A Murder at the end of the World saison 1

On avait plus eu de nouvelles du duo Zal Batmanglij/Brit Marling depuis la fabuleuse et toujours regrettée The OA sur Netflix (l'un des rares trucs qu'on se rappellera sur la plateforme) soit 7 ans déjà. Les voilà de retour sur Disney/Hulu avec une série sous forme de whodunit, genre remis au goût du jour par Rian Johnson et ses "Knives Out". On va pas se mentir, le pitch est moins immédiatement séduisant que celui de The OA et si ce n'était pas le duo derrière, je n'aurais peut être pas jeter un oeil à la série, qui reprend donc les codes pour plus ou moins s'en écarter.

L'ensemble vaut surtout pour sa réalisation très soignée, ses décors très jolis et son ambiance lorgnant sur le Nordic noir. Au casting on y retrouve Brit Marling dans un rôle qu'elle connait bien, Clive Owen (qui fait plaisir à retrouver) dans celui d'un milliardaire de génie obsédé par la fin du monde, le toujours très sympa Harris Dickinson et surtout, Emma Corin (la révélation de la série, vue auparavant en Princesse Diana dans The Crown) dans le rôle principal. On y parle de crise climatique, d'extinction de l'humanité, d'ultra technologie et d'IA pour un résultat qui ne tient qu'à moitié ses promesses. Vu la richesse des thèmes abordées, on était en droit d'attendre une série beaucoup plus ambitieuse. Là, ça ronronne quand même beaucoup et si le résultat n'est pas désagréable, c'est surtout grâce à son casting. L'ensemble des personnages a du mal à être correctement développé, l'enquête en elle même n'est pas hyper excitante et l'identité du coupable n'est pas une très grosse surprise tant la série n'est pas hyper subtile dans son écriture. Heureusement qu'il y a son casting impeccable donc, une mise en scène soignée et des décors qui permettent d'installer l'intrigue dans un cadre envoûtant, ce qui est suffisant pour passer un bon moment devant l'ensemble de la saison. Mais on reste frustrée par un résultat qui avait le potentiel d'être plus flamboyant.

True Detective: Night Country

Quatrième saison de l'anthologie d'HBO et première sans son créateur Nic Pizzolato, à la fois responsable de la claque qu'était la première saison (certe bien aidé par la réal de Fukunaga) mais aussi de la catastrophique saison 2 et de l'insuffisant rebond qu'était la saison 3.

Du coup, son remplacement par une cinéaste mexicaine ayant plutôt bonne réputation laissait entrevoir un espoir non seulement de retour en forme de la série mais aussi d'un changement de ton par rapport à l'ambiance très bros before hoes de la saison 1 (je précise que ce n'est pas une critique).
Attentes confirmées par l'annonce que la série aura un duo de détectives féminins et se déroulera en Alaska, en particulier autour de la communauté amérindienne.

Bon bah c'est raté.

Les deux persos principaux ne fonctionnent jamais en tant que duo, et ne sont que moyennement intéressants individuellement (et étonnamment je suis plus impressionné par la performance de la nouvelle venue Kali Reis plutôt que celle de vétérante Jodie Foster, même si ni l'une ni l'autre ne sont aidées par le scénario).

L'enquête commence pas trop mal, tentant de citer The Thing (même si ça m'a surtout rappelé le médiocre remake-prequel de 2011, auquel je n'avais pas pensé depuis plus de 10 ans), mais devient de plus en plus insipide au gré des épisodes.
Et le fait que la saison se déroule pendant une nuit polaire n'est quasiment pas utilisé, alors qu'il y avait surement un truc à faire dessus.

Enfin, la grosse "nouveauté" c'est un côté fantastique plus assumé que celui de la première saison, ce qui sur le papier ne me dérange pas.
Sauf qu'ici le fantastique c'est les même fantômes pourraves que nous ressort Jason Blum depuis 15 ans. Et au final il n'est utilisé que pour justifier les incohérences de la série. Ta gueule, c'est magique.

Quand à la résolution, elle peut paraitre sympa au début par son côté "Wind River meet Agatha Christie", mais ne tient pas la route quand on y réfléchit plus de 5 secondes.

Constellation (Apple TV) :
On suit une astronaute rescapée d'une catastrophe sur la station ISS qui, de retour sur Terre, semble être confronté à des "changements" de son environnement qu'elle ne reconnait plus.... En fond, un schmilblick technologique embarqué sur la base spatiale, conçu autour de la physique quantique. Celui-ci qui serait à l'origine de la catastrophe et serait également responsable des évènements mystérieux qu'on nous présente.
Au bout de 3 épisodes je me tâte.
D'un côté, il y a le côté "Fringe", excellente série SF sur le thème des réalités alternatives mais de l'autre, on nous noie sous les aspects les plus rebutants ds séries modernes : un drama familial assez pénible et plutôt mou. Qui plus est, le réal' tombe un peu dans le panneau du flashforward, changement de perso en fonction des "réalités" et de tout ce que l'aspect "mystery box" de la série peut nous offrir.
On perd un peu pied dans le fouillis qui défile à l'écran (on saute de scènes en scènes, du présent au futur, d'une réalité à l'autre, "d'hallucinations" en "hallucinations"), avec un intérêt qui s'amenuise malgré un sujet intrigant, pas aidé par le jeu d'acteur plus que moyen...
J'ai lu que l'épisode 4 était encore plus soporifique, je verrai bien ce soir...

La fin de Night Country est l'une des pires que j'ai vu dans une série, True Detective est tombé bien bas.

Constellation (Apple TV)
S1E4
Au final, bien plus intéressant et construit que les autres épisodes. Le concept du "quantique" symbolisé par des personnages évoluant dans des mondes parallèles est plus explicite. Bon, ça reste quand même enveloppé de gros drame familial (en bref, l'héroïne se rend compte que dans "ce" monde, elle trompe son mari avec un collègue avec toutes les répercutions imaginables sur son couple alors que dans "son" monde elle était très attaché à son mari...). Le côté complotiste est également un peu plus concret, avec la NASA qui tente de masquer ce que ses astronautes ont vu ou cru voir en leur filant des antipsychotiques à leur insu, et enfin, des mises en scène de l'effet quantique plus claires et cohérentes.
Bon, on va dire que ça ne révolutionne pas le genre et la série n'est pas vraiment aidée par les acteurs qui bien que connu, sont souvent à la ramasse.
Pour l'instant pas de fil rouge qui se détache, j'attends de voir la tournure de la chose pour savoir si je continue ou pas.

Un spin-off de Walking Dead avec Negan et Maggie

Bon ben ça commence bien mais très vite je me rappelle que The Walking Dead n'est pas une série de zombies mais plutot une série de confidences et anecdotes parfois interrompues par des zombies. Et ça se confie fort, dans tous les coins, 6 épisodes de confidences alors que tous les éléments sont la pour une chouette aventure new-yorkaise: des gangs, des zombies utilisés pour faire du méthane, un ancien sbire de Negan, une clique de théatreux décadents. Sur 6 épisodes on en profitera hélas que très peu. Negan redevient méchant à l'insu de son plein gré à la fin, il va surement pouvoir se confier sur l'ennui d'etre bon et les infortunes de la vertu dans une prochaine série à quiconque souhaitera l'entendre.

1/6, Robert Kirkman la grosse commère

'ffectivement pas terrible ce Walking dead/Escape from NY, le potentiel d'aventures post-apo dans le cadre de la grosse pomme est vite éventer,ainsi que le potentiel du duo star,qui aurait pu donner quelque chose ("aurait pu" ,fallait évidemment pas trop rêver)

La série continue à s'obstiner à faire de Negan un gros nounours incompris,avec un cœur et des remords,m'voyez,mais l'attractivité du perso repose sur ce qu'il était lors de son introduction avant de trés vite devenir un blablateur aussi con que le reste du casting et bien sur la série se termine sur une promesse de retour du Negan méchant, sauf que la ficèle commence à être un peu grosse.

(et punaise, le gamin de Maggy à un gros potentiel casse-couille)

Negan c'est vraiment un énorme gâchis.

Le mec à une introduction absolument brutale fin de saison 6, au cours de la saison 7 on découvre son empire et ses horreurs à la limite du Daesh (c'était la même période), tout ça pour finalement le transformer en anti-héro.

Sinon le spin-off j'ai pas été plus loin que le premier épisode, et j'ai la flemme de mater les deux autres.

Le spin-off avec Negan et Maggie avait du potentiel si on en était resté à un antagonisme pur et dur en effet.
Celui sur Daryl ne semblait pas très intéressant.
Le nouveau qui sert de conclusion pour Rick (que l'on retrouve enfin et donc pas au cinéma) se regarde.

C'est quand même un peu la misère cette série. Le 1x05 est un peu meilleur et j'ai presque envie de dire que ça commence enfin, parce que jusque là on se faisait un peu chier. Bon, c'est pas encore ouf mais celui ci était moins chiant. C'est quand même un sujet en or dont la série ne fait pas grand chose (et un peu n'importe comment).

Le retour de True Detective m'a donné envie de revoir les saisons précédentes, juste pour voir si mon avis n'avait pas changé entre temps, passé le buzz.

Saison 1 donc, la mythique. La série de Nick Pizzolatto emprunte tout d'abord les codes du cop show avec son duo de flic mal assorti. C'est un grand classique qui fonctionne toujours, le tandem que tout oppose : ici le sombre, mystérieux et misanthrope Rust Cohle fait équipe avec le plus terre à terre Martin Hart. Mais l'intrigue, elle, lorgne plutôt du côté des thriller US à la Seven avec son meurtre rituel et ses croyances païennes. Mais très vite, la série quitte les chemins balisés : plutôt que de parcourir les rues de New York ou de n'importe quelle autre grand centre urbain, c'est plutôt du côté des bayous sudistes de la Louisiane, chez les paumés, les rednecks, qu'on pose nos valises. Plutôt que de servir une enquête linéaire, la série fait des allers-retours dans le passé et le présent, à travers les témoignages des deux personnages principaux, laissant le spectateur découvrir progressivement l'enquête dont il est question et la relation entre les deux flics.
Et c'est d'ailleurs presque celle ci qui est mise en avant plutôt que l'enquête. Après la découverte du corps, l'enquête fait un peu du surplace et pendant au moins la moitié de la saison, c'est la vie personnelle de Cohle et Hart qui tient le haut de l'affiche, à tel point qu'on en oublie presque l'enquête... qui se réactive dans le dernier épisode quasiment. D'ailleurs, celle ci s'achève de façon assez anti-spectaculaire, restant ainsi cohérente avec le reste du show. True Detective n'est pas une série policière, c'est une série qui se repose avant tout sur des personnages et c'est ce qui a fait toute sa singularité. Une série d'acteurs aussi, avec un Woody Harrelson fidèle à lui même, c'est à dire toujours sur la corde raide, à la limite du surjeu, même dans les moments les plus sobres. Et puis surtout, un Matthew McConaughey étonnant dans ce rôle à contre emploi, qui incarne à merveille ce personnage misanthrope, presque mystique, avec un jeu d'acteur très minimaliste, qui contraste là encore avec celui de son camarade. Et on va pas se mentir, la série n'aurait pas le même goût sans celui ci.
C'est aussi assez marrant de se souvenir des théories à propos du Yellow King alors que finalement rien (ou presque) ne vient accréditer la théorie fantastique.
Bref, cette saison 1 mérite tout le bien qu'on en a dit à l'époque et reste un grand moment de télé

True Detective saison 2

Difficile de passer après une première saison qui a été un succès critique et public. Difficile de se confronter aux attentes des gens, qui vont faire la comparaison, qui vont attendre quelque chose de plus ou moins similaire. Et au début, on fait un peu la gueule. Il faut dire qu'entre Colin Farrell et sa moustache dégueu, Taylor Kitsch qui a toujours autant de charisme qu'un meuble Conforama, Vince Vaughn qui tira la gueule tout le long et une Rachel McAdams méconnaissable, ce n'est pas l'entrée en matière la plus flamboyante. Ajoutez à ça une intrigue pas forcément hyper excitante, éclatée entre trois storylines et vous obtenez une entrée en matière un peu décevante.
Mais en plein milieu de ce premier épisode, la série nous rappelle qu'elle garde quelques arguments convainquants en réserve : une virée nocturne sur les routes dans les hauteurs de L.A et un mystérieux personnage à l'arrière d'une voiture créent un feeling très Lost Highway et la découverte d'un corps horriblement mutilé permet à la saison d'entrer dans le vif du sujet.
Si la saison précédente lorgnait plutôt du côté du thriller US, celle ci va plutôt chercher du côté du polar pur. Flics corrompus, mafieux et gangsters modernes, bar miteux et putes d'Europe de l'Est...
On y parle beaucoup de masculinité et de virilité. This is a (half) man's world. Les personnages ne sont plus que la moitié de ce qu'ils furent dans le passé, ils essaient de se convaincre qu'ils ne sont pas devenus l'ombre d'eux mêmes : Velcoro a vendu son âme au diable après le viol de sa femme, sombrant dans l'alcool, la drogue et les basses œuvres pour Frank Semyon, un mafieux qui perd tout, pas seulement son argent mais tout ce qu'il avait bati pour s'extirper de son statut de petit gangster. Paul Woodrugh est un officier de la police de la route qui n'assume pas son homosexualité. Et même Bezzerides se comporte plus comme un homme. On y parle beaucoup du rapport au père et de la paternité. On y retrouve l'aspect anti spectaculaire de la saison précédente mais celle ci va même plus loin : là où la première saison avait quand même la figure magnétique de Rust Cohle, ici on est vraiment dans une volonté d'anti glamour. Il n'y a pas de héros et peu d'espoir, les personnages les plus vertueux ne survivront pas (la mort de Woodrugh est cruelle : il avait réussi à s'en sortir seul contre tous et il tombe au dernier moment, alors qu'il s'échappe, poignardé dans le dos). Tous les personnages ou presque sont corrompus d'une manière ou d'une autre, des politiciens aux forces de l'ordre. La série quitte les marécages de la Louisiane mais reste dans le sud, elle choisi un environnement un peu plu urbain, L.A, la cité des anges, sauf qu'ils ont du plomb dans l'aile les chérubins, ils en ont gros sur la patate et ils rêvent de vengeance. On retrouve une gallerie de personnages haut en couleur. Des personnages qui sont toujours au centre de la série même si cette fois l'enquête tient une place beaucoup plus importante du début à la fin. Une enquête plus retors que la précédente, qui ne livre ses réponses que très tard. C'est aussi une saison avec des personnages plus complexes, je trouve, plus nuancés et qui vont évoluer tout au long des 8 épisodes, là où le duo Cohle/Hart restait bien installé dans leur rôle. Une saison à Los Angeles mais pas le côté brillant de la ville, non, la série préfère ses chemins de traverses, son désert, ses quartiers pauvres où s'entassent les immigrés mexicains, ses friches industrielles... la L.A désenchantée. Et puis il y a toujours l'écriture de Nick Pizzolatto et une grosse scène de gunfight en plein milieu, qui n'a rien à envier à celle de son aînée.
Pas étonnant non plus que le public ait préféré la saison précédente : vous en connaissez beaucoup des fins avec un tel goût de cendres. Et bien noires les cendres. Pizzolatto charge d'ailleurs un peu trop la barque. Pas de happy end cette fois ci, pas de héros et être du bon côté de la barrière ne paie pas. This is a fucked up world et les pourris s'en sortent toujours.
Et puis une série qui s'ouvre sur du Léonard Cohen dans le générique ne peut décemment pas être mauvaise.
Alors moins bonne que la précédente celle ci? Sûrement pas. Moins immédiate.
Moins immédiatement séduisante. Moins grand public. Mais sûrement pas moins bonne. Au moins aussi réussie que la première saison. Si ce n'est plus. Plus riche en tout cas.

Bien meilleure à la seconde vision cette deuxième saison, sans en atteindre le mojo de la première.
Mais à la redécouverte, c'est au moins davantage marquant que la fade troisième dont on oublie tout, comme son héros.

La série Fall Out est pas mal après un premier épisode poussif, j’ouvrirai un topic si la saison assure. Les personnages deviennent attachants, y'a un coté comique sans forcer et quelques passages gentiment gores pour une série télé. Et un twist sympa au 4eme épisode. Mention spéciale pour les fumeurs de joints du supermarché et leur associé robotique, je spoile pas mais y'a vraiment une scène assez géniale si vous aimez les blagues sordides.
Ha ouais et y'a Walter Goggins avec un maquillage qui le rend méconnaissable, dans un role assez badass.
Et des chevaliers qui pilotent des robots dont l'écuyer doit laver le slip en metal des qu'ils rentrent de mission.

C'est ce genre d'humour à la con: si vous aimez ça foncez.

Je confirme : Fallout est vraiment fendard. Je comprends la levée de bouclier des aficionados du jeu vidéo, car le Lore est en partie complètement retravaillé... (les factions, les déboires de la NRC, l'origine de la Guerre, le but de Vault-Tech, les goules etc.) Pourquoi pas au final, puisqu'on a quand même droit à une série très sympa qui se sert de l'univers comme bac-à-sable en gardant le côté apocalyptico-rigolo-sinistro-gore de la franchise. Dans le respect.
Les acteurs sont bons, l'action est bonne, le fil rouge est présent, les CGI corrects, l'histoire pas plus idiote que dans les jeux vidéos et on s'enfile la saison 1 d'une traite. C'est blindé de références qui font sourire sans virer au coup de coude puissance 10. Les personnages sont tous agréablement en demi-teinte (sauf l'héroïne bien sûr ), le twist sympa, les flash-backs aussi et la saison 2 met l'eau à la bouche. Au menu : Las Vegas et les deathclaws.
Pour finir, de l'humour gol' qui passe nickel. L'ambiance musicale est sans doute un peu trop présente avec moult chansons des années 50' qui ponctue (alourdit ?) l'ambiance.
Bonne surprise.