Z'avez maté quoi hier soir ?
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nosfé
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Wetlands (ou Feuchtgebiete en VO) de David Wnendt Les retours enthousiaste de festivals, à l'époque, m'avais donné bien envie de voir ce film. Et je dois bien avouer que ça doit être sympa, en salle, que de voir s'étaler sur grand écran tout ces tabous quant à l'hygiène intime et ce genre de trucs. Mais, si c'est assez réjouissant sur ce point, et si le film a la bonne idée de contrebalancer ce propos cru par un visuel coloré et pop, ça ne se limite pas à ça non plus. Parce que, comme tout bon film ouvertement provocateur, Wetlands est aussi un oeuvre sensible et fine, qui ne se sert de cette grande gueule pleine de saletés que pour dire, aussi, quelque chose d'autre. Ce coeur émotionnel du film est tout aussi touchant, et c'est tout aussi réussi tant on y adhère. Ca m'a pas mal évoqué Moi Christiane F..., certes parce que c'est allemand, certes parce qu'on y trouve des scènes ressemblantes (une plongée introspective dans des chiottes dégueu, une virée sous substance dans le métro, mais surtout parce que ces deux films parle de la même chose: La quête d'identité et de sens d'adolescentes dont les parents se sont séparés. Au final, on aurait presque voulu un peu plus de saillies scato-uro-menstru, histoire de détendre un peu tout ça...
La Tente Rouge de Mikhaïl Kalatozov Un drôle de film, grosse coprod italo-soviétique tournée en anglais, avec un cast hallucinant (Claudia Cardinale en rousse, Sean Connery en blond, Peter Finch en gris, Hardy Kruger en blond - normal, Mario Adorf en barbu - re-normal) et qui a fait un bide à l'époque. Un bide clairement pas mérité, parce que c'est pas mal. Bon, ça parle d'une épopée largement oubliée (le naufrage de l'Italia, dirigeable devant rallier le Pole Nord. Et on a pas assez de films avec des dirigeables), ça le fait via un procédé bof (l'introspection du chef de l'expédition, où il convoque les fantômes de protagonistes pour faire son procès) mis de côté au profit de l'intrigue elle-même, et si le film n'invente rien rien dans le genre "survie dans le grand Nord", il pâtit surtout de la comparaison avec les oeuvres précédentes de Kalatozov. Parce que même si on est, ici aussi, dans une grande épopée historique vécu au travers d'un prisme plus intime, hé ben on ne retrouve pas les plans-séquences à tomber par terre de Quand Passent les Cigognes et Soy Cuba. Bref, ça vaut surtout pour la curiosité, et pour l'anecdote historique correspondante.
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Ven Oct 21, 2022 11:25 pm |
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DoctorBenway
Leprechaun
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Big Fish de Tim Burton (2003)
Je l'aime bien ce Big Fish. Oh, c'est pas le meilleur de la filmo de Burton et je comprends tres bien pourquoi beaucoup ne l'aime pas. C'est un Burton beaucoup plus sentimental, presque naïf parfois, plus intimiste. Moins sombre en tout cas. Mais ça ne lui va pas trop mal finalement. Peut être parce que j'ai l'impression que c'est un film plus personnel et ça se sent.
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Sam Oct 22, 2022 11:15 am |
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Jeorth
Leprechaun
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Alors que je m’apprêtais à mater de nouveau Jusqu'en Enfer de Raimi, mon serveur multimédia s'est emmêlé les pinceaux en revenant d'Albanie et m'a foutu Spell de Mark Tonderai à la place. Je m'en suis rendu compte au bout de 15mn, me demandant si je n'avais pas été affecté par un effet Mandela. Au bout du compte, un honnête film d'épouvante sur les rites vaudous et les poupées éponymes. Le petit truc m'ayant fait sortir du film étant le "clou dans le pied", trop invraisemblable et gâchant le sérieux du truc. Un bon 4/6.
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Dim Oct 23, 2022 11:23 pm |
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DoctorBenway
Leprechaun
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
The Stranger de Thomas M. Wright (2022)
Acheté par Netflix et diffusé par la plateforme, mais pas produit par celle ci, le film faisait partir des grosses attentes de la fin d'année après un trailer envoûtant. Thriller noir se déroulant en Australie, The Stranger s'emploie d'emblée à brouiller les pistes en présentant des personnages qui ne sont pas réellement ce qu'ils semblent être, et une situation trompeuse. Difficile d'en dire plus sous peine de spoiler un peu trop (même si les rebondissements ne sont pas des twists à proprement parler et que le film ne se repose pas totalement dessus). Avec son ambiance sombre, nocturne et froide, son rythme lent et son score minimaliste et inquiétant, The Stranger assume d'emblée de ne pas s'adresser au grand public et Thomas M. Wright va plutôt chasser sur les terres d'un Justin Kurzel. Sauf que la filiation s'arrête à la forme et qu'aussi maîtrisé soit il dans sa mise en scène et son atmosphère, The Stranger ressemble beaucoup trop à un thriller de petit malin.
Parce que dans le fond, le scénario du film n'est pas très original, ni très complexe. Il est même assez commun. Mais le réalisateur est assez malin pour employer une narration qui brouille la chronologie et qui parvient plus ou moins à faire illusion. Une confusion des timelines fréquemment utilisé par le tandem Nolan/Joy dans Westworld qui, s'il n'est pas à proprement parler employé à des fins de gros twists, reste tout de même utilisé dans une optique assez proche. C'est juste que Thomas M. Wright est assez intelligent pour ne pas avancer avec des gros sabots. Mais il n'est pas forcément difficile de déceler le procédé. Procédé qui pose quelques soucis, d'abord sur le plan de l'émotion lors de la scène finale. L'émotion s'accommode difficilement de détours, il faut qu'elle soit simple et directe pour vraiment fonctionner et si on comprends plus ou moins la scène finale (qui ne dit pas les choses clairement mais qui laisse supposer), on a du mal à être vraiment touché. D'autant plus que ça amène une petite incohérence : comment imaginer qu'on laisse quelqu'un de directement concerné par l'affaire diriger l'opération.
Difficile aussi d'imaginer qu'un mec assez intelligent pour effacer toute trace de son crime et échapper aux forces de l'ordre depuis des années se fasse avoir par un piège aussi grossier. Non parce que, quand même, le plan des flics est parfois pas très subtil. Difficile d'imaginer qu'il n'a pas au moins quelques soupçons.
Globalement, The Stranger semble parfois hésiter dans sa nature. Il y a plusieurs parties, évoluant chacune dans un genre différent et même les personnages semblent hésiter dans ce qu'ils veulent être. Henry est parfois un type un peu simplet et d'autres fois décrit comme une sorte de génie du crime. Il manque aussi quelque chose dans la relation entre Jack et Henry, une tension, un duel d'esprits entre les deux. Henry est bien trop passif quand cette traque de la vérité manque de tension. Si la forme fonctionne très bien, c'est le fond qui pêche un peu, tant on reste un peu sur sa fin et qu'on reste frustré, en se disant que c'était sympa à regarder mais que ça avait le potentiel pour être bien mieux et que le film se croit beaucoup plus sombre et intelligent qu'il ne l'est vraiment. Thomas M. Wright a un potentiel certain mais il a encore du chemin à parcourir pour été à la hauteur d'autres pointure du cinéma australien.
(3,5/6)
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Mar Oct 25, 2022 11:41 pm |
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nosfé
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Bad Lieutenant d'Abel Ferrara C'est pas facile d'aborder un film avec une telle aura, d'appréhender la performance d'un acteur qui (le sait-il?) livre le rôle de vie. En fait, le plus simple, c'est de faire des ponts. Ponts entre le personnage de Keitel (Jamais on a vu un tel déchet humain étaler sa pourriture à l'écran) et Ferrara lui-même (quiconque a vu une interview de lui ne peut que se demander si ce clochard lunaire est vraiment cinéaste, si il est camé jusqu'à l'os, hyperactif, fou ou les 3 à la fois), ponts entre ce film et Taxi Driver. Parce que si Scorsese avoua volontiers qu'il aurait aimé faire un film comme Bad Lieutenant, difficile de ne pas voir LT comme un équivalent à Travis Bickle: même environnement newyorkais cradingue (filmé à la voilé, en mode commando, sans autorisation), même replis sur eux-même, mêmes ambitions et espoirs illusoires, même envie d'une rédemption. La différence étant que, là où Scorsese et Schrader, dont c'est pourtant une des marottes, ne parle pas de religion, elle est au centre chez Ferrara. Mais vu que qu'elle est aussi imbécile et illusoire que toute les autres échappatoires qui s'offre aux personnages...
Rabid Dogs de Mario Bava Film maudit de Bava, jamais sorti au cinéma, et c'est bien dommage, parce que c'est vachement bien. Un thriller dans la droite lignée des poliziotteschi les plus cyniques et misanthropes qu'on a pu voir à l'époque, ou de son précédent La Baie Sanglante. Parce qu'on a là un gang de braqueurs plus infâmes et psychotiques les uns que les autres, avec pour otages ou pour témoins de leurs agissements des personnages plus égoïstes et lâches (voire complètement cons) les uns que les autres, et qu'à final, personne n'est à sauver là-dedans. Bava nous sert ça avec une mise en scène nerveuse, où on retrouve par petites touches (quelques plans à la composition aussi étrange que cool) son maniérisme, et si Stelvio Cipriani utilise comme d'hab les mêmes gimmicks musicaux, il y a un petit truc en plus ici qui marche bien. Et puis on a George Eastman au casting, avant que sa carrière ne tourne au grand n'importe quoi.
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Sam Oct 29, 2022 12:36 pm |
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Jeorth
Leprechaun
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Fall de Scott Mann
C'était vraiment bien. Un film construit sans gras, avec une bonne ambiance, de l'originalité, les deux nanas jouent bien leur rôle et tout le dénouement de la trame (avec son petit twist) fonctionne plutôt pas mal. En plus visuellement c'est travaillé et ça fait plaisir. Ça ne révolutionne pas le genre mais c'est propre et bien fait, je vous le recommande en VOD.
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Sam Oct 29, 2022 8:37 pm |
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nosfé
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Le Daim de Quentin Dupieux On ne pourra pas reprocher à Dupieux de ne devenir qu'un faiseur, un yes-man juste bon à emballer des films de commande. Faire des comédies en France en gardant sa personnalité et son indépendance, ça doit être une gageure. Cela étant, son style à base de films absurdes non-sensique où la fine fleur du ciné français vient jouer les demeurés à ses limites. La principale étant que, le non-sens pour le non-sens, hé ben ça ne mène à rien. Le Daim est ainsi une longue exposition qui s'arrête via un Deus Ex-Machina quand il aurait pu enfin décoller. Après, on ne se fait pas chier malgré le faux-rythme du film, La mise en scène discrète de Dupieux et la presta de Dujardin font qu'on croit au trouble du personnage et à la persona de son blouson, on pouffe plus qu'on ne rit à tout ça, mais on se dit aussi que pendant que Mr Oizo enfile les films dont le pitch ressemblent à un délire de mecs envapés, il y a d'autres films en manque de producteurs qui mériterait tant d'attention...
Chicken Run de Nick Park et Peter Lord Pas revu depuis, houlà, longtemps, et je m'étais dit que ce serait l'occas d'enfin passer outre l'histoire et la maitrise technique impec de l'animation qu'on connait chez Ardman pour me focaliser sur la mise en scène tout aussi maitrisée dont ils font montre ici comme dans les Wallace & Gromit. Peine perdue! J'ai replongé à suivre avec délice cette parodie de La Grande Evasion, à m'amuser du cast vocal français (hé oui, pas de vostfr exceptionnellement), et c'est tout juste si j'ai pu réfléchir au fait que Park et Lord, entre ce film, les aventures de W&G, ou Souris City, aiment vraiment à imaginer, représenter, explorer tout un imaginaire de machineries et de mécanismes, à détourner objets et outils de leur utilisations premières, bref, à inventer et réinventer le monde à l'aube de l'animation. Des trucs de grands gosses quoi, qui réjouissent le grand gosse que je suis.
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Lun Oct 31, 2022 9:35 pm |
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nosfé
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Le Village des Damnés de Big John Je n'ai vu le film original de 1960 qu'une seule fois, il y a des lustres, et je n'en ait pour ainsi dire aucun souvenir. J'aurais donc bien du mal à juger de la supériorité ou non de remake. Mais le fait est que Carpenter me semble faire preuve d'une certaine fidélité vis-à-vis de son modèle, tout en y apportant des idées qui sont vraiment intéressante (et de je n'ai, donc, pas souvenir dans le premier film). Comme d'hab, le bonhomme fait preuve d'une belle maîtrise et d'une parfaite économie de moyen tout en restant efficace, et je regrette même qu'il y ait pas plus de développement, tant certains arc narratif sont un peu expédié. Je pense notamment au deuil du doc, qui bien que pivot du film, passe un peu à l'as, et de personnage du curé dont le pétage de plomb arrive d'un coup (Ce qui me permet de dire que Superman s'est complètement effacé derrière ce personnage de docteur et que j'ai mis 10 bonnes minutes à reconnaître Luke Skywalker. Carpenter est aussi un vrai directeur d'acteur, on l'oublie trop souvent). Bref, même si je loue son économie de moyen, je trouve aussi ce film un peu avare, et je me dis que, si jamais la qualité suivait, il y aurait matière à une super mini-série sur ce postulat de départ.
The Voices de Marjane Satrapi Revision très cool. Parce que j'ai découvert Persepolis entretemps, et que je m'étonnais un peu de voir une réalisatrice passer ainsi d'un film d'animation au sujet grave et autobiographique à un film live, de genre, décalé. Mais au-delà du drame d'un côté et de la comédie noire de l'autre, ces deux films partage les mêmes sujets: la famille, les liens et rapport humain, et l'alienation. L'alienation de toute une population ou d'un être seul, et l'échappatoire ultime que constitue l'imagination, le monde intérieur de chacun. Persepolis y trouvait certains de ses moments les plus fort, The Voices en fait son postulat. Et puis, Satrapi a aussi un vrai sens du visuel, travaille la couleur, la lumière, joue finement avec ces glissements rêve-réalité, et si j'avais retenu ce que le film avait de plus fun, j'avais oublié sa profonde mélancolie. Et puis le casting et génial (ça fait du bien de revoir Ryan Reynolds loin de ses automatismes Deadpoolien)
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Mer Nov 02, 2022 9:31 pm |
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ZobiZoba
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Inscription: Dim Juil 28, 2019 5:25 am Messages: 1427 Localisation: Montargis
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Ha oui elle est D.U.R.E l'histoire de The Voices, le film m'a touché des le premier visionnage parce que je me suis un peu reconnu dans la folie du personnage, dans des proportions heureusement beaucoup moins dramatiques mais le film m'a vraiment touché.
6/6 intime.
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Jeu Nov 03, 2022 11:51 pm |
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nosfé
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Pirates de Roman Paul en Ski On peut dire qu'au long de sa collaboration avec son compère Gérard Brach, Le gars Polanski a touché à un peut tous les styles et tous les genres. Mais sans aller jusqu'à la dimension parodique d'un Bal des Vampires, ce Pirates est un hommage rigolard et picaresque au genre même du film de pirates, et on sent, rétrospectivement, que certains trucs des Pirates des Caraïbes viennent de ce film: faire de son héros un flibustier plus roublard qu'héroïque, naviguant de déveine en déveine (Jack Sparrow étant juste un peu mieux lôti, il a une barque là où Red et la Grenouille se trimballe en radeau), ayant face à lui une autorité coloniale officielle engoncée (superbe galerie d'officiers espagnols perdus sous les perruques et les dentelles). Le problème, c'est que là où les grosses machines Disney ont de belles séquences de combat chorégraphiés (Si si, si on regarde bien derrière les mouvements de caméras inutiles et les CGI envahissants), celles de Polanski semblent molles, brouillonnes, sans dynamismes ni fluidité. C'est dommage, parce que pour le reste, on a envie qu'il marche ce film, notamment parce que le cast fait plaisir à voir: Outre Walter Matthau qui semble s'éclater et Cris Campion qui n'a rien fait d'autre de marquant, on a des tronches pas mal qui font plaisir à voir (Daniel Emilfork!)
Osterman Week-end de Sam Peckinpah Le premier tiers du dernier film de Bloody Sam fait un peu peur. Certes, c'est un film qui traite de faux-semblants, de l'image et de la manipulation de celle-ci, mais faut-il que le montage soit à ce point bordélique? Il y a des trucs à sauver dans cette construction elliptique, mais la scène de course-poursuite est juste inregardable, avec les fameux ralentis du cinéaste inserés au forceps. Alors, on sait que Peckinpah n'a jamais eu de relation facile avec ses producteurs, et il n'y a guère de mystère sur le fait que Osterman Week-end, comme d'autres films, ait été remonté. Mais du coup, on se pose la question sur "Pourquoi Peckinpah sur un huis-clos, un film d'espionnage parano jouant avec la tension psychologique?". Et la question, elle est vite répondu, comme disait l'autre tanche. Parce que dans le dernier tiers, toutes cette violence psychologique que les personnages s'infligent explose, ça bastonne, ça se bute à qui mieux mieux sans que jamais (constante du ciné de Peckinpah) cette violence tant magnifiée et esthétisée ne résolve rien. Au final, l'esprit reprend la main, et Peckinpah de conclure son film (et donc sa filmo) sur un appel à l'insoumission et à éteindre sa télé... passant à la TV. Soit un acte ausi libérateur qu'autodestructeur. Du pur Bloody Sam, donc.
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Sam Nov 05, 2022 10:44 pm |
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Jean Keud
Critters
Inscription: Mer Oct 21, 2020 3:34 pm Messages: 400
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 soir hier quoi maté z'avez ?
Tenet de Christopher Nolan.
A la fois irritant et émouvant.
Irritant parce que Nolan bordélise son pitch de départ comme pas permis et l'étire comme un élastique pour mieux nous mettre des scènes d'action dans la goule qui tombent relativement à plat parce qu'on est en retard sur l'intrigue(ou en avance ça dépend des moments).Le climax est une honte absolue d'indigence dans un terrain vague là où Mamoru Oshii nous faisait miroiter un univers foisonnant dans un hangar, n'est pas James Cameron(abyss) qui veut.
Et pourtant, il y a un film dans le film, bien plus touchant quand on s'interesse au perso de Pattinson dont on réalise à la fin qu'il est très certainement le fiston de Kat.
J'aurais aimé voir plus que cette ébauche, qui néanmoins sauve in extrémis le bousin.
M'enfin, peut être que le temps rendra mieux hommage à ce film déroutant mais finalement attachant.
_________________ No matter how cleverly you sneak up on a mirror, your reflection always looks you straight in the eye.
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Lun Nov 07, 2022 10:34 pm |
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nosfé
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
A la Poursuite d'Octobre Rouge de McT Ca fait toujours plaisir de revoir un film de ce calibre, de cette maitrise. En fait, à chaque vision, je suis étonné de voir combien c'est un film assez avare en action pure, en fait plutôt bavard, et à l'intrigue d'une parfaite limpidité. Et pour ce qui est de l'action, j'en viens à me dire que McTiernan est une sorte d'anti-Peckinpah. Là où, comme dit plus tôt, dans les films de Bloody Sam, les scènes d'action sont des explosions de violence sauvage et irréfléchi, chez McTiernan l'action découle de la réflexion, d'une construction logique tendant à une finalité, elle n'est jamais uniquement destructrice. Et Red October, comme Die Hard, sont des films entièrement sur des confrontations tant intellectuelles que physique, et McT a le don de mettre en sen scène le même brio ces jeux d'esprit et ces gunfights. En plus, ici, on a Jan de Bont qui nous prouve qu'il reste meilleur chef-op que cinéaste, qui construit ces environnements exigus tout en s'en jouant avec sa caméra, et un cast qui, derrière Baldwin et Connery, ne semble constituer que de la crème de la crème (James Earl Jones, Sam Neill, Tim Curry, Jeffrey Jones). Bref, un classique.
Loin du Paradis de Todd Haynes Bon, j'ai essayé une fois les mélodrames classiques de Douglas Sirk, et Written on the Wind, en l'occurrence, m'avait laissé froid. J'avais trouvé ça engoncé et pompeux. Mais je ne serais pas contre redonner sa chance à Sirk, parce que l'hommage qui lui est rendu via ce Loin du Paradis m'a autrement convaincu. On retrouve là toute la diégèse habituelle des mélos du cinéaste : L'Americana triomphante des 50's, le bonheur pavillonnaire et banlieusard où papa est un cadre sup' qui a la win, et maman s'épanouit à être un simple mère au foyer. Un monde en technicolor à la éclairage soigné (superbe travail de reconstitution sur ce point aussi, on retrouve bien l'esthétique des films de l'époque) dont Haynes vient gratter le vernis et montrer ce qui restait trop discret chez Sirk. Parce que derrière ces apparences pastels, se cache la fausseté, le racisme d'une société encore ségrégationniste, le puritanisme larvé, l'hypocrisie et les mensonges d'un microcosme qui hait la différence, quelle qu'elle soit. Les USA, sur ce point, n'ont guère évolué.
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Sam Nov 12, 2022 6:25 pm |
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Jean Keud
Critters
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Mc T et Nolan(que j'évoquais au post précédent) partagent un point, celui d'avoir un langage dramaturgique très géométrique, très spatial.
Mais là où Nolan multiplie les figures géométriques (inutilement) complexes, Mc Tiernan vise l'épure.
Tu prends die hard 1-3 en cours de route, et ceci même si t'as pas encore vu le(s) film(s), tu rattrapes très vite les rails narratifs, les tenants et les aboutissants.
Le contraire n'est pas vrai, chez Nolan tu résous en tant que spectateur une équation complexe dont il ne faut pas louper une donnée/étape.
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Sam Nov 12, 2022 11:58 pm |
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nosfé
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Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm Messages: 817
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
L'esprit de Caïn de Brian de Palma Bizarrement, je croyais l'avoir déjà vu, mais non. Parce qu'en terme de bizarrerie, il m'aurait marqué plus que ça. Certes, c'est un film qui contient tout le cinéma de De Palma, tant esthétiquement (zooms appuyés, contres-plongées étouffantes, plan-séquences tarabiscotés, doubles-focales, mis en place de scène chorégraphiées dingues) que thématiquement (fantasmes sexuels, obsessions meurtrières, psychoses), mais c'est très étrangement construit, et ça nous perd plus encore que ce que la simple exploitation de cette thématique psy aurait pu permettre. En résulte une intrigue tantôt trop limpide dans ses twist, tantôt carrément bancal, mais l'expérience De Palma fonctionne à fond, et le film, tout à la fois, rappelle combien le vénéneux Soeurs de Sang devait être un choc pour son époque et annonce le côté "forcé" d'un Femme Fatale. Passé cela, on note surtout que Raising Caïn annonce le Split de Shyamalan sur beaucoup de point, et qu'il parvient, malgré ses défauts, à être autrement plus cohérent et réussi que celui-ci.
Shorta de Anders Ølholm et Frederik Louis Hviid Je ne sais pas comment le film a été reçu à sa sortie dans son Danemark natal, mais le juger comme « film de banlieue » ayant forcément un discours politique sur le sujet, comme c'est le cas en France, se serait une connerie. Pas que Shorta soit exempt de tout subjectivité (je vais y revenir), mais surtout que c'est un film qui utilise surtout ce contexte d'émeute en banlieue comme le terreau parfait pour un survival urbain comme on les aime. Et à ce niveau-là, c'est clairement très sympa, avec un duo (trio) traqué à travers un environnement hostile m, livré à lui-même, et devant dépasser sa simple condition pour survivre (la base du survival, quoi). Alors, certes, ça se contente trop d'esquisser la menace pour plus se concentrer sur les différences entre les persos principaux, mais ce que le film de genre y perd, le film social y gagne. Car à travers ça, à travers quelques scènes, séquences, personnages, le film parle aussi (donc) de ces banlieue dites « à problèmes » et livre sur elles, sans en avoir l'air, un propos autrement plus nuancés, plus intelligents que la très large majorité de ce que les médias nous sortent à taxer tel ou tel bouzin sortant chez nous comme étant soit « réac », soit « antiflics », soit parfois les deux en même temps. En plus, c'est visuellement loin d'être dégueu, et bien interprété. Belle réussite.
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Dim Nov 13, 2022 2:51 pm |
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ZobiZoba
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Inscription: Dim Juil 28, 2019 5:25 am Messages: 1427 Localisation: Montargis
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 Ce genre de John
nosfé a écrit: L'esprit de Caïn de Brian de Palma Un numéro de cabotinage éhonté de John Lightgow est à signaler et saluer   
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Lun Nov 14, 2022 6:22 pm |
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Jeorth
Leprechaun
Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:31 pm Messages: 699
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
NOPE de Jordan Peele.
J'y suis allé à reculons et les 15 premières minutes m'ont fait soupirer... Je m'attendais encore à un pamphlet sur les vilains blancs et les gentils noirs mais au final, ce film est une très bonne surprise. Soyons honnête, réinventer le film d'OVNI à ce point c'est du joli, surtout avec une ambiance far-west, parc d'attraction et élevage de chevaux. Les personnages sont intéressants, d'apparence souvent déjantés/décalés mais surtout tragiques... L'ambiance est bonne et on est vite pris dans ce manège de comique et d'épouvante, de rire franc et de rire jaune. En plus c'est rythmé, joli à voir et bien filmé. Seul point noir, 30mn trop long avec une séquence récurrente sensée développer un personnage principal mais qui m'est un peu passé par dessus la tête.
5/6
THE LAIR de Neil Marshall
Ha bein j'y allais sourire aux lèvres, vu que le bonhomme avait déjà œuvré sur le très bon Descent ! Au delà de quelques beaux plans désaturés du désert, ce truc est une purge abominable, comme je croyais ne plus jamais en voir. RIEN ne va. Les acteurs aux fraises, le scénario incohérent, les gloumoutes qui passent de tueuses-nées bondissantes et ne laissant aucune chance à bibendum caoutchouteux qui font des pénibles roulades et encaissent des torgnoles en couinant. C'est nul, c'est con, l'histoire est complètement débile. C'est moche pour Neil Marshal d'avoir trempé là dedans. Vraiment moche.
0/6
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Lun Nov 14, 2022 11:45 pm |
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ZobiZoba
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Inscription: Dim Juil 28, 2019 5:25 am Messages: 1427 Localisation: Montargis
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 Qui es-tu Neal?
Ne jamais oublier que Neil Marshal est un tacheron genial s'étant fait connaître avec le furieusement Z Dog Soldiers avant de réaliser le quiproquo parfait avec The Descent, improbable catharsis clitorido-sous-terraine ayant conquis critiques et public avant de commettre le primesautier post-apo Doomsday et le film de gladiateurs aux slip en lanieres de cuir Centurion avant de récupérer la franchise Hellboy pour un volet que tout le monde s'accorde à trouver fort mongol mais brave. Une success-story jusqu'à ce The lair, en somme, mais le petit pape du Z frique devait chuter 
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Mer Nov 16, 2022 4:10 am |
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nosfé
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Inscription: Lun Mar 11, 2019 9:48 pm Messages: 817
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
Mais...Qu'Avez vous fait à Solange? de Massimo Dallamano Sorti en plein dans la vague Giallo qui a fait la gloire du ciné italien des 70's, ...Solange reprend quelques éléments marquants du genre pour offrir quelque chose d'autre,mais pas forcément pour le mieux. On a donc une série de meurtres perpétrés par un mystérieux tueur ganté de cuir, sur un gros fond de fantasmes érotique (au centre de l'intrigue, on a quand même les affres sexuels d'une bande de lycéennes en uniformes...) et de psychologie de comptoir, pour une résolution un peu bof-bof. Mais on a aussi un environnement londonien qui aurait pu être plus intéressant, et une approche générale bien moins légère de la chose. Ici, les meurtres ne flattent pas les bas instincts du spectateur, et si il y a le quota de nudité gratuite, le voyeur n'est pas un assassin menaçant mais un frustré minable. Et puis il y a la résolution, qui, si elle a le mérite de traiter frontalement d'un problème trop longtemps passé sous silence (les avortements clandestins), pose aussi par-dessus l'idée d'une juste punition... Bref, si on a quand même le plaisir immédiat du giallo, le discours du film (du cinéaste?) est un peu moins engageant.
Judo de Johnnie To To, c'est un gars sûr. A quasi lui tout seul, il a quand même assuré l'intégrité artistique du cinéma hongkongais alors que John Woo, Tsui Hark et les autres allaient faire un tour du côté d'Hollywood. De fait, ça m'a fait bizarre de constater que ce Judo datait de 2004, parce que c'est grosso-modo à cette époque qu'on a commencé à vraiment entendre parler de lui chez nous. Et c'est d'autant plus dommage que je n'en ai guère entendu parler avant, parce que c'est vachement bien. On est loin du polar urbain typique, mais on retrouve ces idées d'amitié viril et de chevalerie (ici au travers du sport) qui sont si chères à Woo, on a un visuel soigné avec un HK plein de couleurs, et surtout un ton plutôt léger parfaitement dosé, avec un humour absurde surprenant et qui marche (et quand on a vu à quoi ressemble l'humour cantonais, c'est un miracle), et une certaine mélancolie qui baigne tout le film qui fonctionne là aussi du tonnerre. Au final, on s'en fout que l'intrigue soit juste une Xième histoire rédemption: Il y a Cherrie Ying qui est super choupinette et Tony Leung en grand méchant, et ça rend hommage à Kurozawa. Que du bon!
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Mer Nov 16, 2022 7:39 pm |
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DoctorBenway
Leprechaun
Inscription: Jeu Oct 08, 2020 6:52 pm Messages: 784
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 Re: Qui es-tu Neal?
ZobiZoba a écrit: Ne jamais oublier que Neil Marshal est un tacheron genial s'étant fait connaître avec le furieusement Z Dog Soldiers avant de réaliser le quiproquo parfait avec The Descent, improbable catharsis clitorido-sous-terraine ayant conquis critiques et public avant de commettre le primesautier post-apo Doomsday et le film de gladiateurs aux slip en lanieres de cuir Centurion avant de récupérer la franchise Hellboy pour un volet que tout le monde s'accorde à trouver fort mongol mais brave. Une success-story jusqu'à ce The lair, en somme, mais le petit pape du Z frique devait chuter  Je suis entièrement d'accord avec ce commentaire, sauf sur le qualificatif de brave pour le dernier Hellboy  . The Descent en fait c'est une anomalie dans sa filmo.
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Mer Nov 16, 2022 8:49 pm |
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Jean Keud
Critters
Inscription: Mer Oct 21, 2020 3:34 pm Messages: 400
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 Re: Z'avez maté quoi hier soir ?
J'aime bien Neil Marshall, moi.
ses films sont quasi systématiquement cons comme la lune mais très souvent divertissants.
c'est un peu le snyder du cinoche Z.
(coucou grifter, si tu nous lis! )
_________________ No matter how cleverly you sneak up on a mirror, your reflection always looks you straight in the eye.
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Mer Nov 16, 2022 10:59 pm |
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