1996. L’équipe de football féminine d’un lycée du New Jersey vole vers Seattle pour participer à un tournoi national. Mais l’avion s’écrase et les survivants se retrouvent condamnés à vivre pendant dix neuf mois en milieu sauvage avant d’être secourus. Vingt cinq ans plus tard, les Yellowjackets qui ont survécu à l’horreur ont tenté tant bien que mal de refaire leur vie, avec plus ou moins de réussite. La faussement douce Shauna (Mélanie Lynskey, l’inoubliable Pauline Parker d’Heavenly Creatures), l’écorchée vive Natalie (Juliette Lewis), Taissa qui est en passe de devenir sénatrice (Tawny Cypress) et l’étrange Misty (Christina Ricci) devront se réunir pour faire face à un mystérieux maître-chanteur qui semble en savoir beaucoup trop sur la façon dont elles ont survécu. Nous suivons ces retrouvailles et, parallèlement, les événements qui ont eu lieu sur l’île en 1996.

A la vue de son pitch, difficile de vendre Yellowjackets comme autre chose qu’un succédané de Lost : accident d’avion, organisation d’une poignée de rescapés, intrigues présentes entrecoupées de flashbacks, mystère entretenu par la divulgation au compte goutte des éléments de l’intrigue de 1996. Cette comparaison ne fait pourtant pas honneur à la série d’Ashley Lyle et Bart Nickerson car une grande partie des sous-Lost apparus dans les années 2010 n’ont pas fait long feu. Pour comprendre sa portée sociale et son inscription dans le genre horrifique, il faut plutôt la voir comme ce qu’elle est réellement, une adaptation libre de Sa Majesté des Mouches, roman de William Golding paru en 1954. Le récit de Golding se déroule durant la seconde guerre mondiale. Un avion qui transporte un groupe d’écoliers huppés anglais s’écrase sur une île de l’Océan Pacifique. Avec aucun adulte survivant, les garçons doivent s’organiser pour survivre en imitant les principes qu’on leur a inculqué. Mais peu à peu, une organisation tribale supersticieuse et violente prend la place de cette micro-civilisation et seuls les plus sauvages du groupe parviennent à survivre.

La première saison de Yellowjackets se dirige progressivement vers une intrigue très similaire de Sa Majesté des Mouches en remplaçant les garçons par des jeunes filles. Cette variation permet de décrire les rapports d’un groupe d’adolescentes – à une époque où les sentiments sont prépondérants- arrachées brutalement à la vie sociale très organisée et hiérarchisée du lycée. Cette organisation se doublant de celle présente au sein de l’équipe. Les rapports de force resteront-ils les mêmes dans ce milieu hostile ? Quelle rôle chacune aura t’elle ? Qui survivra ? Pour cette question, nous sommes un peu mis au parfum dès le début puisque nous suivons les survivantes vingt cinq ans plus tard. Les question du pourquoi et du comment parviennent à s’imposer assez naturellement, mais c’est avant tout le jeune casting féminin de Yellowjacket qui entretien l’intérêt. Dès les premières minutes, on est portés par le naturel de ces jeunes actrices, les zones de mystère étant la cerise sur le gâteau. Le rock indé du milieu des années 90 squatte la bande son, donnant un arrière plan évocateur (pour qui a été adolescent à cette époque) qui ne baigne pourtant jamais dans la nostalgie. Les héroïnes de 2021 permettent d’ailleurs de faire revenir sur le devant de la scène de jeunes actrices « ados » des 90’s qu’on n’avait plus beaucoup vu ces dernières années, dans un scénario taillé pour qu’elles se disputent la vedette. Il y’en a pourtant une qui parvient à terrasser les autres. Si cette série aussi attachante qu’angoissante continue sur quatre autres saisons – comme ses créateurs l’ont prévu -, Misty pourrait bien être une renaissance pour Christina Ricci. Une deuxième saison est déjà lancée et la série sera très bientôt diffusée sur Canal+.

Tu es le troisième à conseiller la série ici et ailleurs en 1 semaine, une symbiose qui sent bon du coup.
Ajouté à la watchlist, merci du conseil.

Vu les 3 premiers épisodes et je me fais gentiment chier.
J'attendrais d'avoir vu l'intégralité pour en parler en détail mais je ne suis pas d'accord avec toi sur le fait que ça ne joue pas sur la nostalgie, la b.o est constituée exclusivement de titre des 90's, même quand ça n'est pas forcément justifier donc ça joue quand même un peu là dessus.

Ca se passe dans les 90's, c'est un peu obligé d'entendre de la zik des 90's. Ca fait partie de la restitution d'un état d'esprit. Je vois plus ça comme des réminiscences que de la nostalgie, ce qui cadre bien avec l'idée d'un passé enterré qui revient à la surface.
Après te force pas, si t'aimes pas les trois premiers il vaut mieux lâcher. Au moins pour pas faire un AVC quand t'entendras du Ace of Base sur le dernier épisode.

@Moody : Happy to help !

Enchainement des 4 premiers depuis hier, c'est assez prenant et Ricci s'éclate autant que nous.
Y a un bon mystère, chacun trouvera sa chouchou (Nathalie !) et l'enrobage 90's n'est pas gratuit en effet.

Ce n'est pas la BO 90's le principal problème, j'ai rien contre, c'est juste que c'est clairement utilisé comme un outil nostalgique, de la même manière que les posters de Nirvana... C'est pas aussi flagrant que dans un Stranger Things mais c'est quand même le but.

Hmm après y avait quand même sûrement énormément de jeunes américains des années 90 qui avaient des posters de Nirvana dans leurs chambres, ça fait pas artificiel non plus. Cliché peut-être, mais les clichés viennent bien de quelque part.

Bon, rien à faire, je suis resté à côté jusqu'à la fin (c'est même pire à la fin). Le problème de la série, c'est qu'on m'a vendu un drama qui tendrait vers l'horreur, à propos d'un groupe de lycéenne dont l'avion s'écrase au milieu de nul part et qui sombrent dans le cannibalisme pour survivre. Hors, ce n'est pas vraiment ce que j'ai eu. Moi, j'ai eu une longue saison d'introduction qui brasse pas mal de vide et qui ne rentre jamais dans le vif du sujet... et j'en ai ras le cul de ces séries à qui il faut une saison entière pour poser les bases.

En jouant sur 2 temporalités (présent et passé), la série ne parvient jamais à développer correctement aucune des deux. La psychologie des personnages est grossièrement écrite, ils manquent de complexité et de nuances et il y a peu de sociologie : dans "Lors of the Flies", les survivants tentent de s'organiser en reprenant les schémas en cours dans la société. Là dans "Yellowjackets", cet aspect est quand même très léger : les filles se croient au départ à Disneyland et il faut 6 épisodes pour que l'une d'entre elle se dise qu'il serait peut être judicieux de bouger son cul et aller chercher de l'aide. Ça pourrait se comprendre si elles étaient dans un cadre idyllique (ce qui est le cas dans "Sa Majesté des Mouches") mais là, elles sont perdues en pleine forêt, dans une vielle bicoque abandonnée, j'ai du mal à croire que ça fasse envie à un groupe de fille.

Et c'est malheureusement là que le bât blesse : la série s'assoit très souvent sur le réalisme, elle finit par flirter avec le fantastique puis le grand n'importe quoi pour masquer la faiblesse de l'écriture et le manque d'imagination. Entre les tendances sociopathiques de Mysty, les compétences surnaturelles de Lottie, la séance de spiritisme, jusqu'à cette scène totalement débile et moche de l'orgie après la soupe aux psylos (plus personne n'ose ce genre de twist depuis au moins 30 ans), c'est une succession de rebondissements très artificiels et improbables qui tentent de meubler sans jamais rien apporter à l'intrigue.

Ce n'est pas mieux dans le présent : plutôt que de se concentrer sur les conséquences du traumatisme pour les survivantes, les scénaristes préfèrent inventer cette histoire toute moisie de chantage, qui n'apporte rien non plus à l'ensemble. Et c'est encore pire quand on voit comment ça se termine.

Plus on approche de la fin et plus la série sombre dans le grand guignol, la saison se conclue par un twist malhonnête : laisser croire que les seules survivantes sont les 4 qu'on nous a présentées alors qu'il y'en a d'autres, c'est de la rétention d'information et il n'y a pas pire comme pratique.

Yellowjackets a le cul entre deux chaises et aurait peut être gagnée à assumer sa roublardise de bout en bout plutôt que d'essayer de faire passer des vessies pour des lanternes. Elle n'est ni assez hardcore ou adulte dans le traitement de la survie, ni assez divertissante quand elle fait n'importe quoi, c'est juste un énième truc tout mou, sans grande originalité et qui aurait pu être produit par Netflix.

Merci Benway, j'avais commencé le premier épisode, et j'ai pas tenu, la première scéne du film à donné le ton du film et les intentions à savoir si tu veux voir la suite, il faudra que tu continue à regarder, et je n'aime pas cette manière de faire. L'alternance du passé et présent, m'indiquait clairement que la partie faiblarde à savoir le présent allait me saouler avec du mystère à la noix et que le passé serait peu montré.

J'ai lâché avant de terminer l'épisode, et je pense que j'ai eu raison.