A y est, vu !
Le temps de reprendre mes esprits et je vous pondrai un avis complet...
Tout ce que je peux dire pour le moment, c'est que ce Hellraiser 2022 prend quelques libertés mais pour mieux se détacher de l'oeuvre original. Et ça fonctionne.

(EDIT : ouais, heu, pas tant que ça en fait

)
BON.
Une jeune femme tombe sur des forces surnaturelles liées à une boîte à puzzle appelée Configuration des lamentations, responsable de la disparition de son frère. Ces êtres appelés Cénobites, sont dirigés par Pinhead. SPOILERAlors, je suis redescendu un peu de mon perchoir et je dois avouer que, bien que j'apprécie la chose, il y a quand même quelques éléments novateurs qui amoindrissent le mythe.
On va commencer par les bons points :- les acteurs. J'ai tressailli en voyant leur tronche la première fois, mais au fil du temps, il s'avère qu'ils jouent plutôt bien.
- la musique : pas compliqué, on reprend les thèmes principaux d'
Hellraiser et on enfile. Pas de revisite, pas de lifting, assez fainéant mais après tout ça plonge dans le bain tant l'ambiance sonore est efficace.
- les SFX, honnêtement c'est propre et joli, il y a certains détails parfois trop "lisses" mais c'est dû à l'utilisation du numérique, incontournable en 2022 malgré le manque d'âme. Les "passages" entre les dimensions s'ouvrant de manière quasi identique à la copie originale mais visuellement facilité par les moyens modernes, le réal se permet des fantaisies et des points de vue qui valent le coup d’œil.
- le basculement d'un quasi-huis clos avec peu de personnages à un truc plus collégial et de nombreux lieux. Pas une mauvaise idée, et bien amené avec un choix d'endroits assez crasseux et malsains qui, grâce à une photographie bien pensée, rentre bien dans le cadre.
- l'histoire s'enchaîne limpidement, sans ventre mou et le temps passe vite. Il y a une vraie reconstruction du
Lore fait avec soucis du détail, bien plus qu'une succession de coups de coude.
- l'ambiance est là, le gore est là, le travail est soigné.
- le look des cénobites, très particuliers mais harmonieux et plus proche dans le détail de la description du livre de Barker. Résolument 2.0. pour certains déjà connus comme
Pinhead et
Chatterer.
Ce qui coince :- Ce foutu
Lore justement. Je comprends que le réalisateur ait voulu donner une autre dimension à
Hellraiser mais à mon sens il tombe dans le panneau.
La Configuration des Larmes, ce fameux cube sans âge que les âmes pervertis recherchent par delà le monde pour ouvrir les portes de délices inhumains se transforme en outil-rituel faiseur de vœu, sorte de lampe magique d'où sortiront les cénobites si on sacrifie suffisamment de victimes à Leviathan, le Dieu Sombre. Du coup bein, ça coince, forcement. On ôte d'un coup le mythe autour de la résolution du puzzle, ce casse-tête que les acharnés s'obstinent à résoudre pour recueillir une récompense au delà de toute imagination. Là, c'est un bête truc que quelqu'un de mal intentionné peut mettre dans les pattes de n'importe qui pour que, au gré des configurations, les cénobites prennent le tribu et offre la récompense... Mouais. En plus on a le choix, avec un tableau de sélection à la manière d'un jeu vidéo.... Mouais, mouais, mouais.
- Les cénobites. Haaaaaaa. Ces cénobites.... Le look sur papier fonctionnait bien mieux qu'en live. Faute à une trop grande complexité dans le design qui fait qu'en mouvement, ça coince parfois. Pas tout le temps mais souvent. Là ou dans le
Hellraiser d'origine, la sobriété des costumes permettait une plus grande unité et des maquillages plus marquant, on a dans la version 2022 un petit problème "d'ampleur". De sbires implacables de
Leviathan, on se trouve face à de simples limiers pas bien malins qui pour certains courent comme des dératés à la manière d'un monstre de série Z. Dommage.
Idem pour le choix de l'acteur/actrice pour incarner
Pinhead. Soyons honnête : ce n'était qu'un effet de manche, un bon buzz pour introduire un acteur transgenre. En l'état, le maquillage là rend méconnaissable (parfaitement dérangeante mais méconnaissable), les répliques sont à 70% des redites du film original, son jeu d'acteur très limité et surtout, surtout,
PUTAIN DE POURQUOI VOUS AVEZ FOUTU UN ACTEUR AVEC UN CHEVEUX SUR LA LANGUE POUR INCARNER PINHEAD !!!!!??? Doug Bradley portait le rôle sur ses épaules, il ETAIT Pinhead, le maquillage permettait beaucoup plus de mobilité faciale et sa diction couplée à son regard glacial achevait le tableau.
Là, ma foi....
"We have ssssuch ssssightssss to ssshow you" !!!???? J'en pleure encore.
Bref, en résumé, un bel hommage à l’œuvre de Clive Barker. On sent que ce n'est pas du
cash-grab facile mais bien une œuvre pensée et réfléchie pour faire revivre le mythe. Le travail se voit clairement à l'écran. Cependant, des choix un peu "biaisés" et contestables font que ce
Hellraiser 2022 rate la première marche du podium. De peu.
4/6