiance de fin du monde était le plus dépressif des films Ghibli, mais Mononoké, avec son histoire d'humains détruisant leur monde, forêts, animaux et dieux, par profit et vanité, a un écho qu'il n'avait pas encore à l'époque et qui en fait une véritable parabole, malgré le final en mode «la nature reprend ses droits et l'homme apprend de ses erreurs. Bref, c'est putain de beau, c'est poétique et d'une profondeur et d'une pertinence dingue, c'est indispensable.

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Dim Nov 26, 2023 6:59 pm
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Les Indestructibles 2 de Brad Bird (2018)
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Parmi les suites exploitant (en fait : suçant jusqu'à la moëlle) les réussites du studios Pixar, il y a des exceptions, des films qui au final apparaissent plus comme des suites logiques que comme des trucs commandés par Mickey. Et il faut bien tout le talent d'un Brad Bird revenant à la maison mère pour y insuffler cette vie. Alors, certes, Les Indestructibles 2 n'invente rien. On retrouve l'ambiance rétro-James Bonderie- Space Age du premier, et ça joue sur les mêmes thématiques hyper courantes et pas fines du ciné ricain (les personnes de talent bridés par les institutions, le difficile équilibre vie de famille/vie pro, le papa qui galère à prendre la place de la maman, la crise d'adolescence) et l'intrigue est quand même pas mal cousue de fil blanc. Mais c'est d'un dynamisme et d'une inventivité folle dans la mise en scène, et puis, même si c'est aussi un gimmick usité, mettre dans une prod Disney une morale à base de «Ne regardez pas les écrans pour retrouver votre vraie vie et votre vraie famille », même venant d'un méchant (d't'façon, c'est habituel maintenant dans le ciné ricain que les méchants aient raison), c'est un joli pied de nez.

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Mer Déc 13, 2023 6:44 pm
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Miss Hokusai de Keiichi Hara (2015)
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Animé revenant sur (des bouts de) la vie de O-Ei, une des filles du fameux peintre Hokusai, adapté d'un manga sur le même sujet mais qui était, lui, une série de vignette sans continuité. Et si le film est lui bien narratif, on ne trouve pas non plus d'intrigue développée, et au contraire quelques passages, anecdotes qui sont autant là comme des pas-de-côté que pour nourrir le récit. Anecdotes et historettes qui inclut Hokusai, sa fille et leur travail dans une longue tradition japonaise où Arts, imaginaire, folkore et superstitions se mèlent. C'est intéressant même si on ne comprend pas grand chose à cette culture traditionnelle japonaise, et le film est emprunt d'une certaine poésie plus sympa. Et puis c'est aussi un portrait de femme paradoxal : O-Ei est une femme libre et indépendante, mais parce qu'elle est liée à cette figure paternelle imposante.

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Dim Déc 17, 2023 5:51 pm
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Bubble Bath de Gyorgy Kovasznai (1979)

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Bon, déjà un dessin animé hongrois, c'est pas ce qu'il y a de plus courant sur les écrans. Mais celui-ci a en plus pour lui de mettre la longue tradition de l'animation dans les pays de l'est au service d'une satire sociale et d'un style où le psychédélisme le dispute à l'expérimental. Parce que ça raconte quand même comment un mec fuit le jour de son mariage pour se réfugier chez une collègue de sa promise, ça parle de l'angoisse de ces obligations sociales (se marier, procréer, réussir professionnellement), avec au surplus l'hypocrisie et le mépris de classe. La Hongrie avait beau être, à l'époque plus tendre que les autres pays du bloc soviétique, il y avait matière à faire scandale. Le tout est servit avec force chansons aux accents disco (pas le truc le plus heureux) et une multitude de divagations visuelles qui donnent au film des airs de trip sous acide façon Yellow Submarine, carences en terme d'animation comprises. Bref, une petite curiosité qui, au-delà du délire et de la critique, sait aussi être touchante.

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Mer Jan 03, 2024 6:02 pm
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
Le Chat Potté 2, La Dernière Quête de Joel Crawford (2022)

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La suite tardive du spin-off consacré à un personnage secondaire d'une franchise aussi essoré que Shrek, sur le papier, ça n'augure pas forcément du mieux. Surtout que j'ai un souvenir plutôt mitigé du premier opus, qui pâtissait d'une intrigue laborieuse et de l'utilisation d'une référence quasi-inconnue chez nous (Humpy Dumpy). Et si il y a un peu de ces aspects négatifs dans ce nouveau film (beaucoup de personnages, et la référence à la comptine Little Jack Horner, là encore inconnue chez nous), hé ben l'ensemble se tient mieux. Déjà parce que scénaristiquement, les enjeux sont clairs (on se retrouve vite avec une course-poursuite autour d'un McGuffin), ensuite parce que, bien que l'humour soit toujours présent, le film prend ses distances, de part l'enjeu pour le Chat Potté lui-même, avec le second degré ironique qui faisait tout le concept des Shrek. Ce retour a des enjeux clairs, simple et fort, et la volonté de faire de ses persos autre chose (ou du moins, plus) que des décalques parodiques de ceux des contes offrent à ce film une profondeur qui est tout à son bénéfice. Bref, c'est bien construit, drôle, et en plus, visuellement, on a fait le choix d'une esthétique « brush », un côté gouache animée qui offre une texture et une personnalité qui est, elle aussi, nouvelle dans la franchise. Bref, Ils font le 3ième quand ils veulent ! (vu la carrière actuelle de Banderas, il aura du temps à consacrer au doublage...)

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Ven Jan 05, 2024 8:35 pm
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Ghoulies
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Message Re: Longs Métrages d'Animation (USA, Japon, Europe...)
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Pour rappel, c'est aujourdhui que sort le nouveau film d'animation très attendu de City Hunter : City Hunter Angel Dust

Pour info, il adapte l'une des dernières histoires du manga de Tsukasa Hôjô (et l'une des plus passionnantes) : le dernier affrontement de Ryô et Kaori contre la redoutable organisation criminelle Union Teope, responsable de la mort de Hideyuki Makimura, le frère adoptif de Kaori.

Et on va enfin pouvoir voir le terrible Shin Kaibara dans un animé de City Hunter qui est dans l'oeuvre original LE plus grand ennemi de Ryô et Kaori !

Tout porte à croire qu'il sera bien plus sombre que le film précédent City Hunter Shinjuku Private Eyes !

Je prévois de voir City Hunter Angel Dust ce week end, ma critique viendra plus tard.


Mer Jan 24, 2024 11:41 am
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