L'Aventure de Madame Muir de Joseph L. Mankiewicz
Les histoires romantiques avec des fantômes, c'est un sujet vraiment sympa, mais qui n'a pas toujours donné lieu à de grands films. Mais vu que là, on a Mankiewicz derrière la caméra, hé ben on est plutôt dans le très bien. Déjà parce que le film est d'une sobriété bienvenue, faisant des apparitions fantomatiques quelque chose de presque naturel. Ensuite parce que Mank, qui ne manquait jamais d'être acerbe, utilise cette relation pour mettre en scène l'émancipation d'une femme dans la trop corseté société du début du siècle. Enfin parce que tout ça réserve quelques bonnes surprises, et sait être émouvant et parfois drôle avec une certaine classe. Et si je n'avait jusque ici jamais trouvé Rex Harrison particulièrement sypathique dans les quelques films où je l'ai vu, il est très bon ici en vieux loup de mer. Bref, c'est très bien.

Et avec de bons dialogues. Bref, un condensé de Mankiewicz.

Je m'étais pas déplacé au ciné pour du MCU depuis Endgame, mais j'ai cédé pour Dr Strange et le multiverse de la folie, par curiosité. Ma première impression est que le côté supermarché est encore plus là dans cette deuxième époque. C'est un peu la foire au caméo, tu choisis ton produit, tu picores des scènes selon tes persos de prédilection, et si tu trouves les avengers pas assez dans la diversité, tu auras toujours les alterna-avengers des "what if". Le paradis du en même temps, aucune émotion, aucune surprise (à part les caméos), aucun personnage développé au delà de l'archétype. Forcément à vouloir tout faire, on ne peut offrir aucun point de vue. Avoir opté pour le multiverse met les enjeux encore plus à plat, comme si on nageait en permanence dans un grand relativisme confortable. Pourquoi je m'intéresserai à ce Strange plutôt qu'aux autres? Et pourquoi je m'intéresserai à lui tout court, j'ai l'impression que le perso a été complètement lavé depuis le premier, et Cumberbatch est bien mauvais. L'héroïne est une endive, ça n'arrange pas les choses, d'ailleurs elle n'aura le droit qu'à une courte scène pour connaître son background, très vite éclipsée par tout le reste. Wanda semble être beaucoup plus unidimensionnelle que celle qu'on a vue dans Wandavision, peut-être apprendra t'on plus tard qu'elle vient aussi d'un univers alternatif, ou j'ai dû louper un chapitre. Je m'inquiéterai pour Sam Raimi si il n'avait pas pondu Ash vs Evil Dead auparavant. Je ne préfère pas parler de Danny Elfman.

Sinon ça pille pas mal le Seigneur des Anneaux, l'apparition de Bruce Campbell est bof et dans le grand supermarché, on trouve une référence à Evil Ash.

je me suis abstenu de mentionner les dialogues, l'ayant vu en VF.

Sinon:
Barbarians de Ruggero Deodato
Film d'héroïc fantasy sous stéroïdes qui tente de marcher dans les pas de Conan Le Barbare, cette bisserie est aussi un petit nanar bien amusant. Déjà parce que le décalque du film matriciel de Milius est un modèle de "La même chose en beaucoup moins bien" (Et pourtant je ne suis pas un fan acharné de Conan, trouvant que le film peine un peu à être aussi épique que ce qu'il prétend - et que ce que la BO monumentale de Poledouris évoque). Ensuite, parce qu'à ce scénario bateau s'ajoute un budget qui crie famine, au point que, si Deodato parvient à donner un semblant d'ampleur à quelques décors en carton-pâte, on a un recyclage des 3 décors extérieurs, des effets spéciaux aux fraises avec, outre quelques effets sanglant gentillets, un loup-garou miteux et un dragon de fête foraine absolument sublime de nullité, et surtout, surtout, SURTOUT, le casting. Je jete un voile pudique sur Richard Lynch et Michael Berryman qui, en bonnes trognes habitués du Bis, cabotinent gentillement avant d'encaisser leurs chèques, et je me concentre sur les barbares du titre, les frères Paul. Jumeaux hypertrophiés par la muscu, au point qu'il semblent gênés dans leurs mouvement par ces boules de viandes qu'ils ont partout, les frangins jouent aux barbares comme le ferait des mômes de 9 ans venant de voir le film avec Schwarzy. Ils rigolent, font les idiots, poussent des cris de cochon, c'est un festival. Deodato dira plus tard avoir voulu donner une tournures plus légère et parodique à son film tant il ne parvenait à rien tirer de bons des jumeaux, et on le croit volontiers. Les frères Paul, c'est un peu les Bodganov du bodybuilding, sauf que ne prétendent pas être avoir gonflé leur intelligence en même temps que leurs biceps: Ils sont cons et ils assument, avec un plaisir communicatif.

Ah,Barbarians ,ma tante m'avait emmené le voir lors de sa sortie en salle (car oui,à l'époque ce genre de film sortait en salle,meme en Bretagne,le bonheur!) un de mes meilleurs souvenir,deja à l'époque je savais avoir affaire à un film completement con,mais aussi incroyablement sympathique,ou toute la salle riait de bon coeur, à commencer quand Lynch se fait bouffer des doigts par un des momes.

Je l'ai revu il y a quelques années, pas vraiment de surprises, c'est toujours trés con,finalement pas si cheap mais toujours aussi sympa, une sorte de bon esprit general et un abatage des jumeaux qui oui semble vraiment s'amuser innocemment devant les cameras.

The Bay de Barry Levinson (2012)

Ne sachant que voir en ce dimanche je me rappele que Joerth dans le même cas s'était rabattu sur ce film, j'en ferais donc de.meme.

Realisateur pépère papy Levinson pète un câble avec ce found-footage sur un parasite qui infecte une baie et ses riverains qui crèvent dans d'atroces crises d'eczéma purulent. Tres vite tour le monde est contaminé par l'eau ou la bouffe venue de la mer et pépé Levinson s'amuse comme un petit fou à monter ces diverses séquences d'apocalypse chez les ploucs, alternant caméras de surveillance, vidéos amateurs prises sur téléphones portables ou encore les rushs d'une jeune journaliste de télé bonnarde voire des enregistrements audio.
Hanté par la pollution et l'élevage intensif Levinson nous livre un film intense et parfois gore avec un body-count balèze, vers la fin du film les cadavres jonchent les rues. Le minimum syndical est atteint pour ce genre de peloche.

4/6, un film d'horreur sympatoche.

Bon, je sors juste de doctor strange 2, mais là à chaud je sais pas quoi en dire, juste que le film m'a mis KO et que Sam Raimi a lâché la purée dans tous les sens avec de multiples clins d'œil à evil dead, et même une réf à crazy Kung fu

Grosse crise de fou rire à la dernière scène post générique, et il y en a 3.

The debt collector de Jesse V. Johnson (2018)

Pressé par les dettes un maître de dojo devient collecteur de dettes en équipe avec un mec blasé. Les premiers clients sont classiques puis ça se pimente.
De la baston! Ça se tape volontiers dans cette série B avec Scott ce Adkins, les missions sont plaisantes à suivre et certains dialogues sont amusants. Un bon moment en somme, avant de voir la suite.

4,5/6, vive la bagarre!

L'Espion qui m'Aimait de Lewis Gilbert
Encore un Bond que je n'ai dû voir qu'une fois, il y a bien longtemps (dans un galaxie lointaine, très lointaine).
Et je rejoins l'avis général faisant de cet opus le meilleur de la période Moore. Parce que c'est du tout bon: La scène d'intro (et sa cascade qui reste encore aujourd'hui assez ahurissante), la relation entre bond et l'agent russe (je vais faire l'impasse sur le nom de triple X qui évoque aujourd'hui plus Baboulinet que Barbara Bach), la galerie de gadgets cools (avec en point d'orgue l'Esprit sous-marine!), les bases du méchants et Requin, le Henchman le plus emblématique de la saga. Tout juste pourrais-je regretter que Barbara Bach, si a eu un peu plus de carrière que d'autre James Bond girls, reste quand même une assez piètre actrice, et que l'autre figure féminine du film soit autant peu visible, vu que c'est Caroline Munro...

The Clones of Bruce Lee de Joseph Kong
Parmi tous les filons creusés par le cinéma d'exploitation, la Brucesplotation est peut-être le plus honteux. Tablant sur le fait que les fans éplorés de Bruce Lee allaient se ruer sur le moindre film de tape affichant plus ou moins Bruce Lee, des producteurs ont ainsi lancés tout un tas de succédanés et de contrefaçons, à base de sosies vagues et d'imitations outrées du Petit Dragon. De ce sous-genre peu glorieux, The Clones of Bruce Lee est tout à la fois l'étendard et la mise en abîme. Mise en abîme, parce qu'on y voit littéralement Bruce Lee mourir pour qu'un agent secret britannique (à la moumoute filasse ignoble) et le Didier Raoult local lui prélève un peu de sang afin de le cloner. 3 clones, appelés Bruce Lee 1, 2 et 3 (et jouer par Bruce Le, Bruce Lai et Dragon Lee, ça ne s'invente pas) qui vont donc servir d'agents secret dans divers mission, la première étant... d'infiltrer un studio de ciné en tant que simili Bruce Lee pour faire tomber un producteur véreux (mise en abîme, on a dit), la suivante les amènant en thaïlande où, sans que ce soit expliquer d'aucune façon, leur contact local est lui aussi un sosie de Bruce Lee (joué par Bruce Thai, ça ne s'invente pas bis)...
Bon, je ne vais pas raconter tout le film, et juste dire que c'est un parfait nanar. ca enchaine les bastons tenant plus de la cour de recré que du temple Shaolin de manière métronomique (parce que entre les prise et coups dans le style du tigre, du serpent ou de la grue, on a aussi de la roulade, du bond de cabri, et même un Bruce qui nous invente le style du "petit toutou"), ça transpire l'amateurisme et le budget au ras des paquerettes, et entre les faux Bruce et les autres personnages, c'est un festival de look de merde et d'acting à la ramasse. Et sans oublier d'inclure, le plus gratuitement du monde, une séquence avec des gonzesses à poil. Bref, un bijou de nullité sans honte aucune.

The debt collector 2 de Jesse V. Johnson (2020)
On prend les mêmes on recommence mais cette fois à Las Vegas. Cité du vice obligé les combats sont plus rudes, contre une équipe de sécurité, dans une salle de boxe ou encore entre nos 2 amis French et Sue. Tout se finit par un gros gun-fight car en expression pied-poing tout a été dit.
En résumé une bonne suite avec de plus grosses bastons.
4,5/6, distribution générale de béquilles et de petits pains.

The Public Enemy de William A. Wellman
Film emblématique de l'ère pré-Code Hays (où on faisait des films à la moralité douteuse, mais on se dédouanait à l'arrache avec des cartons de début et de film en mode "Houlàlà, vous voyez, c'est pas joli joli tout ça, nous on ne fait que dépeindre la réalité, et il va falloir faire quelque chose"), et film qui a figer à jamais la tronche de sale gosse de James Cagney comme l'archétype de gangster amoral. Alors certes, ça a vieilli, et on sent combien les films qui ont suivi doivent à celui-ci (Notamment les deux Scarface),et le film se permet même d'être plus original (Le perso du parrain Paddy Ryan, qui semble être juste un petit artisan à la cool)mais on a déjà les poncifs du genre avec le parcours en rise and fall, la vengeance qui est forcément une mauvaise idée,le rapport aux femmes, tout un tas de petits trucs (et en fait de vengeance, j'aurais pas été contre un petit quart d'heure de plus, en mode énervé, parce que le film nous laisse sur une fin ouverte).
Cagney est super, une vraie ordure à laquelle on ne peut pourtant donné tort, Jean Harlow, par contre, est catastrophique, ni belle ni bonne actrice, et William Wellman, qui faisait déjà des étincelles à la réal du temps du muet (Wings et ses plans de dingue) fait quelque truc assez cool (ce plan d'intro dans la rue) mais reste sur un ton assez sec.

La Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio
Il y a encore une petite vibe "70's énervé" dans ce film. On est pas dans un des thrillers d'espionnage sortis vers cette époque et mettant eux aussi en scène de vieux nazis refaisant surface, mais dans l'esprit, il y a un peu de ça. Même si on reste quand même plus sur le pathos, sur le portrait de ce gamin juif adopté par un couple de résistant allemand qui, une fois adulte, préside une ONG, mais à toujours ce passé qui le rattrape. Alors il y a Piccoli, impec as usual, Romy dont la beauté s'est quelque peu fanée, Gérard mothafuckin Klein derrière sa belle moustache, Jacques Martin (ouais, le mec des dimanches aprèm d'Antenne2), et en bonus 2 secondes de Jean Reno. Bref, c'était pas mal.

Morbius de Daniel Espinosa (2022)

Probablement très populaire sur les marchés hispanophones le Morbius, héros vampire de seconde zone, se voit nanti de son propre film Marvel précédé d'une réputation d'infamie. Œuvre de la dernière chance pour sa star, Jared Leto, dont la contribution au genre jusqu'ici se limite à l'accident industriel Suicide Squad et qui joue donc la peau de ses couilles ici.

Effectivement le résultat final n'est pas jojo, on peine à suivre les tribulations de ce docteur maboule qui s'est transformé en vampire en s'immergeant dans une nuée de chauve-souris exotiques pour guérir une jambe qui boite. Un remède de cheval s'il en est, qui ne donne hélas pas lieu à de mémorables scènes. Le spectateur blasé baillera poliment face à des empoignades stériles en bullet-time moisi jonché d'effets de particules merdiques.

Notons que le méchant du film colle aux basques du héros puisqu'il s'agit de son meilleur pote le polyo jaloux de son remède! Un intérêt plus que limite donc, qui n'offre que peu d'intrigue si ce n'est que l'autre gogol pete un plomb.

Ce Morbac est tellement craignos qu'aucun personnage Marvel n'a souhaité lui prêter main-forte, on voit juste un gars chelou déguisé en corbac lui demander des infos sur Spiderman a la fin mais vu la taule que s'est pris le film au box-office Peter Parker peur dormir sur ses deux oreilles car on est pas prêts de réentendre parler de ce narvalo avant un bon moment.

1,5/6, Morbac est un héros de merde qui aurait du tester dans un carton.

Matt Smith cabotine comme un porc comme il le faisait déjà dans le médiocre Terminator 5, on parle beaucoup de Leto mais l'ancien Doctor Who commence aussi à cumuler les choix hasardeux.

Moody qui a préféré se taper l'infâme Morbius à la place du brillant The Northman, quelle forfaiture!

Ah non j'ai vu les deux.

L'Epouvantail de Jerry Schatzberg
Un des films phare du Nouvel Hollywood, qui contient tous les gimmicks des films du genre: un road-movie, un film sur les marginaux, un portrait en creux de l'Amérique de l'époque, et qui finit mal (désolé pour le spoil). Ca m'a pas mal fait pensé à Macadam Cowboy, parce qu'on a cette même mécanique de duo mal assorti se projetant vers un objectif illusoire. Mais même si il dépeint une Amérique de zones industrielles et de working class délaissée, l'Epouvantail est moins dépressif que le film de Schlesinger. Parce que celui-ci montre un microcosme newyorakais glacial et déshumanisé, là où Schatzberg utilise comme ressort narratif la simple capacité de rire, de s'amuser, de se divertir, malgré tout. A ce titre, si Gene Hackman paufine son archétype de mec bourru, Al Pacino explose tout en grand gamin blagueur, montrant un potentiel comique qui m'a jamais vraiment exploité par la suite, et c'est bien dommage (même si il y a toujours, derrière ça, des fêlures visibles, et une profondeur, une noirceur qu'il a, pour le coup, bien creusé)

La Mort en Direct de Tonton Tatave
Dans un futur proche qui ressemble un peu beaucoup au Glasgow des la fin des 70's (donc: c'est sale, gris, et ça pue la misère), et où la science a fait de la mort une notion lointaine et abstraite, une chaine de télé engage un photographe auquel on a greffé un caméra dans l'oeil pour filmer à son insu une femme condamnée par la maladie. Un scénar bien sympa, contenant en plus 2-3 revirements bien sentis, et un portrait somme toute réaliste d'une société assez proche de la notre (le voyeurisme cynique des médias qui omnubile des populations rendus à la pauvreté). Le tout est en plus dépeint sans en faire trop, avec sobriété, et une bonne part de non-dit, ce qui marche très bien. La réal de Tavernier est à ce niveau à l'avenant, bien aidé par le travail de son chef-op Pierre-William Glenn, lequel se permettant quelques mouvements de caméras bien cools (notamment un super plan séquence). Et puis le cast est à l'avenant, parce que même si ça fait un peu bizarre de voir Harry-Dean Stanton en producteur magnat, Harvey Keitel est super en photographe hanté. Et puis il y a Max La Classe Von Sydow en bonus, et un tout jeune Hagrid qui passe faire coucou.

Il faut en parler sur le topic dédié quitte à laisser un simple "J'ai beaucoup aimé d'ailleurs j'ai reproduit le rituel berserk avec mon fils ou celui du voisin en allumant le barbecue dans la cabane de jardin"

Quant à Morbius il est moins cool que le Eren Jaeger des mauvais jours, hein voila!


Et il lui casse aussi sa petite tronche sans suer! (Ainsi que le petit cul de sa meuf)

Avoir Vingt Ans dans Les Aurès de René Vautier
Avec La Bataille d'Alger, c'est l'autre film sur l'Algérie connu pour avoir fait grincer des dents du côté de l'armée. Et il y a de quoi: racontant comment un commando composé d'antimilitaristes n'attendant que la quille à vue, à distance, se jouer le putsch des généraux, avec à la clé une mutinerie et une désertion, le métrage nous montre aussi des mecs qui tirent les fellaghas dans le dos, qui violent, qui tabassent des innocents, qui torturent. Se réclamant des témoignages des premiers concernés, et usant de plus d'images d'archives, le film y va lui-même assez franchement dans l'antimilitarisme, nuançant toutefois son discours via quelques répliques bien sentis de la part du lieutenant joué par un Philippe Léotard qui a bien la gueule de l'emploi.
(et à propos de gueule, ça m'a fait bizaare de voir que c'était bien Alexandre Arcady qui jouait le perso de Noël: j'ai pensé tout le film "on dirait Alexandre Aja avec 20 kg de moins"). Sinon, voilà, c'est autrement plus perfectible que le film de Pontecorvo, mais c'est un complément utile à celui-ci.

Y Tu Mama Tambien d'Alfonso Cuaròn
Petit film réalisé juste avant que Cuaron explose avec son opus d'Harry (tri)Potter et Les Fils de l'Homme, Y Tu Mama Tambien est un beau teen-movie, qui respecte les principes du genre. Le film est donc beaucoup axé sur le sexe, il s'ouvre là-dessus, ça constitue le thème d'une bonne part des dialogues, avec aussi de la fumette et des blagues potaches.
Mais le coeur du film, c'est cette relation, ce road-trip en forme de ménage à trois qui se fait entre les deux ados et une femme un peu plus agée en quête d'autre chose. Limite, on penserait presque aux Valseuses. D'autant que Cuaron, s'amusant déjà avec de long plan-séquences, utilise ceux-ci pour laisser jouer ses acteurs et vivre ses personnages. En résulte une certaine finesse, une tendresse qu'on a aussi dans les scènes de sexe, crues, belles, mais maladroites. Tout ça pour un film au final assez mélancolique, sur les plaisirs futiles que la vie nous offre avant de nous rattraper et de nous bouffer. L'adolescence, quoi.

Ne sachant plus trop quoi mater

Kingsman: le cercle d'or de Matthew Vaughn (2017)


Bonne pioche, peut-être le meilleur de la série avec son Harry atteint de débilité post-traumatique, un Mark Strong impérial en sous-fifre, un Elton John impliqué, querelleur et doublé par un mec avec une voix de vieux porc libidineux et cette petite loute de Julianne Moore toujours aussi chou et incarnant ici Poppy Adams, nouvelle menace mondiale posant un ultimatum après avoir réduit en cendres l'organisation Kingsmen et contaminé la population consommatrice de drogues avec un virus bien craignos.

Obligé donc de faire appel aux homologues amerloques des Statemen, organisation secrète masquée derriere une distillerie de whiskey. Ces cowboys se battent bien et nous offrent des grandes scènes de bastion avec la caméra qui tourne autour dans la grande tradition Kingsman. Le film est bourré d'action, passe plutôt vite malgré les plus de deux heures et la copine du héros qui vient casser les burnes.

5/6, du grand badaboum, en somme.






(* Parce que James Bond)

TOP CRUISE MAVERICK

J'ai vu le dernier film de Tom Cruise avec Tom Cruise.
Ca commence EXACTEMENT pareil que le premier TOP CRUISE. Même scènes, même musique (Zone Dangereuse) et même feeling.

Ca continue EXACTEMENT pareil que le premier TOP CRUISE. Une mission, Tom Cruise qui fait de la moto, de jeunes pilotes qui se tirent la bourre, Tom Cruise qui s'amourache d'une femme, des entraînements où Tom Cruise leur colle la zermi, un match sur une plage, et des supérieurs qui ont du mal à croire en Tom Cruise.

Ca se termine EXACTEMENT comme le premier TOP CRUISE. La mission est réussie, grâce à Tom Cruise, tout le monde est content, surtout Tom Cruise, et les méchants sont vaincus.
Méchants dont on ignore l'origine d'ailleurs. C'est très étrange et je ne plaisante pas. On ne sait pas qui est l'ennemi dans TOP CRUISE MAVERICK. Des russes, des chinois, des martiens, des ricains dissidents ? On ne sait pas.
Et puis on s'en fout puisque Tom Cruise gagne.

Mais inexplicablement, la mayonnaise prend.
Ne me demandez pas par quel miracle mais elle prend.
La nostalgie bien sûr mais pas que. Il faut bien avouer que les séquences aériennes déchirent leur mère et que sur ce point, c'est pas EXACTEMENT pareil que dans le premier TOP CRUISE. C'est le jour et la nuit.
Visages déformés, puissance des moteurs, manoeuvres de déglinguos et immersion de malade sont au rendez-vous. Très impressionnant.

Puis Tom Cruise. Ce type est éternel.
Ce qu'il veut nous dire dans TOP CRUISE MAVERICK, c'est qu'il ne s'arrêtera pas. Comme son personnage.
Tant qu'il tiendra debout, il continuera à nous proposer des films d'action sans se foutre de notre gueule.

Un excellent feel good movie, à voir sur le plus grand écran possible, avec le meilleur son possible.

15/20

J'espere que Maverick donne toujours du fil à retordre aux costards-cravates qui ne comprennent rien et que Kelly McGillis apparaît en cameo en veille dame qui se chie dessus dans une maison de retraite quand il passe le mur du son.

Dommage que l'ennemi n'ait pas de nationalité mais en l'état de l'aviation des nations arabes on ne pouvait guère faire plus, les russes l'auraient mal pris et les chinois sont un marché non négligeable.