
Peaky Blinders (2013 - ) [BBC Two/BBC One]

Dans la catégorie "j'arrive après la bataille pour voir si la hype est justifiée", voilà donc que je jette un oeil à
Peaky Blinders, des années après n'avoir cessé d'en attendre des louanges.
Une histoire de gangsters dans l'Angleterre du début du XXe siècle, une famille de gitans classes et bien sappés qui ont l'habitude de cacher des rasoirs dans leur casquette. Des hors la loi mais qui ont quand même des valeurs.
Alors ça vaut quoi cette première saison de 6 épisodes ? C'était sympa mais loin de valoir toute la hype autour d'elle. Disons que le contexte est plutôt original (l'époque n'est pas la plus traitée à la télé) mais qu'elle sert surtout de décor plus qu'autre chose : on ne peut pas dire que le contexte politique ou social est vraiment approfondi. Oh bien sûr, on y parle parfois des conséquences de la guerre sur les soldats revenus du front, on y parle du roi et de la police mais ça reste très léger. Ce n'est pas vraiment ce qui intéresse
Steven Knight.
L'intrigue en elle même est assez facile d'accès et aussi assez prévisible. Une histoire d'armes volées sert de prétexte à un duel entre les
Shelby et le super flic
Campbell, tandis que
Thomas poursuit ses magouilles et son business son côté.
Campbell dispose d'un atour en la personne de
Grace, une flic irlandaise infiltrée, tiraillés bientôt par ses sentiments envers le leader des
Peaky Blinders et sa loyauté aux forces de l'ordre. La trajectoire de cette dernière est cousue de fil blanc, on devine dès le début ce qui va se passer et la série a bien entendu du mal à mettre ses personnages en danger.
C'est que
Peaky Blinders est une série qui repose avant tout sur un personnage,
Thomas Shelby très bien incarné par
Cilian Murphy. Une force tranquille toujours assez impassible, qui demande un jeu d'acteur pas si facile que ça à maîtriser contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est l'archétype même du "less is more", un jeu minimaliste qui passe avant tout par le charisme et le regard. Et puis, c'est aussi un personnage soigneusement pensé, impossible de ne pas aimer
Thomas Shelby, qui reste un gangster au grand coeur, ses ennemis sont avant tout d'autres magouilleurs, souvent pire que lui : c'est un positionnement un peu facile et malhonnête mais qui marche, le spectateur est obligé de prendre parti pour
Shelby.
C'est marrant parce que tout le long, je me suis dit que c'était sympa mais dans un genre similaire, "
Taboo" c'était quand même plus excitant. Et puis je me suis rappelé que c'était le même scénariste (plus
Tom Hardy, qui pourrait peut être aller tourner la saison 2 plutôt que de se vautrer dans le caca en ce moment)
En somme, une sympathique saison 1, qui se regarde mais c'est quand même le truc exceptionnel qu'on m'avait vendu. Je materais probablement la seconde saison mais sans aucune impatience.