La critique qui suit comporte des spoilers



Je n'avais pas vraiment prévu d'aller le voir aussitôt mais mes potes en ont décidé autrement en décidant de se payer une séance 45 minutes à l'avance. J'étais pas forcément chaud au départ et puis finalement, je me suis dit que ça ne me ferait pas de mal, ma dernière séance remontant à un moment déjà (je crois que je n'y suis pas retourné depuis la réouverture des salles).

J'avoue que j'ai une certaine sympathie pour les Spider-Man de l'ère Tom Holland. J'avais bien aimé le premier, adoré le précédent (ils avaient totalement compris le personnage de Mysterio). J'étais plus sceptique sur celui-ci, les rumeurs de retour des anciens vilains et des anciens Spidey ne m'emballaient pas plus que ça, contrairement à la plupart des fans. Je craignais surtout la nostalgie béate, surlignée et le fan service à mort, la période s'y prêtant encore plus que d'habitude.

Évacuons donc tout de suite les questions qui ont animé toute la promo qui entourait le film : oui, les anciens ennemis des ères Maguire/Garfield sont de retour. Oui, les anciens Spider-Man incarnés par ces deux acteurs sont aussi de retour. Oui, c'est une forme de clin d'oeil aux fans et donc une forme de fan service. Mais le film ne se repose pas là dessus et met ce retour au service d'un propos plus grand et plus intelligent.

"Spider-Man : No Way Home" propose de faire entrer Peter Parker dans l'âge adulte dans une forme de coming of age. Ici, il s'agit d'une mise en application de la maxime "de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités" : le héros est face à un choix et va apprendre que ses décisions ont des conséquences, pour lui et sa famille, et que parfois, prendre "la bonne décision", faire preuve d'héroïsme, ça peut avoir des conséquences fâcheuses. Que fait-on alors? Est-ce qu'on reste passif où est-ce qu'on agit tout de même, en sachant qu'on en paiera le prix.

Ainsi, en voulant sauver des vilains d'une mort certaine, Peter Parker déclenche une réaction en chaîne qui lui coûtera ce qu'il a de plus cher. Et c'est avec l'aide de ses "doubles" qu'il prendra conscience de ce qu'il doit faire. Les éléments du passé servent de base pour bâtir le futur. Et même si le retour de Tobey Maguire et Andrew Garfield dans le costume est dispensable (si ce n'est un discours méta un peu ironique sympa mais un peu ridicule sur les bords), elle amène une scène touchante où les deux aînés partagent leur expérience
du deuil avec le jeune Tom Holland.

Le gros point positif de ce troisième volet du nouveau Spider-Man, c'est qu'il trouve un équilibre parfait entre l'humour et le drame. L'humour a toujours fonctionné dans la version de Jon Watts : en décidant de ne pas en faire une adaptation littéral du comics, en prenant la liberté d'aller sur le territoire de la comédie teenage plus que du film de super-héros, Watts∆ réussissait à conférer à ses films une identité propre, ne donnant par l'impression de voir un énième blockbuster dirigé par un tâcheron interchangeable au sein d'un gros studio, il y avait une fraîcheur et une modernité qui séduisait immédiatement.
Ici la nouveauté, c'est que l'aspect dramatique est beaucoup plus développé. Il y a une scène formidable et très représentative de ce changement : lorsque Peter Parker perd sa tante. C'est un vrai beau moment dramatique, un vrai beau moment d'émotion pure, qui n'est évacué par aucune vanne, qui est assumé jusqu'au bout. La scène est importante parce que Peter expérimente la mort d'une être cher, qui est peu ou prou la conséquence de son choix.

Et toujours dans cette continuité, pour sauver la Terre d'un désastre dont il est plus ou moins responsable par un comportement enfantin, Peter accepte de sacrifier ce qu'il a de plus sacré, il accepte de sacrifier son bonheur pour celui de ses amis et pour une cause plus grande. Lui qui est encore un adolescent au début du film devient un vrai héros à la fin, le long d'une trajectoire où l'important n'est pas ce que l'on pense vraiment, pas ce sur quoi tout le monde conjecturait.

"Spider-Man : No Way Home" reste un blockbuster, qui remplit son rôle de divertissement, mais c'est un divertissement honorable, qui ne prend pas le spectateur pour un idiot et qui ne sacrifie pas l'émotion sur l'autel de l'humour, capable de faire rire et pleurer sans forcer le trait tout en proposant de belles scènes d'action. Une anomalie pour un studio tel que celui-ci.

(P.S : si vous avez aimé le film, partez de la salle une fois qu'il est terminé et n'attendez pas la scène post-générique, ne vous faites pas de mal et gardez un bon souvenir. Croyez moi, vous n'avez pas envie de voir Tom Hardy cabotiner pour annoncer l'arrivée de Venom dans le SpiderVerse)
(La seule chose que vous raterez, c'est la bande-annonce de Doctor Strange 2 mais normalement, si vous avez internet, ça ne devrait pas trop vous poser de problème)

5,5/6

SPOILER




Excellente conclusion pour un spidey origins qui aura pris le temps d'installer son personnage en une trilogie perso et 3 films du mcu, en préservant jusqu'à ce dernier épisode sa fraîcheur juvénile.

La force de cet épisode est justement de préserver l'atmosphère des 2 premiers, et de ne pas trop verser dans l'apocalyptique à la infinity war/endgame, et de rester toujours dans le ton intimiste et un brin teen movie qu'on connaît.

Du coup on perd en spectaculaire, et le climax sur la statue de la liberté réussit le triste exploit d'être moins bien filmé que celui éponyme du premier x men, mais c'était pas le but de Watts, qui veut donner à chaque spidey son heure de gloire, iconiser les bad guys et conclure tous les arcs de tout ce petit monde.

et il y parvient foutre bien, entre le fan service, les souvenirs de 20 ans de spidey dans le climax sus-cité plus dans une scène longue et hilarante en mod sitcom friends 20 ans après.

'Fin voila ma plus belle séance de ciné depuis le début de la pandémie, à la fois rafraichissant et madeleine de Proust, 6/6 quoi.

Un spider man divertissant mais qui pose plein de questions en terme de cohérence, si on fait venir tous les personnes connaissant peter parker pourquoi les deux tante may, Mary Jane dans la première trilogie ne sont pas là, ainsi que d'autre personnages comme Gween Stefani, le fils Osborne, les deux Oncles avant leurs etc.....

Niveau scéne d'action, c'est bien filmé, mais pas transcendant, rien qui n'apporte de l'ampleur, de l'intensité ou du visuel fort, ca reste divertissant ni plus ni moins.

Pour les personnages, les interactions sont limité en effet dramatique par de l'humour hormis une scéne avec Tante May, cela gâche le potentiel de ce film qui aurait gagné a être plus dramatique. Ce que Sam Raimi avait réussit avec, sa trilogie, John Watts ne le tente pas desamorcant toute scéne qui aurait pu intéressante d'un point de vue émotionnel par de l'humour.

En terme de conclusion à une trilogie, le film se termine sur une note amère, ayant des cartes interessantes en mains, elle décide de rien faire, et de tout miser sur le fan service. C'est dommage, l'emotion aurait été le bienvenu, et au lieu de cela l'humour et la légereté de l'ensemble ne rendra pas service à ce Spiderman, le temps faisant il sera de plus en plus dévaluer, pour devenir un des moins Spider Man. Ce qu'aura réussi à accomplir John Watts.

Un jour, il faudra qu'on m'explique l'aura que se traîne Sam Raimi. Le mec est responsable d'un film d'horreur qui aura marqué son époque (et de ses suites dispensables) mais c'est à peu près tout. À part Evil Dead, il a fait quoi Raimi? Ses Spider-Man sont biens (à part le dernier) mais c'est quand même pas l'alpha et l'oméga du film de super-héros. C'est vraiment un truc qui m'échappe.

Darkman, Mort sur le grill, Mort ou vif, un plan simple,jusqu'en enfer ca reste des films que j'ai apprécié voir adoré pour certains.

Ca fait un beau palmarés vu comme ca, il y a peu de réalisateurs qui peuvent se vanter d'avoir des films que l'on prend plaisir à revoir.

Bon.
J'avais un peu peur que ce soit Fan Service: Le Film, et si on échappe pas toujours à cette impression, c'est quand même un peu plus que ça, et plutôt pas mal dans l'ensemble. Déjà parce que le film s'en tient à être la fin de trilogie qu'il doit être, et donc clore la logique de passation Iron Man- Spidey entamé dans le premier, et ce faisant, il oblige les scénaristes à faire une croix sur leur Carte Chance «bah, on a qu'à dire que Tony Stark a inventé un truc qui fait». Passation qui passe aussi par cette autre facilité (celle-ci bienvenue) qui consiste à faire que les événements et l'apparition des antagonistes ont pour origines les actions du héros (comme c'était le cas pour les Iron Man). Alors ouais, ici, c'est d'autant plus couillon que l'action en elle-même tient du caprice (et qu'elle mets donc en exergue la phrase culte du premier Raimi), et malgré un ton autrement plus sérieux que les deux précédents opus, la dimension couillonnade continue avec le bon pote Ned (et je n'y arrive toujours pas avec cette MJ/Zendaya). Sinon, Watts n'est toujours pas Raimi au niveau de la mise en scène, malgré quelque efforts louables, ce qui n'amène aussi à l'avouer: Je peux bien fustiger le Fan Service, n'empêche que revoir Maguire en Spidey, ça m'a fait un petit quelque chose (en plus de me rappeler combien ces films avait une sensibilité qui manque aux Marvel actuels...)