Roar de Noël Marshall
Le pitch évoque une gentillette production Disney (une petite famille rejoint le papa installé en Afrique et vivant parmi ses amis les grands fauves), et l'absence de construction scénaristique à partir de ce postulat n'est guère plus engageante. Sauf que dans la catégorie « films dont la confection est mille fois plus intéressante que le résultat final », Roar se pose là : Considéré comme « le film le plus dangereux de l'histoire » (70 blessés durant un tournage qui s'éternisera sur 6 ans), c'est un machin mal fichu et plein de faux raccords, et qui transpire le malaise : on sent, durant toutes les scènes, la menace que représente ces lions, tigres, léopards, guépards, éléphants, tous non dressés, qui côtoient de tout près des acteurs (la vraie famille de Noël Marshall, dont une Tippy Hedren qui doit se demander si supporter Hitchcock n'était pas mieux...), acteurs généralement mauvais dans ce qu'ils ont a jouer, mais dont les expressions de peur sont étonnamment hyper crédibles. En fait, on a souvent l'impression d'être à deux doigts du snuff movie.
Bref, c'est pas un bon film, mais ça se regarde avec une curiosité un rien malsaine...

Le Magasin des Suicides de Patrice Leconte
Leconte revient à ses premiers amours (il était dessinateur avant d'être cinéaste) avec cette adaptation animé d'un bouquin de Jean Teulé. Donc, en soi, ça pourrait être pas mal, avec de l'humour noir et un rien de mauvais esprit. Sauf que le film souffre de plusieurs problèmes. Je passe sur l'animation et le design pas toujours heureux des personnages (on a parfois l'impression qu'ils n'appartiennent pas au même film), mais on peux difficilement passer à côté de la comparaison obligée (et pas forcément à l'avantage du film) avec La Famille Adams et ses divers itérations. Tout comme on peut difficilement passé outre le fait que le film est bourré de chansons, certes parfois drôle et donnant lieu à de belles mises en scène, mais ni très entraînantes, ni vraiment cools. Ca ne méritait pas de faire un bide aussi monumental au ciné, mais c'est pas fameux quand même.

The Father de Florian Zeller (2020).

Adaptation d'une pièce de théâtre de Zeller lui même, "The Father" prend au départ un parti pris audacieux : celui de filmer la maladie d'Alzheimer comme une sorte de huis clos Polanskien. Anthony Hopkins y incarne un vieil homme que la maladie rend parano : il constate que certains de ses objets disparaissent, soupçonne l'aide soignante, puis c'est l'introduction d'un inconnu dans son salon, celle d'une inconnue qui prétend être sa propre fille... Il y a une atmosphère glaciale et angoissante qui tranche avec le traitement habituel du sujet.
Sauf que le film ne va pas au bout de son ambition : plutôt de garder l'ambiguïté pour révéler la vérité à la fin, les chose sont vite assez claires et on ne retrouve cette ambiance que partiellement le long du film. Il y a des idées ingénieuses, comme cette volonté de brouiller le temps et l'espace pour traduire la désorganisation spatiale et temporelle du personnage mais finalement, le film repose surtout sur quelques idées répétées pendant 1h30 : c'est brillant la première fois, beaucoup moins la 5e. Il y a bien aussi un moment où on flirte avec le film d'horreur mais à vouloir trop jouer sur cette ambiance froide, Zeller en oublie l'émotion, qui n'affleure jamais vraiment. Le tout n'est pas aidé par les réactions parfois incohérentes des personnages. Sur une thématique similaire par exemple, "Still Alice" en 2014 était plus classique dans sa mise en scène mais beaucoup plus déchirant et bouleversant. Là, on retiendra la superbe performance de Anthony Hopkins mais on aurait aimé chialer toutes les larmes de nos corps devant un sujet qui s'y prêtait.
(3,5/6)

The Son de Florian Zeller (2023)

Avec le père, le fils. Florian Zeller revient adapter une autre de ses pièces de théâtre, traitant à nouveau de la maladie mentale, cette fois la dépression. Sujet en or puisqu'on en a jamais autant parlé qu'en ce moment. Hélas, Zeller passe totalement à côté de son film.
En choisissant le cadre d'une séparation, le film en oublie parfois son personnage principal et de thématique pour évoquer plus spécifiquement les conséquences d'un divorce sur les enfants. A certains moments, c'est le couple formé par Hugh Jackman et Laura Dern qui passe au premier plan et c'est un tout autre film qui se déroule. Sur le sujet de la dépression, le réalisateur et scénariste se contente de lieux communs et de clichés, sans jamais livrer une analyse approfondie, ne semblant jamais maîtriser ce dont il souhaiterait parler, ne semblant jamais avoir été concerné personnellement... Zeller se contente de filmer des intérieurs aseptisés et froids et livre un psychodrame familial très vite creux et emmerdant. Les flash back sous le soleil de Grèce censés nous montrer le contraste du passé heureux avec le présent grisailleux sont encore pire que le reste.
Et au détour d'une scène (la seule) où apparaît Anthony Hopkins en patriarche sans coeur, on comprend où se situe le problème : "The Son" est en fait un film sur le rapport au père. La dépression du gamin (voir la dépression tout court), Zeller s'en branle. Tout est ici question de paternité, le père se demandant ce qu'il a mal fait pendant l'enfance de son fils puis se rappelant à quel point son propre père était dur et absent et se reprochant de devenir comme lui : un fatras de daddy issues pas très passionnante.
Pire, le film se révèle extrêmement balisé et prévisible : on sait déjà comment ça va se finir lors d'une scène de dispute pas très subtile qui applique dans un sens très littéral le "fusil de Tchekhov". Et comme si ce n'était pas déjà suffisant, Zeller se sent obligé d'en rajouter une couche dans une ultime scène dispensable, un ultime twist tout aussi prévisible puisque le réalisateur et scénariste avant des gros sabots et alourdi encore un peu plus un film qui n'avait pas besoin de ça : loin d'avoir l'effet escompté, "The Son" s'enfonce encore un peu plus dans un pathos embarassant, à grand renfort de surjeu de la part de Hugh Jackman qui tente en vain de faire oublier son rôle de Wolverine. Un bon gros ratage. Vivement le saint esprit.
(1/6)

Rhum Express de Bruce Robinson
Adaptation du premier roman D'Hunter Thompson et projet de longue haleine pour Johnny Depp, qui voulait faire ce film dans la foulée de Las Vegas Parano. Et quand on voit la décennie de Development Hell et la postérité uniquement people du film (puisque c'est le bouzin marquant la renconte entre Depp et Amber Heard), on pourrait parler de film maudit. Mais le vrai problème, c'est l'obligatoire comparaison avec le film de Gilliam, dont il est donc une sorte de préquel. Et si Bruce Robinson était un choix de Thompson, il peine à rendre l'état d'ivresse qui baigne tout le film, et la dimension picaresque, tantôt délirante, tantôt effrayante, de l'aventure de Thompson/Kemp. cela étant, ça reste quand même sympa à regarder, Depp tient toujours bien son personnage, et il y a une vraie tendresse dans la manière de dépeindre la naissance du pape du journalisme gonzo. Et puis difficile de passer sous silence le fait qu'à la moindre de ses apparitions, on comprend qu'Amber Heard ait tant retourné la tête du gars Johnny...

La Cité de l'Indicible Peur de Jean-Pierre Mocky
Le cinéma de Mocky me fait toujours la même impression: Celle de films fait un peu à l'arrache, à la bonne franquette, dont on sent la mise en place et les acteurs livrés à eux-mêmes. Un cinéma dont on voit les fils, même si au final on s'en fout un peu. Parce que cette fabrication artisanale et ses scénarii jamais épargnés par les coups de mou servent un univers absurde, qui ici verse carrément dans le surréaliste et le fantastique, que tout ça est fait sans cynisme aucun par des gens heureux d'être là, que les acteurs qui s'amusent ici sont des pointures et des tronches qu'on a toujours plaisir à retrouver (Bourvil, Francis Blanche, Jean Poiré, Jacques Dufilho), et que, Mocky n'étant pas la moitié d'un vieil anar, le film est une dénonciation de la couardise, de l'hypocrisie et de la lâcheté du français moyen, servie par une sacrée galerie de personnages, tout plus tarés et névrosés les uns que les autres.

Le bouquin était pas terrible, ils feraient mieux d'adapter le bouquin sur les Hell's Angels ou il se fait péter la gueule à la fin.

Mon fiston a kiffé les JOHN WICK et vendredi soir chez Dam, on causait cinéma et Keanu Reeves.
Il m'a conseillé de regarder KNOCK KNOCK, un film d'Eli Roth.

J'aime bien les JOHN WICK, bien que le 3 sente grave la naphtaline, mais pas trop Keanu Reeves. C'est un acteur nul mais un gars sympathique.
Eli Roth c'est pas Kubrick mais il peut faire des trucs marrants.

Alors j'ai regardé KNOCK KNOCK.

Je ne vais en retenir qu'une seule chose. La Morale du film.
Si un soir Ana de Armas et Lorenza Izzo frappent à ta porte, tu ouvres.
Tu t'en contrebranles qu'elles viennent te faire du bien ou du mal, tu ouvres.



Tu ouvres.

2/6

C'était bien naze Knock Knock malgré le casting...alléchant.

John Wick c'est un premier opus sympa en mode diesel, un deuxième qui sublime le concept (vu en salle à NY, putain de souvenir), un troisième moins percutant mais qui explore des trucs originaux...à voir comment le quatrième se définira.

Tiens, il est sur ma liste depuis un bon moment, celui-là.
Le fait qu'il soit une adaptation de Jean Ray (AKA le meilleur écrivain fantastique de tous les temps) ne fait qu'attiser ma curiosité.
Ceci dit, je doute fortement que Mocky ait réussi à retranscrire tout le côté grandiose du récit du maître gantois.

Je jetterai quand même bien un oeil à The Rum Diary, les extraits lus par Thompson himself dans le bonus DVD m'ayant bien vendu le truc.
Je connais pas Jean Ray, par contre, mais oui, pour le grandiose, c'est pas tout à fait ça (on est plus dans le cheap). Mais tu peux tenter, par curiosité, il y a tout un cycle Mocky dispo sur le site d'Arte.
Et complètement d'accord avec Clint quant à la morale de Knock Knock.

La Queue du Scorpion de Sergio Martino
Un petit mélange de policier et de Giallo assez routinier mais sympa, avec une intrigue au final un peu bancale (ça se tient jusqu'à tant que ça veuille nous donner un twist qui fait que pleins de détails ne tiennent plus trop debout, comme quoi ce n'est pas une maladie récente), mais quelques meurtres sympas, une mise en scène qui essaye des trucs rigolos (la caméra tournée à 90°, c'est pas mal), et surtout un thème musical surcool de Bruno Nicolai et la beauté d'Anita Strindberg.

Cat's Eye de Lewis Teague
Bon, rien à voir avec les aventure de Sylia, Alex et Tam, puisqu'on parle ici d'un film à sketches (petite anecdote cadeau: le terme anglosaxon pour désigné un film à sketches est "portmanteau film". Ils sont fous ces anglais) adaptant trois nouvelles de Stephen King. Le tout lié par un chat passant d'une histoire à l'autre et de menus clins d'oeil à l'oeuvre Kinguienne. Le premier segment est le plus cool, avec un James Woods qui exploite le potentiel comique de sa persona de mec cynique blasé, le second, malgré une bonne idée, peine à avoir une conclusion satisfaisante, et le dernier, écrit spécialement pour le film, a un côté fantasy horrifique pour gosse surprenant de la part de King, mais bien dans le to, de ce qu'on pouvait trouver ces années-là (avec Drew Barrymore dans le rôle de la gamine).
On est pas face au meilleur de King ni à la meilleure adaptation, mais c'est pas déplaisant.

Haha Cat's eye je l'ai vu quand ma tablette ne pouvait plus aller que sur youtube c'est sympa pour le charme de l'époque même si a l'époque il s'était fait descendre dans Mad il me semble. Je suis évidemment fan de la scène ou le chat marave le nabot maléfique, vive les chats voilà je le dis sans fard!

Ah bin je te recommande Jean Ray, je le considère comme tout simplement le meilleur écrivain fantastique, tous genres ou époques confondus.
Oui, j'avais aussi entendu pour le cycle Mocky sur le site d'Arte et j'ai direct tenté de mater La Cité De L'Indicible Peur, mais ça n'est apparemment pas dispo de par chez moi (je suis en Belgique).

Upgrade de Leigh Whannell (2018)
Revisionage pour impressionner ma meuf qui fut très impliquée par le film jusqu'à presque pleurer a la mort d'un personnage. Pour ma part j'ai apprécié l'amoralité foncière de cette putain de micro-puce et le twist que j'avais oublié (putain de micro-puce!). Le chef des méchants a une bonne gueule de méchant aussi, c'est cool, Clarence Boddicker/6

5,5/6, ce qui est le plus proche de nos jours d'une série B culte des années 80 genre Terminator

L'île aux chiens de Wes Anderson (2018)

Ma copine a moins kiffé et ça a vite dérapé en galipettes sur le canapé mais bordel qu'il est fort le Wes Anderson quand il fait ses films de marionnettes! C'est plus le même réalisateur, ça donne toujours des chefs d'oeuvre ou chaque seconde est une merveille, ou les dialogues qui paraissent parfois un peu vains dans ses films normaux deviennent ici parfaits.

6/6, un grand cinéaste animalier

Upgrade c'était génial oui : original, court et efficace, casting nickel et action qui fait plaisir à (re)voir.

Ha ben j'ai découvert un autre film pas mal dans le genre ce soir

John Wick de Chad Stahelski (2014)

Ça fait presque 10 ans que je devais le voir on en est a l'épisode 4 quand même, le 2001 l'odyssée de l'espace du film de flingue-tatane si on en croit la critique.

Et bah c'est très sympa, c'est assez original de voir les méchants se chier dessus des le début, dans ce genre de film t'as toujours le CV du héros expliqué par un perso mais là c'est littéralement tout le monde qui le craint ou le suce ce qui donne lieu à quelques situations amusantes.
Les chorégraphies sont cool y'en a même une ou j'ai applaudi. Le casting est top, quasiment que des gueules dont ce bon vieux Willem Dafoe.

5/6, vraiment sympa je suis curieux de voir les autres maintenant si ils en on fait 3 autres de ce niveau c'est respectable

Je confirme. Bon film pas prétentieux pour un sou, avec un traitement assez glaçant comme à la bonne époque d'avant 2000. A revoir pour ma part.

Le deuxième sublime le principe, le troisième change un peu la donne mais en explorant des pistes intéressantes.

La Garçonnière de Billy Wilder
Encore un film référence que je n'avait pas encore vu, et pour le coup, je comprend parfaitement sa réputation et son Oscar du Plus Meilleur Bien Flim. En terme d'écriture, c'est un petit bijou, parfaitement construit, rythmé, avec des personnages qui ont tous du relief, une vraie profondeur, c'est du grand Art. Et c'est au service d'une histoire ou le comique le dispute toujours au tragique (ça cause quand même adultère et suicide) sans que jamais ça ne soit déséquilibré, que le film ne sombre pleinement dans le mélo ou que les pitrerie d'un Jack Lemmon au top ne semble parasiter le récit. Bref, c'est SU-PER, et ça me rappelle qu'il faudrait que je me rattrape sur Wilder, parce qu'à part Certains l'Aiment Chaud et Boulevard du Crépuscule, je suis bien novice...

Sweet Sixteen de Ken Loach
Bon, vu qu'on est chez Loach et que ça se passe dans une banlieue anglaise miséreuse (on est chez Loach, quoi), il n'y a guère de suspense quant à l'ironie du « sweet » du titre. Et pour le coup, le gars Ken nous sert un film qui à par moment des allures de polar, mais qui ne perd jamais sa visée habituelle de portrait d'un certain prolétariat briton, à base de misère, de combines pour s'en sortir, et de la fatalité, du déterminisme social, et des félûres héréditaires chère à Zola qui font que non, jamais on ne s'en sort. Ca ne respire donc pas la joie, même si le film offre, via les bétises de ses persos, quelques respirations aussi futiles que bienvenues. C'est, comme d'hab, filmé comme un docu, servi par un cast d'acteurs non pro mais tous impec, notamment pour classer le film parmi les plus vulgaires jamais tourné : il ya du « fuck » à tous les étages.
(Mais bon, dans la filmo de Loach, en terme de film qui foutent la rage, C'est loin de Moi, Daniel Blake)

Yo ! Je fais un petit passage par ici... Hier soir, de manière fortuite, j'ai lu la nouvelle malheureuse du décès de Lance Reddick que je connaissais surtout pour avoir campé de manière magistrale le Lieutenant Cedric Daniels dans The Wire, et comme je ne me renseigne jamais j'ai appris que John Wick 4 sort la semaine prochaine. Comme ça, sur un coup de tête, je me suis demandé sur quelle plateforme ça pouvait bien être, et j'ai commencé à regarder le premier sur Prime Video.

En a résulté une nuit blanche pendant laquelle j'ai enchaîné les trois films, fasciné par ce scénario minimaliste et un postulat ridicule au possible mais qui sert de ressort comique tout au long de la saga. ll y a bien quelques scènes pour expliquer un peu plus le monde dans lequel les protagonistes évoluent, mais c'est surtout pour faire souffler un peu le spectateur avant de lui redonner une grosse dose d'adrénaline et d'hémoglobine (l'avantage, c'est que Keenu Reeves n'a pas besoin de faire étalage de ses talents d'acteur inexistants). C'est très violent mais toutes ces tueries insensées bénéficient d'une mise en scène que j'ai trouvée inventive voire époustouflante par moments, et très lisible la grande majorité du temps.

Je suis convaincu pour aller voir le quatrième opus.

C'est le gros intérêt de la saga les combats : moins chorégraphiques, davantage de sensation de tape...
Y a clairement l'influence du cinéma de tatane asiatique des années 10 (The Raid 1 et 2 etc.).

Ouais les bastons vont droit au but c'est appréciable, j'ai aussi pensé à The Raid je crois que les deux films ont en commun d'utiliser des coups venant du Penchak Silat notamment les grands coups de lattes dans les genoux, c'est un art martial assez efficace visuellement.

Bon bah le premier qui voit le 4 ème volet il ouvre un topic, ça fait plaisir les franchises de qualitay

En tout cas, ça m'a fait sourire de voir que Lawrence Fishburne fait également partie du casting.

Sinon hier soir j'ai commencé à regarder - par curiosité toujours - Everything Everywhere All At Once, j'ai dû stopper au bout de 30 minutes car le contre-coup de la nuit blanche précédente m'a reppelé qu'il fallait dormir et que je n'étais pas du tout en état de suivre quoi que ce soit. Je vais réessayer...