Topic-fleuve pour tenter de cerner la discographie protéiforme de ce groupe incroyable marqué par l'apocalypse, l'ésotérisme et les coutumes tribales.


Tout commence avec le maxi Turn to red paru en 1979 qui tourne à lui seul la page des années 70. La connection musiques noire/musique blanche est ici plus frappante que chez les Clash qui auraient été incapables de jouer de telles lignes de basse. A noter, déjà, une polémique stupide du magazine Melody Maker sur l'anticommunisme du morceau Turn to red.






Vient ensuite le premier album séminal au nom du groupe ou s'affirme la recette inepuisable qui fera leur succès entre sauvagerie tribale quasi rituelle et passages melodieux. La froideur des climats cold wave, la noirceur du gothic rock et la colère passionnée du punk avec en son sein une touche plus primitive encore, c'est la marque de ce groupe dont la carrière s'étalera sur plusieurs décennies avec peu de déchets.







Mentionnons au passage le single Psyche/War Dance, premier tube du groupe avec sa ligne de basse démentielle que l'on pourrait qualifier d'aerobic-core

1981, pressés par leur maison de disque de sortir un deuxième album nos larrons leur livrent leur disque le plus austère, le plus abrupt et le plus froid: What's this for...! dont seuls deux titres (Follow the leader et Tension) rappelleront le côté dansant de leur premier effort.






A noter sur la réédition de 2005 la présence de la face B d'Empire Song, une petite bombe tropico-indus-funk instrumentale

En 1982 les troubles mystiques du leader Jaz Coleman s'accentuent et ils sortent leur album le plus retors et mysterieux: le bien mal nommé Revelations.



Avec une de mes chansons préférées: The Hum, ballade plombée de tueur en série en maraude




The Pandys Are Coming', premier essai du groupe dans l'exotique arabisant dont il pousseront plus loin la formule plus tard



We have joy, ou un Jaz Coleman en pleine transe nous explique qu'il est joyeux, aussi joyeux que peut l'être un sacrificateur sur le point d'arracher le coeur à vif de sa victime


Ou encore Empire Song, qui nous replonge dans l'ambiance du premier album

1983 et l'affirmation d'un thème récurrent chez ce groype: danser autour d'un feu.



Le bien nommé Fire Dances prend les allures d'une cérémonie rituelle aux rythmiques frisant parfois la transe (Frenzy et son accélération folle, Song and dance)

Ici Frenzy lors d'un passage à la télévision britannique avec un Jaz Coleman qui fout a oilpé le Joker de Joaquin Phoenix.


Annonçant le succès pop à venir avec l'album suivant Night Time, le chant se fait plus doux bien que toujours inquiétant



Le clip de Let's all go (to the fire dances), ou Fantasia revu et corrigé par un toxicomane

1985 et c'est l'heure de susurrer des insanités au grand public avec Night Time et son hit qui se joue encore dans les fetes de village Love like blood



Et le fameux Eighties à l'intro pompée sur Come as you are de Nirvana ce qui vaudra une brève brouille entre les deux groupes avant une réconciliation en bonne et due forme pour l'album The death and résurrection show: avec Dave Grohl à la batterie

Le disque regorge de tubes du titre éponyme à Darkness before dans en passant par Tabazan ou Kings and queens

En 1986 Killing Joke continue à braconner sur les terres de U2 avec Brighter than a thousand suns



"Victory", "Twilight Of The Mortal", "Chessboards", "Adorations", "Exile" ou "Goodbye To The Village" constituent les temps forts du disque, les autres chansons étant moins inspirées







Viendra ensuite le disque le plus faiblard du groupe avant le grand virage du groupe vers un son beaucoup, beaucoup, beaucoup plus brutal