Normal après le carton de Batman près de 250 millions de dollars au box office sans tenir compte de l'inflation, tous les studios s'y sont mis pour faire un film dans la veine de Batman, et ca a donné des films comme: The Shadow, The Crow, Le Fantome du Bengale, Rocketeer, Dick Tracy....avec plus ou moins de succés.

Prime Cut de Michael Ritchie
Un exécutant de la mafia qui part en province pour corriger les malfrats locaux, ça évoque un peu La Loi du Milieu, avec Lee Marvin en lieu et place de Michael Caine. D'autant que dans les deux films on voit, au fur et à mesure qu'ils se confrontent à des événements et personnages dégueux, l'humanité de ces tueurs froids ressortir (Marvin qui prend sous son aile une Sissy Spacek plus juvénile et angélique que jamais). Mais là où le film de Mike Hodges gagne aussi un ton vaguement spleenesque, celui de Ritchie tire pas mal vers le polar hardboiled, à coup d'échange de dialogues vachards et de flambée de violence assez réjouissantes (le générique intro, véritable pub pro-vegan...). On regrettera juste que Gene Hackman et son personnage de mafieux/bouseux d'un cynisme total soit trop peu présent. Bref, c'est vraiment sympa, un polar bien sec et énervé, et qui avec son Lee Marvin courant dans les champs, annonce aussi le Canicule de Boisset.

Junkhead de Takahide Hori
CF Topic animation

Vacances Romaines de William Wyler
J'avais un peu fait l'impasse dessus, craignant la bluette touristique. Et oui, si le film s'enorgueillit à raison d'avoir été vraiment tourné à Rome et pas dans des décors carton-pâte de studios, on reste quand même dans les clichés de cartes postales, tant dans les lieux que dans le portrait qui est fait des italiens. Mais hormis ça, c'est quand même mignon et touchant. Alors certes, on est face à des mécaniques habituelles de la comédie romantique, mais Wyler fait preuve d'une belle délicatesse dans leur utilisation, et d'une sensibilité bienvenue, avec un bel équilibre dans les ressorts comiques aussi. Et il est bien aidé, il est vrai, par son cast. Parce que même si j'ai toujours un peu de mal avec Gregory Peck (pas qu'il soit mauvais acteur, mais je ne sais pas, j'accroche pas trop), Audrey Hepburn est elle toujours parfaite, avec ses airs de petit chaton, pour joué la femme-enfant.
En fait, j'ai bien fait de faire l'impasse: Je pense que je l'apprécie mieux maintenant (la maturité, que dis-je, la sagesse, aidant...)

Nope de Jordan Peele
Je n'ai toujours pas vu ni Get Out, ni Us, mais il va falloir que je m'y intéresse. Parce que si c'est comme le présent Nope, on est pas juste face à des « films qui revitalisent intelligemment le genre en y remettant ce qu'il faut de satire sociale » auxquels je m'attendait. Alors non, Nope n'est pas un chef d'oeuvre total, et il m'a même laissé une impression un peu tiède, mais il m'a aussi donné l'impression d'être une nouvelle étape dans le mode de narration ciné. Après 30 ans de post-modernisme, où les films citaient explicitement d'autres films, d'autres éléments culturels, en recherchant tantôt la dimension de référence, l'intégration à un ensemble pop-culturel, tantôt la distanciation ironique et le clin d'oeil (lourdingue) au spectateur, Jordan Peele me semble avoir inventé une sorte de post-post-modernisme. Nope est plein de références culturelles (niveau ciné, on va de Muybridges aux animés Evangelion et Akira), mais elles sont digérés, intégrés, et servent le récit. Je m'interrogeais quant au pourquoi du délire Gordy et Compagnie dans le film, pensant voir Peele juste jouer sur la nostalgie certaine qu'on peut avoir vis-à-vis de ces sitcoms des 80's/90's et leur esthétique kitsch, avant de comprendre qu'il y concentrait ce qui est le propos même du film : Le rapport à une créature « autre » et sa mise en spectacle, son exploitation...
Bref, au-delà d'une resucée originale de bon nombre de films de Flying Saucers, et part le fait que le film peine un peu à être aussi émouvant et attachant qu'il le devrait (peut-être est-ce la contrepartie de cette digestion des figures qu'il exploite : tout cela perd un peu de son âme et de sa fraicheur?) Nope est un film qui me laisse à penser que oui, le cinéma a encore des choses neuves à offrir. Et ça, c'est pas rien.

Saw X : Bouèf. Histoire qui tente de renouveler le genre en changeant la donne mais avec beaucoup d'incohérences, de retournements de situation pas toujours heureux et avec un gros problème de rythme. Le quota gore est là, mais expédié, avec des victimes n'ayant que quelques minutes pour s'en sortir et donc une tension qui retombe vite.
Les pièges sont aussi inutilement alambiqués avec des actions à faire complètement tordues dans la pratique : non content de devoir se couper un membre, faut-il encore aller s'aspirer la moelle osseuse dudit membre pour espérer s'en sortir.
Bref, pas ouf et trop long a démarrer.

Touristes ! de Ben Weatley
Si Ben Weatley fait des films assez différents dans leurs tons, ils ont tous en commun un même thème : Le chaos, le désordre au milieu d'une société trop rangée. Et le problème des films de Weatley, c'est que ce chaos, et ces agents du chaos qu'il met en scène, contamine bien souvent ses films. Et c'est notamment le cas ici. Alors oui, il y a quelque chose de réjouissant que de voir ce couple se construire autour du meurtre, et si le film ne fait pas trop dans l'effusion gore et que le jeu de massacre est somme tout assez réduit, ca reste bien amusant. Ca reste des personnages un peu maladroits et tordus, et donc foncièrement attachants, mais le film peine un peu à établir une vraie dynamique, tant entre eux que dans le récit lui-même. On a de menus passages oniriques, mais qui ne mènent malheureusement à rien, et plein d'autres petits trucs qui ne marchent pas, donnant l'impression qui Weatley ne sait pas trop comment faire évoluer son récit, impression renforcé par la fin, un peu facile. Cela étant, ça reste quand même sympa et marrant (et je ne peut décemment pas ne pas aimer un film qui inclut dans sa BO du Vanilla Fudge)

Minuscule 2 : Les Mandibules du Bout du Monde de Hélène Giraud et Thomas Szabo
Déjà, j'adore Minuscule. En terme d'animation mignonne et rigolote pour les mômes, c'est le top. C'est beau, soigné, avec un petit rien de message écolo et de «Les insectes sont nos amis » sans avoir l'air d'y toucher qui est juste nickel. J'avais été un petit poil déçu par le premier long-métrage, m'attendant à quelque chose d'encore plus épique dans cette guerre entre deux fourmilières, Mais je me suis rendu compte combien je l'aimais quand même tant j'ai eu plaisir à en retrouver certains personnages dans ce deuxième film (l'araignée!). Et ce deuxième film, justement, est encore meilleur ! Poussant plus loin le délire, sortant nos insectes de leur environnement, ce second opus s'ouvre plein de nouvelles possibilités, plein de nouveaux insectes aux tronches pas possibles, se donnant, en plus du cartoonesque habituel, des allures d'odyssée et de conte initiatique, et assumant pleinement sa dimension écolo, et sa morale d'entraide et de solidarité. Et puis techniquement, c'est plus beau que jamais. Avec en plus les petits caméos de Thierry Frémont et Bruno Salomone en figurants humains, c'est que du bon. Et ça arrive même à être touchant.

Sans un bruit Jour 1 (2024)

Film soporifique qui a réussi surpasser Five Night at Freddy en terme d'ennui, quand ton meilleur personnage est un chat, et que ces petites aventures sont ce qui a de plus divertissant, c'est que vraiment ton film a un problème quand il s'agit d'un film d'horreur. Les créatures et le chaos qu'elles engendrent est tellement pas exploité, que cela aurait pu etre la fin du monde que çà changerait pas grand chose à l'histoire. De temps en temps, les créatures passent faire un petit coucou pour rappeler que c'est un film dans la lignée de Sans un Bruit mais au delà de cela, on se fait chier. Je me suis assoupi plusieurs fois devant le film tellement, il ne se passe rien. Le film est une telle déception qu'il m’inquiète quand à l'avenir de la franchise, si les suites sont du même niveaux, il faudra peut être penser à s’arrêter de les regarder, j’espère que ce ne sera pas le cas, mais l'avenir nous le dira.

Spasmo d'Umberto Lenzi
Un giallo en mode plus «thriller psychologique» que «Gants de cuir et lame de rasoir». Du coup, on a (comme d'hab avec les films du genre) une intrigue tordue et nébuleuse, avec des révélations dans le dernier tiers qui, si elles ne surprendront pas trop l'habitué du genre, rendent encore plus incohérent le début du film ! C'est donc assez routinier du genre, et pas dans le meilleur, mais on se prend quand même au jeu de cette atmosphère étrange, pleine de détails bizarre et de faux-semblants, et si le film ne peut se défaire ni de sa naïveté, ni de sa grosse grosse patine 70's, ça participe à son charme.
Mais bon, c'est quand même assez moyen et quelconque, à l'image de sa BO, pourtant signée Ennio Morricone (on ne peut pas être bon tout le temps...)

Ghost Dog de Jim Jarmusch
Premier revisionnage depuis la sortie ciné. A l'époque, j'avais été un peu déstabilisé par le film. Il faut dire que j'y allais pour le postulat «hip-hop & philosophie samouraï », et ne connaissant rien du cinéma de Jarmusch, m'attendant à un truc tarantinesque. Bref, pas tout à fait ce que le film est in-fine, mais j'avais pas détesté pour autant.
25 ans après, autrement plus familier du cinéma du Jimmy, je retrouve pas mal de celui-ci, et aux trucs que j'avais aimé s'ajoutent maintenant les éléments habituels de la filmo de Jarmusch que j'apprécie. Il y a donc ce ton tantôt spleenesque, tantôt absurde, ce portrait sans condescendance d'une certaine Amérique, ces personnages décalés. J'adore tout particulièrement cette galerie de mafieux décatis (et cette tronche d'Henry Silva!), affichant beaux costards et grosses bagnoles, mais trainant à payer leurs loyers. Eux, Ghost Dog (un des meilleurs rôle de Forrest Whitaker, sans problème), le perso d'Isaach de Bankolé, le vieux qui construit un bateau, tous vivent dans leurs mondes, leurs bulles, et ça donne une valeur particulière à la philosophie du Hagakure, seul truc tenant debout quand tout le monde semble dépassé.
Et ce n'est qu'une des références japonaise du film : Le bouquin Rashomon, l'execution au travers d'une canalisation comme dans La Marque du Tueur, où l'oiseau qui se pose sur le fusil de sniper qui doit venir de Golgo13 ou un truc comme ça (ou c'est pas dans The Killer de John Woo?). Et puis il y a la BO de RZA (limite le film aurait pu être fait juste pour lui, Tarantino aimant à dire que le rapper est un des seul mec à pouvoir lui poser une colle en terme de ciné asiatique), et le petit caméo sympa du Nobody de Dead Man, et les liens qu'on peut faire avec Le Samouraï de Melville...
Alors ouais, on sent Jarmusch pas très à l'aise pour filmer l'action, mais n'empêche : Ghost Dog, c'est quand même un putain de bon film.

Ha je l'avais vu celui la! Le fameux tueur libertarien qui s'en prend aux gens ayant volé un oeuf se fait baiser en beauté par une fausse clinique qui lui prend sa thune, il doit donc ce venger dans cet épisode que je peine à situer dans la chronologie de cette franchise fleuve. La scène ou la secrétaire doit se couper la jambe à la scie est absolument dégueulasse mais c'est la seule, le reste ça passe. La scène du supplice de la baignoire avec le gosse et le Jigsaw est amusante. Bon voila ça m'a occupé le temps que ça dure mais c’est quand même pas jojo.

2/6, pas ouf

Par contre ça faisait du bien après l’infâme bouse servie précédemment avec Chris Rock.
La bonne surprise étant cette némesis féminine qui se débrouillait plutôt bien au final face à Jigsaw.

Cluedo de Jonathan Lynn
Bon, en terme de truc pas fait pour mais qui ont eu droit à une adaptation ciné, le jeu de détective Cluedo n'est pas forcément l'idée la plus déconnante. Et la bonne idée du scénario (co-signé par John Landis) est de prendre ce canevas de base pour le développer jusqu'à l'absurde. Tout le monde est suspect, tout le monde à un mobile, il y a sans cesse de nouveaux morts, bref, c'est Agatha Christie en mode slapstick. Malheureusement, ça ne fonctionne pas super-super. Alors oui, il y a tout l'abattage des comédiens (avec en tête Tim Curry en majordome/maître de jeu), mais l'ensemble semble un peu trop forcé, et tourner un peu à vide. Le film semble ainsi trop long, manquer de rythme en son milieu, et si le choix d'une fin multiple est assez marrant en soi, il peut aussi passer pour un cache-misère venant de mecs qui ont construit une intrigue tellement tarabiscotée qu'ils ne savent pas comment la conclure.
En fait, c'est comme quand on regarde une adaptation de jeu vidéo et qu'on cherche la manette : On a l'impression que d'autre jouent la partie, et on se fait un peu chier à juste les regarder...

Born in Flames de Lizzie Borden
J'y connais pas grand chose en matière de cinéma Underground et militant, mais le film de Lizzie Borden est apparemment une référence du genre, en plus d'afficher un postulat « anticipation » assez intriguant, puisqu'il imagine une Amérique post-révolutionnaire devenu un Etat Providence socio-démocrate. Soit le cauchemar absolu pour les Trump & co. Et vu qu'on est face à un film militant, hé ben cette politique socio-démocrate vire à l'aigre, et le positionnement égalitaire et social de la révolution prend un coup dans l'aile à force de compromission, surtout par rapport à la place des femmes et des minorités. Du coup, des mouvements radicaux se forment et se battent.
Borden nous raconte ça sous uns style quasi-documentaire, alternant séquences de simili reportage, journaux TV et extraits d'enquête du FBI, pour nous parler de l'Amérique tel qu'elle la voit : un pays dont les fondations pseudo puritaines ressortent sous forme de racisme et de misogynie.
Aussi, bien qu'un peu long, bien que criant son tournage amateur et que souffrant un peu de sa construction particulière, Born in Flames reste un vrai boulet rouge, enragé et désabusé, dont le message reste, malheureusement, d'actualité.
(Et puis on a la surprise d'avoir Kathryn Bigelow en actrice dans un petit rôle)

Maxxxine de Ti West (2024)

Pas mauvais mais pas ouf le film a pour avantage d'avoir une heroine sexy, une bande son rock 80's et une secte de tueurs d'Hollywood pas trop développée hélas car on se fait plutot chier hormis quelques scènes gores éparses. On imagine le réal en gros nerd qui sent un peu l'urine, souhaitant piner l'actrice principale sans oser lui dire, résultat: de la merde! Au moins quand le gros Weinstein leur faisait le coup de la douche on en avait pour notre argent!

2,5/6, si vous avez rien d'autre à voir, ce qui est fréquent de nos jours.

N°1 of the Secret Service de Lindsay Shonteff
On peut dire que l'ersatz de James Bond est un genre à part entière. Bien différent du film d'espionnage classique, répondant à des codes propres et, grâce ou à cause de l'humour insufflé à la saga par Roger Moore, toujours à la lisière de la parodie. On peut même considérer que tout pays ayant une industrie cinématographique plus ou moins active a eu droit à sa version nationale de la Jamesbonderie.
Pas de bol pour Lindsay Shonteff, il bosse en Angleterre. Aussi, quand il fait son premier sous-James Bond, Licence To Kill (rien à voir avec le Timothy Dalton) en 1965, celui-ci se retrouve titré The Second Best Secret Agent of the Whole Wide World (et reste surtout connu par le thème musical du même nom, chanté par Sammy Davis). Et si le film a un certain succès au point d'avoir droit à deux suite, Shonteff n'a plus aucun lien avec. Aussi, il se venge en 1977 avec ce présent film : Dans celui-là, son espion est le N°1 et puis c'est tout !
Ben ouais, sauf que c'est nul. Son Charles Bind est un couillon habillé en pingouin, qui fait des cabrioles et jongle avec ses flingues comme un cowboy de carnaval, et drague les gonzesses avec une lourdeur qui ferait passer Harvey Weinstein pour l'exemple même du parfait Gentleman. Quant à ses qualités d'espion international, on en parle même pas. On sait dès le début qui est le grand méchant et quel est son plan, lui se contente de taper la discute avec en zigouillant sans broncher les sbires haut en couleurs qu'il lui envoie. L'ensemble pue la misère (pas de voyage carte postale ici: on reste dans la grisaille londonienne et les hôtels miteux), l'image est moche, terne, la mise en scène est au mieux téléfilmesque, et je ne parle même pas des scènes d'action, risibles.
Alors ouais, Nicky Henson semble bien s'amuser dans son rôle de super espion, et l'ensemble semble assumer sa dimension parodique, mais la parodie n'excuse pas la médiocrité, et là, on est vraiment dans le médiocre.

Les Bêtes du Sud Sauvage de Benh Zeitlin
Alors oui, c'est un film estampillé Sundance, et cette étiquette « Indie » transpire de partout, du scénar adapté d'une pièce de théâtre contemporain, à la mise en scène pleine de caméra portée en mode Free Cinema, en passant par l'histoire mettant en scène une Amérique de laissés pour compte.
Mais même si tout ça pourrait faire du film un truc un peu trop calculé, trop marqué par cette étiquette, et si on discours et la logique assez « Don Quichottesque » des personnages, hé ben difficile de ne pas être toucher et de s'attacher à eux. Parce que le film regarde en face ses personnages de marginaux, les faisant vivre dans un monde quasi-post-apocalyptique à peine extrapolé sur la base du traumatisme de l'ouragan Katrina, qu'il y insère des visions fantastiques super bien trouvés, et que oui, l'imprononçable Quvenzhané Wallis est une incroyable Hushpuppy, portant le film de sa prestation absolument mortelle.

J'ai pas compris le buzz autour de Ti West depuis X.

Deja son tout premier film de chauve-souris The Roost j’avais trouvé ça longuet malgré les bonnes critiques, la il s'est chié dessus y'avait de quoi faire un bon film d'horreur avec une secte de tueurs d'Hollywood qui fait des crimes façon Dahlia noir mais on les voit très peu opérer.

Oh que oui.
Un film atmosphérique, sensoriel, porté par une BO de déglinguo.
Je ne suis pas fan de Jarmush mais quand son talent s'exprime, ça pique bien.

Je bosse avec une Maxine.
Elle est belle que c'est indécent.
Elle ne connait rien au cinéma.

Longlegs de Oz Perkins (2024)

Don't believe the hype. En gros, imaginez un truc écrit par une IA à qui on aurait fait regardé Le Silence des Agneaux, Zodiac et les films de Ari Aster. Une sorte de thriller horrifique qui voudrait faire du sous A24. Le problème du film c'est qu'il essaie de masquer son manque d'originalité par des effets de manche et une narration obscure. C'est à la fois très linéaire dans son déroulement mais l'ensemble manque de cohésion, donnant l'impression d'être composé de séquences qui ne parviennent jamais vraiment à former un tout convainquant. Y'a des éléments totalement torchés : les pouvoirs de medium de l'héroïne, c'est à peine si on les évoquera après le début du film, le tueur se déguise en femme parce que c'est comme ça... c'est un patchwork d'influences pas digérées avec cette volonté de paraître indé à tout prix. Les personnages restent à l'état d'archétypes simplistes et ne seront jamais vraiment développés.
Et puis le final est raté. On démarre sur un thriller poisseux et on finit sur du surnaturel. L'idée en soi n'est pas mauvaise mais ça n'a plus grand chose à voir avec le reste du film. Ce que je reviendrai surtout du film, c'est la prestation de Cage, flippante et grotesque.
(3/6)

Ha merde !!! Bon, 3/6 avec Cage ça devrait le faire quand même... J'avais eu des échos plus flatteurs que ton avis, ma foi on verra.

Ah ben tiens, puisqu'on parle de Nick...

Embrasse-moi, Vampire de Michael Bierman
Voilà un film qui évoque chez moi des sentiments contradictoire. D'un côté, je le connaissais comme un des tout premier Nicolas Cage Show, source de quelques memes, et de l'autre comme le premier et (quasi) seul film réalisé par Michael Bierman, mec qui aurait dû réaliser La Mouche à la place de Cronenberg, mais qui a dû laisser sa place suite à la mort de sa fille. Bref, tout à la fois une friandise rigolo et une des anecdotes ciné les moins marrante du monde. Et le film est à l'image de cette dimension contradictoire : Le ton du film est somme toute sérieux, il n'y a pas de blague ou de truc pour désamorcer la tension. Ca parle désordre mental, relation toxique, harcèlement moral et sexuel au travail, et ça creuse cette vieille idée du vampirisme comme métaphore de la société de classes (Dracula, noble vampirisant les petites gens, ici Cage en simili yuppie, harcelant et vampirisant au propre comme au figuré le petit personnel- et toutes des femmes issue de minorités ethniques)
Mais il y a, justement, l'interprétation de môssieur Nicolas Motherfuckin' Cage, qui en fait des mégatonnes, saute, hurle, grimace, s'agite comme un possédé, et si on peut saluer l'évident investissement de l'acteur, difficile par contre de le prendre au sérieux, d'y croire, ou simplement de ne pas être gêné pour lui, et pour ce pauvre Michael Bierman qu'on devine incapable de juguler la folie de son interprète principal.
(sinon, agréablement surpris de voir Jennifer Beals en vamp-vampirette. Ca a dû la changer de Flashdance...)

Suzume de Makoto Shinkai
cf topic animation

Twisters de Lee Isaac Chung (2024)

Bonne surprise que ce remake, Jan de Bont n'étant pas un super réal le job est aisé. Le film commence bien avec un traumatisme fondateur ou l'heroine perd sa bande d'ados sucés à mort par une insatiable tornade de niveau 5. Le survivant lui propose 5 ans plus tard d'aller traquer les tornades avec une nouvelle technologie révolutionnaire et ils se font emmerder par une équipe de péquenauds youtubeurs qui font péter des feux d'artifices dans les tornades avec de la musique de cowboy à fond les ballons, ce qui manquait quand meme dans le film original, d'autant plus qu'ils s'averent etre les gentils du film redistribuant le fric de leur boutique aux villes sinistrées tandis que le pote de l'heroine est financé par une crapule qui souhaite prevoir les tempetes pour s'approprier les propriétés dévastées à vil prix. Le film est bien rythmé y'a au moins 5 scènes de tempêtes avec doubles tornades ou tornade de feu au contact d'une usine, les effets spéciaux peut etre moins bien qu'à l'époque mais ce serait bien la seule qualité de l'original.

4,5/6, bon blockbuster avec un petit ventre mou quand l'heroine rentre chez sa mere en milieu de metrage le temps de se remotiver